.

.

mercredi 6 juin 2018

Une femme frappée par ses frères pour son comportement pendant le ramadan

Deux hommes seront présentés cet après-midi devant la justice à Nancy pour avoir roué de coups leur soeur, lui coupant les cheveux, à cause notamment de son comportement pendant le ramadan, et frappé son compagnon, a-t-on appris auprès du parquet. Un des frères de la victime, une employée de banque âgée de 25 ans, "lui aurait reproché une relation amoureuse alors qu'elle n'était pas mariée et de se vêtir de manière indécente", lors d'une première altercation lundi soir au domicile de leur mère, a relaté le procureur de la République à Nancy, François Pérain.

 Apprenant que sa soeur hébergeait un homme, il s'était rendu à son domicile mardi soir. Après avoir obligé ce dernier à quitter les lieux, "il frappait sa soeur au visage et dans les cotes et coupait ses cheveux à l'aide d'un couteau. Il blessait sa soeur au cuir chevelu provoquant une plaie vive sur plusieurs centimètres", a détaillé M. Pérain. Le compagnon, resté en bas de l'immeuble et qui avait appelé les pompiers, a été ensuite roué de coups par l'agresseur et un deuxième frère, arrivé en renfort sur les lieux. Alors qu'il parvenait à s'enfuir, les deux hommes ont tenté de le renverser avec leur voiture et l'ont menacé de mort devant le commissariat de police où il s'était réfugié. Les deux suspects, nés en 1982 et 1985, ont été placés en garde à vue mardi soir.

Le frère à l'initiative de l'expédition punitive a déclaré aux policiers que sa soeur "était au courant +qu'il y a des principes culturels et familiaux vis-à-vis du respect de soi-même+. Elle avait été prévenue à plusieurs reprises qu'elle ne devait pas se comporter ainsi et +encore moins durant le mois du ramadan+", selon le récit du procureur. Une information judiciaire pour "acte de torture ou de barbarie, violences volontaires aggravées, tentative de meurtre et menaces de mort réitérées" devrait être ouverte jeudi après-midi par le parquet de Nancy, qui va requérir le placement en détention provisoire des deux mis en cause, a prévenu M. Pérain.

Source