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jeudi 7 juin 2018

Reconstitution de ligues dissoutes: sursis requis contre deux figures de l'ultra-droite

Six mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve ont été requis lundi à l'encontre de deux figures de l'ultra-droite, Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, poursuivis pour avoir reconstitué ou maintenu deux organisations dissoutes après la mort de Clément Méric il y a cinq ans.
L'OEuvre française et les Jeunesses nationalistes (JN) ont été dissoutes par décrets le 25 juillet 2013, après le décès de ce militant d'extrême gauche lors d'une bagarre, le 5 juin précédent à Paris, avec des militants proches d'un autre groupuscule d'extrême droite, Troisième Voie, également dissous.

Yvan Benedetti, 52 ans, avait pris en 2012 la tête de L'OEuvre française, mouvement pétainiste fondée par Pierre Sidos en 1968, après avoir été exclu du Front national - dont il était conseiller municipal à Vénissieux - pour s'être qualifié lui-même "d'antisioniste, antisémite et antijuif".

Son éviction était intervenue dans le contexte de la succession à la tête du FN pour laquelle il avait soutenu Bruno Gollnisch contre Marine Le Pen, tout comme Gabriac.

Ce dernier, 27 ans, avait été élu conseiller régional FN en Rhône-Alpes en 2010 et exclu du FN l'année suivante, après la diffusion
d'une photo le montrant en train de faire un salut nazi. Il avait alors fondé les JN.

Les autorités ont dissous les deux organisations en leur reprochant de propager "une idéologie incitant à la haine et à la discrimination" et d'exalter "la collaboration avec l'ennemi", l'OF constituant en outre à leurs yeux une "milice privée".

Après plusieurs mois d'enquête policière, les deux hommes ont été mis en examen à l'automne 2014 et ils comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir reconstitué ou maintenu ces organisations grâce à d'autres situées aux mêmes adresses, en participant notamment à des conférences et en diffusant les mêmes idées sur le site internet jeune-nation.com qui mentionnait leurs agendas.

"A quoi cela sert de dissoudre une organisation si l'on a le droit d'en garder le drapeau, de laisser son nom sur la sonnette, de continuer à organiser des réunions", a lancé le vice-procureur Vincent Lemonier, qui a aussi réclamé une amende de 15.000 euros pour chacun des prévenus.


Avec AFP 


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