.

.

samedi 2 juin 2018

Européennes 2019 : le casse-tête de Marine Le Pen

Entre la rareté du bon profil, les jalousies de son entourage et ses états d'âme, la présidente du FN est encore loin d'avoir trouvé sa tête de liste.



Marine Le Pen aux côtés de son compagnon Louis Aliot le 15 avril 2017.
 
 
Marine Le Pen aux côtés de son compagnon Louis Aliot le 15 avril 2017.

Il est assez en retrait dans la vie du parti

Coprésident du groupe Europe des nations et des libertés au Parlement européen, Nicolas Bay, qui est déjà en train de travailler sur les futures alliances avec ses homologues européens, serait le candidat le plus légitime. Toutefois, au sein du clan de la présidente du FN, certains ne peuvent se résoudre à ce qu'elle laisse sa place, encore moins à quelqu'un qui n'est pas de la famille. Son compagnon Louis Aliot milite dans les médias pour que Marine Le Pen change d'avis, et n'écarte pas la possibilité d'être lui-même tête de liste si sa chère et tendre ne revenait pas à la raison. Quant à Jean-Lin Lacapelle, l'ami de toujours de Marine Le Pen, il tire dans le même sens : il a suggéré que sa cheffe, ou à défaut son compagnon, conduise la liste FN. Pourtant, il semblerait que le député des Pyrénées-Orientales n'en ait pas particulièrement envie : « Il est assez en retrait dans la vie du parti et beaucoup plus focalisé sur les municipales de 2020 à Perpignan », décrypte un élu FN.

Elle ne veut pas mettre quelqu'un en orbite pour 2022

Un comportement clanique en contradiction avec les propos tenus par Sébastien Chenu, qui déclarait en janvier que la tête de liste ne serait « pas forcément issue du FN ». Problème : après le débat raté de la présidente du FN, son parti est encore moins attractif que pendant la présidentielle. Les personnalités politiques d'envergure ne se bousculent pas pour déposer leur CV. Par ailleurs, Marine Le Pen, affaiblie pendant la présidentielle, ne veut pas s'encombrer de quelqu'un qui pourrait lui faire de l'ombre : « Elle n'a jamais vraiment été favorable à une tête de liste d'ouverture. Elle ne veut pas mettre quelqu'un en orbite pour 2022 », explique un historique du FN. La troisième place a été proposée au Républicain Thierry Mariani qui se donne encore un peu de temps pour savoir s'il va franchir le cordon de sécurité déroulé par Laurent Wauquiez autour du FN : « J'attends de voir quelle sera la ligne politique de LR et les garanties qu'on la respecte », déclare-t-il au Point. Même sans tête d'affiche, le FN resterait, selon plusieurs études d'opinion, la première force d'opposition à La République en marche.

Source