Après l'émission, Des Paroles et des Actes
de jeudi 6 février, deux membres du conseil national du PS, Mehdi
Ouraoui, ancien directeur de cabinet d'Harlem Désir et Naïma Charaï,
présidente de l'Agence national pour la cohésion sociale et l'égalité
des chances (ACSE) ont saisi le CSA. Ils s'inquiètent de l'usage
par Alain Finkielkraut de l'expression «Français de souche», «directement empruntée au vocabulaire de l'extrême droite». Réponse du philosophe sur Figarovox :
«Je suis totalement abasourdi. Hier
soir, lors de l'émission Des paroles et des actes, j'ai dit que face à
une ultra droite nationaliste qui voulait réserver la civilisation
française aux Français de sang et de vieille souche, la gauche a
traditionnellement défendu l'intégration et l'offrande à l'étranger de
cette civilisation. La gauche en se détournant de l'intégration
abandonne de fait cette offrande. Manuel Valls a expliqué que nous
avions tous trois -lui-même, David Pujadas et moi - des origines
étrangères et que c'était tout à l'honneur de la France. J'ai acquiescé
mais j'ai ajouté qu'il «ne fallait pas oublier les Français de souche». L'idée qu'on ne puisse plus nommer ceux qui sont Français depuis très longtemps me paraît complétement délirante. L'antiracisme
devenu fou nous précipite dans une situation où la seule origine qui
n'aurait pas de droit de cité en France, c'est l'origine française.
Mes parents sont nés en Pologne, j'ai été naturalisé en même temps
qu'eux en 1950 à l'âge de un an, ce qui veut dire que je suis aussi
Français que le général de Gaulle mais que je ne suis pas tout à fait
Français comme lui. Aujourd'hui, on peut dire absolument n'importe quoi!
Je suis stupéfait et, je dois le dire, désemparé d'être taxé de racisme
au moment où j'entonne un hymne à l'intégration, et où je m'inquiète de
voir la gauche choisir une autre voie, celle du refus de toute
préséance de la culture française sur les cultures étrangères ou
minoritaires. L'hospitalité se définit selon moi par le don de l'héritage et non par sa liquidation.»