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dimanche 3 juin 2018

Italie, les marchés jouent au con… Rien ne va plus, faites vos jeux !

Italie, les marchés jouent au con… Rien ne va plus, faites vos jeux !
Nous évoquions  avant-hier la scandaleuse phrase du Commissaire européen au budget : les marchés vont apprendre aux Italiens comment voter.

http://resistancerepublicaine.eu/2018/05/29/les-italiens-vont-ils-laisser-bruxelles-et-les-marches-leur-apprendre-comment-voter/

Petite phrase qui a déclenché un tsunami de protestations et l’affolement des dits marchés au moment même où l’homme de Bruxelles, Cotarelli choisissait les membres de son futur gouvernement :

Mardi en fin d’après-midi, Cottarelli était revenu au Quirinal pour présenter sa liste de ministres, onze ou douze, tous issus de l’Establishment et de la société civile, sans aucune ambition de se présenter aux élections. Ils étaient en cours de discussion quand le chef de l’État a reçu un coup de téléphone l’informant de la situation sur les marchés. Une flambée de spéculation venait de porter le «spread» (différentiel entre taux d’intérêt sur titres italiens et allemands) – baromètre de la confiance sur l’État italien – à des sommets vertigineux. Le spectre de la tempête monétaire de septembre 2011 qui avait coûté son poste de président du Conseil à Silvio Berlusconi ressurgissait.
Sauve qui peut. On arrête tout. Le Président de la République, Mattarella, fait machine arrière et repousse au lendemain la nomination du nouveau gouvernement et Cottarelli attend que les discussions reprennent  et qu’une solutions soit trouvée.
Pendant ce temps, ça négocie ferme entre Salvini ( Ligue ),  Di Maio ( Mouvement 5 Etoiles ) et Mattarella  : ce dernier voudrait avoir l’engagement que le prochaine Ministre des finances n’entamera pas une sortie de l’euro, Di Maio, lui,  a proposé de garder Paolo Savona, eu égard à ses énormes compétences, mais à un autre poste que celui de Ministre des finances et nommer à sa place une personnalité « de la même envergure. Di Maio affirme ne pas vouloir sortir de l’euro tandis que Salvini martèle que l’euro plombe le système, sans parler nettement pour autant d’en sortir.
Si les discussions échouent, le gouvernement Cottarelli sera mis en place mais comme aucun des grands partis ne veut lui voter la confiance… sa durée de vie sera plus que limitée et il faudra très vite de nouvelles élections.

Réussiront-ils à faire peur aux Italiens et à faire reculer le vote populiste ou bien, au contraire, les Italiens donneront-ils un coup de pied dans la fourmilière ?

Dans ce cas, la presse italienne se perd en conjectures sur la date des prochaines élections : le 29 juillet ou 5 août pour faire au plus vite ? Ou alors en septembre ou en octobre, au risque de ne pas laisser à la prochaine majorité le temps d’adopter le budget 2019 ? Pour l’instant, seule la Ligue semble avoir vraiment intérêt à ce retour aux urnes : après avoir obtenu 17 % des voix en mars, la formation de Matteo Salvini était à 23 % d’intentions de vote dans la moyenne des sondages de la semaine dernière et continuait de monter, tandis que tous les autres stagnent ou baissent.