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jeudi 7 juin 2018

Injures et mensonges : tout est bon pour défendre la PMA

En pleine discussion d’une liberticide loi sur les « fake news », il se publie des choses proprement hallucinantes. Comme s’il fallait se hâter de proférer tous les mensonges imaginables avant leur prohibition. Dans la foulée de la publication d’une tribune sur Libération, signée par plusieurs parlementaires de la majorité, le 29 mai dernier, favorable à la procréation médicalement assistée ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules, Les Inrocks a eu un entretien sur la question de l’extension de la PMA avec le député et docteur Jean-Louis Touraine, un des chefs de file du lobby de l’euthanasie. Il est sidérant de voir un tel concentré de mensonges, de procès d’intention et d’injures. Le député frappe fort sur la Manif pour tous et se permet tous les coups bas. 

Sur un point, il a (de mon point de vue) raison : les enfants ne devraient pas participer à des manifestations, même pacifiques.
Passons sur les diverses reductio ad reactionarium, integristum, hystericum, sectairium, extremistum, anti-démocraticum et autres injures qui auraient échappé à cette énumération. Un député qui se livre à cet exercice décrédibilise encore un peu plus, s’il en était besoin, la parole de l’homme politique en général, et un média qui le relaie avec complaisance s’en fait le complice. C’est une façon de se tirer une rafale dans le pied.
Tordons le cou à trois de ses « arguments ».
Les « groupuscules » seraient minoritaires mais étaient présents « en grande majorité » aux débats lors des États généraux de la bioéthique. Le député n’en a cure, il décrète que les Français sont en majorité favorables à l’extension qu’il souhaite et ne voit pas l’aspect contradictoire de ses affirmations.
Contrairement à ce qu’il dit, il n’existe pas d’étude qui conclurait à l’innocuité de l’absence de père qui ne soit entachée de biais statistique ou idéologique, ce que même le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE), pourtant en partie servile, a reconnu.
Il reproche l’absence d’arguments de la part des opposants, et là encore, l’hôpital se moque de la charité : hormis le mantra de l’égalité et les études (insuffisantes) déjà évoquées, l’indigence argumentaire de son camp a surpris, quand celui des anti-extension a été clair, sobre, précis et aussi complet que possible pour dénoncer l’impasse anthropologique où voudraient nous entraîner le Dr. Touraine et ses amis.
Plus grave : contrairement à ce qu’affirme le Dr. Touraine, il n’y a pas eu d’intimidation ou de comportement hostiles de la part des opposants de la PMA sans père. C’est, au contraire, chez les partisans de l’extension des « droits procréatifs » que se trouvent ces méthodes totalitaires : une visite de la corbeille du site des États généraux montre où sont les arguments haineux à répétition ; les troubles ayant entouré l’intervention du Dr. Blanche Streb, à Lyon le 20 avril (manifestation à l’entrée, bruits et cris ayant empêché longtemps son intervention), ou l’inopportune manifestation du groupe lesbien FièrEs lors du débat à Science Po Paris, le 26 mars, qui a gâché dix à quinze minutes d’un débat où le temps était compté. Bref, sans aucune honte, le « docte député » impute au camp d’en face les turpitudes du sien. Cela relève peut-être de la diffamation.

Est-ce la tentative désespérée d’un idéologue dont les penchants totalitaires sont contrariés par une résistance inattendue pour forcer le CCNE à conclure dans son sens ? Croit-il, par ses propos, discréditer et marginaliser ceux qui sont opposés à cette nouvelle dérive anthropologique ? Si ce qui est excessif est insignifiant, il a alors perdu une bonne occasion de se taire.

Rémy Mahoudeaux

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