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lundi 30 juillet 2018

Dans le petit monde enchanté des Macron : Mimi Marchand !

Après le « fougueux » Alexandre Benalla, voilà à présent qu’on parle de « la sulfureuse Mimi Marchand ». L’information ne sort pas tout droit d’un vulgaire magazine à sensation mais du très respectable Valeurs actuelles. Pas d’affaire d’Etat, on vous rassure. 

Explication.

Petit retour en arrière : août 2017, le tout nouveau couple présidentiel est en villégiature à Marseille. D’un côté, à l’affût pour les prendre en photo, Thibault D.. De l’autre, en alerte pour contrer toute tentative de clichés, Alexandre Benalla, qui lui ordonne de déguerpir. Le journaliste reporter-photographe, arguant de sa qualification à informer, refuse. Le cerbère, sans aucune habilitation à le faire, s’énerve et – pourquoi se gêner ?- menace de le « placer en garde à vue ». Les choses s’enveniment et celui dont les comportements défraient à présent la chronique, selon Thibault D., appelle le préfet et lui interdit de téléphoner sous prétexte… qu’il est déjà en garde à vue. En effet, le « paparazzi » restera sept heures au commissariat, une plainte pour « harcèlement et tentative d’atteinte à la vie privée » ayant été déposée par le Président. Qui finira par renoncer à des poursuites… « alors que sa procédure a fait l’objet d’un classement sans suite le 11 septembre 2017, en l’absence de toute infraction constatée ».

Quel rapport avec Michèle Marchand, dite Mimi ? C’est qu’elle est la seule, parmi les trois principales agences spécialisées dans le « beautiful people », par le truchement de la sienne, Bestimage, à avoir la mainmise sur la gestion des photos du couple présidentiel. Alors, Benalla multi-tâches veillait au grain.

Mimi Marchand : Le Monde, en 2014, brossait de la désormais septuagénaire un portrait édifiant. « Elle parle comme un scénario de Michel Audiard avec une voix éraillée, une gouaille de mec des bas-fonds » ; une adepte « des formules désopilantes, “Je m’en bats les c…” étant la plus banale ». Passée de « reine des paparazzis à l’amie de Brigitte Macron » (elle le dit elle-même en avril 2018), c’est depuis 2016, par l’entremise de Xavier Niel, patron du Monde, qu’elle se retrouve une proche parmi les proches du couple Macron.

Une reine, donc. Une ex-reine de la nuit, aussi, « la Mata Hari des paparazzis » aux mille vies. Ex-gérante de boîtes de nuit comme Les Mémories, réservées aux lesbiennes, copine avec l’ex-patronne de la PJ qu’elle a connue à la mondaine, forte d’un « réseau exceptionnel et varié, fait de show-biz et de politique, de grands bandits et de grands flics, de concierge d’hôtels, de garçons de bar et de filles diverses », lit-on dans Le Monde, son parcours ressemble à celui de la fameuse Régine Choukroun, dont elle est l’amie. Aussi, à cinquante ans, le temps étant venu de se recycler, dotée d’un épais et fleuri carnet d’adresses, rien de plus logique que de se lancer dans la presse people. « Très futée et très redoutable », copine des flics comme des voyous, elle n’a pas son pareil pour mener ses affaires. La rémunération de ses indics ? En espèces fort sonnantes et trébuchantes, ce qui lui vaudra d’être convoquée par le pôle financier…

Cette dame, anciennement mariée à un braqueur et, depuis 2015, à un commandant de police à la retraite gérant de Chouet’press, raison sociale de Bestimage, aurait donc eu, pour lui donner l’exclusivité de leurs photos, tout pour plaire au Président et à Madame ? Elle, en tout cas, ne tarit pas d’éloges : « Brigitte est formidable. Lui aussi est incroyable. Ce sont des gens tellement intègres et vrais. » Qui a parlé de « copinage malsain » ?

 Caroline Artus

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