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vendredi 7 février 2014

Violentes manifestations en Bosnie contre la dégradation de l’économie


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Plus de 130 personnes, en majorité des policiers, ont été blessées jeudi 6 février, lors d’une violente manifestation en Bosnie-Herzégovine, où des milliers de personnes ont protesté dans plusieurs villes contre la dégradation de l’économie.

« Nous n’avons rien à manger. Et vous ? » pouvait-t-on lire sur une pancarte. Dans ce pays où près d’un habitant sur cinq vit dans la pauvreté, le salaire mensuel moyen est de 420 euros et le taux de chômage officiel s’élève à plus de 44 % — le nombre réel de chômeurs étant toutefois estimé à 27,5 % par la banque centrale, car beaucoup de gens sont employés au noir.

A Tuzla, dans le nord-est du pays, quelque 7 000 personnes, selon les médias locaux, 2 000 selon la police, ont protesté pour le deuxième jour consécutif. Le centre des urgences de Tuzla a admis une trentaine de manifestants et une centaine de policiers, pour des « blessures causées par des objets durs et de l’irritation des yeux par des gaz lacrymogènes ». Les manifestants ont forcé un cordon de police antiémeute, qui empêchait l’accès au siège de l’administration régionale, et ont lancé des pierres et des torches enflammées contre des policiers et l’immeuble, brisant toutes les fenêtres.

Un rassemblement similaire avait également eu lieu la veille à Tuzla à l’initiative de salariés de plusieurs anciennes entreprises publiques en faillite, qui sont dans l’incapacité de verser les salaires depuis plusieurs mois. Il s’agit notamment d’entreprises de l’industrie chimique et forestière. Quelques centaines de salariés de ces entreprises ont été rejoints jeudi par des chômeurs et des jeunes.

Des manifestations rassemblant plusieurs centaines de personnes ont aussi été organisées à Sarajevo, Bihac (nord-ouest), Zenica (centre) et à Mostar (sud). A Sarajevo, une centaine de personnes ont jeté des œufs et des pierres contre l’immeuble de l’administration régionale. « Voleurs ! Assassins ! », scandaient les manifestants, avant d’être dispersés par la police antiémeute.

Le mouvement a embrasé les principales villes de la Fédération croato-musulmane, une des deux entités de Bosnie-Herzégovine qui, avec la République serbe de Bosnie, composent ce pays de 3,8 millions d’habitants. Le chef du gouvernement de la Fédération croato-musulmane, Nermin Niksic, a convoqué pour une réunion extraordinaire jeudi soir des responsables de toutes les agences policières et des procureurs des villes concernées pour évaluer la situation sécuritaire.

Source: Le Monde