Si Vladimir Poutine attise tant
d’hostilité de la part des médias et des politiques, c’est avant tout
parce que ce dernier apparaît à ce jour comme l’un des plus grands chefs
d’Etat de l’histoire de la Russie.
Voila un russe qui dès l’âge de 16 ans
se présentait au siège de la Loubianka pour rejoindre le KGB, un russe
patriote, passionné par l’histoire de son pays.
J’ai bien conscience qu’en peignant
ainsi l’homme aux yeux de glace sous les traits d’un chef d’Etat
soucieux des intérêts nationaux il me faut impérativement démontrer ce
que j’avance. Je tenterai simplement ici de démontrer que Vladimir
Poutine demeure l’un des derniers chefs d’Etats européens capable
d’exercer le pouvoir avec l’indépendance et le sens des réalités
politiques qui incombent normalement à chaque pays.
« Le Capitalisme est un monstre apatride qui n’obéit ni aux nations ni à la morale.» Karl Marx.
Dans un pays ou le communisme a été
pendant près d’un siècle religion d’Etat, l’explosion de l’URSS, la
privatisation des ressources naturelles et des services publics allait
inévitablement engendrer des excès colossaux.
Les oligarques Gouzinski,
Berezovski, Abramovtich et Khodorkovsky ont pris en otage l’économie du
pays en se partageant le monopole des ressources et des services
rapidement privatisés. Leur forte influence dans les milieux financiers
et médiatiques leur ont assuré le contrôle du pays abusant ainsi d’un
Boris Ielstine malade et alcoolique, à l’image d’une Russie décadente et
abusée. L’arrivée au pouvoir de Poutine a complètement changé la donne.
Elu avec l’aide des oligarques qui pensaient en faire leur pantin, ils
seront ses premières victimes. S’octroyant le contrôle du géant
énergétique Gazprom, Poutine élimine un à un toute la série des
oligarques apatrides sous couvert de fraude fiscale et place leurs
anciennes sociétés (Sibneft, Ioukos…) sous le contrôle du monstre gazier
Gazprom.
En reprenant le contrôle du pays des
mains des oligarques, Vladimir Poutine choisit d’installer une nouvelle
oligarchie économique certes mais une oligarchie d’Etat entièrement sous
contrôle. Les Russes sont rassurés par la diagonale du pouvoir que le
nouveau maitre du Kremlin impose au pays, n’y voyant que la marque d’un
pouvoir fort capable de sauver la Russie du chaos engendré par son
prédécesseur Boris Ielstine. Grace à l’empire Gazprom, la Russie
contrôlant un quart des réserves de gaz mondial et première exportateur
de Pétrole au monde, tire de cette seule entreprise plus de 10% de son
PIB.
Tous les indicateurs économiques
démontrent que depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine le pays retrouve
progressivement une bonne santé. Le seuil de pauvreté a été réduit de 25
à 12% de 1999 à 2013, le chômage lui n’est que de 5,5%, la croissance
quant à elle est passée de 1.4 et -5.3% en 1997/1998 à 8.2 et 8.5% en
2006/2007(OCDE) malgré une baisse relative ces dernières années(4.8 et
1.4% en 2012 et 2013). Par sa gestion très encadrée de l’économie, en
particulier des secteurs énergétiques, la Russie remonte peu à peu dans
le classement des pays les plus développés au monde.
Vladimir Poutine a réussi à résoudre
l’équation parfaite à savoir comment créer du capital qui demeure et
profite au national sans emprunter la voie archaïque et surannée que fut
celle du communisme. En reprenant le contrôle sur les dérives des
oligarques et en imposant un capitalisme d’Etat pour les grands secteurs
clefs, la Russie a repris par la même le contrôle de son destin. Voici
l’une des premières grandes raisons qui fait que la France peut
s’inspirer du modèle russe.
« Pour la France et la Russie, être unies, c’est être fortes, être désunies, c’est être en danger. C’est une condition indispensable du point de vue de la géographie, de l’expérience et du bon sens. » Charles De Gaulle, 1944.
Dans un monde ou le choc des
civilisations nous apparaît comme l’issue inévitable à l’aube du 3ème
millénaire, la thèse d’Huntington apparaît une perversité suprême pour
former un bloc occidental ou l’Europe se rangerait entièrement et
docilement du côté américain non pas en qualité d’allié mais de
satellite. Dans ses Mémoires de Guerre, le Général De Gaulle avançait
déjà l’idée d’une future domination américaine économique et militaire
sur l’Europe qui se ferait au nom de l’alliance contre un ennemi commun.
La fragilité et la dépendance du marché français lors de la crise de
2008 et le numéro pathétique de François Hollande attendant la position
américaine au moment de la possible intervention en Syrie en témoigne
cruellement.
La France ayant renoncé au rêve impérial
européen depuis Waterloo, doit trouver sa chance en prenant un nouveau
rôle, similaire à celui que tentait de dessiner Charles De Gaulle, à
savoir celui d’arbitre dans un monde en passe de redevenir multipolaire
avec l’émergence ou la résurgence de grandes nations comme la Chine, la
Russie, l’Inde ou le Brésil. De par sa position géographique, la France
doit sortir du giron anglo-saxon et se retourner vers le grand ours
Russe. Non pas que la France doit embrasser la Russie comme elle s’est
entièrement tournée vers les Etats-Unis mais retrouver par ce changement
de position un équilibre qui lui assurerait pour l’avenir son
indépendance et un rôle d’arbitre dans les futurs conflits qui
pourraient opposer l’Eurasie à l’Amérique.
Par une attitude à la fois indépendante
et dans le même temps ouverte tant à l’Est qu’à l’Ouest, la France
retrouvera le respect et la puissance jadis reconnue par toutes les
nations du monde.
Concrètement, pour commencer à emprunter cette voie la France devrait renoncer au boycott des Jeux Olympiques de Soltchi.
Elle pourrait établir de nouvelles relations privilégiées avec la
Russie en profitant de ses immenses ressources pétrolières et gazières,
diversifiant ainsi ses sources d’approvisionnement en hydrocarbures en
particulier à l’égard des pétromonarchies ou les homosexuels sont
condamnés à la décapitation à la différence de la Russie. Ce détail ne
semble pourtant pas attirer l’attention des associations communautaires
homosexuelles quand François Hollande se rend en Arabie Saoudite.
A l’aube du troisième millénaire
le destin de la France devra être celui d’un arbitre international,
indépendant car dépendant de tous à égale proportion. La nouvelle Russie
de Vladimir Poutine est le grand acteur dont elle doit s’appuyer et
s’inspirer en particulier sur son nouveau mode de gestion de l’économie.
Il reste à souhaiter que ce changement géopolitique se produise
rapidement si la France souhaite retrouver un rôle décisif dans le grand
échiquier des relations internationales.
Pierre Gentillet, Président des jeunes de la Droite populaire