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Par Agence France-Presse
La NSA peut pénétrer des ordinateurs qui ne sont pas
connectés à internet grâce à un système d'ondes radio, assure le New
York Times mercredi, à deux jours du discours de Barack Obama sur la
réforme des programmes de surveillance.
Selon le quotidien, l'Agence de sécurité nationale américaine a
implanté dans près de 100.000 ordinateurs dans le monde un logiciel qui
lui permet de surveiller ces machines, mais aussi de "créer des
autoroutes numériques pour le lancement de cyberattaques".
Dans la plupart des cas, ce logiciel est implanté en accédant aux
réseaux informatiques, poursuit le Times sur la base de documents de la
NSA notamment. Mais "la NSA a de plus en plus souvent recours à une
technologie secrète qui lui permet d'entrer dans des ordinateurs et d'y
endommager des données même s'ils ne sont pas connectés à internet",
assure le journal.
Cette technologie, que l'Agence de sécurité nationale utilise depuis
"au moins 2008", fonctionne grâce à des ondes radio "qui peuvent être
transmises depuis de petites circuits électroniques ou depuis des cartes
USB installées secrètement dans les ordinateurs", ajoute le NYT.
"Dans la plupart des cas, le système émettant les ondes radio doit
être physiquement installé par un espion, un fabricant ou un utilisateur
qui ne s'en douterait pas", poursuit encore le journal.
"Les activités de la NSA se concentrent et sont spécifiquement
déployées pour viser des cibles de renseignement étrangères valables, et
uniquement elles", a commenté dans une déclaration envoyée à l'AFP la
porte-parole de la NSA Vanee Vines, rappelant en outre que l'usage des
outils à disposition de l'Agence se faisait sous le contrôle "de la loi,
des règlements, de la politique, des procédures, des garde-fous
technologiques (...) et de l'éthique".
"La publication continue (...) des techniques et des outils utilisés
par la NSA (...) sape la sécurité des Etats-Unis et de nos alliés",
a-t-elle également jugé.
Les révélations du New York Times surviennent à l'avant-veille du
discours attendu de Barack Obama sur la réforme du système américain de
surveillance des communications, qui suivra plusieurs mois de réflexion
déclenchée par les révélations de l'ex-consultant de la NSA Edward
Snowden depuis juin.
A la mi-décembre, des experts mandatés par Barack Obama avaient émis
une quarantaine de recommandations pour réformer les programmes de
surveillance du renseignement américain, jugeant notamment que la NSA
devrait ne plus conserver les métadonnées téléphoniques qu'elle
collecte, ou que Washington se devait de mieux coopérer avec ses "alliés
proches".
Selon le Times, qui cite des sources proches du dossier, Barack Obama
ne devrait pas vendredi "suivre les recommandations les plus radicales
de ses conseillers" et demandera au Congrès de se prononcer sur les
questions les plus difficiles.
D'après le quotidien new-yorkais, Barack Obama devrait en particulier
"accroître les limitations dans l'accès aux métadonnées téléphoniques,
appeler à la mise en place de garde-fous pour protéger la vie privée des
étrangers et proposer la création d'un représentant public pour se
pencher sur les problèmes de protection de la vie privée devant les
cours secrètes régissant le système de renseignement" américain.
Il ne devrait pas en revanche se prononcer pour que les métadonnées
téléphoniques recueillies par la NSA soient conservées par les groupes
de télécommunications, et non par l'Agence elle-même.