En préparation du Conseil
européen qui se réunira le week-end prochain, la Commission européenne a
invité, le 24 juin dernier, la France, l’Allemagne, l’Italie,
l’Espagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Grèce et Malte pour « réfléchir »
à la question des bateaux de migrants dont l’errance va assurément se
multiplier en Méditerranée. L’Italie n’en veut plus, Malte également, la
Grèce sans doute aussi…
Huit autres pays se sont joints au sommet (la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Slovénie et la Croatie), réclamant une distribution des immigrés sur le territoire européen. Ce n’est pas le cas de la Pologne et de la République tchèque, encore moins de la Hongrie et de la Slovaquie, qui refusent, de leur côté, la répartition obligatoire des migrants que les premiers concernés appellent de leurs vœux.
Histoire de mettre encore un peu d’huile sur le feu, la CIMADE, sur la foi de chiffres officiels, dénonce en France « un détournement de la lutte antiterroriste pour contrôler la migration » au sein d’« une Europe qui s’enferme ».
La CIMADE ne fait pas mystère de son militantisme pro-immigrés et se définit ainsi sur Wikipédia : « Association loi de 1901 de solidarité active et de soutien politique aux migrants, aux réfugiés et aux déplacés, aux demandeurs d’asile et à tous les individus en situation irrégulière ». Elle fait donc son job, et force est de constater que ses chiffres sont explicites.
En 2017, nous dit-on, les « non-admissions » aux frontières en France ont été de 85.408, contre 15.849 en 2015. C’est 34 % de plus qu’en 2016. « L’essentiel de ces décisions pour 2017 concerne la frontière franco-italienne, avec 44.433 non-admissions dans les Alpes-Maritimes (+42 % en un an), où les migrants tentent de gagner l’Hexagone en passant par Vintimille. Dans les Hautes-Alpes, qui ont vu une route se développer via Briançon, elles ont bondi de 700 % à 1899 au total l’an dernier », détaille Le Monde. « Un phénomène comparable est perceptible en Savoie (6.036) et en Haute-Savoie (2.074), mais aussi à la frontière franco-espagnole : dans les Pyrénées-Orientales, les refus d’entrée sont passés de 26 en 2015 à 4.411 en 2017. »
L’association reproche à la France d’avoir rétabli les contrôles à ses frontières intérieures au prétexte des attentats djihadistes de novembre 2015. La décision ayant depuis été reconduite de six mois en six mois, la CIMADE considère qu’il y a là un « détournement de la lutte antiterroriste » puisque « le rétablissement des contrôles aux frontières a principalement permis une augmentation de pratiques existantes liées aux contrôles migratoires bien plus que l’identification ou l’interdiction d’entrée de personnes suspectées de terrorisme ».
Curieux retournement. On se demande, en effet, comment on pourrait identifier les terroristes potentiellement cachés au milieu des migrants si l’on ne les contrôle pas à l’entrée !
Pour la CIMADE, cette augmentation du nombre des refoulés aux frontières est un scandale. Il se peut, en revanche, que les Français considèrent cela comme une bonne nouvelle…
Marie Delarue
Source
Huit autres pays se sont joints au sommet (la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Slovénie et la Croatie), réclamant une distribution des immigrés sur le territoire européen. Ce n’est pas le cas de la Pologne et de la République tchèque, encore moins de la Hongrie et de la Slovaquie, qui refusent, de leur côté, la répartition obligatoire des migrants que les premiers concernés appellent de leurs vœux.
Histoire de mettre encore un peu d’huile sur le feu, la CIMADE, sur la foi de chiffres officiels, dénonce en France « un détournement de la lutte antiterroriste pour contrôler la migration » au sein d’« une Europe qui s’enferme ».
La CIMADE ne fait pas mystère de son militantisme pro-immigrés et se définit ainsi sur Wikipédia : « Association loi de 1901 de solidarité active et de soutien politique aux migrants, aux réfugiés et aux déplacés, aux demandeurs d’asile et à tous les individus en situation irrégulière ». Elle fait donc son job, et force est de constater que ses chiffres sont explicites.
En 2017, nous dit-on, les « non-admissions » aux frontières en France ont été de 85.408, contre 15.849 en 2015. C’est 34 % de plus qu’en 2016. « L’essentiel de ces décisions pour 2017 concerne la frontière franco-italienne, avec 44.433 non-admissions dans les Alpes-Maritimes (+42 % en un an), où les migrants tentent de gagner l’Hexagone en passant par Vintimille. Dans les Hautes-Alpes, qui ont vu une route se développer via Briançon, elles ont bondi de 700 % à 1899 au total l’an dernier », détaille Le Monde. « Un phénomène comparable est perceptible en Savoie (6.036) et en Haute-Savoie (2.074), mais aussi à la frontière franco-espagnole : dans les Pyrénées-Orientales, les refus d’entrée sont passés de 26 en 2015 à 4.411 en 2017. »
L’association reproche à la France d’avoir rétabli les contrôles à ses frontières intérieures au prétexte des attentats djihadistes de novembre 2015. La décision ayant depuis été reconduite de six mois en six mois, la CIMADE considère qu’il y a là un « détournement de la lutte antiterroriste » puisque « le rétablissement des contrôles aux frontières a principalement permis une augmentation de pratiques existantes liées aux contrôles migratoires bien plus que l’identification ou l’interdiction d’entrée de personnes suspectées de terrorisme ».
Curieux retournement. On se demande, en effet, comment on pourrait identifier les terroristes potentiellement cachés au milieu des migrants si l’on ne les contrôle pas à l’entrée !
Pour la CIMADE, cette augmentation du nombre des refoulés aux frontières est un scandale. Il se peut, en revanche, que les Français considèrent cela comme une bonne nouvelle…
Marie Delarue
Source