Cette
énième révélation intervient alors que le président américain a
présenté sa réforme du système de surveillance des communications.
A deux jours du discours très attendu du président américain sur la réforme des programmes de surveillance américains, le New York Times en
dit encore davantage mercredi sur l'étendue du système mis en place par
la National Security Agency. Le quotidien américain, qui se base sur
des témoignages et des documents de la NSA, révèle en effet que la NSA utilise
depuis 2008 un programme lui permettant de s'insinuer dans des
ordinateurs même quand ils ne sont pas connectés à internet, notamment
pour y endommager les données. Cette technologie fonctionne grâce à un
canal caché d'ondes radio «qui peuvent être transmises depuis de petits
circuits électroniques ou depuis des cartes USB installées secrètement
dans les ordinateurs», explique le New York Times. Ce système émettant
les ondes radio doit être physiquement installé par un espion, un
fabricant, voire un utilisateur qui ne s'en douterait pas. Les
informations sont ensuite parfois relayées par une station relais de la
taille d'une mallette, qui peut se trouver à plusieurs kilomètres des
cibles.
Nom
de code de ce programme? Quantum. Il a permis, selon le site du
journal, de résoudre un des plus gros problèmes de la NSA: réussir à
atteindre les ordinateurs d'alliés ou d'adversaires à travers le monde
quand ceux-ci pensaient échapper à toute attaque en n'étant pas
connecté. Près de 100 000 machines dans le monde seraient concernées par
l'implantation d'un logiciel de surveillance - notamment via ces ondes
radio - que ce soit en Chine, en Russie, au Mexique, en Europe... mais
apparemment pas chez les citoyens américains, croit savoir le quotidien
américain.
Plus de 40 recommandations pour réformer le programme de surveillance
«Les
activités de la NSA se concentrent et sont spécifiquement déployées
pour viser uniquement des cibles de renseignements étrangères valables»,
a réagi la porte-parole de la NSA Vanee Vines, rappelant en outre que
l'usage des outils à disposition de l'Agence se faisait sous le contrôle
«de la loi, des règlements, de la politique, des procédures, des
garde-fous technologiques (...) et de l'éthique». Selon Vanee Vines,
citée par l'AFP, la publication continue «des techniques et des outils
utilisés par la NSA (...) sape la sécurité des États-Unis et de nos
alliés».
Après
les révélations en cascade sur l'ampleur de l'espionnage orchestré par
la NSA, que l'on doit depuis juin à l'ex-consultant de l'agence Edward Snowden, un comité d'experts américains a été créé; il a remis le mois dernier 46 recommandations à Barack Obama, qui doit détailler vendredi ses pistes de réformes. Les medias, comme le Wall Street Journal ,
se demandent toutefois jusqu'où ira le président, et s'il se prononcera
sur l'une des recommandations clés des experts: que les métadonnées
téléphoniques recueillies par la NSA soient conservées par les groupes
de télécommunications, et non par l'agence elle-même.
Le New York Times
croit toutefois savoir que le président n'annoncera pas de réforme en
profondeur dans la manière dont la NSA récolte et stocke les données. Il
envisagerait de limiter les interceptions de courriels et les écoutes
téléphoniques de dirigeants étrangers et devrait aussi proposer la
création d'un poste de défenseur du respect de la vie privée, qui serait
chargé de contrôler les activités de la NSA.
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