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lundi 30 juillet 2018

Abandon de l’hydrolien : un gâchis de plus…

Pour qui connaît ce magnifique département qu’est celui de la Manche et son fleuron naval, Cherbourg, « l’arsenal », c’était quelque chose. Cela remonte à 1898 ! L’excellence française en matière de construction navale, une activité qui rendait cette magnifique ville fort prospère avec même un club de foot professionnel de deuxième division, avec des soudeurs et autres ouvriers aux compétences inégalées.

Et puis, outre l’arsenal, il y avait cette superbe gare maritime où escalaient les plus grands transatlantiques.

Car Cherbourg est un port naturel en eaux profondes. Un port aux atouts sans équivalent en Europe et ailleurs, tout comme Le Havre.
Après de multiples pérégrinations, « l’arsenal » est devenu Naval Group, un « machin » à la française dont l’État est actionnaire à 63 %. Naval Group devait développer une nouvelle filière énergétique de pointe : celle des hydroliennes, pour produire de l’électricité en mer. Forts intéressés, Japonais et Canadiens avaient même passé commande. C’est donc en grandes pompes que l’usine fut inaugurée le 14 juin 2018. Une fort belle usine avec tout plein d’emplois à la clé dans la ville dont l’ex-ministre Cazeneuve était le maire. La première usine au monde capable de construire ce type d’équipements ! Une belle start-up industrielle, en somme.

Mais dans une région, la Normandie, qui a basculé « hors Macronie » sous la présidence de Hervé Morin…

Hasard ou non, la nouvelle gouvernance de Naval Group a annoncé, le 26 juillet, un mois après l’ouverture de l’usine, l’abandon de cette filière jugée trop peu rentable par rapport à l’éolien en mer. Fichtre, ces gens savent faire des calculs de rentabilité prévisionnelle ! C’est vrai que des champs d’éoliennes en mer, c’est beaucoup plus joli et rentable que des machines immergées tirant leur énergie des courants et des marées…..

Bilan de l’opération : 250 millions d’euros dépensés en pure perte, plus 15 millions pour la région et « peau de balle » pour les emplois à Cherbourg.

Quant à faire un lien entre la cession de STX France aux Italiens de Fincantieri pour quasiment rien et la poursuite du massacre de la construction navale française, je m’en garderai bien.
  
Patrick Robert

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