.

.

vendredi 7 février 2014

Rapport Lunacek : une bombe à retardement contre la famille


 
Rapport Lunacek : une bombe à retardement contre la famille
Ulrike Lunacek : son rapport, adopté par le Parlement européen, fait du bruit

Rapport Lunacek : une bombe à retardement contre la famille

05/02/2014 – 12H00 Bruxelles (Breizh-info.com) – La Manif pour Tous criait victoire après la décision du gouvernement de décaler à 2015 – après les municipales, les européennes et les sénatoriales – la présentation de tout projet de loi sur la famille. L’adoption du rapport Lunacek par l’assemblée plénière du Parlement européen remet les scores à égalité car c’est indiscutablement une victoire pour le lobby LGBT. Une décision qui permet d’en tirer plusieurs conséquences.

Ulrike Lunacek (photo) est une eurodéputée autrichenne, chef de file des Verts dans ce pays. Ouvertement lesbienne depuis son coming-out en 1980, elle milite pour la reconnaissance des droits des homosexuels. Elle est aussi journaliste et traductrice. C’est donc une figure de proue du lobby gay ; elle est d’ailleurs vice-présidente de l’Intergroupe du Parlement européen sur les droits LBGT et son rapport reprend presque mot pour mot une étude publiée par le Parlement européen en 2012, rédigée avec ILGA Europe, le bureau LGBT à Bruxelles.

L’UMP fait partie du consensus politique partisan du lobby gay

Le rapport a été adopté hier –après un débat qui aura duré 20 minutes (!) – par 394 voix pour, 176 voix contre et 72 abstentions. Il est à noter qu’il a été porté par un consensus transpartis assez conséquent qui réunit le Parti populaire européen (PPE), Socialistes et démocrates (S&D), Alliance des Libéraux et Démocrates pour l’Europe (ALDE), Verts et Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique (GUE/NGL).

Le PPE compte notamment en son sein les élus UMP dont 25 ont voté contre le rapport, lui préférant un texte présenté par Philippe de Villiers qui appelait à lutter contre les discriminations, mais sans mentionner l’identité sexuelle ou la notion de « genre » (gender). Les élus de la CDU/CSU (Allemagne) ont aussi rejeté le rapport par 23 voix contre et 4 pour. Une fois de plus on notera que l’opinion des citoyens – notamment des 200.000 français qui ont signé une pétition contre ce rapport – a été purement et simplement ignorée.

Rapport d’opinion ou texte contraignant ?

Une partie de la presse de gauche française s’obstine à présenter le texte comme un « rapport d’opinion », donc non contraignant. Pourtant, tant dans le choix des termes et des champs lexicaux que dans ses objectifs même, c’est le lobby gay qui s’affirme chaque jour plus arrogant et plus puissant. Sa principale tactique, comme tout lobby : revenir chaque jour à la charge, jusqu’à ce que les autorités politiques, par lassitude ou clientélisme, finissent par lui donner raison. Puis s’appuyer sur les brèches ainsi créées pour aller toujours plus loin.

Déjà, le rapport se propose de protéger les droits des personnes LGBTI. Qu’est-ce que c’est que ça ? On dit LGBT, non ? Le I n’est pas anodin du tout. C’est le I de intersexués. Autrement dit, ni hommes, ni femmes. Autres. Ce troisième genre entre les deux, « neutre » dont la reconnaissance légale est maintenant l’un des chevaux de bataille du lobby gay. L’adoption du texte par le Parlement signifie que l’UE reconnaît implicitement l’existence de ce concept… qui pourtant n’est vérifié par aucune réalité que celle de la démesure des promoteurs des « intersexués ».

Ensuite, la feuille de route adoptée « devrait se rapprocher des stratégies européennes existantes de lutte contre la discrimination fondée sur le sexe, le handicap ou l’appartenance ethnique », affirme le Parlement Européen. Ce n’est pas compliqué d’en tirer les conséquences : quotas, discriminations positives, aménagement ou réduction des formalités administratives en faveur des homosexuels, lesbiennes, transexuels et autres « intersexués » seront au menu des prochaines années, traçant en creux l’émergence d’un nouveau communautarisme, fondé cette fois sur une absence totale de racines naturelles ou ethniques, un communautarisme sexuel dont la contrepartie est la discrimination systématique de tout ce qui ne lui ressemble pas – et est de fait suspecté d’être son ennemi – comme la famille traditionnelle, les hétérosexuels ou la filiation naturelle.

On notera encore que les Etats se devront « d’instaurer des procédures de reconnaissance juridique du genre ou réviser celles déjà en place, en vue de respecter pleinement le droit des personnes transgenres à la dignité et à l’intégrité physique ». Si cela n’est pas une directive, cela y ressemble fort. En gros, l’existence du transgendérisme devra être reconnue sur tout le territoire de l’UE et le passage d’un sexe à l’autre facilité autant que possible – notamment par la suspension des formalités médicales, psychologiques et administratives qu’exigent aujourd’hui nombre d’Etat.

Une confiscation de la souveraineté nationale par l’UE sur des sujets de société majeurs

Du rapport se dégage une pénible impression : les grands sujets de société, qui concernent tout le monde et sur lesquels toute la société a son mot à dire, ne sont plus sujets à débat puisque l’UE prend la peine de les trancher. Ainsi le rapport Lunacek prévoit la « possibilité que les enfants aient plus de deux parents », c’est-à-dire qu’il ouvre la voie à diverses configurations, parmi lesquelles l’adoption plénière pour les homosexuels ou la gestation pour autrui.

Par exemple, dans le cas de deux lesbiennes en couple qui veulent toutes deux avoir l’autorité parentale sur l’enfant que l’une des conjointes a eu avec un homme, il y aura alors trois parents : ceux, biologiques, de l’enfant et la conjointe lesbienne en couple avec sa mère. Le rapport permettra aussi, par exemple, que soient reconnus parents en même temps la mère biologique de l’enfant engrossé pour autrui, son père biologique (donateur de sperme) et les parents « acheteurs » de l’enfant, bien qu’ils ne l’aient biologiquement pas produit (ou en partie seulement). C’est donc une véritable boîte de Pandore qu’ouvre l’UE, puisque tous ces droits parentaux brisent les premiers repères de l’enfance sans rien régler des modalités juridiques quant à leur exercice et leur partage.

Dans la même veine, le rapport pousse les Etats à « favoriser un enseignement objectif des questions concernant l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression du genre ». Le message est clair : inutile d’en discuter, les députés européens et le lobby gay ont déjà tranchés pour vous. Et c’est ainsi que nos enfants apprendront  à la maternelle que « Corinne a un zizi et Corentin a une foufoune ». Ou à se masturber les uns les autres – comme l’exige un rapport de l’OMS paru en Allemagne et en Suisse – afin de découvrir « le plaisir sexuel ». Chose sans doute plus importante qu’apprendre à lire, à écrire et à compter.

Quel avenir sera réservé au rapport Lunacek ? Dans quelques mois, les élections européennes pourraient donner l’avantage – notamment en Europe de l’Est, en Grèce, en Suède et en Angleterre – à des forces eurosceptiques ce qui pourrait remettre en cause les orientations « sociétales » de l’actuelle majorité. Et enterrer le rapport de Madame Lunacek.

Photo : gruenlinz (cc)

[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.