Ministres et Conseillers
François Hollande (Président de la République) , franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et Young Leader » de la French American Foundation.
- Jean-Marc Ayrault (Premier Ministre) : En 2008, maire de Nantes, il fait voter une subvention de 400 000€ destinée à la rénovation et à l’agrandissement du local servant aux réunions de 7 loges maçonniques - Manuel Valls (Ministre de l'Intérieur), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)- Christiane Taubira (Ministre de la Justice), franc-maçonne membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)- Pierre Moscovici (Ministre
de l'Economie et des Finances), ancien membre de la Ligue Communiste
Revolutionnaire et « Young Leader » de la French American Foundation
- Najat Vallaud-Belkacem (Ministre des Droit des Femmes), « Young Leader » de la French American Foundation - Arnaud Montebourg (Ministre du Redressement Productif), franc-maçonmembre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et « Young Leader » de la French American Foundation
- Michel Sapin (Ministre du Travail), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Vincent Peillon (Ministre de l'Education Nationale), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et ancien communiste membre du Comités Communiste pour l’Autogestion
- Jérome Cahuzac (Ancien Ministre du Budget), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jean-Yves Le Drian (Ministre de la Défense), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Stéphane Le Foll (Ministre de l'Agriculture), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Marylise Lebranchu (ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique) franc-maçonne et ancienne communiste membre du PCMLF (Parti communiste marxiste-léniniste de France)
- Anne-Marie Escoffier (Ministre déléguée chargée de Décentralisation),franc-maçonne membre du Parti Radical de Gauche et membre de la secte maçonnique de la Grand Loge Féminine de France (GLFF)
- Fleur Pellerin (Ministre Déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Economie Numérique), « Young Leader » de la French American Foundation
- Benoît Hamon (Ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire et à la Consommation), franc-maçon
- George Pau-Langevin, (Ministre déléguée à la Réussite éducative), franc-maçonne
-Michèle Delaunay (Ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie), franc-maçonne
-Frédéric Cuvillier (Ministre délégué aux Transports), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Marc Mancel ( conseiller de la ministre George Pau-Langevin), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Christophe Chantepy (directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Alain Simon (contrôleur général au ministère de l'Economie), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Alain Vidalies (Ministre en charge des Relation avec le Parlement),franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Aquilino Morelle (conseiller de François Hollande), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et « Young Leader » de la French American Foundation
-Cédric Lewandowski (directeur de cabinet de Jérome Cahuzac), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Najat Vallaud-Belkacem (Ministre des Droit des Femmes), « Young Leader » de la French American Foundation - Arnaud Montebourg (Ministre du Redressement Productif), franc-maçonmembre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et « Young Leader » de la French American Foundation
- Michel Sapin (Ministre du Travail), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Vincent Peillon (Ministre de l'Education Nationale), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et ancien communiste membre du Comités Communiste pour l’Autogestion
- Jérome Cahuzac (Ancien Ministre du Budget), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jean-Yves Le Drian (Ministre de la Défense), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Stéphane Le Foll (Ministre de l'Agriculture), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Marylise Lebranchu (ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique) franc-maçonne et ancienne communiste membre du PCMLF (Parti communiste marxiste-léniniste de France)
- Anne-Marie Escoffier (Ministre déléguée chargée de Décentralisation),franc-maçonne membre du Parti Radical de Gauche et membre de la secte maçonnique de la Grand Loge Féminine de France (GLFF)
- Fleur Pellerin (Ministre Déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Economie Numérique), « Young Leader » de la French American Foundation
- Benoît Hamon (Ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire et à la Consommation), franc-maçon
- George Pau-Langevin, (Ministre déléguée à la Réussite éducative), franc-maçonne
-Michèle Delaunay (Ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie), franc-maçonne
-Frédéric Cuvillier (Ministre délégué aux Transports), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Marc Mancel ( conseiller de la ministre George Pau-Langevin), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Christophe Chantepy (directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Alain Simon (contrôleur général au ministère de l'Economie), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Alain Vidalies (Ministre en charge des Relation avec le Parlement),franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Aquilino Morelle (conseiller de François Hollande), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) et « Young Leader » de la French American Foundation
-Cédric Lewandowski (directeur de cabinet de Jérome Cahuzac), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Victorin Lurel (Ministre délégué en charge de l'Outre-Mer), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Renault Vedel (directeur adjoint de cabinet de Manuel Valls), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
_ Alain Bauer
(conseiller officieux de Manuel Valls), franc-maçon ancien Grand Maitre
de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF) - Yves Colmou ( conseiller de Manuel Valls), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
Les Francs-Maçons du Sénat
François Rebsamen (président du groupe PS au Sénat), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
Les Francs-Maçons du Sénat
François Rebsamen (président du groupe PS au Sénat), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jean-Pierre Sueur (sénateur PS du Loiret et Président de la Commissions des lois), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Claude Domeizel (sénateur PS des Alpes-de-Haute-Provence), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France
- Claude Domeizel (sénateur PS des Alpes-de-Haute-Provence), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France
- Gérard Collomb (sénateur maire de Lyon), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Michèle André (sénatrice PS du Puy-de-Dôme), franc-maçon vice présidente de Fraternelle Parlementaire et membre de la secte maçonnique du Droit Humain
-Michèle André (sénatrice PS du Puy-de-Dôme), franc-maçon vice présidente de Fraternelle Parlementaire et membre de la secte maçonnique du Droit Humain
-Robert Navarro (sénateur PS de l'Hérault), franc-maçon membre > de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
Les Francs-Maçons à l'Assemblée Nationale et dans les Collectivités Locales
-Henri Emmanuelli (député PS des Landes), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Henri Emmanuelli (député PS des Landes), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Christian Bataille (député PS du Nord), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Pascale Crozon (députée PS du Rhône), franc-maçonne vice présidente de la Fraternelle Parlementaire
-Pascal Terrasse (député PS de l'Ardèche), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Oliver Dussopt (député PS de l'Ardèche), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Pascale Crozon (députée PS du Rhône), franc-maçonne vice présidente de la Fraternelle Parlementaire
-Pascal Terrasse (député PS de l'Ardèche), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Oliver Dussopt (député PS de l'Ardèche), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
_ Brigitte Bourguignon (députée PS du Pas-de-Calais), franc-maçonne
- Odiles Saugues (députée PS du Puy-de-Dôme), franc-maçonne
- Patrick Menucci (député PS des Bouches du Rhône), franc-maçon membre de la secte maçonnique de la Grande Loge de France (GLDF) -Paul Giacobbi (député PRG de la Haute-Corse), franc-maçon membre de la secte maçonnique de la Grande Loge de France (GLDF)
- Jean Le Garrec (ancien ministre PS),franc-maçon président du Cercle Ramadier, membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Philippe Guglielmi (premier secrétaire fédéral du PS de Seine-Saint-Denis), franc-maçon ancien Grand Maitre de la secte maçonnique du Grand Orient de France(GODF)
-Jean-Jacques Queyranne (président de la région Rhône Alpes), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Philippe Foussier (rédacteur en chef de la revue de la Fédération national des élus socialistes et républicains), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France
- Jean Glavany (député PS des Hautes-Pyrénées), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jean-Marie Cambacérès (député PS du Gard), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Jean-Michel Baylet (sénateur PRG du Tarn-et-Garonne), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jack Lang, franc-maçon
- Daniel Vaillant (député-maire à Paris), franc-maçon
-Harlem Désir (Premier Secrétaire du Parti Socialiste), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
Ceci est une liste non exhaustive...
- Odiles Saugues (députée PS du Puy-de-Dôme), franc-maçonne
- Patrick Menucci (député PS des Bouches du Rhône), franc-maçon membre de la secte maçonnique de la Grande Loge de France (GLDF) -Paul Giacobbi (député PRG de la Haute-Corse), franc-maçon membre de la secte maçonnique de la Grande Loge de France (GLDF)
- Jean Le Garrec (ancien ministre PS),franc-maçon président du Cercle Ramadier, membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Philippe Guglielmi (premier secrétaire fédéral du PS de Seine-Saint-Denis), franc-maçon ancien Grand Maitre de la secte maçonnique du Grand Orient de France(GODF)
-Jean-Jacques Queyranne (président de la région Rhône Alpes), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Philippe Foussier (rédacteur en chef de la revue de la Fédération national des élus socialistes et républicains), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France
- Jean Glavany (député PS des Hautes-Pyrénées), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jean-Marie Cambacérès (député PS du Gard), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
-Jean-Michel Baylet (sénateur PRG du Tarn-et-Garonne), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
- Jack Lang, franc-maçon
- Daniel Vaillant (député-maire à Paris), franc-maçon
-Harlem Désir (Premier Secrétaire du Parti Socialiste), franc-maçon membre de la secte maçonnique du Grand Orient de France (GODF)
Ceci est une liste non exhaustive...
Le
nouveau pouvoir des francs-maçons titre du figaro. Le retour aux
affaires des socialistes, après dix ans d'absence, est une excellente
nouvelle pour les obédiences maçonniques, au premier rang desquelles le
Grand Orient de France, qui entendent bien peser à nouveau sur le débat
politique. Mais discrètement... Décryptage.
VOICI DONC PAR QUI ET COMMENT NOUS SOMMES A PRESENT DIRIGES !!!!
Nous
voulons refonder l'école de la République. Et nous voulons refonder la
République par l'école!» En cette soirée du 16 novembre, debout derrière
le pupitre de l'orateur, dans le grand temple Groussier du Grand Orient
de France (GO), au siège parisien de l'obédience, rue Cadet (Paris
IXe), Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation nationale, sait que
l'assistance, composée essentiellement de francs-maçons, lui est
acquise. Sans notes, ce philosophe de formation plaide durant une
trentaine de minutes pour le retour d'un pouvoir spirituel républicain -
celui de la connaissance et d'une certaine «morale laïque» - dont les
enseignants seraient les messagers. «L'école doit surmonter la crise de
l'avenir et celle de l'identité nationale», lance le ministre avec
fougue. Dans le temple, les frères et sœurs écoutent avec ferveur ce
discours d'un «profane» qui leur va droit au cœur. Sans être
franc-maçon, Vincent Peillon a beaucoup écrit sur la pensée de Ferdinand
Buisson, le bras droit du frère Jules Ferry, père de l'instruction
publique en France, et sur Pierre Leroux, un franc-maçon défenseur d'un
socialisme fraternel et spiritualiste dans les années 1848-1870.
«Peillon partage nos valeurs, c'est un maçon sans tablier», se réjouit
l'un des invités de cette soirée.
Vincent Peillon, invité du Grand Orient, le 16 novembre 2012. Crédits photo : JEAN-ERICK PASQUIER
Après
le ministre, d'autres orateurs, dont deux anciens Grands Maîtres du GO,
Patrick Kessel et Jean-Michel Quillardet, entonnent des couplets
lyriques sur les mérites de la laïcité, se félicitant du nouveau souffle
venu de la Rue de Grenelle depuis le mois de mai. En tant qu'inspecteur
de l'Éducation nationale, Alain Seksig, lui-même affilié au GO, plaide
de son côté pour une formation des enseignants à la laïcité. «Monsieur
le ministre, ne cédez pas sur les principes», lance pour finir le Grand
Maître actuel du GO, José Gulino, avant de clore la séance, ravi de
cette conférence exceptionnelle. Vincent Peillon n'est pas la seule
personnalité de gauche à s'afficher ainsi au GO, redevenue l'obédience
phare de la maçonnerie française ces derniers mois. Le GO attend
notamment la visite rue Cadet, le 9 décembre, de Claude Bartolone, le
président de l'Assemblée nationale. Les propos de celui qui se présente
comme un profane - mais que beaucoup de frères voient comme un de leurs
soutiens - seront probablement appréciés. Petit détail révélateur: lors
de son élection au perchoir en juin dernier, une trentaine de députés
«initiés» ont été mobilisés dans les dernières heures. En coulisses, le
fabiusien Philippe Guglielmi, élu de Romainville, patron de la
fédération PS de Seine-Saint-Denis, terre d'élection de Bartolone, et
ancien Grand Maître du GO (de 1997 à 1999), a manœuvré pour favoriser
l'élection de son ami. «Je ne démens pas», s'amuse ce colosse affable
quand on l'interroge sur cet épisode.
Le Grand Orient, marqué à gauche, retrouve des couleurs
La
gauche revenue au pouvoir, les francs-maçons pavoisent. Pour Philippe
Guglielmi, pas de doute, l'heure est à la reconquête. «Nous avons loupé
pas mal de rendez-vous ces dernières années, sur les thèmes de la
laïcité et de la lutte contre l'extrême droite, il est temps de réagir»,
confie-t-il. Élu Grand Maître du GO en septembre, pour un court mandat
d'un an, José Gulino, un solide socialiste du Pas-de-Calais, est sur
cette ligne. Il ne fait pas mystère de sa volonté de peser sur la scène
politique quel que soit le sujet, du mariage gay au projet de loi
bancaire, de la réforme de l'État à celle des institutions. Il veut même
envoyer des «cahiers de doléances» républicaines aux élus.
«Concrètement,
le GO marque des points», constate Patrice Hernu, animateur du club
inter-obédientiel Dialogue et Démocratie française, qui a vainement
tenté d'organiser des débats avec tous les candidats durant la campagne
présidentielle. Le GO a réussi à les torpiller, préférant faire venir
les candidats rue Cadet...
Naturellement,
ce retour en grâce n'a pas la même force qu'en 1981, lors de l'élection
de François Mitterrand. À l'époque, les piliers de l'équipe Mitterrand -
de Charles Hernu à Pierre Joxe - étaient des «frères trois points» et
le Grand Maître du GO, Roger Leray, appelait les ministres directement
au téléphone pour donner ses consignes. «Cette ère est révolue et
l'influence politique des francs-maçons, après avoir atteint des sommets
sous la IIIe République, n'a cessé de décliner», estime l'historien
Roger Dachez, président de l'Institut maçonnique de France. L'abandon du
projet du grand service public unifié de l'éducation, après les
manifestations monstres en faveur de l'école libre en 1984, a douché les
frères. François Mitterrand, formé chez les pères maristes, n'a
finalement guère donné suite aux injonctions des obédiences.
Jacques
Chirac, petit-fils d'un Vénérable d'une loge du GO, était plus sensible
aux idées défendues chez les maçons. Son successeur Nicolas Sarkozy a,
quant à lui, soufflé le chaud et le froid à l'égard des frères: ses
envolées de campagne en 2007, citant des figures historiques de la
République, ont été en partie inspirées par Alain Bauer, ancien Grand
Maître du GO de 2000 à 2003 ; en revanche, ses discours de Latran
(2008), de Grenoble (2010) et ceux de la dernière présidentielle
empruntaient davantage au registre catholique de son conseiller Patrick
Buisson. «Nous avions de bons contacts avec Sarkozy grâce à Bauer, mais
le retour des thèmes de la droite dure ne pouvait que nous déplaire»,
résume Jean-Michel Quillardet.
Avec
Hollande, les francs-maçons se sentent plus à l'aise. «C'est vrai, nous
reprenons un peu d'air», confie l'ancien ministre socialiste de
l'Emploi Jean Le Garrec, frère du GO et président du Cercle Ramadier,
qui fédère près de 1500 francs-maçons de gauche. Animateur de l'Alliance
villes emploi, qui regroupe des élus sur ce thème, Le Garrec a
récemment fait la tournée de ministres amis - Michel Sapin, Marylise
Lebranchu, Benoît Hamon - et il en est ressorti confiant: «Nous
comprenons que la crise est profonde, qu'il faut changer nos manières de
penser, c'est pourquoi nous voulons nourrir cette réflexion, sur l'État
ou l'économie», dit-il, confiant dans les capacités de François
Hollande.
Le
président peut compter, en retour, sur l'appui du GO et de la majorité
de ses 52.000 membres. Alors que Ségolène Royal ou Martine Aubry, jugées
distantes, agaçaient dans les loges, Hollande rassure. Le candidat du
PS était d'ailleurs venu «plancher» rue Cadet le 22 novembre 2011. Une
visite très appréciée. La présence de nombreux frères et sœurs dans
l'entourage du président renforce ce climat favorable. Durant sa
campagne, Hollande était secondé par des fidèles, dont certains, comme
Jean-Marie Cambacérès, énarque de la promotion Voltaire, ou François
Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, sont des frères. Son actuel
conseiller politique, Aquilino Morelle, aurait été initié au GO, une
rumeur que ce dernier balaie avec amusement: «Je n'ai jamais été initié,
si ce n'est par quelques jeunes femmes, il y a déjà malheureusement
trop longtemps...» Christophe Chantepy, le directeur de cabinet de son
premier ministre Jean-Marc-Ayrault, fait également partie des frères.
Sollicité sur le sujet, il n'a pas réagi.
Une demi-douzaine de ministres sont maçons, sans l'avouer
Parmi
les membres du gouvernement, une bonne douzaine sont présumés
francs-maçons, mais seule une petite moitié d'entre eux l'avouent à
demi-mot. Quelques-uns ne répondent pas, comme Marylise Lebranchu,
Stéphane Le Foll ou Alain Vidalies. D'autres démentent formellement,
tels le ministre du Travail Michel Sapin, bien qu'il soit en phase avec
les idéaux des loges, ainsi que Benoît Hamon, George Pau-Langevin ou
Michèle Delaunay. De son côté, Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux
Transports, proche du GO, explique qu'il «ne peut pas répondre» aux
questions sur le sujet. Initié de longue date, Jean-Yves Le Drian, le
ministre de la Défense, se contente d'un «no comment»
diplomatique, ne souhaitant pas s'exprimer sur ses «convictions
personnelles». Même réponse de Victorin Lurel, ministre délégué à
l'Outre-Mer, membre du GO. Quant à Jérôme Cahuzac, qui reconnaît
participer à des «tenues» et dont plusieurs sources au GO attestent son
appartenance à cette obédience, il répond joliment, dans une formule
très maçonnique: «La courtoisie, et même l'esprit de chevalerie, oblige à
ne pas démentir ni à confirmer.»
Plus
étonnant, la radicale de gauche Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée
chargée de la Décentralisation, bien connue à la Grande Loge féminine
de France (GLFF), esquive le sujet en nous déclarant d'abord qu'elle ne
se sent «pas compétente pour répondre à cette question», avant de dire
qu'elle ne souhaite pas s'exprimer! À l'inverse, Manuel Valls est l'un
des rares à assumer son affiliation passée. Son entourage confirme son
initiation au Grand Orient en 1988 et sa fréquentation des loges
jusqu'en 1996. «Il a ensuite quitté la franc-maçonnerie, faute de temps
et d'intérêt», précise l'un de ses conseillers.
Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian, deux initiés du gouvernement.
Mais
l'importance de la maçonnerie ne se mesure pas seulement au nombre de
ministres initiés, dont la liste ne peut être officielle ni exhaustive.
C'est aussi une affaire de réseaux, d'hommes clés dans les ministères ou
au Parlement. «L'influence des maçons se développe de manière diffuse,
par capillarité, parce qu'on retrouve beaucoup de frères dans les
cabinets ministériels, les administrations et les milieux politiques»,
estime Emmanuel Pierrat, avocat initié au GO et coauteur avec Laurent
Kupferman de Ce que la France doit aux francs-maçons... et ce qu'elle ne
leur doit pas (First éditions, 2012). Résultat: des connivences
naissent dans les loges, des informations circulent et des petits
services s'échangent. La solidarité obligée et le secret maçonnique
(voir encadré page 40) que partagent les francs-maçons nourrissent, par
conséquent, un certain copinage invisible, souvent au détriment de
profanes, privés de ces clés d'influence. Bien introduit dans les
cénacles de gauche, le GO possède, en ce domaine, quelques longueurs
d'avance.
Les ministères de l'Intérieur et de la Défense, deux fiefs maçons
Rue
de Grenelle, on l'a vu, Vincent Peillon est très inspiré par les idées
défendues dans les loges. L'un de ses plus proches conseillers
politiques, Marc Mancel, qui officie aux côtés de George Pau-Langevin,
la ministre chargée de la Réussite éducative, serait membre du GO. Parmi
d'autres «frères» influents à l'Éducation nationale, figure également
l'ancien recteur Christian Forestier, qui fut directeur de cabinet de
Jack Lang au ministère de 2000 à 2002. Administrateur général du
Conservatoire national des arts et métiers et membre du Haut Conseil de
l'Éducation, il coprésidait le comité de pilotage des rythmes scolaires
instauré par Luc Chatel et il a été nommé en juillet parmi les quatre
animateurs de la concertation sur l'école par Vincent Peillon.
Place
Beauvau, Manuel Valls est en phase avec une administration où
l'appartenance aux loges est réputée pouvoir accélérer les carrières.
«Sous l'Empire, 90 % des commissaires de police étaient maçons. Cette
proportion a diminué pour atteindre environ 10 % aujourd'hui», estime
Alain Bauer, criminologue de profession et coauteur de nombreux ouvrages
sur la maçonnerie. Lorsque Nicolas Sarkozy dirigeait le ministère de
l'Intérieur, il avait justement recours aux «lumières» du frère Bauer,
nommé en 2003 président du conseil d'orientation de l'Observatoire
national de la délinquance. Claude Guéant, considéré comme plus proche
de la Grande Loge nationale française (GLNF), obédience spiritualiste,
n'a pas dérogé à cette règle Place Beauvau, s'appuyant quand il le
fallait sur les réseaux maçonniques, notamment au sein des syndicats de
policiers et de la préfecture de police de Paris.
Manuel
Valls, épaulé par son conseiller Yves Colmou, autre initié au GO, peut
compter sur son passé maçonnique pour conforter son assise. «Il n'en a
pas besoin pour asseoir son autorité politique», avance l'un de ses
conseillers. Mais l'un de ses meilleurs amis, croisé naguère chez les
jeunes rocardiens, demeure Alain Bauer, auprès de qui il continue de
puiser régulièrement quelques conseils. La nomination de Renaud Vedel,
ancien bras droit du préfet de police de Paris Michel Gaudin, comme
directeur adjoint de cabinet de Valls, ne serait pas sans rapport avec
l'appui dont il a bénéficié de la part de Bauer. Ce dernier, en expert,
résume: «La franc-maçonnerie a peu de pouvoir réel ; en revanche, elle a
une grosse capacité de résistance. Elle peut faire échouer à peu près
tout!»
Le
climat est similaire au ministère de la Défense, où les obédiences se
livrent, traditionnellement, à des bagarres de prés carrés. «Difficile
de nier l'influence maçonnique à l'hôtel de Brienne, siège du
ministère», s'amuse l'initié Patrice Hernu, fils de l'ancien ministre de
Mitterrand. L'arrivée de Jean-Yves Le Drian et de son directeur de
cabinet Cédric Léwandowski, deux frères, au ministère a fait jaser dans
les loges. Cédric Léwandowski possède un réseau étendu, constitué au fil
de sa carrière: il a, entre autres, travaillé comme conseiller au
groupe socialiste à l'Assemblée, chargé de mission auprès du frère
député Christian Pierret, chef de cabinet du frère Jean-Jacques
Queyranne à la mairie de Bron, assistant parlementaire puis
collaborateur du ministre de la Défense Alain Richard, chef de cabinet
du président d'EDF, le frère François Roussely, et membre du groupe de
réflexion sur la recherche stratégique piloté en 2007 par le frère Alain
Bauer. Un CV très maçonnique - que l'intéressé ne commente pas - qui
explique en partie sa nomination comme bras droit de Jean-Yves Le Drian!
Le Grand Orient a repris le contrôle de la Fraternelle parlementaire
Le
Grand Orient peut surtout se targuer d'avoir des relais très solides au
Parlement. Historiquement contrôlée par le GO, la Fraternelle
parlementaire, appelée Frapar, qui réunit 410 membres de toutes
obédiences, dont 150 députés et sénateurs (les deux tiers sont à
gauche), avait été récupérée en 2009 par la GLNF, obédience rivale,
grâce à l'élection à sa présidence de Bernard Saugey, sénateur UMP de
l'Isère. Sous sa houlette, la Frapar s'est un peu réveillée, déposant
ses statuts officiels et multipliant les auditions transpartisanes,
notamment sur la bioéthique ou la fin de vie. L'échéance triennale du
mandat de Saugey et l'arrivée d'une majorité de gauche, au Sénat puis à
l'Assemblée nationale, ont sonné la fin de l'ère UMP-GLNF. Le GO a tout
fait pour récupérer la présidence de cette fraternelle très politique.
Une bataille gagnée discrètement. Lors de l'assemblée générale, le 13
novembre, le député PS du Nord, Christian Bataille, membre du GO, qui
avait déjà piloté la Frapar, a été élu président, avec cinq voix
d'avance, face à Pascale Crozon, députée PS du Rhône.
Des intermédiaires aux confluents des loges et du PS
En
coulisses, plusieurs ex-parlementaires ont fait basculer quelques voix.
Parmi eux, le septuagénaire Guy Lengagne, membre du GO, officiellement à
la retraite à Boulogne-sur-Mer. «Cela m'embêtait un peu vis-à-vis d'une
femme éminente, mais je me suis activé pour Bataille», reconnaît
l'ex-ministre de la Mer de Mitterrand. Plus vaillant que jamais,
l'ancien sénateur centriste Henri Caillavet, qui file sur ses 99 ans, a
aussi écrit au même moment à ses collègues de la Frapar pour les inciter
à reprendre le combat. «Nous vivons des instants quasi
révolutionnaires, a plaidé le nonagénaire. Nous changeons de société.
(...) Sans doute, la Fraternelle organisera des débats pour tenter,
malgré les oppositions philosophiques et politiques, un texte
recueillant autant que faire se peut un grand nombre de nos amis. Je
songe à l'énergie, aux injustices sociales et la nécessité de revenir à
une plus juste égalité.» Un vrai programme de travail...
Par
ailleurs, la composition du nouveau bureau de la Frapar a donné lieu à
de savants dosages, afin qu'y figurent les députés socialistes Pascale
Crozon, Pascal Terrasse, Olivier Dussopt, Brigitte Bourguignon, Odile
Saugues, le sénateur socialiste Claude Domeizel et la sénatrice PS
Michèle André. Des petits strapontins ont tout de même été laissés à
deux sénateurs UMP, Sophie Joissains, élue des Bouches-du-Rhône, et
Christophe-André Frassa, représentant les Français de l'étranger.
Un
autre initié discret figure dans l'organigramme de cette fraternelle:
il s'agit d'Alain Simon, au titre du collège des hauts fonctionnaires.
Cet homme méconnu est au carrefour de plusieurs sphères de la gauche et
de la franc-maçonnerie: ancien des cabinets ministériels de Pierre
Mauroy et Christian Pierret, secrétaire adjoint du groupe socialiste à
l'Assemblée nationale de 1995 à 1997, actuellement contrôleur général à
Bercy, Alain Simon est membre du Cercle Ramadier. Il est surtout l'un
des 35 membres du Conseil de l'Ordre du GO, autrement dit son comité de
pilotage. Beaucoup d'initiés de la rue Cadet prédisent qu'il sera
candidat en septembre 2013 pour succéder comme Grand Maître à José
Gulino. Proche du pouvoir, Alain Simon peut d'ores et déjà compter sur
quelques poids lourds du GO pour son élection.
En
attendant cette montée en puissance d'Alain Simon, d'autres
intermédiaires s'activent. Alain Bauer ayant perdu le rôle de relais
entre les francs-maçons et le pouvoir qu'il tenait sous Sarkozy, c'est
Philippe Guglielmi, patron des socialistes de Seine-Saint-Denis, qui
officie, en concurrence avec le profane Jean Glavany. Il a fait entrer
au PS l'ancien Grand Maître Guy Arcizet, en poste jusqu'à septembre
dernier. Ami de Claude Bartolone et lui-même membre de la Fraternelle
parlementaire - en tant qu'ancien suppléant d'Elisabeth Guigou -,
Guglielmi a surveillé de près l'élection de Christian Bataille. Avec un
autre ancien Grand Maître, Patrick Kessel, il avait aussi préparé la
venue de François Hollande rue Cadet en novembre 2011. Les déclarations
faites sur place par le candidat socialiste en faveur de la
constitutionnalisation de la loi de 1905 n'ont guère surpris Guglielmi
et ses camarades: ils les avaient en partie téléguidées... Cependant,
cette promesse est loin d'être tenue.
La constitutionnalisation de la loi de 1905 pose problème
La
franc-maçonnerie a des alliés. Mais elle n'a pas tous les pouvoirs.
Reçus secrètement en octobre par le secrétaire général de l'Élysée
Pierre-René Lemas, grâce à l'entremise de Jean Glavany, José Gulino et
quelques dignitaires du GO se sont vu rétorquer que la
constitutionnalisation de la loi de 1905 se heurtait à deux obstacles.
Juridique d'abord: il est délicat d'inscrire dans la constitution un
texte qui coule dans le marbre la séparation des Églises et de l'État et
prévoit des exceptions comme le concordat d'Alsace-Moselle. Politique
ensuite: remettre en cause le concordat reviendrait à froisser nombre
d'électeurs et d'élus dans les régions concernées.
Or
l'Élysée redoute déjà que les scrutins territoriaux de 2014 soient une
bérézina pour la gauche au pouvoir... «Il faut aider le président de la
République à comprendre qu'on peut contourner ces obstacles», plaide
Gérard Contremoulin, un frère socialiste du GO, anciennement proche du
frère Jean-Luc Mélenchon, ardent défenseur du projet. Cependant, le
ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a expliqué, lors de
l'inauguration de la grande mosquée de Strasbourg, le 27 septembre, que
le gouvernement restait attaché au régime concordataire. Bref: le projet
de constitutionnalisation de la loi de 1905 aura bien du mal à voir le
jour, même si José Gulino continue d'y croire urbi et orbi.
En
revanche, les loges se sentent revigorées par d'autres batailles en
cours. Celui du «mariage pour tous» en fait partie. Promotrices - au nom
de l'égalité - de cette ouverture de droits pour les couples du même
sexe, certaines obédiences sont prêtes à soutenir le projet de loi sur
le sujet. Quitte à faire un peu de surenchère. Les déclarations du
cardinal André Vingt-Trois, début novembre, traitant le mariage gay de «supercherie» ont notamment déclenché les foudres du GO.
Les tentations hégémoniques du GO agacent ses alliés
En
voyage à l'étranger, José Gulino a dicté aussitôt un communiqué
dénonçant «les positions arriérées et obscurantistes» et «les amalgames
violents et haineux» du président de la Conférence des évêques de
France. Effet boomerang: ce communiqué très anticlérical a d'abord
chagriné... les autres obédiences maçonniques, qui espéraient un peu
plus de concertation! «Le GO a une tentation hégémonique, que ses
entrées dans le monde politique renforcent très nettement en ce moment»,
se lamente-t-on dans plusieurs obédiences. «Les religions ont le droit
d'exprimer leurs points de vue. Et nous aussi, mais pas dans
l'anathème», précise de son côté Catherine Jeannin-Naltet, la Grande
Maîtresse de la GLFF. Une fois ces querelles dissipées, il est probable
que les frères et sœurs les plus militants descendront dans la rue pour
renforcer le camp des défenseurs du mariage gay. Ils devraient aussi se
mobiliser pour soutenir les projets sur l'accompagnement médicalisé de
la fin de vie, afin d'aller plus loin que les dispositions strictes
prévues par la loi Leonetti de 2005. Le gouvernement de Jean-Marc
Ayrault a confié une mission sur le sujet au Pr Didier Sicard, ancien
président du Comité consultatif national d'éthique. Favorables à cette
évolution, les loges du GO, de la GLFF et du Droit humain ont déjà
planché sur cette question. «Nous avons transmis notre texte sur
l'exception d'euthanasie au Pr Sicard et aux parlementaires», explique
Jacques Samouelian, le président du Droit humain, satisfait des
premières réactions positives. Les frères de la Grande Loge de France
(GLDF) ont également fait part de leurs réflexions à qui de droit. Ces
obédiences sont moins tapageuses que le GO, mais presque aussi
efficaces...
On sait maintenant pourquoi ils se serrent tous les coudes ...