Alexandre Latsa |
Cinq morts, 300 blessés et encore une fois le
mainstream médiatique joue parfaitement son rôle en instaurant un double
standard pour le moins dégoûtant.
Le pouvoir ukrainien, légitimement élu que l’on pense à l’exécutif ou au législatif, a pris la décision légitime et souveraine de cesser (repousser ?) des discussions d’association avec l’UE tout en signant un accord bilatéral fort avec la Russie. Sans revenir sur les raisons économiques et culturelles qui pourraient pousser à choisir un destin avec la Russie plutôt qu’un destin avec Bruxelles (je l’ai fait ici), il convient de se demander pourquoi la communauté européenne et occidentale appuie tant les manifestants qui pourtant font preuve ces derniers jours d’une violence hors du commun.
Les manifestations qui ont repris de plus belle en ce début 2014 ne rassemblent pas plus de 150 à 200.000 personnes (sur 45,5 millions d’habitants) et se concentrent à Kiev où elles ont abouti à des violences permanentes depuis maintenant quelques jours. La loi sur l’interdiction de manifester promulguée par le pouvoir ukrainien le 22 janvier et destinée à tenter de mettre fin au chaos urbain n’a pas du tout calmé les ardeurs des milliers de volontaires à la guérilla contre les forces de l’ordre.
Pendant plusieurs jours, les assauts sur les forces de l’ordre dans le centre de Kiev n’ont pas ou peu attiré l’attention des médias. Ceux-ci se sont bornés à dénoncer les atteintes au droit de manifester et à critiquer les violences de l’Etat ukrainien et de ses forces de l’ordre. Encore une fois, ce sont les médias russes qui ont montré les images des violences faites aux policiers ukrainiens par des manifestants entrainés, équipés et visiblement décidés à en découdre, que l’on juge ici, là ou là. Un peu plus tard, ce sont des images de policiers en train de brûler vivants sous les jets des cocktails Molotov de l’opposition qui ont commencé à faire le tour du net.
Sans trop de surprises, les policiers ont répondu violemment et peut être même à balles réelles puisque selon certaines sources, des manifestants auraient été visiblement tués par balles, entrainant un ballet de concerts et de protestations de la part des chancelleries occidentales. Il conviendra d’étudier qui a tiré le premier (un peu comme en Syrie lors des premières manifestations) mais d’emblée une question se pose : les policiers ukrainiens devaient-ils se laisser brûler vivant ?
Il est curieux de voir a quel point un double standard fonctionne sur ce sujet au cœur du dispositif médiatique et moral occidental.
Lorsqu’en 1993, des policiers en Russie ouvraient le feu pour empêcher des protestataires de prendre d’assaut le parlement russe, l’Occident a quasiment vénéré leur geste au nom de la défense de la démocratie et ce malgré les centaines, voir les milliers de morts selon les sources.
On pourrait aussi se demander pourquoi Bruxelles ne s’indigne pas autant des événements en Turquie, puisque ce sont 13 manifestants qui sont morts durant les manifestations de 2013.
On pourrait aussi rappeler que 32 manifestants sont morts durant les manifestations OccupyWallStreet aux Etats-Unis d’Amérique et la liste pourrait être plus longue.
A-t-on le droit de brûler des policiers ukrainiens, même si l’on est un casseur ou membre d’un mouvement néo-nazi ukrainien qui vénère le 3ième Reich, à condition d’être « pour l’Europe », entendez « contre la Russie de Poutine » ?
Les médias occidentaux se sont en effet fait étrangement discrets sur les appels à l’aide de la communauté juive ukrainienne dont des membres se sont fait agresser par des manifestants « pro-européens », la contraignant à mettre en place des dispositifs de sécurité pour protéger les synagogues des manifestants « pro-européens » qui sont, bien évidemment selon le grand rabbin d’Ukraine, à l’origine des troubles que connaît la capitale.
En traitant l’Ukraine comme un sous-Etat sans soutiens et en attisant la flamme nationaliste contre la Russie, la communauté étrangère et occidentale en tête porte une très lourde responsabilité sur les événements en Ukraine.
L’Occident va-t-il tenter et soutenir ce coup d’Etat violent en Ukraine dans un Etat souverain et contre un pouvoir démocratiquement élu ?
Va-t-elle fermer la porte de l’UE à l’Ukraine après une plausible répression violente du pouvoir Ukrainien dans les prochains jours, envoyant ainsi l’Ukraine dans les bras de la Russie ?
Une chose est sûre, la coexistence temporelle de ces événements avec la tenue de la conférence de Genève 2 et le début des jeux olympiques de Sotchi laissent très sceptiques quant à leur totale spontanéité.
Le pouvoir ukrainien, légitimement élu que l’on pense à l’exécutif ou au législatif, a pris la décision légitime et souveraine de cesser (repousser ?) des discussions d’association avec l’UE tout en signant un accord bilatéral fort avec la Russie. Sans revenir sur les raisons économiques et culturelles qui pourraient pousser à choisir un destin avec la Russie plutôt qu’un destin avec Bruxelles (je l’ai fait ici), il convient de se demander pourquoi la communauté européenne et occidentale appuie tant les manifestants qui pourtant font preuve ces derniers jours d’une violence hors du commun.
Les manifestations qui ont repris de plus belle en ce début 2014 ne rassemblent pas plus de 150 à 200.000 personnes (sur 45,5 millions d’habitants) et se concentrent à Kiev où elles ont abouti à des violences permanentes depuis maintenant quelques jours. La loi sur l’interdiction de manifester promulguée par le pouvoir ukrainien le 22 janvier et destinée à tenter de mettre fin au chaos urbain n’a pas du tout calmé les ardeurs des milliers de volontaires à la guérilla contre les forces de l’ordre.
Pendant plusieurs jours, les assauts sur les forces de l’ordre dans le centre de Kiev n’ont pas ou peu attiré l’attention des médias. Ceux-ci se sont bornés à dénoncer les atteintes au droit de manifester et à critiquer les violences de l’Etat ukrainien et de ses forces de l’ordre. Encore une fois, ce sont les médias russes qui ont montré les images des violences faites aux policiers ukrainiens par des manifestants entrainés, équipés et visiblement décidés à en découdre, que l’on juge ici, là ou là. Un peu plus tard, ce sont des images de policiers en train de brûler vivants sous les jets des cocktails Molotov de l’opposition qui ont commencé à faire le tour du net.
Sans trop de surprises, les policiers ont répondu violemment et peut être même à balles réelles puisque selon certaines sources, des manifestants auraient été visiblement tués par balles, entrainant un ballet de concerts et de protestations de la part des chancelleries occidentales. Il conviendra d’étudier qui a tiré le premier (un peu comme en Syrie lors des premières manifestations) mais d’emblée une question se pose : les policiers ukrainiens devaient-ils se laisser brûler vivant ?
Il est curieux de voir a quel point un double standard fonctionne sur ce sujet au cœur du dispositif médiatique et moral occidental.
Lorsqu’en 1993, des policiers en Russie ouvraient le feu pour empêcher des protestataires de prendre d’assaut le parlement russe, l’Occident a quasiment vénéré leur geste au nom de la défense de la démocratie et ce malgré les centaines, voir les milliers de morts selon les sources.
On pourrait aussi se demander pourquoi Bruxelles ne s’indigne pas autant des événements en Turquie, puisque ce sont 13 manifestants qui sont morts durant les manifestations de 2013.
On pourrait aussi rappeler que 32 manifestants sont morts durant les manifestations OccupyWallStreet aux Etats-Unis d’Amérique et la liste pourrait être plus longue.
A-t-on le droit de brûler des policiers ukrainiens, même si l’on est un casseur ou membre d’un mouvement néo-nazi ukrainien qui vénère le 3ième Reich, à condition d’être « pour l’Europe », entendez « contre la Russie de Poutine » ?
Les médias occidentaux se sont en effet fait étrangement discrets sur les appels à l’aide de la communauté juive ukrainienne dont des membres se sont fait agresser par des manifestants « pro-européens », la contraignant à mettre en place des dispositifs de sécurité pour protéger les synagogues des manifestants « pro-européens » qui sont, bien évidemment selon le grand rabbin d’Ukraine, à l’origine des troubles que connaît la capitale.
En traitant l’Ukraine comme un sous-Etat sans soutiens et en attisant la flamme nationaliste contre la Russie, la communauté étrangère et occidentale en tête porte une très lourde responsabilité sur les événements en Ukraine.
L’Occident va-t-il tenter et soutenir ce coup d’Etat violent en Ukraine dans un Etat souverain et contre un pouvoir démocratiquement élu ?
Va-t-elle fermer la porte de l’UE à l’Ukraine après une plausible répression violente du pouvoir Ukrainien dans les prochains jours, envoyant ainsi l’Ukraine dans les bras de la Russie ?
Une chose est sûre, la coexistence temporelle de ces événements avec la tenue de la conférence de Genève 2 et le début des jeux olympiques de Sotchi laissent très sceptiques quant à leur totale spontanéité.
Notes: |