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jeudi 7 juin 2018

L’immigration au coeurdes élections européennes

Mille migrants installés sur le campement du canal Saint-Martin et à la porte de Poissonniers viennent d’être évacués, officiellement « mis à l’abri » avant de faire « l’objet d’un examen » de leur situation. C’est évidemment une bonne chose. On ne peut décemment, humainement, pour une simple question de dignité, laisser se développer de tels camps insalubres.

C’est inacceptable pour les migrants, ça l’est tout autant pour les Parisiens. Sans oublier les touristes qui viennent à Paris pour apprécier la beauté d’une capitale et non pas pour sillonner les artères d’un camp de réfugiés.

La priorité est de proposer une solution d’hébergement temporaire et un diagnostic social et sanitaire. Ensuite ? Ce ne serait pas la première fois qu’un camp évacué à un point A ne donne naissance un autre camp en un point B. Il est vrai que le nombre de migrants arrivant en France est encore suffisamment important pour nourrir ces campements.

À l’approche des élections européennes de 2019, c’est peu dire que le dossier de l’immigration et de ces campements sera au cœur des débats. Les populistes de droite comme de gauche en feront certainement l’un de leurs arguments phare pour dénoncer l’actuelle politique de l’Union européenne, et par là même de la France.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le sujet est tout sauf secondaire. Il suffit pour s’en convaincre de constater l’évolution de la politique en Hongrie et en Italie, voire en Grande-Bretagne, pour mesurer que l’issue de ce scrutin dépendra pour une bonne part des projets des listes sur cette thématique. Pour l’heure, les sondages donnent la liste La République en Marche gagnante. Qu’en sera-t-il dans un an, à l’heure du scrutin ? D’ici là, les nationalismes risquent de prospérer encore, mêlant une réalité effectivement insupportable à des propositions aussi dangereuses qu’inapplicables.

Par de Jean-François LAVILLE

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