A
la veille du Chapitre Général qui doit voir l’élection du Supérieur
Général de la Fraternité Saint-Pie X, nous invitons chacun et chacune à
prier avec ferveur pour que les capitulants « disent » et « fassent » en
conscience ce qui relève de leur devoir, sans crainte ni faiblesse.
Tel était en effet le plus grand voeu de
saint Jean de la Croix pour les capitulants, à la veille d’un Chapitre
général décisif pour son Ordre. En effet, l’autoritarisme du Supérieur
général d’alors, le Père Doria, menaçait directement la réforme
thérésienne du Carmel, dont saint Jean de la Croix était le protecteur.
Assistant Général avant ce Chapitre, le saint savait le désaccord de
beaucoup face au mode d’agir du Supérieur Général, mais regrettait que
personne n’eut la force de le dire :
« Il n’a que trop mesuré le danger qui menace les supérieurs au cas où, gouvernant avec trop de rigueur – or tel était bien le cas du P. Doria –, “ils n’ont plus personne qui ose les avertir ni les contredire”. Il s’en était expliqué, un jour, avec le P. Élisée des Martyrs : “Si l’Ordre arrivait à tel état que, dans les chapitres, réunions et autres occasions, les plus graves d’entre ses membres n’osent dire ce qu’il convient, au nom de la charité et de la justice, par faiblesse, pusillanimité, ou par crainte d’irriter le supérieur, et par là de rester sans office (ce qui est une ambition manifeste), que l’on tienne alors l’Ordre pour perdu et totalement relâché.” ».
Extrait de Par un sentier à pic, Saint Jean de la Croix, de Marie-Dominique Poinsenet, Librairie Arthème Fayard, 1960, p. 224.
En dénonçant l’ambition ecclésiastique
par laquelle des Supérieurs restaient attachés à leur poste, il
soulignait combien cette attache relevait des « passions qui font la
guerre à l’âme » et qui entraînent « l’aveuglement » de l’âme au point
de la « rendre hermétique aux lumières de l’Esprit Saint ».
De fait, saint Jean de la Croix fut le
seul à oser parler clairement avant et pendant ce Chapitre général. Cela
lui valut de ne pas être réélu à ses charges mais d’être relégué dans
un monastère retiré l’Andalousie, où il mourut peu après, maltraité par
ses propres confrères. Un tel sacrifice valut néanmoins à la Réforme
thérésienne du Carmel de résister par la suite aux prétentions du P.
Doria.
Que saint Jean de la Croix et ses précieux avis illuminent le Chapitre de la FSSPX.
Christian LASSALE
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