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samedi 30 juin 2018

L’arrestation de membres de l’ultra-droite : un simple coup de com’ ?


Jupiter dénonce, lors d’un discours enflammé, le 21 juin à Quimper, la « lèpre qui monte » en Europe, en s’en prenant aux populistes. Trois jours plus tard, une dizaine de membres de « l’ultra-droite » sont arrêtés. Vous avouerez que le timing est parfait : on masque l’arrivée des migrants tout en orientant les grands médias (il y a peu de chemin à faire pour les orienter) vers la « bête immonde ».

Mais voyons de plus près, grâce au Figaro, cette bête immonde ou, comme la nomme la DGSI, cette Action des forces opérationnelles, qui représente un si grand danger.

D’abord, dès le 9 avril 2018, Mediapart nous expliquait que les services de renseignement s’inquiétaient de la proportion grandissante de membres des forces de sécurité ayant rejoint des groupuscules d’autodéfense : « Parmi les objectifs de la DGSI suivis pour leurs liens avec l’extrême droite violente, on recense une cinquantaine de policiers, gendarmes et militaires. »

Cette ultra-droite constituée d’anciens policiers et gendarmes était donc au courant qu’elle était dans le viseur de la DGSI, et pourtant, elle ne tient pas compte de l’information et décide de passer à l’acte plus ou moins rapidement. Voilà des individus qui se savent découverts mais qui n’en continuent pas moins leurs agissements : bizarre, non ? De plus, cette équipe musclée compte, pour une partie d’entre eux (vous remarquerez que l’on ne nous donne pas le nombre), des retraités ! Avouez que, pour entreprendre des attaques, des personnes hors activité, ce n’est pas le top.

Mais continuons et évaluons leurs armements : « Ils avaient une vingtaine de carabines, de revolvers et de fusils détenus légalement. » »

De nouveau, cette révélation pose problème : comment passer à l’acte avec des armes répertoriées ? C’est l’assurance de se faire prendre infailliblement. De plus, ce ne sont que de simples fusils de chasse et non des kalachnikov ; quant aux grenades découvertes, soit elles sont artisanales, soit au plâtre et, donc, inoffensives.
Mais continuons : les gens de ce groupe « échangeaient des informations à travers des réseaux pas toujours cryptés ». Alors là, je ne comprends plus : ils ont des armes numérotées à leurs noms et ils annoncent de possibles actions directement sur des réseaux accessibles au commun des mortels ? Ce ne sont plus des terroristes mais des masochistes ou des pieds nickelés de la pire espèce.

Mais continuons : au moins ont-ils des cibles répertoriées ? Eh bien, non : ils se rencontraient pour évoquer des attentats aux contours encore confus. Ce qui sous-entend : vagues et imprécis. Alors là, c’est moi qui suis confus : la DGSI souligne qu’ils devaient passer à l’acte, donc les cibles étaient étudiées au minimum et, d’un autre côté, leur but reste flou ?

Mais continuons : que disent-ils d’illicite pour se justifier ? « Nous sommes en guerre contre un ennemi tenant du système islamique qui est implanté sur notre propre territoire. »

Mais n’est-ce pas Valls lui-même qui, Premier ministre, avait, en 2015, annoncé à l’Assemblée : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical. »

Mais continuons : ce groupe hyper-dangereux, que préconise-t-il d’utiliser pour se défendre face à cette guerre qui s’annonce ? Des explosifs, des fusils d’assaut, des cocktails Molotov ? Que nenni, de simples fusils de chasse, des couteaux de cuisine, des manches de pioche, des pelles, des marteaux, des matraques et – le meilleur – des chaussettes remplies de cailloux ! Avouez que cet armement fait froid dans le dos. Les islamistes doivent trembler rien que de lire cette liste.

Soyons clair, ces révélations ne nous convainquent pas vraiment que nous avons échappé à une opération terroriste de l’ultra-droite. En revanche, l’opération de com’ ne nous a pas été épargnée…

J.-P. Fabre Bernadac

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