Malgré les caméras et l'action de la police, les trafics prospèrent
dans le quartier Arnaud-Bernard, à Toulouse. Un collectif de riverains
tire le signal d'alarme.
Trafics, rixes, agressions : les riverains du quartier Arnaud-Bernard, à
Toulouse, sont au bord de la crise de nerfs. Adrien, un habitant de la
place, filme régulièrement les rixes qui se déroulent près de son
bureau, rue des Trois Piliers. Entre autres, celle du 20 mai montrant
deux groupes qui se battent à l'arme blanche.
Des violences accrues ces derniers mois avec
l'arrivée de gangs de dealers sur le quartier qui pour des questions de
territoire, ne reculent devant rien. Une insécurité vécue au quotidien
par des habitants désespérés de voir leur quartier devenir une zone de
non droit. Et ce malgré les nombreuses interpellations policières.
William, président de l'association de riverains 2 Place en Place,
n'hésite pas à qualifier la situation de «dangereuse avec menaces sur
les habitants qui, depuis longtemps, n'ont plus leur mot à dire sous
peine de représailles».
Comment la situation a-t-elle pu se dégrader à ce point dans ce quartier
du centre-ville, situé à proximité de la basilique Saint-Sernin ? «Les
municipalités successives ont laissé le deal s'installer, martèle un
ancien du quartier. Et le deal c'est la porte ouverte à tout le reste
(incivilités, violences, nuisances). Et ce, malgré l'installation de
caméras de vidéosurveillance et des rondes de la police municipale».
Des commerçants en souffrance
Être commerçant à Arnaud-Bernard n'est pas une mince affaire. Si
Toulouse Métropole préempte régulièrement les commerces vides pour
attirer de nouvelles enseignes et diversifier ainsi l'offre commerciale,
rien n'est pourtant simple. «Quand les porteurs de projets découvrent
le lieu, ils s'en vont, relève Adrien, trésorier de l'association des
commerçants ACAAB. Ils comprennent vite ce qui les attend».
Président de l'association de commerçants, Cheik, abonde dans son sens :
«Quand vous avez dans votre magasin des gens qui se battent à coups de
machette avec du sang partout, les clients fuient. Et les rideaux
ferment».
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