Mètre après mètre, Patrick Sébastien est traîné vers la sortie de France 2.
Le cheminement est laborieux. Il faut franchir les portillons de
sécurité, traverser le grand hall… Le gaillard s’accroche à tout ce
qu’il trouve – un poteau, une hôtesse d’accueil, un gardien -, mais rien
à faire, quinze hommes de main le tiennent fermement, puis il y a le
bulldozer du ministère de la Culture qui pousse derrière.
Dehors, le beauf de plus de 50 ans qui émaille ses émissions de chansons pour noces et banquets… Mais qu’il est vulgaire ! Et qu’il est blanc ! Mais qu’est-ce qu’il est blanc !
Laurent Ruquier est tout aussi blanc, plus de cinquante ans aussi, mais lui, au moins, sait se tenir. Pas de chansons à boire dans « On n’est pas couché », aucun serpentin, zéro confetti, que du comme-il-faut, des gens sagement alignés derrière des pupitres, des représentants de ce qui se fait de mieux sur le marché du chroniqueur surgelé. Du prêt-à-penser sans surprise qui fait du bien par ces temps de populisme galopant.
La seule issue, pour Sébastien, serait de proposer son « Plus Grand Cabaret » avec Christine Angot et Yann Moix dans tous les numéros. Dresseurs de caniches, funambules, lancer de couteaux sur Dupont-Aignan, Marine Le Pen coupée en deux sans trucage, lâcher de tigres affamés sur Robert Ménard… Une émission tous les soirs ! « Signez-là, nous adorons le concept. »
« J’ai du mal à comprendre que la chaîne réduise le nombre des émissions pour n’en laisser que trois l’an prochain », déclare le condamné à TV Mag. Oh, le menteur ! Patrick Sébastien a très bien compris. Dans une autre interview accordée à La Nouvelle République, l’animateur maudit analyse avec une grande lucidité les raisons de son chemin de croix vers la porte de sortie : « La fracture, elle est élitiste. Des gens sont persuadés que leur manière de penser est la bonne et que tous ceux qui ne sont pas comme eux, ce sont des merdes. Moi, je représente les merdes. Je chante des chansons festives, j’aime chanter mes “chansons à la con”, comme ils disent… Et c’est ça qui les énerve. Je suis intègre. Ils me détestent mais je ne leur en veux pas. Pour être dans cette caste, il faut sacrément être tordu. » Qui dit mieux ?
Et puis aussi : « Pour que ce pays fonctionne, il faudrait qu’il soit dirigé par des gens choisis pour leur compétence. Malheureusement, c’est le copain du copain du copain… Quand tu confies le pouvoir à des médiocres, ça ne peut donner que de la merde. Ce sont des imposteurs. »
Quelles motivations autres qu’idéologiques peuvent amener à supprimer progressivement une émission populaire basée sur des numéros visuels parmi les plus spectaculaires du moment ? L’inévitable chanson en fin d’émission, qui pourrait justifier une éventuelle allergie, représente moins de 1 % de l’ensemble… Sébastien déplaît à la direction parce qu’il ressemble aux gens de la France dite « d’en bas ». À ceux soupçonnés de voter mal. Aux ploucs qui pensent de travers. La direction met également un terme à ses fictions.
Tout doit disparaître ! On attend la chanson entraînante qui ponctuera ce tour de magie lamentable.
Jany Leroy
Source
Dehors, le beauf de plus de 50 ans qui émaille ses émissions de chansons pour noces et banquets… Mais qu’il est vulgaire ! Et qu’il est blanc ! Mais qu’est-ce qu’il est blanc !
Laurent Ruquier est tout aussi blanc, plus de cinquante ans aussi, mais lui, au moins, sait se tenir. Pas de chansons à boire dans « On n’est pas couché », aucun serpentin, zéro confetti, que du comme-il-faut, des gens sagement alignés derrière des pupitres, des représentants de ce qui se fait de mieux sur le marché du chroniqueur surgelé. Du prêt-à-penser sans surprise qui fait du bien par ces temps de populisme galopant.
La seule issue, pour Sébastien, serait de proposer son « Plus Grand Cabaret » avec Christine Angot et Yann Moix dans tous les numéros. Dresseurs de caniches, funambules, lancer de couteaux sur Dupont-Aignan, Marine Le Pen coupée en deux sans trucage, lâcher de tigres affamés sur Robert Ménard… Une émission tous les soirs ! « Signez-là, nous adorons le concept. »
« J’ai du mal à comprendre que la chaîne réduise le nombre des émissions pour n’en laisser que trois l’an prochain », déclare le condamné à TV Mag. Oh, le menteur ! Patrick Sébastien a très bien compris. Dans une autre interview accordée à La Nouvelle République, l’animateur maudit analyse avec une grande lucidité les raisons de son chemin de croix vers la porte de sortie : « La fracture, elle est élitiste. Des gens sont persuadés que leur manière de penser est la bonne et que tous ceux qui ne sont pas comme eux, ce sont des merdes. Moi, je représente les merdes. Je chante des chansons festives, j’aime chanter mes “chansons à la con”, comme ils disent… Et c’est ça qui les énerve. Je suis intègre. Ils me détestent mais je ne leur en veux pas. Pour être dans cette caste, il faut sacrément être tordu. » Qui dit mieux ?
Et puis aussi : « Pour que ce pays fonctionne, il faudrait qu’il soit dirigé par des gens choisis pour leur compétence. Malheureusement, c’est le copain du copain du copain… Quand tu confies le pouvoir à des médiocres, ça ne peut donner que de la merde. Ce sont des imposteurs. »
Quelles motivations autres qu’idéologiques peuvent amener à supprimer progressivement une émission populaire basée sur des numéros visuels parmi les plus spectaculaires du moment ? L’inévitable chanson en fin d’émission, qui pourrait justifier une éventuelle allergie, représente moins de 1 % de l’ensemble… Sébastien déplaît à la direction parce qu’il ressemble aux gens de la France dite « d’en bas ». À ceux soupçonnés de voter mal. Aux ploucs qui pensent de travers. La direction met également un terme à ses fictions.
Tout doit disparaître ! On attend la chanson entraînante qui ponctuera ce tour de magie lamentable.
Jany Leroy
Source