La réponse est très simple : personne.
L’appel d’Angers n’a aucunement vocation à se substituer aux partis ou aux plateformes transpartisanes. Les LR qui l’ont signé n’ont pas quitté LR ; les FN qui l’ont signé n’ont pas quitté le FN ; et bien des personnalités signataires sont en même temps engagées dans les Amoureux de la France ou dans le collectif Pour la France.
Il n’appartient à personne, pas même à ses premiers signataires. Et toute personne qui veut faire avancer l’unité à droite peut s’en réclamer.
Notre idée, c’était de ne pas laisser les structures partisanes s’occuper seules de l’entente à droite. Car l’entente à droite, c’est tout autant l’affaire des électeurs que celle des élus, et tout autant celle des élus « de base » que celle des « grands chefs » des appareils parisiens !
Nous voyons bien que l’unité idéologique est très largement faite.
Bien sûr, on peut être plus ou moins sensible à telle ou telle
thématique, mais la droite, en France, cela signifie l’attachement à
l’identité française, qui plonge ses racines dans la culture
gréco-latine, la sagesse biblique et notamment chrétienne, et dans nos
vieilles libertés celtes et franques. Cela signifie aussi l’attachement à
la souveraineté et à l’indépendance de la France. Cela implique encore
la défense des libertés en général, et des libertés économiques en
particulier. Un homme de droite se reconnaît, par ailleurs, attaché à la
dignité inaliénable de la personne humaine, comme à la famille
traditionnelle, protectrice des enfants qui sont l’avenir du pays.
En
gros et en bref, la droite, ce sont une demi-douzaine de grands
principes qui sont plébiscités par les électeurs de toutes les
formations de droite – et qui sont majoritaires dans le pays.
Et il n’y a aucune raison d’écarter quiconque partage ces valeurs,
au motif qu’il serait plus ou moins « sulfureux » ou « nauséabond »
selon les médias de gauche. Quand j’entends dire, par exemple (et je
l’ai vraiment entendu !), qu’il ne faudrait pas discuter avec Pascal
Gannat, tête de file du FN aux dernières régionales en Pays de la Loire,
au motif que l’un de ses fils tiendrait un bar identitaire, je me
demande à quel niveau d’asservissement à la bien-pensance de gauche la
droite est tombée. Nos adversaires n’ont pas à nous dire qui nous pouvons fréquenter et quel vocabulaire nous devons utiliser.
D’autant moins que la gauche n’a jamais renié ses sympathies jacobines
et communistes aux dizaines de millions de victimes ! Alors, ses leçons
de morale, comme disait Audiard dans les « Tontons flingueurs », elle
peut se les garder en suppositoires…
Tout
ce qui peut faire avancer les idées de droite en général, et l’entente
entre les différentes formations de droite en particulier, est bon à
prendre. Je ne vois donc aucune raison de choisir entre les
différentes initiatives allant dans le bon sens. J’applaudis à toutes…
Toutes ont d’ailleurs des logiques différentes et complémentaires. Les
Amoureux de la France permettent à certains chefs de partis de la
« droite hors les murs » de discuter enfin entre eux. Le collectif Pour
la France réunit des élus locaux de toutes les tendances de la droite,
loin des appareils parisiens. L’appel d’Angers part de la base et des
électeurs.
On voit mal en quoi l’une de ces excellentes initiatives s’opposerait à l’autre.
Ajoutons que, même si les médias n’en parlent pas autant que de ces
trois initiatives, bien d’autres mouvements cherchent à bâtir une
opposition crédible à Macron portant sur des valeurs de droite, de
Mouvance France à France Audace, en passant par l’ISSEP, la nouvelle
école de sciences politiques (dont les journaux parlent beaucoup, mais
sans avoir la moindre idée de ce que peut être le combat
métapolitique !), et bien d’autres encore.
Mais,
comme je ne crois plus vraiment aux versions « bisounours » de
l’analyse politique, je suis bien obligé d’envisager que ceux qui
croient utile de « dézinguer » (comme cela se multiplie en ce moment sur
les réseaux sociaux) qui les Amoureux de la France, qui le collectif
Pour la France, qui l’appel d’Angers, ont un agenda politique qui n’a
rien à voir avec l’entente à droite, et tout avec des aventures
personnelles – aventures éventuellement légitimes et honorables, mais
bien dérisoires devant l’enjeu de la survie de notre beau pays !
J’ajoute
que les aventures personnelles ou partisanes oublient un point
essentiel : la politique n’est pas simplement, ni même principalement,
une affaire de vase communiquant. Il ne s’agit pas tant de « piquer » 2%
des voix à un tel ou 3% à une telle ; il s’agit d’enclencher une dynamique de conquête du pouvoir.
Et le principal vivier électoral à aller chercher n’est pas tant les
électeurs du voisin que les abstentionnistes, dégoûtés par toutes les
trahisons et toutes les lâchetés des hommes politiques, notamment,
hélas, de droite.
Alors, de grâce, halte au feu et travaillons ensemble à reprendre le pouvoir pour redonner à la France sa grandeur !
Guillaume de Thieulloy
PS: J’en profite pour rappeler aux lecteurs qu’ils peuvent signer l’appel d’Angers ici.