le 15 janvier, 2014 dans Provoquer le débat par Cédric Bernelas
C’est avec une véritable gueule de bois que nous avons entamé la semaine, suite à la capitulation de notre ami Dieudonné samedi dernier. Et ce, malgré le diplomatique rebondissement « ASU ZOA ».
Le pire c’est d’y avoir vu cette presse
qui jubilait devant un artiste épuisé par le harcèlement tyrannique du
Ministre de l’Intérieur. Ha ! Ils jouissaient, tous ces salauds, de voir
notre héros retourner à sa plantation, emboubouté, loin derrière son
mur diabolique, avec sa belle tête de nègre, et s’excusant enfin,
d’avoir offensé nos ploutocraties théocratiques. L’orgasme de Valls
dut être alors à la mesure de son sadisme – voire de son racisme. Car
dans un monde où les symboles font lois, peu importe les moyens dont on
abuse pour arriver à ses fins, seule la victoire est belle.
On imagine sans effort les pressions et menaces qu’ont dues subir l’humoriste et ses proches avant de céder. Quand nos enfants sont menacés, il ne reste aucune autre alternative à la raison que d’abdiquer…
On imagine sans effort les pressions et menaces qu’ont dues subir l’humoriste et ses proches avant de céder. Quand nos enfants sont menacés, il ne reste aucune autre alternative à la raison que d’abdiquer…
Alors, que retiendrons-nous de cette affaire ? Qu’on ne peut s’exprimer librement en France, ni rire du racisme.
Premiers symptômes d’une dictature qui n’en a pas l’air, et qui, dès lors, cherche à s’intensifier. C’est ainsi que nos despotes sont prêts à tout pour supprimer celui qui défie crânement leur autorité.
Premiers symptômes d’une dictature qui n’en a pas l’air, et qui, dès lors, cherche à s’intensifier. C’est ainsi que nos despotes sont prêts à tout pour supprimer celui qui défie crânement leur autorité.
A y regarder de plus près, celui qui
s’est réfugié derrière le plus de gardes du corps, c’est bien le
bourreau et non la victime. Aussi, fallait-il entendre le peuple
acclamer notre ministre ! Même Sarko n’a jamais suscité autant
de…fureur. Mais malgré cela, la révolution ne sera pas pour demain.
Du fait d’abord de n’être pas assez nombreux à la vouloir, et ensuite de n’apporter qu’un soutien essentiellement symbolique à notre comique-dissident. Dieudonné, aussi éminent soit-il, n’en demeure pas moins vulnérable, et seul, il ne peut renverser un empire.
Pourtant la France va mal : licenciements et chômage aggravés auraient pu exhorter, par delà toute propagande inhibitrice, une majorité de français à provoquer un changement. Mais nous avons préféré, encore une fois, retourner à nos petites affaires, et retrouver, au pire les tracas de notre quotidien, au mieux notre petit confort servile. Certes, avec l’âme nauséeuse, mais malgré tout libres de consommer et penser comme nous le suggèrent et dictent nos diktacraties.
Du fait d’abord de n’être pas assez nombreux à la vouloir, et ensuite de n’apporter qu’un soutien essentiellement symbolique à notre comique-dissident. Dieudonné, aussi éminent soit-il, n’en demeure pas moins vulnérable, et seul, il ne peut renverser un empire.
Pourtant la France va mal : licenciements et chômage aggravés auraient pu exhorter, par delà toute propagande inhibitrice, une majorité de français à provoquer un changement. Mais nous avons préféré, encore une fois, retourner à nos petites affaires, et retrouver, au pire les tracas de notre quotidien, au mieux notre petit confort servile. Certes, avec l’âme nauséeuse, mais malgré tout libres de consommer et penser comme nous le suggèrent et dictent nos diktacraties.
Déjà, combien de Judas, pourtant
étiquetés trublions, n’ont fait que singer la subversion en collaborant
avec ces pouvoirs arbitraires ? Nombre de comédiens font la pute pour
être découverts ; mais le pire c’est ceux qui la font pour le rester.
Ainsi l’opportuniste Bedos-fils ou le bourgeois-traitre Guillon, sans parler de l’écrivain Nabe
léchant le parterre des médias pour y trouver les ultimes gouttes
d’encre de la reconnaissance. Le talent ne s’achète ni se prostitue, il
va de soi contre vents et marées, ou disparaît à jamais…
Par ailleurs, combien d’entre nous sont
parvenus à assumer sans détour la sympathie pour l’artiste maudit, à
défendre avec arguments et sans colère sa liberté d’expression
devant ses collègues de boulot, ses potes de l’Université, de
l’entreprise ou de l’usine, devant son patron, sa famille, au marché, au
café, en soirée ? Combien ont réussi grâce au dialogue
à modifier les présomptions, les préjugés et les peurs que nos
interlocuteurs, le plus souvent gavés de propagande, affirment en
société pour se garantir un semblant de philanthropie ?
Malheureusement notre courage demeure
trop souvent fantasmé ou virtuel. Conditionnés par de sournois réflexes
serviles, eux-mêmes alimentés par le vote, nous
imaginons, par exemple, que la révolution tombera des urnes. Nous
attendons ainsi toujours des autres que le monde change. Mais, c’est à
nous avant tout de risquer l’insolence, pour
bouleverser la donne, quitte à perdre gros. Dieudonné nous a montré une
voie certaine avant de rebrousser chemin. Nous l’avons alors contemplé,
dépités, approuvant de la sorte implicitement la diktacratie dans
laquelle nous errons, tels des esclaves se croyant rebelles.