Depuis hier et pour
quelques heures encore, peut-être les médias auront-ils naturellement accordé
une grande importance à l’entretien, une heure durant, au Vatican, entre le
pape et le président de la République française se rencontrant ainsi
diplomatiquement pour la première fois.
Le voyage avait aussi
pour finalité la prise officielle par Emmanuel Macron, en la basilique du
Latran, de son titre de chanoine d’honneur qui revient, selon la tradition de l’Église
romaine, à tout chef de l’État français.
Dans la délégation
officielle accompagnant Emmanuel Macron était bien sûr son épouse Brigitte et
les deux ministres plus particulièrement en charge du suivi des relations avec
le Vatican, Gérard Collomb le ministre de l’Intérieur, en charge des cultes, et
Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
Des moments sans doute
captivants pour ces deux hommes par ailleurs fieffés francs-maçons depuis
longtemps et à un haut niveau, adeptes du Grand-Orient de France, une des
obédiences essentielles de la secrète religion de la République, la
franc-maçonnerie.
Si les propos de
considération du fait religieux catholique par Emmanuel Macron ont pu déplaire
au Grand Orient et aux autres obédiences laïcardocratiques, il semble qu’ils n’aient
pourtant pas motif à grande récrimination sur ce qui est essentiel pour elles,
à savoir les réformes sociétales, autrement dit la continuité des avancées de
la « culture de mort » dénoncée jadis par Jean-Paul II.
Sur ce plan, aucune
expression de la moindre tension entre François et Emmanuel Macron n’a filtré
alors que les signes de complicité, avec même une exceptionnelle et chaleureuse
accolade, ont été largement médiatisés.
Et ce qui a été bien sûr
voulu par les deux hommes, c’est ce qu’on peut appeler leur « pacte
antipopuliste ». Macron, radieux, a exprimé en effet avoir partagé avec
François la même ambition d’être « avec les peuples et contre les
populistes ».
Somme toute, en quelque
sorte, une nouvelle forme d’union sacrée : entre la République de la
franc-macronnerie et ce que l’on peut appeler en langue hybride, latino, la « francescocratie ».
Macron, l’Église catholique et le populisme.
Qu’Emmanuel Macron soit
farouchement contre ce que l’on appelle le populisme – sans que l’on en donne
jamais une claire définition – c’est compréhensible. Le populisme, c’est, en
gros, tout ce qui va à l’encontre de sa connivence avec Angela Merkel et
quelques autres en fin de course, pour la perpétuation du projet de l’utopie
constructiviste eurocratique. Ce projet rencontre maintenant non seulement l’opposition
de forts pourcentages de tous les électorats d’Europe mais celle de plusieurs
États : Autriche – Hongrie – Pologne – Tchéquie, et nonobstant les
positions de François, celle de l’Italie.
Certains catholiques
pourraient alors prioritairement invoquer que cela n’est simplement pas bon
pour l’Église si numériquement minoritaire voire résiduelle dans plusieurs pays
d’Europe, mais désormais politiquement très coupée de ses peuples les plus
proches : Italie, Autriche, Pologne, Hongrie…
François peut bien
comminatoirement multiplier les appels à l’accueil de l’immigration, ces
peuples ont en leur longue mémoire les séculaires occupations ou menaces de l’empire
ottoman. Pour eux, sous ce que nous appelons la « tsunamigration »
est l’extension de ce que nous appelons encore « l’islamigration ».
Et ces peuples ne
comprennent guère que François ,si prompt à manifester dans les gestes de sa « praxis »
- concept marxiste qui lui est cher – un accueil prioritaire pour les musulmans,
ne semble jamais se soucier d’en appeler pour eux à la solidarité des riches
États islamiques de la péninsule arabique, de même culture.
Certains diront qu’un
pareil immigrationnisme à sens unique est dangereux pour l’Église catholique se
coupant ainsi, de plus en plus, d’un grand nombre de ses fidèles.
Sans doute, mais l’argument
de ce danger n’est pas le seul. Il est certes bien triste qu’en bien
des pays, et d’abord en Italie, l’Église catholique étant de plus en plus
perçue comme un élément de déracinement, de non-résistance, de démobilisation,
un grand nombre des jeunes défenseurs de l’identité de leurs peuples se
tournent vers un regain de néo-paganisme.
Ainsi, dialectiquement, l’antipopulisme nourrit-il l’antichristianisme.
Mais le plus triste en
cette affaire, c’est que l’immigrationnisme de François et de tant d’autres
derrière lui se développe sur un système, si ce n’est de mensonges délibérés,
de contre-vérités flagrantes.
Ainsi entendons-nous
sans cesse médiatiquement déferler celle selon laquelle le pourcentage des « migrants »
est dérisoire par rapport aux cinq cent millions de citoyens européens.
Et ainsi, on nous assène
sans vergogne des chiffres dérisoires de pourcentages de population immigrées,
ou du nombre des demandeurs d’asile. François martèle : « L’Europe se ferme, se ferme, se ferme ».
Peut-être en est-il ainsi de son Vatican qui nous semble en effet bien plus
chrétiennement homogène que désormais la plupart de nos villes et banlieues,
encore que certaines sont de plus en plus… homogènes mais islamiquement.
Le mensonge,
chimiquement pur mais bâti sur une vérité statistique, c’est celui d’une
non-évolution du pourcentage des immigrés. En effet, on naturalise « français »
autant que l’on reçoit de nouveaux immigrés. Pour ce qui est de la France, deux
cent mille environ chaque année, soit bien plus de deux millions tous les dix
ans, bien plus de cinq millions tous les vingt ans compte tenu de la réalité
démographique de ces populations majoritairement peu prédestinées à une
assimilation culturelle et morale.
Et certains, peut-être
persuadés d’être de bons catholiques de cœur mais aussi de doctrine, diront
ingénument qu’il faut bien remplacer les vides de la dénatalité par de nouveaux
arrivants.
Peut-on professer ainsi
pareil mépris matérialiste de la diversité humaine ?
Comme si les hommes n’étaient
que des masses de populations indifférenciées, interchangeables, sans spécificités
religieuses, nationales, culturelles, morales ?
À vrai dire, est-on là pas
si loin des conceptions lénino-staliniennes ou des pires conceptions
capitalistes selon lesquelles les évolutions des peuples peuvent toujours se
résoudre par de grands transferts par wagons ?
Une rue Simone Weil à Orange.
Une fois encore, bravo à
notre vieil ami Jacques Bompard et à sa municipalité.
C’est le 11 juillet
prochain que sera inaugurée par Jacques, la rue Simone Weil, cette grande
philosophe et mystique, défenseur de l’enracinement, si chère à notre maître et
ami irremplacé Gustave Thibon qui l’accueillit pendant la guerre en sa ferme de
Saint-Marcel d’Ardèche, de l’autre côté du Rhône.
Point n’est besoin ici
de rappeler pourquoi nous préférons cette Simone Weil honorée à Orange à la
Simone Veil tristement panthéonisée.