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samedi 8 février 2014

Le meurtrier présumé du DJ libéré pour un problème de fax


 

Geoffroy Tomasovitch 
 
L’un des deux meurtriers présumés de Claudy Elisor, père de famille lynché au cours d’une soirée privée à la Saint-Sylvestre 2010-2011, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi soir.

L’un des deux meurtriers présumés de Claudy Elisor, père de famille lynché au cours d’une soirée privée à la Saint-Sylvestre 2010-2011, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi soir.Amadou F., 24 ans, a quitté la prison de Villepinte où il aura passé 37 mois. Motif : la n’a pas respecté les délais pour débattre de sa détention, le tout à cause d’un problème d’encre et de fax au tribunal de Bobigny.


Agé de 31 ans, Claudy Elisor avait été sauvagement agressé par plusieurs personnes qui s’étaient introduites de force dans cette soirée de réveillon où la victime était le disc-jockey. Seuls deux suspects ont été arrêtés dans cette affaire, dont Amadou F. qui s’était rendu car il se savait recherché. Mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire à Villepinte, le jeune homme a reconnu avoir été refoulé à la soirée mais nie aujourd’hui toute implication dans le lynchage du DJ.
 
 


Un meurtrier présumé libéré faute d'encre dans un fax

Le 26 juin 2013, le juge d’instruction avait prolongé le mandat de dépôt d’Amadou F. Ce dernier a fait appel par fax. Mais l’audience devant la chambre de l’instruction ne s’est pas tenue dans le délai légal de 20 jours. «Le code de procédure pénale prévoit qu’en cas de dépassement du délai, la sanction est la remise en liberté immédiate du détenu, sauf événement imprévisible, insurmontable et extérieur au service public de la justice», expliquent Mes Peggy Julien et Gilles-Jean Portejoie, conseils d’Amadou F. Pour expliquer le délai dépassé, le parquet de Bobigny a évoqué un «problème technique» qui a rendu un fax du tribunal indisponible. La chambre d’instruction a estimé que cet «événement» justifiait le dépassement du délai.

Saisie par les avocats du détenu, la cour de cassation a renvoyé le dossier devant la chambre de l’instruction. Un enquête a été menée. Interrogé, le procureur de Bobigny a expliqué ce dysfonctionnement par «la rupture de stock des toners du fait de l’absence de contrat de maintenance du fax compte tenu de son ancienneté.» Conséquence : Amadou F. a été libéré le 5 février. «Les magistrats ont appliqué la loi et il n’y a rien de choquant qu’une personne clamant son innocence soit libérée», estime Me Gilles-Jean Portejoie.

Amadou F. et le deuxième meurtrier présumé ont été renvoyés devant la cour d’assises de Bobigny en octobre dernier.