La ministre déléguée à la Famille estime que la possibilité de
recourir à la PMA pour les couples de femmes homosexuelles «ne se fera
pas dans l'immédiat». Mais dans quelques années.
La
ministre assure par ailleurs qu'elle n'a jamais eu l'intention de
démissionner lorsqu'elle a appris, «lundi» dit-elle, le report du projet
de loi sur lequel elle travaillait depuis «plusieurs mois». «Ce n'est
pas dans mon tempérament. Et je n'ai jamais été mise en cause ni par le
président, ni par le premier ministre», se défend-elle en assurant avoir
des «convictions à porter dans ce gouvernement. Ses convictions? La
PMA, pour laquelle elle milite inlassablement depuis son entrée au
gouvernement. Si elle affirme que «le temps de la PMA n'est pas venu»,
elle semble pourtant bien décidée à pousser le dossier. La PMA,
dit-elle, «ne se fera pas dans l'immédiat mais dans deux ans, trois ans,
quatre ans».
Avant la fin du quinquennat? «Je ne sais pas»,
répond-elle d'abord. «Je ne risquerai pas» un tel pronostic,
ajoute-t-elle ensuite, soucieuse d'être solidaire de la ligne arrêtée
par l'exécutif. Quoi qu'il en soit, la ministre estime que la PMA, dans
l'absolu, mérite une réflexion de fond. Elle «s'est créée il y a
plusieurs dizaines d'années et a besoin peut-être, au-delà de
l'ouverture aux couples de même sexe, d'être repensée dans sa
globalité», affirme la ministre, qui se dit férue de voile et sait que
la ligne droite en politique comme dans ce sport n'est pas forcément le
meilleur moyen d'arriver où on veut aller.
Comme Bertinotti,
plusieurs ministres et élus socialistes tentaient mercredi matin de ne
pas totalement fermer la porte à la PMA pour les couples de femmes
homosexuelles. Ils savent que la décision de l'exécutif de reporter le
texte et le veto sur la PMA a heurté une partie de la majorité, les écologistes en tête mais aussi beaucoup de socialistes.
«Personne ne peut dire que ce débat est fini pour l'éternité. (...)
Cette question, elle sera de toute façon dans le débat public après
l'avis» du Comité consultatif national d'éthique, a affirmé le ministre
des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. Invité de France Info, le patron des sénateurs socialistes, François Rebsamen, était sur la même ligne. «Le projet sur la PMA n'est pas à l'ordre du jour pour le moment.» Tout est dans ce «pour le moment».