Quelques animations, aucune formule, pour
expliquer simplement comment l'idée de contraction des longueurs et de
dilatation du temps est nécessaire pour respecter le postulat d'Einstein
sur la vitesse de la lumière. Le respect de la symétrie est central
pour vraiment comprendre ces phénomènes étranges.
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samedi 20 septembre 2014
Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être
Aloïs
Milan KUNDERA
L’insoutenable légèreté de l’être
Titre original
Nesnesitelná lehkost bytí
Éditeur original : 68 Publishers[1]
Langue originale : Tchèque
Date de parution originale : 1984
Traducteur version française :
François Kérel
Éditeur français : Gallimard, 1984
Folio, 2003
Présentation du roman
L'Insoutenable Légèreté de l'être est un roman de Milan Kundera, écrit en 1982 et publié pour la première fois en 1984 en France. Il s'agit du cinquième roman de Kundera. L'intrigue se situe en majorité à Prague et débute en 1968 au moment des événements du Printemps de Prague. Elle met en scène quatre personnages principaux qui sont Tomas, Teresa, Sabina et Franz.
Le roman est composé de sept parties : « La légèreté et la pesanteur », « L’âme et le corps », « Les mots incompris », « L’âme et le corps », « La légèreté et la pesanteur », « La Grande Marche » et enfin « Le sourire de Karénine ». Les deux premières parties ainsi que la 4e, la 5e et la 7e sont consacrées à l’histoire de Tomas et Teresa, dans laquelle intervient la relation de Tomas avec Sabina. La 3e et la 6e parties mettent en lumière l’histoire de Franz et Sabina. Chaque partie est formée de brefs chapitres, parfois simplement composés d’un paragraphe.
Il s’agit d’une œuvre qui se situe entre le récit et l’essai, sans qu’il y ait de frontière marquée ou d’espace spécifiquement consacré d’une part au récit, de l’autre à l’essai. La réflexion est intégrée à la narration et à l’histoire personnelle des personnages fictifs. Le roman apparaît presque comme un prétexte à une réflexion sur l’existence, l’âme et le corps. Ainsi, alternent le pur récit et les moments où intervient le discours du narrateur. L’irruption de la voix de l’auteur en train d’écrire à propos de l’acte même d’écriture et de l’artificialité du roman vient briser l'illusion romanesque[2].
Il n’a pas de linéarité temporelle dans la narration. Le récit effectue des allers et retours entre passé, présent et futur dans l’histoire des différents personnages.
Le résumé[3]
On suit deux histoires en parallèle bien que les deux intrigues se rejoignent via les personnages de Sabina.
Le premier récit naît de la rencontre entre Tomas, chirurgien pragois, et Teresa, serveuse dans un petit bar de province. La jeune femme est vite séduite par cet homme plus courtois que tous les autres hommes de son petit village. Elle quitte sa mère pour le rejoindre à Prague, traînant derrière elle sa « lourde valise ». À son arrivée chez Tomas, elle tombe malade et reste alitée pendant une semaine. C’est suite à cet épisode que naît l’amour entre les deux personnages. Teresa s’installe chez Tomas pour ne jamais (ou presque) le quitter. Cependant, Tomas fait une distinction entre l’amour véritable et l’amour physique. Il a beau aimer Teresa à la folie, il ne peut s’empêcher de voir d’autres femmes. Teresa sait que ces relations éphémères n’ont aucune importance mais elle ne peut s’empêcher d’être malade de jalousie. Sabina, une artiste indépendante originale, est à la fois l’une des maîtresses de Tomas et une bonne amie. Kundera définit leur relation comme une « amitié érotique ».
Le deuxième récit nous dévoile la relation adultère entre Sabina et Franz, professeur de renom marié avec Marie-Claude. Franz ne supporte plus la vie au quotidien avec sa femme, qu’il a épousée par pitié. Fasciné par Sabina, il quitte son foyer pour recouvrer sa liberté d’aimer. Cette décision provoque le départ soudain de Sabina qui fuit les hommes et l’attachement en général.
Les grandes idées ou leitmotive du roman
Les personnages fictifs mis en scène par l’auteur incarnent de grandes idées que nous allons voir ici ensemble.
L’éternel retour
Kundera se réfère à Nietzsche pour formuler la théorie philosophique de l’éternel retour. Le mythe de l’éternel retour affirme qu’un jour, tout se répétera comme nous l’avons déjà vécu, de manière infinie. La vie après la mort, si elle disparaît une fois pour toutes, est semblable à une ombre, c’est-à-dire qu’elle n’a aucun poids, aucune signification. Ainsi, « dans le monde de l’éternel retour, chaque geste porte le poids d’une insoutenable responsabilité » et « nous sommes cloués à l’éternité comme Jésus-Christ à la croix » (page 15). L’éternel retour est donc le plus lourd fardeau.
Kundera nous dit : « Ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est ne pas vivre du tout ». En effet, l’homme ne peut jamais savoir ce qu’il faut faire ou vouloir car il est dans l’incapacité de comparer sa vie à des vies antérieures. On ne peut jamais savoir si un choix a été le bon. Ainsi pense Tomas au moment de signer la pétition que lui proposent son fils et un journaliste pour la prétendue libération de détenus politiques. Cette pétition a beaucoup d’enjeux politiques et peut avoir des répercussions sur sa vie et sur celle de Teresa. Faut-il signer pour préserver sa fierté et son engagement politique ou protéger Teresa de la persécution ?
« La vie humaine n’a lieu qu’une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décisions, parce que dans toute situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois » (page 321).
Tout est vécu tout de suite et pour la première fois, sans préparation. « Comme si un acteur entrait en scène sans jamais avoir répété ». Kundera illustre sa théorie par une comparaison de la vie à une esquisse et il précise que
« même esquisse n’est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l’ébauche de quelque chose, la préparation d’un tableau, tandis que l’esquisse qu’est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau » (page 20).
Notre vie est un brouillon sans tableau. Il faudrait que notre vie se répète dans le monde de l’éternel retour pour pouvoir transformer cette esquisse en tableau élaboré. C’est parce que nous n’avons qu’une vie que tous nos gestes, tous nos choix sont lourds à porter. Nous n’avons pas droit à l’erreur. La Terre est la planète numéro 1, la planète de l’inexpérience.
Cette théorie est liée à la thématique de la pesanteur et de la légèreté. Teresa est le personnage qui subit le plus la pesanteur de chacun de ses choix, tandis que Tomas et Sabina préfèrent fuir les responsabilités pour profiter de leur vie qu’ils savent unique. Il y a donc deux manières, semble nous dire Kundera, de concevoir notre propre existence.
Légèreté et pesanteur
Il s’agit de la question centrale du livre : quelle qualité, de la gravité ou de la légèreté, correspond le mieux à la condition humaine ? Au tout début du roman, Kundera se réfère à Parménide, philosophe grec présocratique, selon qui l’univers était divisé en couples de contraires : lumière/obscurité ; épais/fin ; chaud/froid ; être/non-être ; pesanteur/légèreté. Il considérait que l’un des pôles de la contradiction était positif et l’autre négatif. Mais selon Kundera, qui s’appuie alors sur Nietzsche, « la contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions » (page 16). C’est ainsi que Kundera introduit le récit : en mettant en scène des personnages qui se caractérisent par leur légèreté comme Tomas et Sabina, ou leur pesanteur comme Teresa et Franz. Tout au long du roman l’auteur joue donc de cette contradiction. Finalement, quel est le vrai fardeau : la pesanteur ou la légèreté de l’être ?
Teresa incarne la pesanteur. Dès les premiers chapitres, l’auteur insiste sur le motif de la valise de Teresa : « Sa valise était à la consigne, il se dit qu’elle avait mis sa vie dans cette valise et qu’elle l’avait déposée à la gare avant de la lui offrir » (page 22). Une valise « grosse et énormément lourde ». Lors de sa première nuit chez Tomas, Teresa lui a tenu la main fermement toute la nuit si bien qu’il n’a pas pu se dégager de son étreinte. Face aux infidélités physiques de Tomas, Teresa est dévorée par la jalousie. Cette jalousie maladive participe à la pesanteur du personnage. C’est une véritable souffrance au quotidien vécue par Teresa, une souffrance incarnée par ses rêves macabres qui mettent en scène Tomas, ses maîtresses et elle-même. Cette souffrance, seul Tomas est capable de l’apaiser en la serrant dans ses bras ou en lui tenant la main au moment de dormir. Teresa sait que l’amour de Tomas pour elle est réel et pur mais elle n’admet aucune distinction entre amour moral et amour physique. Elle ne supporte pas la légèreté du corps de Tomas qui passe de femme en femme, mettant ainsi le corps de Teresa au même rang que les multiples corps féminins auxquels il a fait l’amour. Son corps n’est plus unique et irremplaçable.
« Elle prend tout au tragique, elle ne parvient pas à comprendre la légèreté et la joyeuse futilité de l'amour physique. Elle voudrait apprendre la légèreté » (page 206-207).
Après plusieurs années de vie en commun et leur exil en Suisse, Teresa ne tient plus à représenter un poids pour Tomas et s’en va.
« Un jour, Teresa était venue chez lui sans prévenir. Un jour, elle était repartie de la même manière. Elle était arrivée avec une lourde valise. Avec une lourde valise elle était repartie ».
Ce départ est d’abord vécu par Tomas comme une libération malgré son amour :
« C’était comme si elle lui avait attaché des boulets aux chevilles. A présent, son pas était soudain beaucoup plus léger. Il planait presque. Il se trouvait dans l’espace magique de Parménide : il savourait la douce légèreté de l’être » (page 51).
Mais dès qu’il se retrouve avec une autre, le souvenir de Teresa lui cause une insoutenable douleur. C’est ici que le titre prend toute sa signification : Tomas se sent accablé d’une pesanteur comme il n’en a jamais connu, le poids de la compassion. Tomas ressent l’amour qu’il a pour Teresa comme un Es muss sein[5] (il le faut), une sorte d’impératif divin, car cette pesanteur est ce qui fait la grandeur de l’homme : « Il porte son destin comme Atlas portait sur ses épaule la voûte du ciel » (page 55). D’ailleurs, son mariage avec elle est présenté comme un Es muss sein : « Pour apaiser ses souffrances, il l’épousa ». Pour Kundera
« l’absence totale de fardeau fait que l’être humain devient plus léger que l’air, qu’il s’envole de la terre, de l’être terrestre, qu’il n’est plus qu’à demi-réel et que ses mouvements sont aussi libres qu’insignifiants » (page 15).
Tomas incarne ainsi donc la légèreté. C’est un personnage effrayé par les responsabilités. Persuadé de ne pas être fait pour vivre aux côtés d’une femme, il abandonne sa femme et décide de manière soudaine de ne plus voir son fils, lié à lui seulement par une « nuit imprudente ». Il perd contact avec ses parents. Tomas est un vrai électron libre qui fuit les femmes pour éviter à tout prix que l’une d’entre elles ne vienne s’installer chez lui avec une valise. L’amour est perçu comme un fardeau au nom duquel les partenaires « s’arrogent des droits sur la vie et la liberté de l’autre ». Il a donc trouvé un compromis qu’il nomme « amitié érotique ». Ce que recherche Tomas dans l’amour physique, ce n’est pas la collection de femmes plus belles les unes que les autres, mais la recherche du « petit pourcentage d’inimaginable » que chaque femme porte en elle. Le moyen de découvrir et de conquérir cet inimaginable, cette « unicité du moi », c’est la nudité et l’amour physique.
« Il n’est pas obsédé par les femmes, il est obsédé par ce que chacune d’elles a d’inimaginable, autrement dit, par ce millionième de dissemblable qui distingue une femme des autres » (page 287).
Ainsi, la convention non écrite de l’amitié érotique exclut l’amour de la vie de Tomas. Cette amitié comporte des règles dont la première de ne jamais laisser une femme s’endormir chez lui. L’amour pour Teresa naît de deux erreurs. Premièrement, il laisse cette dernière s’endormir chez lui lors de sa maladie. Or, « le sommeil partagé est le corps du délit d’amour » (page 27) pour notre Dom Juan. La deuxième erreur de Tomas est la comparaison de Teresa avec un enfant que quelqu’un aurait mis dans une corbeille lâchée au fil d’un fleuve. Or, selon Kundera, les métaphores sont dangereuses : « L’amour commence à l’instant où une femme s’inscrit par une parole dans notre mémoire poétique » (page 301). Son amour pour Teresa naît de cette métaphore, comme en écho à l’amour de Swann pour Odette dans Un amour de Swann : Swann trouve qu'elle ressemble à la fille de Jéthro, dans la fresque de Botticelli. Au départ il trouvait Odette sans grand intérêt, c'est cette comparaison artistique qui lui révélera sa beauté. Dans L’Insoutenable légèreté de l’être, l’amour de Tomas pour Teresa naît de cette métaphore dangereuse.
Franz aussi incarne la pesanteur dans sa manière de concevoir l’amour :
« L’amour, c’était pour lui le désir de s’abandonner au bon vouloir et à la merci de l’autre. Celui qui se livre à l’autre comme le soldat se constitue prisonnier doit d’avance rejeter toutes ses armes. Et, se voyant sans défense, il ne peut s’empêcher de se demander quand viendra le coup » (page 125).
Franz n’aime plus sa femme et ne supporte plus sa vie à ses côtés. Il hait ce qu’elle est devenue, il ne voit plus la femme qui était en elle. Il commence une relation adultère avec Sabina, jeune, originale et fascinante. A l’image de Tomas pour qui le sommeil partagé est signe d’amour, pour Franz, le lit commun est le symbole du mariage. Ainsi, il ne trompe jamais Marie-Claude à Genève. Il s’évertue à amener Sabina avec lui dans des hôtels loin de Genève. Ce qui caractérise la relation entre Franz et Sabina est l’incompréhension, d’où le titre de la partie, « Les mots incompris » qui fait référence au « Petit lexique des mots incompris » grâce auquel Kundera revient sur l’abîme d’incompréhension qui sépare les deux personnages loin d’avoir la même conception de la vie. Ainsi, quand Franz quitte sa femme et sa fille pour retrouver sa liberté, sa légèreté. Mais lorsqu’il l’annonce à Sabina, celle-ci ne comprend pas qu’il ait pu faire une chose pareille : « Pour Sabina, ce fut comme si Franz avait forcé la porte de son intimité » (page 168). Elle est effrayée par cette officialisation de la rupture avec Marie-Claude qui est une manière d’officialiser du même coup sa propre relation avec Franz. Leur relation n’est plus adultère, elle perd toute sa légèreté et subit d’un seul coup le poids d’un lourd fardeau. À partir du moment où Franz quitte sa femme, Sabina ressent tout le poids de son amour et elle se sent comme prise au piège. Si Franz est caractérisé par la fidélité, Sabina, elle, est séduite par la trahison : « Trahir, c’est sortir du rang et partir dans l’inconnu. Sabina ne connaît rien de plus beau que de partir dans l’inconnu » (page 136). Trahison du père, trahison du communisme, trahison de la normalité, trahison de sa propre trahison : « La première trahison est irréparable. Elle provoque, par réaction en chaîne, d’autres trahisons dont chacune nous éloigne de plus en plus de la trahison initiale ». Trahir pour Sabina, c’est échapper au poids, c’est créer la liberté, la légèreté. Mais tout comme Teresa souffre de sa pesanteur, Sabina subit celui de la légèreté : « Ce qui s’était abattu sur elle, ce n’était pas un fardeau, mais l’insoutenable légèreté de l’être » (page 178). Si bien que la légèreté finit par acquérir un poids insupportable.
Finalement, Kundera ne semble pas trancher entre la légèreté et la pesanteur. Tomas et Teresa meurent sous le signe de la pesanteur, dans un accident de camion, Sabina s’exile seule aux Etats-Unis et désirerait mourir sous le signe de la légèreté en dispersant ses cendres.
La beauté du hasard
« Nous croyons tous qu’il est impensable que l’amour de notre vie puisse être quelque chose de léger, quelque chose qui ne pèse rien ; nous nous figurons que notre amour est ce qu’il devrait être ; que sans lui notre vie ne serait pas notre vie » (page 57).
Par cette phrase débute la réflexion de Kundera sur le hasard ou plutôt les hasards qui fondent notre vie entière. Il rejette l’idée qu’à chaque individu corresponde une âme sœur sans qui nous manquerions notre épanouissement. Tomas trouve vertigineux le nombre de hasards sur lesquels repose sa passion pour Teresa. À la page 58, Kundera nous fait le récit de leur rencontre en comptabilisant six hasards sans lesquels ils ne se seraient jamais rencontrés ou alors leur histoire n’aurait pas été la même. L’expression « par hasard » est répétée six fois et elle est mise en évidence par une police en italique. Ainsi, Tomas concluT que Teresa, l’amour de sa vie, celle pour qui il a tout sacrifié est une « incarnation du hasard absolu ». Toutes les décisions les plus fatales de sa vie (son retour de Suisse, l’abandon de son métier de chirurgien, le sacrifice de l’amour physique) reposent sur une série de six hasards et donc sur un amour tout à fait fortuit. Tomas réalise alors que son amour n’est pas un Es muss sein (il le faut), un impératif, une nécessité, mais plutôt quelque chose qui aurait pu se passer tout à fait autrement.
Pour Teresa, le hasard est un signe du destin. Quand elle rencontre Tomas dans le bar de son village de province, elle sait que cet homme inconnu lui est prédestiné car elle a vue en lui beaucoup de signes : le morceau de Beethoven à la radio, le nombre 6, le livre de Tomas, le banc jaune qu’il choisit pour l’attendre…
« Le hasard a de ces sortilèges, pas la nécessité. Pour qu’un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s’y rejoignent dès le premier instant comme les oiseux sur les épaules de Saint François d’Assise » (page 78).
Selon Kundera, on ne remarque les appels du hasard, les coïncidences que lorsqu’on en a besoin ou envie. Si Tomas avait été hideux, Teresa n’aurait jamais interprété ces coïncidences comme des signes du destin. Ce sont tous ces signes qui ont donné à Teresa le courage de quitter sa mère tyrannique et son village perdu retrouver Tomas à Prague. Ce sont les six coïncidences qui ont mis en mouvement son amour et sont devenus la source d’énergie où elle s’abreuvera jusqu’à la fin. « L’homme, guidé par le sens de la beauté, transforme l’événement fortuit en un motif qui va ensuite s’inscrire dans la partition de sa vie » (page 81). Le besoin d’amour de Teresa a aiguisé son sens de la beauté et à chaque fois qu’elle entendra ce morceau de Beethoven, elle en sera émue : « tout se qui se passera autour d’elle en cet instant sera nimbé de l’éclat de cette musique, et sera beau ».
Le kitsch
La théorie du kitsch de Kundera est développée dans la sixième partie intitulée « La Grande Marche ». Pour Kundera, le kitsch est « la négation absolue de la merde[6] » : « le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'inacceptable » (page 357).
Il convient de préciser la pensée de Kundera. Il part de l’idée simple que Dieu a une bouche, donc Dieu mange, donc Dieu a des intestins, donc Dieu défèque. Pourtant, cette idée peut apparaître comme blasphématoire : il y a, pour beaucoup de gens, incompatibilité entre Dieu et la merde. Cependant, Dieu a créé l’homme à son image et l’homme défèque. Ainsi, soit Dieu a des intestins, soit l’homme ne ressemble pas à Dieu. Ou bien la merde est acceptable, ou bien la manière dont l’homme a été conçu est intolérable, inadmissible. « En chassant l’homme du Paradis, Dieu lui a révélé sa nature immonde et le dégoût. L’homme a commencé à cacher ce qui lui faisait honte ». Le kitsch est donc un idéal esthétique où la merde est niée et où chacun fait comme si elle n’existait pas.
C’est notamment à travers le personnage de Sabina que Kundera exprime sa théorie sur le kitsch. Sabina hait le kitsch communiste. Elle ne hait pas le communisme, ni sa laideur, elle hait le « masque de beauté » dont se pare le communisme. La première manifestation du kitsch communiste selon elle est le cortège du 1er mai qui célèbre l’union et la fraternité. « La fraternité de tous les hommes ne pourra être fondé que sur le kitsch ». C’est donc une théorie assez pessimiste que celle du kitsch. C’est en politique que le kitsch sévit le plus selon Kundera : il prend l’exemple des hommes politiques qui veulent être en photo avec des enfants en se donnant l’air heureux. Dans un pays où la coexistence de plusieurs partis politique est inexistante, Kundera parle de kitsch totalitaire car « tout ce qui porte atteinte au kitsch est banni de la vie » (individualité, interrogations, scepticisme, ironie…). Le kitsch totalitaire impose à tous un idéal esthétique et normatif. « La question est comme le couteau qui déchire la toile peinte du décor pour qu’on puisse voir ce qui se cache derrière » (page 368). Ainsi, le goulag est comme une « fosse sceptique » où le kitsch « jette ses ordures » : tous les contrevenants au système sont jetés dans les goulags. Ce qui n’est pas jeté est transformé. Ainsi, l’article de Tomas sur Œdipe sera transformé par le kitsch. Tout comme certains des discours de Kundera.
Les tableaux de Sabina dénoncent le kitsch. Un jour qu’elle peignait un tableau pour l’Académie des Beaux-Arts de Prague (qui n’admettait que les portraits des chefs d’états communistes), elle fit une tache par accident sur la toile. Elle comprend alors que derrière le masque de la fraternité communiste se cache l’immonde et la mort. L’art de Sabina devient un combat contre cette esthétique communiste. Chacun de ses tableaux présente cette fissure dans le kitsch : « Devant c’est le mensonge intelligible, et derrière transparaît l’incompréhensible vérité ».
« Avant d’être oubliés, nous seront changés en kitsch » (page 406) nous dit Kundera. On transforme notre vie selon un idéal esthétique. Ainsi, à la mort de Franz, Marie-Claude son ex-femme, récupère son corps et inscrit comme épitaphe sur la pierre tombale : « Après un long égarement, le retour ». En effet, Marie-Claude est persuadée que leur séparation n’est due qu’à une crise de la cinquantaine, qu’il n’a cessé de l’aimer et que, perdu de douleur et de regret, il s’est donné la mort inconsciemment. C’est l’image qu’il restera de Franz, alors que jusqu’au dernier soupir, il haïra sa femme. De la même façon, la misère et la violence au Cambodge se résume par « une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune ». L’homme nie la laideur, le kitsch est un refuge dans la beauté et dans l’ignorance.
Les motifs symboliques
Le chapeau melon de Teresa : c’est l’instrument de ses jeux érotiques avec Tomas mais il s’agit aussi d’un signe d’originalité. Quand elle se coiffe de ce chapeau lors de lses rencontres avec avec Franz, celui-ci ne comprend plus sa maîtresse et trouve son attitude dérangeante voire choquante. C’est encore un motif d’incompréhension entre les deux amants.
Karénine : il s’agit du chien que Tomas offre à Teresa pour apaiser sa souffrance. Son nom lui est donné en référence au livre que Teresa tenait dans sa main le jour où elle est apparue chez Tomas : Anna Karénine. C’est un symbole de stabilité car il n’aime pas le changement. Pour Teresa, il représente l’amour pur, inaltérable et désintéressé. C’est parfois le dernier lien qui unit le couple. D’ailleurs, le couple disparaît dans un accident peu de temps après la mort de Karénine.
L’insoutenable légèreté de l’être
Titre original
Nesnesitelná lehkost bytí
Éditeur original : 68 Publishers[1]
Langue originale : Tchèque
Date de parution originale : 1984
Traducteur version française :
François Kérel
Éditeur français : Gallimard, 1984
Folio, 2003
Présentation du roman
L'Insoutenable Légèreté de l'être est un roman de Milan Kundera, écrit en 1982 et publié pour la première fois en 1984 en France. Il s'agit du cinquième roman de Kundera. L'intrigue se situe en majorité à Prague et débute en 1968 au moment des événements du Printemps de Prague. Elle met en scène quatre personnages principaux qui sont Tomas, Teresa, Sabina et Franz.
Le roman est composé de sept parties : « La légèreté et la pesanteur », « L’âme et le corps », « Les mots incompris », « L’âme et le corps », « La légèreté et la pesanteur », « La Grande Marche » et enfin « Le sourire de Karénine ». Les deux premières parties ainsi que la 4e, la 5e et la 7e sont consacrées à l’histoire de Tomas et Teresa, dans laquelle intervient la relation de Tomas avec Sabina. La 3e et la 6e parties mettent en lumière l’histoire de Franz et Sabina. Chaque partie est formée de brefs chapitres, parfois simplement composés d’un paragraphe.
Il s’agit d’une œuvre qui se situe entre le récit et l’essai, sans qu’il y ait de frontière marquée ou d’espace spécifiquement consacré d’une part au récit, de l’autre à l’essai. La réflexion est intégrée à la narration et à l’histoire personnelle des personnages fictifs. Le roman apparaît presque comme un prétexte à une réflexion sur l’existence, l’âme et le corps. Ainsi, alternent le pur récit et les moments où intervient le discours du narrateur. L’irruption de la voix de l’auteur en train d’écrire à propos de l’acte même d’écriture et de l’artificialité du roman vient briser l'illusion romanesque[2].
Il n’a pas de linéarité temporelle dans la narration. Le récit effectue des allers et retours entre passé, présent et futur dans l’histoire des différents personnages.
Le résumé[3]
On suit deux histoires en parallèle bien que les deux intrigues se rejoignent via les personnages de Sabina.
Le premier récit naît de la rencontre entre Tomas, chirurgien pragois, et Teresa, serveuse dans un petit bar de province. La jeune femme est vite séduite par cet homme plus courtois que tous les autres hommes de son petit village. Elle quitte sa mère pour le rejoindre à Prague, traînant derrière elle sa « lourde valise ». À son arrivée chez Tomas, elle tombe malade et reste alitée pendant une semaine. C’est suite à cet épisode que naît l’amour entre les deux personnages. Teresa s’installe chez Tomas pour ne jamais (ou presque) le quitter. Cependant, Tomas fait une distinction entre l’amour véritable et l’amour physique. Il a beau aimer Teresa à la folie, il ne peut s’empêcher de voir d’autres femmes. Teresa sait que ces relations éphémères n’ont aucune importance mais elle ne peut s’empêcher d’être malade de jalousie. Sabina, une artiste indépendante originale, est à la fois l’une des maîtresses de Tomas et une bonne amie. Kundera définit leur relation comme une « amitié érotique ».
Le deuxième récit nous dévoile la relation adultère entre Sabina et Franz, professeur de renom marié avec Marie-Claude. Franz ne supporte plus la vie au quotidien avec sa femme, qu’il a épousée par pitié. Fasciné par Sabina, il quitte son foyer pour recouvrer sa liberté d’aimer. Cette décision provoque le départ soudain de Sabina qui fuit les hommes et l’attachement en général.
Les grandes idées ou leitmotive du roman
Les personnages fictifs mis en scène par l’auteur incarnent de grandes idées que nous allons voir ici ensemble.
L’éternel retour
Kundera se réfère à Nietzsche pour formuler la théorie philosophique de l’éternel retour. Le mythe de l’éternel retour affirme qu’un jour, tout se répétera comme nous l’avons déjà vécu, de manière infinie. La vie après la mort, si elle disparaît une fois pour toutes, est semblable à une ombre, c’est-à-dire qu’elle n’a aucun poids, aucune signification. Ainsi, « dans le monde de l’éternel retour, chaque geste porte le poids d’une insoutenable responsabilité » et « nous sommes cloués à l’éternité comme Jésus-Christ à la croix » (page 15). L’éternel retour est donc le plus lourd fardeau.
Kundera nous dit : « Ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est ne pas vivre du tout ». En effet, l’homme ne peut jamais savoir ce qu’il faut faire ou vouloir car il est dans l’incapacité de comparer sa vie à des vies antérieures. On ne peut jamais savoir si un choix a été le bon. Ainsi pense Tomas au moment de signer la pétition que lui proposent son fils et un journaliste pour la prétendue libération de détenus politiques. Cette pétition a beaucoup d’enjeux politiques et peut avoir des répercussions sur sa vie et sur celle de Teresa. Faut-il signer pour préserver sa fierté et son engagement politique ou protéger Teresa de la persécution ?
« La vie humaine n’a lieu qu’une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décisions, parce que dans toute situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois » (page 321).
Tout est vécu tout de suite et pour la première fois, sans préparation. « Comme si un acteur entrait en scène sans jamais avoir répété ». Kundera illustre sa théorie par une comparaison de la vie à une esquisse et il précise que
« même esquisse n’est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l’ébauche de quelque chose, la préparation d’un tableau, tandis que l’esquisse qu’est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau » (page 20).
Notre vie est un brouillon sans tableau. Il faudrait que notre vie se répète dans le monde de l’éternel retour pour pouvoir transformer cette esquisse en tableau élaboré. C’est parce que nous n’avons qu’une vie que tous nos gestes, tous nos choix sont lourds à porter. Nous n’avons pas droit à l’erreur. La Terre est la planète numéro 1, la planète de l’inexpérience.
Cette théorie est liée à la thématique de la pesanteur et de la légèreté. Teresa est le personnage qui subit le plus la pesanteur de chacun de ses choix, tandis que Tomas et Sabina préfèrent fuir les responsabilités pour profiter de leur vie qu’ils savent unique. Il y a donc deux manières, semble nous dire Kundera, de concevoir notre propre existence.
Légèreté et pesanteur
Il s’agit de la question centrale du livre : quelle qualité, de la gravité ou de la légèreté, correspond le mieux à la condition humaine ? Au tout début du roman, Kundera se réfère à Parménide, philosophe grec présocratique, selon qui l’univers était divisé en couples de contraires : lumière/obscurité ; épais/fin ; chaud/froid ; être/non-être ; pesanteur/légèreté. Il considérait que l’un des pôles de la contradiction était positif et l’autre négatif. Mais selon Kundera, qui s’appuie alors sur Nietzsche, « la contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions » (page 16). C’est ainsi que Kundera introduit le récit : en mettant en scène des personnages qui se caractérisent par leur légèreté comme Tomas et Sabina, ou leur pesanteur comme Teresa et Franz. Tout au long du roman l’auteur joue donc de cette contradiction. Finalement, quel est le vrai fardeau : la pesanteur ou la légèreté de l’être ?
Teresa incarne la pesanteur. Dès les premiers chapitres, l’auteur insiste sur le motif de la valise de Teresa : « Sa valise était à la consigne, il se dit qu’elle avait mis sa vie dans cette valise et qu’elle l’avait déposée à la gare avant de la lui offrir » (page 22). Une valise « grosse et énormément lourde ». Lors de sa première nuit chez Tomas, Teresa lui a tenu la main fermement toute la nuit si bien qu’il n’a pas pu se dégager de son étreinte. Face aux infidélités physiques de Tomas, Teresa est dévorée par la jalousie. Cette jalousie maladive participe à la pesanteur du personnage. C’est une véritable souffrance au quotidien vécue par Teresa, une souffrance incarnée par ses rêves macabres qui mettent en scène Tomas, ses maîtresses et elle-même. Cette souffrance, seul Tomas est capable de l’apaiser en la serrant dans ses bras ou en lui tenant la main au moment de dormir. Teresa sait que l’amour de Tomas pour elle est réel et pur mais elle n’admet aucune distinction entre amour moral et amour physique. Elle ne supporte pas la légèreté du corps de Tomas qui passe de femme en femme, mettant ainsi le corps de Teresa au même rang que les multiples corps féminins auxquels il a fait l’amour. Son corps n’est plus unique et irremplaçable.
« Elle prend tout au tragique, elle ne parvient pas à comprendre la légèreté et la joyeuse futilité de l'amour physique. Elle voudrait apprendre la légèreté » (page 206-207).
Après plusieurs années de vie en commun et leur exil en Suisse, Teresa ne tient plus à représenter un poids pour Tomas et s’en va.
« Un jour, Teresa était venue chez lui sans prévenir. Un jour, elle était repartie de la même manière. Elle était arrivée avec une lourde valise. Avec une lourde valise elle était repartie ».
Ce départ est d’abord vécu par Tomas comme une libération malgré son amour :
« C’était comme si elle lui avait attaché des boulets aux chevilles. A présent, son pas était soudain beaucoup plus léger. Il planait presque. Il se trouvait dans l’espace magique de Parménide : il savourait la douce légèreté de l’être » (page 51).
Mais dès qu’il se retrouve avec une autre, le souvenir de Teresa lui cause une insoutenable douleur. C’est ici que le titre prend toute sa signification : Tomas se sent accablé d’une pesanteur comme il n’en a jamais connu, le poids de la compassion. Tomas ressent l’amour qu’il a pour Teresa comme un Es muss sein[5] (il le faut), une sorte d’impératif divin, car cette pesanteur est ce qui fait la grandeur de l’homme : « Il porte son destin comme Atlas portait sur ses épaule la voûte du ciel » (page 55). D’ailleurs, son mariage avec elle est présenté comme un Es muss sein : « Pour apaiser ses souffrances, il l’épousa ». Pour Kundera
« l’absence totale de fardeau fait que l’être humain devient plus léger que l’air, qu’il s’envole de la terre, de l’être terrestre, qu’il n’est plus qu’à demi-réel et que ses mouvements sont aussi libres qu’insignifiants » (page 15).
Tomas incarne ainsi donc la légèreté. C’est un personnage effrayé par les responsabilités. Persuadé de ne pas être fait pour vivre aux côtés d’une femme, il abandonne sa femme et décide de manière soudaine de ne plus voir son fils, lié à lui seulement par une « nuit imprudente ». Il perd contact avec ses parents. Tomas est un vrai électron libre qui fuit les femmes pour éviter à tout prix que l’une d’entre elles ne vienne s’installer chez lui avec une valise. L’amour est perçu comme un fardeau au nom duquel les partenaires « s’arrogent des droits sur la vie et la liberté de l’autre ». Il a donc trouvé un compromis qu’il nomme « amitié érotique ». Ce que recherche Tomas dans l’amour physique, ce n’est pas la collection de femmes plus belles les unes que les autres, mais la recherche du « petit pourcentage d’inimaginable » que chaque femme porte en elle. Le moyen de découvrir et de conquérir cet inimaginable, cette « unicité du moi », c’est la nudité et l’amour physique.
« Il n’est pas obsédé par les femmes, il est obsédé par ce que chacune d’elles a d’inimaginable, autrement dit, par ce millionième de dissemblable qui distingue une femme des autres » (page 287).
Ainsi, la convention non écrite de l’amitié érotique exclut l’amour de la vie de Tomas. Cette amitié comporte des règles dont la première de ne jamais laisser une femme s’endormir chez lui. L’amour pour Teresa naît de deux erreurs. Premièrement, il laisse cette dernière s’endormir chez lui lors de sa maladie. Or, « le sommeil partagé est le corps du délit d’amour » (page 27) pour notre Dom Juan. La deuxième erreur de Tomas est la comparaison de Teresa avec un enfant que quelqu’un aurait mis dans une corbeille lâchée au fil d’un fleuve. Or, selon Kundera, les métaphores sont dangereuses : « L’amour commence à l’instant où une femme s’inscrit par une parole dans notre mémoire poétique » (page 301). Son amour pour Teresa naît de cette métaphore, comme en écho à l’amour de Swann pour Odette dans Un amour de Swann : Swann trouve qu'elle ressemble à la fille de Jéthro, dans la fresque de Botticelli. Au départ il trouvait Odette sans grand intérêt, c'est cette comparaison artistique qui lui révélera sa beauté. Dans L’Insoutenable légèreté de l’être, l’amour de Tomas pour Teresa naît de cette métaphore dangereuse.
Franz aussi incarne la pesanteur dans sa manière de concevoir l’amour :
« L’amour, c’était pour lui le désir de s’abandonner au bon vouloir et à la merci de l’autre. Celui qui se livre à l’autre comme le soldat se constitue prisonnier doit d’avance rejeter toutes ses armes. Et, se voyant sans défense, il ne peut s’empêcher de se demander quand viendra le coup » (page 125).
Franz n’aime plus sa femme et ne supporte plus sa vie à ses côtés. Il hait ce qu’elle est devenue, il ne voit plus la femme qui était en elle. Il commence une relation adultère avec Sabina, jeune, originale et fascinante. A l’image de Tomas pour qui le sommeil partagé est signe d’amour, pour Franz, le lit commun est le symbole du mariage. Ainsi, il ne trompe jamais Marie-Claude à Genève. Il s’évertue à amener Sabina avec lui dans des hôtels loin de Genève. Ce qui caractérise la relation entre Franz et Sabina est l’incompréhension, d’où le titre de la partie, « Les mots incompris » qui fait référence au « Petit lexique des mots incompris » grâce auquel Kundera revient sur l’abîme d’incompréhension qui sépare les deux personnages loin d’avoir la même conception de la vie. Ainsi, quand Franz quitte sa femme et sa fille pour retrouver sa liberté, sa légèreté. Mais lorsqu’il l’annonce à Sabina, celle-ci ne comprend pas qu’il ait pu faire une chose pareille : « Pour Sabina, ce fut comme si Franz avait forcé la porte de son intimité » (page 168). Elle est effrayée par cette officialisation de la rupture avec Marie-Claude qui est une manière d’officialiser du même coup sa propre relation avec Franz. Leur relation n’est plus adultère, elle perd toute sa légèreté et subit d’un seul coup le poids d’un lourd fardeau. À partir du moment où Franz quitte sa femme, Sabina ressent tout le poids de son amour et elle se sent comme prise au piège. Si Franz est caractérisé par la fidélité, Sabina, elle, est séduite par la trahison : « Trahir, c’est sortir du rang et partir dans l’inconnu. Sabina ne connaît rien de plus beau que de partir dans l’inconnu » (page 136). Trahison du père, trahison du communisme, trahison de la normalité, trahison de sa propre trahison : « La première trahison est irréparable. Elle provoque, par réaction en chaîne, d’autres trahisons dont chacune nous éloigne de plus en plus de la trahison initiale ». Trahir pour Sabina, c’est échapper au poids, c’est créer la liberté, la légèreté. Mais tout comme Teresa souffre de sa pesanteur, Sabina subit celui de la légèreté : « Ce qui s’était abattu sur elle, ce n’était pas un fardeau, mais l’insoutenable légèreté de l’être » (page 178). Si bien que la légèreté finit par acquérir un poids insupportable.
Finalement, Kundera ne semble pas trancher entre la légèreté et la pesanteur. Tomas et Teresa meurent sous le signe de la pesanteur, dans un accident de camion, Sabina s’exile seule aux Etats-Unis et désirerait mourir sous le signe de la légèreté en dispersant ses cendres.
La beauté du hasard
« Nous croyons tous qu’il est impensable que l’amour de notre vie puisse être quelque chose de léger, quelque chose qui ne pèse rien ; nous nous figurons que notre amour est ce qu’il devrait être ; que sans lui notre vie ne serait pas notre vie » (page 57).
Par cette phrase débute la réflexion de Kundera sur le hasard ou plutôt les hasards qui fondent notre vie entière. Il rejette l’idée qu’à chaque individu corresponde une âme sœur sans qui nous manquerions notre épanouissement. Tomas trouve vertigineux le nombre de hasards sur lesquels repose sa passion pour Teresa. À la page 58, Kundera nous fait le récit de leur rencontre en comptabilisant six hasards sans lesquels ils ne se seraient jamais rencontrés ou alors leur histoire n’aurait pas été la même. L’expression « par hasard » est répétée six fois et elle est mise en évidence par une police en italique. Ainsi, Tomas concluT que Teresa, l’amour de sa vie, celle pour qui il a tout sacrifié est une « incarnation du hasard absolu ». Toutes les décisions les plus fatales de sa vie (son retour de Suisse, l’abandon de son métier de chirurgien, le sacrifice de l’amour physique) reposent sur une série de six hasards et donc sur un amour tout à fait fortuit. Tomas réalise alors que son amour n’est pas un Es muss sein (il le faut), un impératif, une nécessité, mais plutôt quelque chose qui aurait pu se passer tout à fait autrement.
Pour Teresa, le hasard est un signe du destin. Quand elle rencontre Tomas dans le bar de son village de province, elle sait que cet homme inconnu lui est prédestiné car elle a vue en lui beaucoup de signes : le morceau de Beethoven à la radio, le nombre 6, le livre de Tomas, le banc jaune qu’il choisit pour l’attendre…
« Le hasard a de ces sortilèges, pas la nécessité. Pour qu’un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s’y rejoignent dès le premier instant comme les oiseux sur les épaules de Saint François d’Assise » (page 78).
Selon Kundera, on ne remarque les appels du hasard, les coïncidences que lorsqu’on en a besoin ou envie. Si Tomas avait été hideux, Teresa n’aurait jamais interprété ces coïncidences comme des signes du destin. Ce sont tous ces signes qui ont donné à Teresa le courage de quitter sa mère tyrannique et son village perdu retrouver Tomas à Prague. Ce sont les six coïncidences qui ont mis en mouvement son amour et sont devenus la source d’énergie où elle s’abreuvera jusqu’à la fin. « L’homme, guidé par le sens de la beauté, transforme l’événement fortuit en un motif qui va ensuite s’inscrire dans la partition de sa vie » (page 81). Le besoin d’amour de Teresa a aiguisé son sens de la beauté et à chaque fois qu’elle entendra ce morceau de Beethoven, elle en sera émue : « tout se qui se passera autour d’elle en cet instant sera nimbé de l’éclat de cette musique, et sera beau ».
Le kitsch
La théorie du kitsch de Kundera est développée dans la sixième partie intitulée « La Grande Marche ». Pour Kundera, le kitsch est « la négation absolue de la merde[6] » : « le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'inacceptable » (page 357).
Il convient de préciser la pensée de Kundera. Il part de l’idée simple que Dieu a une bouche, donc Dieu mange, donc Dieu a des intestins, donc Dieu défèque. Pourtant, cette idée peut apparaître comme blasphématoire : il y a, pour beaucoup de gens, incompatibilité entre Dieu et la merde. Cependant, Dieu a créé l’homme à son image et l’homme défèque. Ainsi, soit Dieu a des intestins, soit l’homme ne ressemble pas à Dieu. Ou bien la merde est acceptable, ou bien la manière dont l’homme a été conçu est intolérable, inadmissible. « En chassant l’homme du Paradis, Dieu lui a révélé sa nature immonde et le dégoût. L’homme a commencé à cacher ce qui lui faisait honte ». Le kitsch est donc un idéal esthétique où la merde est niée et où chacun fait comme si elle n’existait pas.
C’est notamment à travers le personnage de Sabina que Kundera exprime sa théorie sur le kitsch. Sabina hait le kitsch communiste. Elle ne hait pas le communisme, ni sa laideur, elle hait le « masque de beauté » dont se pare le communisme. La première manifestation du kitsch communiste selon elle est le cortège du 1er mai qui célèbre l’union et la fraternité. « La fraternité de tous les hommes ne pourra être fondé que sur le kitsch ». C’est donc une théorie assez pessimiste que celle du kitsch. C’est en politique que le kitsch sévit le plus selon Kundera : il prend l’exemple des hommes politiques qui veulent être en photo avec des enfants en se donnant l’air heureux. Dans un pays où la coexistence de plusieurs partis politique est inexistante, Kundera parle de kitsch totalitaire car « tout ce qui porte atteinte au kitsch est banni de la vie » (individualité, interrogations, scepticisme, ironie…). Le kitsch totalitaire impose à tous un idéal esthétique et normatif. « La question est comme le couteau qui déchire la toile peinte du décor pour qu’on puisse voir ce qui se cache derrière » (page 368). Ainsi, le goulag est comme une « fosse sceptique » où le kitsch « jette ses ordures » : tous les contrevenants au système sont jetés dans les goulags. Ce qui n’est pas jeté est transformé. Ainsi, l’article de Tomas sur Œdipe sera transformé par le kitsch. Tout comme certains des discours de Kundera.
Les tableaux de Sabina dénoncent le kitsch. Un jour qu’elle peignait un tableau pour l’Académie des Beaux-Arts de Prague (qui n’admettait que les portraits des chefs d’états communistes), elle fit une tache par accident sur la toile. Elle comprend alors que derrière le masque de la fraternité communiste se cache l’immonde et la mort. L’art de Sabina devient un combat contre cette esthétique communiste. Chacun de ses tableaux présente cette fissure dans le kitsch : « Devant c’est le mensonge intelligible, et derrière transparaît l’incompréhensible vérité ».
« Avant d’être oubliés, nous seront changés en kitsch » (page 406) nous dit Kundera. On transforme notre vie selon un idéal esthétique. Ainsi, à la mort de Franz, Marie-Claude son ex-femme, récupère son corps et inscrit comme épitaphe sur la pierre tombale : « Après un long égarement, le retour ». En effet, Marie-Claude est persuadée que leur séparation n’est due qu’à une crise de la cinquantaine, qu’il n’a cessé de l’aimer et que, perdu de douleur et de regret, il s’est donné la mort inconsciemment. C’est l’image qu’il restera de Franz, alors que jusqu’au dernier soupir, il haïra sa femme. De la même façon, la misère et la violence au Cambodge se résume par « une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune ». L’homme nie la laideur, le kitsch est un refuge dans la beauté et dans l’ignorance.
Les motifs symboliques
Le chapeau melon de Teresa : c’est l’instrument de ses jeux érotiques avec Tomas mais il s’agit aussi d’un signe d’originalité. Quand elle se coiffe de ce chapeau lors de lses rencontres avec avec Franz, celui-ci ne comprend plus sa maîtresse et trouve son attitude dérangeante voire choquante. C’est encore un motif d’incompréhension entre les deux amants.
Karénine : il s’agit du chien que Tomas offre à Teresa pour apaiser sa souffrance. Son nom lui est donné en référence au livre que Teresa tenait dans sa main le jour où elle est apparue chez Tomas : Anna Karénine. C’est un symbole de stabilité car il n’aime pas le changement. Pour Teresa, il représente l’amour pur, inaltérable et désintéressé. C’est parfois le dernier lien qui unit le couple. D’ailleurs, le couple disparaît dans un accident peu de temps après la mort de Karénine.
Notes: |
[1] Maison fondée à Toronto en
71 par un Tchèque expatrié. Editions d’écrivains tchèques ou slovaques
dont les œuvres ont été interdites sous le régime communiste en
Tchécoslovaquie. [2]Cf. page 319, réflexion de l’auteur sur sa relation avec les personnages crées par lui-même comme des « possibilités qui ne se sont pas réalisées » qui auraient franchi une frontière qu’il n’a fait que contourner. « Le roman n’est pas une confession de l’auteur, mais une exploration de ce qu’est la vie humaine dans le piège qu’est devenu le monde ». [4] Je ne fais ici que rappeler la situation de départ entre les personnages pour mieux comprendre l’analyse qui suit. [5] Référence à Beethoven. [6] Mot employé par Kundera. |
Source: |
Littexpress
Excusez-moi d’être Français !
Georges Michel
Récemment, un lecteur me reprochait
gentiment d’être trop bien élevé. Je suis désolé mais je vais récidiver
en demandant aujourd’hui que l’on m’excuse d’être Français ! Le récit de
trois souvenirs personnels expliquera peut-être cette faiblesse.
Le premier remonte à mon enfance. Mon grand-père maternel était italien. Né en 1892, après avoir travaillé en France, il était retourné vivre sa retraite dans son Piémont natal. Chaque année à Noël, il venait nous rendre visite en France. Parlant et lisant parfaitement le français, il me fit découvrir et aimer à 12 ans Alexandre Dumas, qu’il se plaisait à relire. Ce grand-père étranger, admirateur de Napoléon, me transmit son amour pour la France et son histoire. Il mourut malheureusement avant que je ne coiffe le casoar de Saint-Cyr, mais j’ai la conviction qu’il aurait été fier de son petit-fils.
Bien plus tard, en 2000, je commandais par intérim un régiment en région parisienne. Nous incorporions à l’époque les derniers appelés soumis au service national. Un jour se présente un « jeune de banlieue » affublé d’un costume folklorique qui n’avait rien de provençal ou de breton. Barbu, tout de blanc vêtu et portant un nom qui, lui non plus, n’avait rien de provençal ou breton, il refusa d’endosser l’uniforme des armées de la République. Je le reçu pour lui ordonner de se conformer à la loi. J’essayai en vain de le raisonner et lui dis : « Vous êtes Français, vous devez obéir à la loi. » Il me répondit tout de go : « Non, je ne suis pas Français. » Je lui rétorquai alors : « Vous avez raison, vous n’êtes pas Français, mais citoyen français en tout cas. » J’aurais peut-être dû m’excuser d’être Français…
L’année suivante, je fus muté à Marseille, modèle de ville où, paraît-il, l’intégration fonctionne à merveille. Un soir, j’eus le malheur de griller par étourderie un feu. Une jeune piétonne qui voulait traverser la rue, portant un costume folklorique qui n’avait, là aussi, rien de provençal et encore moins de breton, m’insulta – en français, soyons précis. « Sale Français de m…e », me dit-elle. Elle m’aurait traité d’« enc… » ou d’un autre nom d’oiseau bien de chez nous, je me serais dit que je l’avais bien mérité et me serais peut-être même félicité de l’intégration réussie de cette délicate personne. Là aussi, j’aurais peut-être dû m’excuser d’être Français.
Ces souvenirs me sont revenus en lisant les propos d’Alain Juppé qui ratiocine actuellement sur l’« identité heureuse » et l’immigration, chance pour la France. Il est vrai qu’il possède une certaine expérience de l’immigration : la sienne au Canada lorsque, repris de justice, il partit s’y réfugier un temps. Excusons-nous d’être Français, semble-t-il nous dire en regrettant notamment qu’on ne lui ait jamais parlé du Coran durant ses études. C’est vrai pour ma part qu’une école de la République d’un autre âge me parla – la vilaine – de Charles Martel. Et je lui en sais gré.
Finalement, j’avoue avoir de moins en moins envie d’être bien élevé et de m’excuser d’être Français !
Le premier remonte à mon enfance. Mon grand-père maternel était italien. Né en 1892, après avoir travaillé en France, il était retourné vivre sa retraite dans son Piémont natal. Chaque année à Noël, il venait nous rendre visite en France. Parlant et lisant parfaitement le français, il me fit découvrir et aimer à 12 ans Alexandre Dumas, qu’il se plaisait à relire. Ce grand-père étranger, admirateur de Napoléon, me transmit son amour pour la France et son histoire. Il mourut malheureusement avant que je ne coiffe le casoar de Saint-Cyr, mais j’ai la conviction qu’il aurait été fier de son petit-fils.
Bien plus tard, en 2000, je commandais par intérim un régiment en région parisienne. Nous incorporions à l’époque les derniers appelés soumis au service national. Un jour se présente un « jeune de banlieue » affublé d’un costume folklorique qui n’avait rien de provençal ou de breton. Barbu, tout de blanc vêtu et portant un nom qui, lui non plus, n’avait rien de provençal ou breton, il refusa d’endosser l’uniforme des armées de la République. Je le reçu pour lui ordonner de se conformer à la loi. J’essayai en vain de le raisonner et lui dis : « Vous êtes Français, vous devez obéir à la loi. » Il me répondit tout de go : « Non, je ne suis pas Français. » Je lui rétorquai alors : « Vous avez raison, vous n’êtes pas Français, mais citoyen français en tout cas. » J’aurais peut-être dû m’excuser d’être Français…
L’année suivante, je fus muté à Marseille, modèle de ville où, paraît-il, l’intégration fonctionne à merveille. Un soir, j’eus le malheur de griller par étourderie un feu. Une jeune piétonne qui voulait traverser la rue, portant un costume folklorique qui n’avait, là aussi, rien de provençal et encore moins de breton, m’insulta – en français, soyons précis. « Sale Français de m…e », me dit-elle. Elle m’aurait traité d’« enc… » ou d’un autre nom d’oiseau bien de chez nous, je me serais dit que je l’avais bien mérité et me serais peut-être même félicité de l’intégration réussie de cette délicate personne. Là aussi, j’aurais peut-être dû m’excuser d’être Français.
Ces souvenirs me sont revenus en lisant les propos d’Alain Juppé qui ratiocine actuellement sur l’« identité heureuse » et l’immigration, chance pour la France. Il est vrai qu’il possède une certaine expérience de l’immigration : la sienne au Canada lorsque, repris de justice, il partit s’y réfugier un temps. Excusons-nous d’être Français, semble-t-il nous dire en regrettant notamment qu’on ne lui ait jamais parlé du Coran durant ses études. C’est vrai pour ma part qu’une école de la République d’un autre âge me parla – la vilaine – de Charles Martel. Et je lui en sais gré.
Finalement, j’avoue avoir de moins en moins envie d’être bien élevé et de m’excuser d’être Français !
Source: |
Boulevard Voltaire
La sécurité européenne est menacée
Le système de sécurité européenne et la
philosophie de développement pacifique sont menacés. C'est ce qu'a
déclaré le Premier ministre russe Dmitri Medvedev lors du Forum
international d'investissement à Sotchi.
Medvedev a également noté que l’année 2014 fut une année charnière à la fois pour la Fédération de Russie et pour le monde entier.
Le Premier ministre russe a souligné qu’il ne faudrait pas parler avec la Fédération de Russie à partir d'une position de chantage économique.
Medvedev a ajouté que malgré les sanctions, la porte en Russie aux partenaires occidentaux de la Russie n'étaut pas fermée.
"L’imposition des sanctions occidentales contre la Russie va cesser tôt ou tard", a ajouté Medvedev.
M. Medvedev a également averti les partenaires européens que les niches économiques, occupées par eux actuellement, pourraient être facilement prises par les partenaires de l'Asie. Et ils risquent de ne pas revenir sur le marché russe, a résumé Medvedev.
Dmitri Medvedev a noté que l'opposition en Ukraine, le rattachement de la Crimée à la Russie, l'imposition de sanctions et le refroidissement des relations avec l'Occident forcent la Fédération de Russie à réviser le système de coordonnées mondial.
Medvedev a également noté que l’année 2014 fut une année charnière à la fois pour la Fédération de Russie et pour le monde entier.
Le Premier ministre russe a souligné qu’il ne faudrait pas parler avec la Fédération de Russie à partir d'une position de chantage économique.
Medvedev a ajouté que malgré les sanctions, la porte en Russie aux partenaires occidentaux de la Russie n'étaut pas fermée.
"L’imposition des sanctions occidentales contre la Russie va cesser tôt ou tard", a ajouté Medvedev.
M. Medvedev a également averti les partenaires européens que les niches économiques, occupées par eux actuellement, pourraient être facilement prises par les partenaires de l'Asie. Et ils risquent de ne pas revenir sur le marché russe, a résumé Medvedev.
Dmitri Medvedev a noté que l'opposition en Ukraine, le rattachement de la Crimée à la Russie, l'imposition de sanctions et le refroidissement des relations avec l'Occident forcent la Fédération de Russie à réviser le système de coordonnées mondial.
Source: |
La France somnanbule en Irak Bachar El-Assad : la future cible ?
Michel Lhomme
Le lundi 15 septembre, des premiers vols de
reconnaissance militaire français ont commencé en Irak alors que
Washington et ses alliés se mobilisaient à fond contre l’État islamique
(EI), conférence internationale et formation d'une coalition. Ces vols
ont eu lieu avec l’accord des autorités irakiennes et des autorités
émiraties. Ce vendredi 19 septembre, les premières frappes ont eu lieu
en Irak et seulement en Irak, comme l'a bien précisé François Hollande
lors de sa conférence de presse.
doc :
On le sait peu mais quelque 750 militaires français sont déjà déployés aux Émirats arabes unis depuis la création d'une base à Abu Dhabi par Nicolas Sarkozy, à la demande discrète des Etats-Unis et des Emirats. Il s'agit d'une base interarmées, à la fois navale, terrestre et aérienne. La coopération stratégique militaire avec les Emirats Arabes Unis est au beau fixe et d'ailleurs, Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense l'avait fait remarquer sur place lundi : « Que ce soit au Kosovo, en Jordanie, en Libye, en soutien à nos opérations en Afghanistan, au Mali, et plus récemment dans le cadre de notre appui aux populations irakiennes, les Émirats arabes unis se sont toujours montrés un solide et fidèle allié, conscient de sa contribution à la stabilité de la région et à la résolution des crises ». En lisant bien, on apprend que les Emirats arabes unis auraient financé l'armée française au Kosovo. C'est un scoop !... Quant à la Jordanie ?!... Nos services secrets y sont en effet installés dans les grands hôtels. On semble maintenant avoir compris qui règle la facture mais pour quelle politique, pour quels intérêts ?... Ceci étant si l'interventionnisme français à tout crin a forcément un coût, on sait aussi que les réservoirs des avions sont remplis gracieusement par les princes-sultans !
La mission des Rafale cette semaine en Irak était surtout une mission d'ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance), les Rafales étaient d'ailleurs équipés chacun d’un pod RECO NG. Situé sous l’appareil, cet instrument fabriqué par Thales permet le recueil d’images numériques à haute et basse altitudes, la prise de vue à grande vitesse de jour comme de nuit et la surveillance vidéo. Réalisée sous le contrôle tactique du contre-amiral Beaussant, amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN), cette mission a été effectuée en étroite coordination avec les autorités irakiennes et nos alliés présents dans la région. Le 13 septembre, un renfort en capacités de renseignement avait été acheminé aux Emirats par un avion A400M sur décision du général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées. Une quarantaine de militaires et du matériel de renseignement ont ainsi été projetés depuis la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy à Abu Dhabi et le lendemain, dimanche 14 septembre, un avion ravitailleur C135 ralliait la base française d’Al Dhafra depuis la base aérienne 125 d’Istres.
On voit donc que dans le cadre de son action internationale contre « l’état islamique », la France s’engage dans une coalition avec des moyens déjà prépositionnés dans le golfe persique. De fait, lors de sa conférence de presse jeudi, le président français a déclaré qu’un conseil de Défense avait entériné une aide aérienne à l’Irak. François Hollande a déclaré avoir réuni dans la matinée le Conseil de défense et décidé de répondre à la demande des autorités irakiennes pour accorder le soutien aérien. Le président français a cependant tenu à réaffirmer que "nous n'irons pas au-delà'', qu' ''il n'y aura pas de troupes au sol et nous n'interviendrons qu'en Irak", à l'heure où Washington envisage de mener des frappes contre les positions de l'EI en Syrie. La France ne devrait donc pas intervenir dans le pays voisin, dans lequel est également implanté l'Etat islamique. Du moins c'est ce qui est officiellement dit pour l'instant mais si on le dit, c'est qu'on en parle ! Comme nous l'avons toujours dit, l'EI n'est qu'une création étatsunienne qui aurait certes beaucoup dérapé mais dont l'objectif a toujours été de prendre à revers la Syrie, de l'attaquer sur un second front, après l'échec du front Nord. De même, on sait que de nombreux djihadistes français sont présents en Syrie et dans l'EI. Ils inquiètent parce qu'ils constituent les plus gros effectifs étrangers, témoignant de la force réelle de l'Islam de France. Mais qui les encadre ? Des agents britanniques, français, américains ? Ces djihadistes ne sont-ils donc pas plutôt bien encadrés, mieux que s'ils étaient restés sur les bancs de la déséducation française ?
Conformément à la Constitution, François Hollande a déclaré qu'il informerait le Parlement dès les premières opérations. On avait bien senti que depuis plusieurs semaines, le chef de l'Etat français ouvrait largement la voie à une énième intervention militaire française, cette fois-ci contre l'Irak, contre les Islamistes. John Kerry, le chef de la diplomatie américaine a immédiatement salué le feu vert français aux frappes aériennes. L'Amérique sait bien sur qui elle peut compter ! Les Français ''illettrés'' et sidérés aux fausses vidéos de décapitations acquiescent sans rien comprendre au chemin où on les emmène. Ils le paieront cher à l'intérieur par les conséquences sur les consciences arabes de leur immigration. La France a donc rejoint une coalition . C'est ce qu'il faut dire : une coalition nouvelle est formée pour abattre la Syrie, assassiner Bachar El-Assad qui est le vrai but et l'objectif ultime. Mais Assad n'a-t-il pas aussi des alliés ? Ne faudra-t-il pas alors aussi bombarder Moscou ?
doc :
On le sait peu mais quelque 750 militaires français sont déjà déployés aux Émirats arabes unis depuis la création d'une base à Abu Dhabi par Nicolas Sarkozy, à la demande discrète des Etats-Unis et des Emirats. Il s'agit d'une base interarmées, à la fois navale, terrestre et aérienne. La coopération stratégique militaire avec les Emirats Arabes Unis est au beau fixe et d'ailleurs, Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense l'avait fait remarquer sur place lundi : « Que ce soit au Kosovo, en Jordanie, en Libye, en soutien à nos opérations en Afghanistan, au Mali, et plus récemment dans le cadre de notre appui aux populations irakiennes, les Émirats arabes unis se sont toujours montrés un solide et fidèle allié, conscient de sa contribution à la stabilité de la région et à la résolution des crises ». En lisant bien, on apprend que les Emirats arabes unis auraient financé l'armée française au Kosovo. C'est un scoop !... Quant à la Jordanie ?!... Nos services secrets y sont en effet installés dans les grands hôtels. On semble maintenant avoir compris qui règle la facture mais pour quelle politique, pour quels intérêts ?... Ceci étant si l'interventionnisme français à tout crin a forcément un coût, on sait aussi que les réservoirs des avions sont remplis gracieusement par les princes-sultans !
La mission des Rafale cette semaine en Irak était surtout une mission d'ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance), les Rafales étaient d'ailleurs équipés chacun d’un pod RECO NG. Situé sous l’appareil, cet instrument fabriqué par Thales permet le recueil d’images numériques à haute et basse altitudes, la prise de vue à grande vitesse de jour comme de nuit et la surveillance vidéo. Réalisée sous le contrôle tactique du contre-amiral Beaussant, amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN), cette mission a été effectuée en étroite coordination avec les autorités irakiennes et nos alliés présents dans la région. Le 13 septembre, un renfort en capacités de renseignement avait été acheminé aux Emirats par un avion A400M sur décision du général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées. Une quarantaine de militaires et du matériel de renseignement ont ainsi été projetés depuis la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy à Abu Dhabi et le lendemain, dimanche 14 septembre, un avion ravitailleur C135 ralliait la base française d’Al Dhafra depuis la base aérienne 125 d’Istres.
On voit donc que dans le cadre de son action internationale contre « l’état islamique », la France s’engage dans une coalition avec des moyens déjà prépositionnés dans le golfe persique. De fait, lors de sa conférence de presse jeudi, le président français a déclaré qu’un conseil de Défense avait entériné une aide aérienne à l’Irak. François Hollande a déclaré avoir réuni dans la matinée le Conseil de défense et décidé de répondre à la demande des autorités irakiennes pour accorder le soutien aérien. Le président français a cependant tenu à réaffirmer que "nous n'irons pas au-delà'', qu' ''il n'y aura pas de troupes au sol et nous n'interviendrons qu'en Irak", à l'heure où Washington envisage de mener des frappes contre les positions de l'EI en Syrie. La France ne devrait donc pas intervenir dans le pays voisin, dans lequel est également implanté l'Etat islamique. Du moins c'est ce qui est officiellement dit pour l'instant mais si on le dit, c'est qu'on en parle ! Comme nous l'avons toujours dit, l'EI n'est qu'une création étatsunienne qui aurait certes beaucoup dérapé mais dont l'objectif a toujours été de prendre à revers la Syrie, de l'attaquer sur un second front, après l'échec du front Nord. De même, on sait que de nombreux djihadistes français sont présents en Syrie et dans l'EI. Ils inquiètent parce qu'ils constituent les plus gros effectifs étrangers, témoignant de la force réelle de l'Islam de France. Mais qui les encadre ? Des agents britanniques, français, américains ? Ces djihadistes ne sont-ils donc pas plutôt bien encadrés, mieux que s'ils étaient restés sur les bancs de la déséducation française ?
Conformément à la Constitution, François Hollande a déclaré qu'il informerait le Parlement dès les premières opérations. On avait bien senti que depuis plusieurs semaines, le chef de l'Etat français ouvrait largement la voie à une énième intervention militaire française, cette fois-ci contre l'Irak, contre les Islamistes. John Kerry, le chef de la diplomatie américaine a immédiatement salué le feu vert français aux frappes aériennes. L'Amérique sait bien sur qui elle peut compter ! Les Français ''illettrés'' et sidérés aux fausses vidéos de décapitations acquiescent sans rien comprendre au chemin où on les emmène. Ils le paieront cher à l'intérieur par les conséquences sur les consciences arabes de leur immigration. La France a donc rejoint une coalition . C'est ce qu'il faut dire : une coalition nouvelle est formée pour abattre la Syrie, assassiner Bachar El-Assad qui est le vrai but et l'objectif ultime. Mais Assad n'a-t-il pas aussi des alliés ? Ne faudra-t-il pas alors aussi bombarder Moscou ?
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Metamag
Sondage : ce que les électeurs de droite attendent du retour de Nicolas Sarkozy
Jean-Baptiste Garat
La ligne de 2012, qui avait fait débat à l'UMP, est réclamée par les électeurs.
Doit-il tout changer, ne rien changer ou, surtout, ne pas avoir changé? Il n'y a pas de réponse simple à cette question qui remue les proches de Nicolas Sarkozy au moment de son retour. L'étude que l'institut OpinionWay a réalisée pour Le Figaro sur les positions que l'ancien président doit défendre selon les Français et les sympathisants de droite, apporte les premiers enseignements.
À commencer par les leçons que Sarkozy - et ses détracteurs - pourraient tirer de la campagne de 2012. 49 % des sympathisants de droite souhaitent qu'il se positionne de la même façon qu'il y a deux ans, même si à l'époque certains à l'UMP avaient jugé sa ligne trop «droitière». 31 % souhaitent même que Nicolas Sarkozy se positionne plus à droite qu'au printemps 2012, contre 20 % qui le souhaitent «moins à droite». «La demande d'un recentrage est très minoritaire alors même que beaucoup d'observateurs avaient jugé son positionnement très à droite au moment de la campagne, explique Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'OpinionWay. La part des sympathisants de droite qui attendent de lui une ligne “ au moins aussi à droite ” atteint ainsi 80 %.»
Cette question fait écho au débat qui avait été lancé au sein de l'UMP après la défaite. Plusieurs anciens ministres - Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin, Bruno Le Maire, Roselyne Bachelot… - avaient dénoncé une «droitisation» de la campagne sous l'influence du conseiller de l'Élysée Patrick Buisson. Bruno Jeanbart souligne une tendance de fond: «La campagne de 2012 ayant été un échec, la moitié des sympathisants attendent un changement de ligne, qu'il se traduise par un positionnement plus à droite ou moins à droite.»
Dans la perspective de la présidentielle de 2017, 61 % des sympathisants de droite et du centre attendent de l'éventuel candidat qu'il s'adresse «en priorité» à eux. Mais 29 % jugent cependant que Sarkozy devrait s'adresser tout autant aux électeurs de droite qu'à ceux du Front national. «Une minorité forte de l'électorat de droite estime qu'un rapprochement avec le FN est souhaitable, note Jeanbart. Cette proportion a même tendance à grandir par rapport à nos études de 2012, en raison du changement de majorité. Aujourd'hui, UMP et FN se retrouvent dans un même bloc en opposition à François Hollande alors qu'en 2012 le FN était dans l'opposition à Nicolas Sarkozy.» Une tendance qui se confirme également dans l'électorat de Marine Le Pen en 2012 puisque 54 % d'entre eux souhaitent que Nicolas Sarkozy prenne en compte leurs attentes.
Dans le détail des mesures que l'électorat de droite souhaite voir défendues par l'ancien chef de l'État, les priorités semblent claires. 89 % des sympathisants de droite veulent que Sarkozy se prononce pour le rétablissement des peines planchers pour les délinquants multirécidivistes, 86 % pour un durcissement des conditions d'acquisition de la nationalité française, 82 % pour une simplification du Code du travail ou 88 % pour la réduction du nombre de parlementaires. Mais ces propositions sont également celles sur lesquelles l'ensemble des Français attendent Sarkozy.
Viennent ensuite des propositions plus spécifiques à l'électorat de droite, comme la suppression des 35 heures (que 64 % des sympathisants de droite veulent voir défendue par Sarkozy) ou le recul de l'âge de la retraite à 65 ans (54 %), alors que l'ensemble des Français ne souhaitent majoritairement pas le voir revenir sur ces mesures. L'électorat de droite est également très demandeur d'un nouveau traité européen allant «vers plus de fédéralisme», à contre-courant de la campagne de l'UMP pour les européennes. À l'inverse, les électeurs de droite restent à une courte majorité opposés à ce que Sarkozy défende la suppression de l'impôt sur la fortune, du mariage pour tous ou à une nouvelle expérience de l'ouverture à gauche en 2017, si la droite revenait au pouvoir.
Doit-il tout changer, ne rien changer ou, surtout, ne pas avoir changé? Il n'y a pas de réponse simple à cette question qui remue les proches de Nicolas Sarkozy au moment de son retour. L'étude que l'institut OpinionWay a réalisée pour Le Figaro sur les positions que l'ancien président doit défendre selon les Français et les sympathisants de droite, apporte les premiers enseignements.
À commencer par les leçons que Sarkozy - et ses détracteurs - pourraient tirer de la campagne de 2012. 49 % des sympathisants de droite souhaitent qu'il se positionne de la même façon qu'il y a deux ans, même si à l'époque certains à l'UMP avaient jugé sa ligne trop «droitière». 31 % souhaitent même que Nicolas Sarkozy se positionne plus à droite qu'au printemps 2012, contre 20 % qui le souhaitent «moins à droite». «La demande d'un recentrage est très minoritaire alors même que beaucoup d'observateurs avaient jugé son positionnement très à droite au moment de la campagne, explique Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'OpinionWay. La part des sympathisants de droite qui attendent de lui une ligne “ au moins aussi à droite ” atteint ainsi 80 %.»
Cette question fait écho au débat qui avait été lancé au sein de l'UMP après la défaite. Plusieurs anciens ministres - Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin, Bruno Le Maire, Roselyne Bachelot… - avaient dénoncé une «droitisation» de la campagne sous l'influence du conseiller de l'Élysée Patrick Buisson. Bruno Jeanbart souligne une tendance de fond: «La campagne de 2012 ayant été un échec, la moitié des sympathisants attendent un changement de ligne, qu'il se traduise par un positionnement plus à droite ou moins à droite.»
Dans la perspective de la présidentielle de 2017, 61 % des sympathisants de droite et du centre attendent de l'éventuel candidat qu'il s'adresse «en priorité» à eux. Mais 29 % jugent cependant que Sarkozy devrait s'adresser tout autant aux électeurs de droite qu'à ceux du Front national. «Une minorité forte de l'électorat de droite estime qu'un rapprochement avec le FN est souhaitable, note Jeanbart. Cette proportion a même tendance à grandir par rapport à nos études de 2012, en raison du changement de majorité. Aujourd'hui, UMP et FN se retrouvent dans un même bloc en opposition à François Hollande alors qu'en 2012 le FN était dans l'opposition à Nicolas Sarkozy.» Une tendance qui se confirme également dans l'électorat de Marine Le Pen en 2012 puisque 54 % d'entre eux souhaitent que Nicolas Sarkozy prenne en compte leurs attentes.
Dans le détail des mesures que l'électorat de droite souhaite voir défendues par l'ancien chef de l'État, les priorités semblent claires. 89 % des sympathisants de droite veulent que Sarkozy se prononce pour le rétablissement des peines planchers pour les délinquants multirécidivistes, 86 % pour un durcissement des conditions d'acquisition de la nationalité française, 82 % pour une simplification du Code du travail ou 88 % pour la réduction du nombre de parlementaires. Mais ces propositions sont également celles sur lesquelles l'ensemble des Français attendent Sarkozy.
Viennent ensuite des propositions plus spécifiques à l'électorat de droite, comme la suppression des 35 heures (que 64 % des sympathisants de droite veulent voir défendue par Sarkozy) ou le recul de l'âge de la retraite à 65 ans (54 %), alors que l'ensemble des Français ne souhaitent majoritairement pas le voir revenir sur ces mesures. L'électorat de droite est également très demandeur d'un nouveau traité européen allant «vers plus de fédéralisme», à contre-courant de la campagne de l'UMP pour les européennes. À l'inverse, les électeurs de droite restent à une courte majorité opposés à ce que Sarkozy défende la suppression de l'impôt sur la fortune, du mariage pour tous ou à une nouvelle expérience de l'ouverture à gauche en 2017, si la droite revenait au pouvoir.
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La mission impossible de Manuel Valls à Berlin
Thibaut Madelin
Le Premier ministre tentera, la semaine
prochaine à Berlin, de rassurer sur sa volonté de réformer, et de
retisser les liens avec l’Allemagne. Une tâche ardue, tant l’image de la
France s’est détériorée outre-Rhin.
Armé de la fragile confiance de l’Assemblée nationale, Manuel Valls se rend lundi et mardi en Allemagne. Il y rencontrera pour la première fois la chancelière Angela Merkel dans sa fonction de Premier ministre, mais aussi le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel. Ce déplacement est stratégique. Le Premier ministre veut convaincre le gouvernement allemand du travail accompli, et obtenir son soutien implicite pour pouvoir reporter ses objectifs de déficit. Par ailleurs, il veut obtenir de l’Allemagne qu’elle « assume ses responsabilités » et contribue davantage à la croissance européenne. La tâche relève de la mission impossible, tant l’image de la France est détériorée outre-Rhin. Quand ils regardent l’Hexagone, les Allemands ont le sentiment d’être au bord d’un abîme économique, politique et social.
Le plus grand défi pour Manuel Valls sera de convaincre ses partenaires que son gouvernement agit. Dans l’opinion publique allemande s’est cristallisée l’idée d’une France qui « refuse de se réformer » (« Reformverweigerer »). C’est la vision d’un économiste comme Jörg Krämer (Commerzbank), d’un député comme Michael Fuchs (de la CDU conservatrice) ou d’organes de presse influents comme le « Spiegel » ou « Handelsblatt ».
Comment s’en étonner ? En enclenchant des réformes sans les assumer ni les expliquer, le président de la République et son équipe ont adressé à leurs partenaires un message inconsistant. Et en attaquant l’Allemagne pour son « austérité », des ténors du gouvernement ont décrédibilisé la parole politique française à Berlin. Il faut le savoir : même l’homme de la rue se sent victime d’une injustice quand il entend les critiques sur son pays et les met en miroir avec les sacrifices qu’il a faits depuis les réformes des années 2000.
Pourtant, la plupart des observateurs méconnaissent les évolutions qui sont à l’oeuvre en France. La rupture conventionnelle, qui est un outil de flexibilité et a été utilisée 320.000 fois en 2012, est inexistante dans le débat public. Idem pour le gel des retraites. Ou encore l’accord interprofessionnel et la loi de juin 2013 qui permet d’allonger le temps de travail en cas de coup dur, et s’inspire du dialogue social allemand en introduisant une forme de cogestion. La France et son gouvernement sont en train de vivre le destin d’un groupe coté en Bourse dont l’action ne cesse de plonger malgré des annonces de restructuration. Les investisseurs, en l’occurrence les Allemands, gardent les yeux rivés sur les chiffres du chômage deux fois plus élevés que chez eux, le déficit récurrent ou les symboles qu’ils jugent négatifs comme les 35 heures ou les premières mesures de François Hollande, à commencer par la taxe à 75 %.
Parlant couramment la langue de Molière et suivant scrupuleusement le débat français, les conseillers d’Angela Merkel, du ministre des Finances Wolfgang Schäuble ou du ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier sont parfaitement conscients de la limite de ces symboles. Il savent que les Français travaillent en moyenne plus que 35 heures par semaine (et selon des statistiques plus que les Allemands) ou qu’ils partent en moyenne à la retraite à 62 ans. Surtout, ils constatent une évolution de fond et voient se dessiner une « méthode Hollande », qui tente de réformer la France sans la révolutionner, avec le soutien des partenaires sociaux. Ils se félicitent que, grâce au rapport Gallois, le terme de compétitivité ne soit plus tabou au Parti socialiste. Enfin, ils voient dans le départ d’Arnaud Montebourg et dans le trio Valls-Sapin-Macron le gage d’une nouvelle cohérence, l’espoir d’une accélération et d’une meilleure pédagogie des réformes.
Tout en restant tétanisés par « le patient français » (« Handelsblatt »), les décideurs allemands veulent lui faire confiance. Ils savent qu’ils ne peuvent pas compter sur une UMP au moins aussi divisée que le PS et, à choisir, préfèrent soigner un partenaire fragile que de le livrer au Front National dont la montée en puissance les effraie. Ils savent, surtout, que rien en Europe ne peut fonctionner sans le tandem franco-allemand. Ainsi, Wolfgang Schäuble et Michel Sapin viennent de présenter à leurs collègues une proposition commune pour relancer l’investissement en Europe. Frank-Walter Steinmeier et Laurent Fabius oeuvrent main dans la main pour la paix en Ukraine ou au Moyen-Orient. François Hollande et Angela Merkel affichent un front uni face à Vladimir Poutine - un point fondamental pour la chancelière.
Pour autant, la partie n’est pas gagnée d’avance pour Manuel Valls. D’abord parce qu’en annonçant des baisses d’impôts qui menacent de creuser le déficit et en semblant lui aussi opter pour la confrontation avec l’Allemagne, le Premier ministre menace de brouiller le message. Ensuite parce que, si le gouvernement allemand est prêt à faire preuve de flexibilité, il veut éviter que les nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance ne soient d’ores et déjà obsolètes.
Selon toute vraisemblance, Angela Merkel soulignera lundi à son interlocuteur que la décision d’accorder un délai supplémentaire à la France pour réduire son déficit appartient à la Commission européenne. C’est peu dire qu’à Berlin, on est curieux de voir comment le nouveau commissaire Pierre Moscovici, qui doit prouver qu’il n’est pas l’affreux dépensier dont les Allemands ont l’image, se dépatouillera de cette responsabilité.
Armé de la fragile confiance de l’Assemblée nationale, Manuel Valls se rend lundi et mardi en Allemagne. Il y rencontrera pour la première fois la chancelière Angela Merkel dans sa fonction de Premier ministre, mais aussi le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel. Ce déplacement est stratégique. Le Premier ministre veut convaincre le gouvernement allemand du travail accompli, et obtenir son soutien implicite pour pouvoir reporter ses objectifs de déficit. Par ailleurs, il veut obtenir de l’Allemagne qu’elle « assume ses responsabilités » et contribue davantage à la croissance européenne. La tâche relève de la mission impossible, tant l’image de la France est détériorée outre-Rhin. Quand ils regardent l’Hexagone, les Allemands ont le sentiment d’être au bord d’un abîme économique, politique et social.
Le plus grand défi pour Manuel Valls sera de convaincre ses partenaires que son gouvernement agit. Dans l’opinion publique allemande s’est cristallisée l’idée d’une France qui « refuse de se réformer » (« Reformverweigerer »). C’est la vision d’un économiste comme Jörg Krämer (Commerzbank), d’un député comme Michael Fuchs (de la CDU conservatrice) ou d’organes de presse influents comme le « Spiegel » ou « Handelsblatt ».
Comment s’en étonner ? En enclenchant des réformes sans les assumer ni les expliquer, le président de la République et son équipe ont adressé à leurs partenaires un message inconsistant. Et en attaquant l’Allemagne pour son « austérité », des ténors du gouvernement ont décrédibilisé la parole politique française à Berlin. Il faut le savoir : même l’homme de la rue se sent victime d’une injustice quand il entend les critiques sur son pays et les met en miroir avec les sacrifices qu’il a faits depuis les réformes des années 2000.
Pourtant, la plupart des observateurs méconnaissent les évolutions qui sont à l’oeuvre en France. La rupture conventionnelle, qui est un outil de flexibilité et a été utilisée 320.000 fois en 2012, est inexistante dans le débat public. Idem pour le gel des retraites. Ou encore l’accord interprofessionnel et la loi de juin 2013 qui permet d’allonger le temps de travail en cas de coup dur, et s’inspire du dialogue social allemand en introduisant une forme de cogestion. La France et son gouvernement sont en train de vivre le destin d’un groupe coté en Bourse dont l’action ne cesse de plonger malgré des annonces de restructuration. Les investisseurs, en l’occurrence les Allemands, gardent les yeux rivés sur les chiffres du chômage deux fois plus élevés que chez eux, le déficit récurrent ou les symboles qu’ils jugent négatifs comme les 35 heures ou les premières mesures de François Hollande, à commencer par la taxe à 75 %.
Parlant couramment la langue de Molière et suivant scrupuleusement le débat français, les conseillers d’Angela Merkel, du ministre des Finances Wolfgang Schäuble ou du ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier sont parfaitement conscients de la limite de ces symboles. Il savent que les Français travaillent en moyenne plus que 35 heures par semaine (et selon des statistiques plus que les Allemands) ou qu’ils partent en moyenne à la retraite à 62 ans. Surtout, ils constatent une évolution de fond et voient se dessiner une « méthode Hollande », qui tente de réformer la France sans la révolutionner, avec le soutien des partenaires sociaux. Ils se félicitent que, grâce au rapport Gallois, le terme de compétitivité ne soit plus tabou au Parti socialiste. Enfin, ils voient dans le départ d’Arnaud Montebourg et dans le trio Valls-Sapin-Macron le gage d’une nouvelle cohérence, l’espoir d’une accélération et d’une meilleure pédagogie des réformes.
Tout en restant tétanisés par « le patient français » (« Handelsblatt »), les décideurs allemands veulent lui faire confiance. Ils savent qu’ils ne peuvent pas compter sur une UMP au moins aussi divisée que le PS et, à choisir, préfèrent soigner un partenaire fragile que de le livrer au Front National dont la montée en puissance les effraie. Ils savent, surtout, que rien en Europe ne peut fonctionner sans le tandem franco-allemand. Ainsi, Wolfgang Schäuble et Michel Sapin viennent de présenter à leurs collègues une proposition commune pour relancer l’investissement en Europe. Frank-Walter Steinmeier et Laurent Fabius oeuvrent main dans la main pour la paix en Ukraine ou au Moyen-Orient. François Hollande et Angela Merkel affichent un front uni face à Vladimir Poutine - un point fondamental pour la chancelière.
Pour autant, la partie n’est pas gagnée d’avance pour Manuel Valls. D’abord parce qu’en annonçant des baisses d’impôts qui menacent de creuser le déficit et en semblant lui aussi opter pour la confrontation avec l’Allemagne, le Premier ministre menace de brouiller le message. Ensuite parce que, si le gouvernement allemand est prêt à faire preuve de flexibilité, il veut éviter que les nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance ne soient d’ores et déjà obsolètes.
Selon toute vraisemblance, Angela Merkel soulignera lundi à son interlocuteur que la décision d’accorder un délai supplémentaire à la France pour réduire son déficit appartient à la Commission européenne. C’est peu dire qu’à Berlin, on est curieux de voir comment le nouveau commissaire Pierre Moscovici, qui doit prouver qu’il n’est pas l’affreux dépensier dont les Allemands ont l’image, se dépatouillera de cette responsabilité.
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Les Echos
Retour de Nicolas Sarkozy: Est-ce vraiment une bonne affaire pour la majorité présidentielle?
Mathieu Bruckmüller
L'ancien chef de l'Etat, dont la
personnalité est toujours aussi clivante au sein de l'opinion publique,
vient d'annoncer son retour officiel à la vie politique...
Un retour qui, parole de socialiste, va faire les affaires d’une majorité déboussolée. Alors que François Hollande est confronté à une impopularité record sur fond de chômage astronomique, d’une économie dans le rouge et de polémiques sur sa vie privée, l’annonce ce vendredi par Nicolas Sarkozy de son intention de briguer la présidence de l’UMP à l’automne, constitue pour le chef de l’Etat, l’une des rares premières bonnes nouvelles d'une rentrée calamiteuse.
«Ce n’est pas une menace. Ça va encourager la gauche à se ressouder», estime Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne. Le «tout sauf Sarkozy» qui avait si bien marché en 2012 pourrait bien refaire surface.
Sarkozy reste clivant
«Le retour de l’ancien président peut faire remonter Hollande dans les sondages. Si Nicolas Sarkozy a conservé la faveur des militants UMP, il reste peu apprécié de l’ensemble des Français. Sa personnalité est toujours jugée trop clivante. Nicolas Sarkozy serait le meilleur opposant pour François Hollande car il permettrait de ressouder une partie de la gauche derrière lui», abonde le sondeur et président de l’institut Polling Vox, Jérôme Sainte-Marie.
D’autant que depuis le départ de Jean-François Copé de la tête de l’UMP, suite à l’affaire Bygmalion, l’opposition n’a pas de chef clairement identifié. «Or François Hollande est jugé actuellement pour lui-même et non pas en comparaison de», analyse Jérôme Sainte-Marie.
«Le retour de Nicolas Sarkozy, nous l'accueillons comme la capacité de recentrer le vrai débat dans ce pays. Le vrai débat n'est pas entre les socialistes et les socialistes, il est évidemment entre la majorité et l'opposition», souligne, de son côté, Jean-Jacques Urvoas, député PS, président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
Les frondeurs en sourdine ?
Pour Gérard Bapt, le retour de Nicolas Sarkozy et sa probable élection en novembre à la tête de l’UMP devrait mettre en sourdine les critiques au sein de la majorité à l’égard de la politique du gouvernement Valls :«On ne pourra pas dire que c’est la même que celle de l’UMP». A voir. Le député frondeur Jean-Marc Germain refuse déjà «que le retour de Sarkozy, qui est une bonne chose car l’opposition va retrouver une voix, nous empêche de débattre avec le gouvernement».
Le président PS de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a rappelé ce jeudi sur i>Télé que la politique menée par Nicolas Sarkozy entre 2007-2012 c’était «le bouclier fiscal, les cadeaux aux plus riches, le fractionnement de la société française». Mais il reconnaît que l’antisarkozysme seul ne suffira pas à rendre la majorité plus populaire dans l’opinion: «Je crois que les Français attendent plus, notamment de la gauche», indique Claude Bartolone.
Surtout Nicolas Sarkozy serait décidé une nouvelle fois à brouiller les cartes pour faire oublier la campagne présidentielle très droitière qu’il avait menée en 2012. «Les gens ne se reconnaissent pas dans les clivages droite-gauche, européen-souverainiste, libéral-dirigiste, parlementaire-présidentiel. Il faut tout renverser, tout changer, tout révolutionner», aurait-il dit récemment selon Le Point. Les Français qui jusqu’ici n’approuvent pas le retour de l’ancien président de la République seront-ils sensibles au «nouveau» visage de Nicolas Sarkozy ?
Un retour qui, parole de socialiste, va faire les affaires d’une majorité déboussolée. Alors que François Hollande est confronté à une impopularité record sur fond de chômage astronomique, d’une économie dans le rouge et de polémiques sur sa vie privée, l’annonce ce vendredi par Nicolas Sarkozy de son intention de briguer la présidence de l’UMP à l’automne, constitue pour le chef de l’Etat, l’une des rares premières bonnes nouvelles d'une rentrée calamiteuse.
«Ce n’est pas une menace. Ça va encourager la gauche à se ressouder», estime Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne. Le «tout sauf Sarkozy» qui avait si bien marché en 2012 pourrait bien refaire surface.
Sarkozy reste clivant
«Le retour de l’ancien président peut faire remonter Hollande dans les sondages. Si Nicolas Sarkozy a conservé la faveur des militants UMP, il reste peu apprécié de l’ensemble des Français. Sa personnalité est toujours jugée trop clivante. Nicolas Sarkozy serait le meilleur opposant pour François Hollande car il permettrait de ressouder une partie de la gauche derrière lui», abonde le sondeur et président de l’institut Polling Vox, Jérôme Sainte-Marie.
D’autant que depuis le départ de Jean-François Copé de la tête de l’UMP, suite à l’affaire Bygmalion, l’opposition n’a pas de chef clairement identifié. «Or François Hollande est jugé actuellement pour lui-même et non pas en comparaison de», analyse Jérôme Sainte-Marie.
«Le retour de Nicolas Sarkozy, nous l'accueillons comme la capacité de recentrer le vrai débat dans ce pays. Le vrai débat n'est pas entre les socialistes et les socialistes, il est évidemment entre la majorité et l'opposition», souligne, de son côté, Jean-Jacques Urvoas, député PS, président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
Les frondeurs en sourdine ?
Pour Gérard Bapt, le retour de Nicolas Sarkozy et sa probable élection en novembre à la tête de l’UMP devrait mettre en sourdine les critiques au sein de la majorité à l’égard de la politique du gouvernement Valls :«On ne pourra pas dire que c’est la même que celle de l’UMP». A voir. Le député frondeur Jean-Marc Germain refuse déjà «que le retour de Sarkozy, qui est une bonne chose car l’opposition va retrouver une voix, nous empêche de débattre avec le gouvernement».
Le président PS de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a rappelé ce jeudi sur i>Télé que la politique menée par Nicolas Sarkozy entre 2007-2012 c’était «le bouclier fiscal, les cadeaux aux plus riches, le fractionnement de la société française». Mais il reconnaît que l’antisarkozysme seul ne suffira pas à rendre la majorité plus populaire dans l’opinion: «Je crois que les Français attendent plus, notamment de la gauche», indique Claude Bartolone.
Surtout Nicolas Sarkozy serait décidé une nouvelle fois à brouiller les cartes pour faire oublier la campagne présidentielle très droitière qu’il avait menée en 2012. «Les gens ne se reconnaissent pas dans les clivages droite-gauche, européen-souverainiste, libéral-dirigiste, parlementaire-présidentiel. Il faut tout renverser, tout changer, tout révolutionner», aurait-il dit récemment selon Le Point. Les Français qui jusqu’ici n’approuvent pas le retour de l’ancien président de la République seront-ils sensibles au «nouveau» visage de Nicolas Sarkozy ?
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Journées du patrimoine 2014 : les lieux incontournables à découvrir
Ce week-end, redécouvrez les monuments et lieux près de chez vous !
Les Journées Européennes du patrimoine sont de retour ce week-end, pour leur 31e édition. Le principe est toujours le même : vous permettre de pousser les portes de lieux prestigieux ou insolites et de découvrir des monuments ou des institutions près de chez vous... 16 000 lieux sont ainsi à découvrir dans toute la France !
Cette année les Journées du patrimoine ont pour thème «Patrimoine culturel, patrimoine naturel».
Espaces protégés, vastes domaines naturels abritant du patrimoine, nature et éléments naturels (eau, sous-sols, forêt) sont à l'honneur !
Un week-end festif, ouvert à tous, avec des entrées majoritairement gratuites (mais pas systématiquement). Consultez sur leparisien.fr le programme officiel et exhaustif en Ile-de-France et notre sélection pour les grandes villes françaises.
Patrimoine naturel... prendre l'air ou les souterrains
Exemples d'animations ou parcours dans le thème des journées du patrimoine 2014 : "Patrimoine culturel, patrimoine naturel"
- Jardins de la sérénité : à Pau, le jardin de Kofu, ou Jardin de la Sérénité propose des visites guidées + concert de koto (harpe japonaise).
- Villa Strassburger à Deauville - Visites du souterrain et découverte des extérieurs. Exposition « Les villas deauvillaises durant l'Occupation » pour commémorer les 70 ans du Débarquement.
- Domaine du Rayol : Visites guidées, exposition sur l’aire marine protégée, visite commentée de l’exposition temporaire « Rencontre avec la biodiversité »
- Le musée Carnavalet - Parcours crypte et catacombes à travers Paris, sur le thème du patrimoine naturel.
- Petite ceinture à Paris : Une promenade commentée le long de la ligne de chemin de fer désaffectée permettra de découvrir la nature à Paris sous un angle nouveau.
Les lieux de «pouvoir» fascinent toujours autant
A Paris, parmi les lieux qui ouvrent exceptionnellement leurs portes, les lieux de pouvoirs sont ceux qui attirent le plus souvent la curiosité des visiteurs.
- La Cour des Comptes : au sein de du majestueux Palais Cambon et l'étonnante moderne «Tour Chicago», vous pourrez y découvrir ses missions, guidés par les magistrats eux-mêmes et les collaborateurs qui présentent le rôle de la Cour dans la République et répondent aux questions des visiteurs.
- Le Palais de l'Elysée : le pouvoir par excellence, le mythique Hôtel d'Evreux ouvre ses portes tout le week-end de 8h à 19h, prévoir de bonnes chaussures pour les 4 heures d'attente...
- Hôtel de Ville de Paris : visites commentées, jeux, expositions d'oeuvres du Fmac et sur les métiers d'art, etc.
- L'Ecole Militaire : reconstitution d'un campement de la 2e Guerre Mondiale, présentation de véhicules et matériels militaires
- Quai d'Orsay : ateliers de restauration d'art et artisanat, concerts de la Garde républicaine et de la chorale Diplo Voce, Exposition de documents d'archives du centre des Archives diplomatiques
Notre sélection des lieux de pouvoirs à découvrir lors des journées du patrimoine
Les idées de visites pour les familles avec enfants
Certains lieux proposent des ateliers spécialement adaptés aux plus petits.
- Parc de Saint-Cloud : parcours ludique dans le musée historique et les jardins avec un livret-jeu et des énigmes à remplir pour les enfants de 7 à 11 ans. ...
- Le musée des Arts et Métiers : pour les 4-6 ans et leurs parents, 4 ateliers dédiés (quand la nature inspire, les chemins de l'eau, l'eau quelle énergie, la photo au naturel)
- Musée Curie : un conte sur Marie Curie, «magicienne» du radium (dès 6 ans). Pour découvrir Marie Curie et l'histoire de la radioactivité, plongez-vous dans son histoire racontée par une conteuse. Un spectacle pédagogique.
- Mini-salon de l'agriculture au ministère de l'agriculture et de l'agroalimentaire - Hôtel de Villeroy. Petits et grands pourront découvrir les animaux de la ferme (vache/veau, poules, démonstration de chiens de troupeau avec des oies et des moutons...) et participer aux animations prévues dans le jardin du ministère, notamment un quiz sur l'agriculure...
Les Journées Européennes du patrimoine sont de retour ce week-end, pour leur 31e édition. Le principe est toujours le même : vous permettre de pousser les portes de lieux prestigieux ou insolites et de découvrir des monuments ou des institutions près de chez vous... 16 000 lieux sont ainsi à découvrir dans toute la France !
Cette année les Journées du patrimoine ont pour thème «Patrimoine culturel, patrimoine naturel».
Espaces protégés, vastes domaines naturels abritant du patrimoine, nature et éléments naturels (eau, sous-sols, forêt) sont à l'honneur !
Un week-end festif, ouvert à tous, avec des entrées majoritairement gratuites (mais pas systématiquement). Consultez sur leparisien.fr le programme officiel et exhaustif en Ile-de-France et notre sélection pour les grandes villes françaises.
Patrimoine naturel... prendre l'air ou les souterrains
Exemples d'animations ou parcours dans le thème des journées du patrimoine 2014 : "Patrimoine culturel, patrimoine naturel"
- Jardins de la sérénité : à Pau, le jardin de Kofu, ou Jardin de la Sérénité propose des visites guidées + concert de koto (harpe japonaise).
- Villa Strassburger à Deauville - Visites du souterrain et découverte des extérieurs. Exposition « Les villas deauvillaises durant l'Occupation » pour commémorer les 70 ans du Débarquement.
- Domaine du Rayol : Visites guidées, exposition sur l’aire marine protégée, visite commentée de l’exposition temporaire « Rencontre avec la biodiversité »
- Le musée Carnavalet - Parcours crypte et catacombes à travers Paris, sur le thème du patrimoine naturel.
- Petite ceinture à Paris : Une promenade commentée le long de la ligne de chemin de fer désaffectée permettra de découvrir la nature à Paris sous un angle nouveau.
Les lieux de «pouvoir» fascinent toujours autant
A Paris, parmi les lieux qui ouvrent exceptionnellement leurs portes, les lieux de pouvoirs sont ceux qui attirent le plus souvent la curiosité des visiteurs.
- La Cour des Comptes : au sein de du majestueux Palais Cambon et l'étonnante moderne «Tour Chicago», vous pourrez y découvrir ses missions, guidés par les magistrats eux-mêmes et les collaborateurs qui présentent le rôle de la Cour dans la République et répondent aux questions des visiteurs.
- Le Palais de l'Elysée : le pouvoir par excellence, le mythique Hôtel d'Evreux ouvre ses portes tout le week-end de 8h à 19h, prévoir de bonnes chaussures pour les 4 heures d'attente...
- Hôtel de Ville de Paris : visites commentées, jeux, expositions d'oeuvres du Fmac et sur les métiers d'art, etc.
- L'Ecole Militaire : reconstitution d'un campement de la 2e Guerre Mondiale, présentation de véhicules et matériels militaires
- Quai d'Orsay : ateliers de restauration d'art et artisanat, concerts de la Garde républicaine et de la chorale Diplo Voce, Exposition de documents d'archives du centre des Archives diplomatiques
Notre sélection des lieux de pouvoirs à découvrir lors des journées du patrimoine
Les idées de visites pour les familles avec enfants
Certains lieux proposent des ateliers spécialement adaptés aux plus petits.
- Parc de Saint-Cloud : parcours ludique dans le musée historique et les jardins avec un livret-jeu et des énigmes à remplir pour les enfants de 7 à 11 ans. ...
- Le musée des Arts et Métiers : pour les 4-6 ans et leurs parents, 4 ateliers dédiés (quand la nature inspire, les chemins de l'eau, l'eau quelle énergie, la photo au naturel)
- Musée Curie : un conte sur Marie Curie, «magicienne» du radium (dès 6 ans). Pour découvrir Marie Curie et l'histoire de la radioactivité, plongez-vous dans son histoire racontée par une conteuse. Un spectacle pédagogique.
- Mini-salon de l'agriculture au ministère de l'agriculture et de l'agroalimentaire - Hôtel de Villeroy. Petits et grands pourront découvrir les animaux de la ferme (vache/veau, poules, démonstration de chiens de troupeau avec des oies et des moutons...) et participer aux animations prévues dans le jardin du ministère, notamment un quiz sur l'agriculure...
notes |
Découvrez aussi ce vendredi 19 en kiosque avec Le Parisien Magazine (uniquement en Ile-de-France) notre supplément spécial Journées Européennes du patrimoine 2014 |
Source: |
LeParisien.fr
André Bergeron, ancien secrétaire général de FO, est mort
André Bergeron, ancien secrétaire général de
Force ouvrière (1963-1989), est décédé dans la nuit de vendredi à
samedi à l'âge de 92 ans, a annoncé à l'AFP le numéro un de FO,
Jean-Claude Mailly.
M. Bergeron est décédé à Belfort, où il résidait, a ajouté M. Mailly. Fils d'un employé de la SNCF, il avait participé à la création du syndicat en 1948.
"Les militants et militantes FO sont dans la peine", a déclaré FO dans un communiqué. "André Bergeron aura profondément marqué la vie sociale et économique, pendant une période où de nombreux progrès et acquis sociaux ont été obtenus par la négociation collective", a ajouté le syndicat.
Né le 1er janvier 1922, André Bergeron était devenu apprenti typographe à 14 ans, dans une imprimerie du territoire du Belfort, et avait participé aux grèves de 1936. Après la guerre et des années de travail forcé en Autriche, il avait participé en 1948 à la création de FO, dont les militants venaient des rangs de la CGT.
Devenu secrétaire général de FO en 1963, André Bergeron occupera le devant de la scène sociale jusqu'à 1989. Il se verra offrir à plusieurs reprises un portefeuille ministériel mais déclinera toutes les sollicitations.
Pendant les événements de mai 68, il obtient du patronat que le SMIC soit porté à 3 francs alors que la CGT et Jacques Chirac, mandaté par le Premier ministre de l'époque Georges Pompidou, s'étaient entendus sur 2,70 francs.
Durant toute cette période, André Bergeron, qui se retire en 1989, incarnera un syndicalisme résolument réformiste tourné vers le compromis.
M. Bergeron est décédé à Belfort, où il résidait, a ajouté M. Mailly. Fils d'un employé de la SNCF, il avait participé à la création du syndicat en 1948.
"Les militants et militantes FO sont dans la peine", a déclaré FO dans un communiqué. "André Bergeron aura profondément marqué la vie sociale et économique, pendant une période où de nombreux progrès et acquis sociaux ont été obtenus par la négociation collective", a ajouté le syndicat.
Né le 1er janvier 1922, André Bergeron était devenu apprenti typographe à 14 ans, dans une imprimerie du territoire du Belfort, et avait participé aux grèves de 1936. Après la guerre et des années de travail forcé en Autriche, il avait participé en 1948 à la création de FO, dont les militants venaient des rangs de la CGT.
Devenu secrétaire général de FO en 1963, André Bergeron occupera le devant de la scène sociale jusqu'à 1989. Il se verra offrir à plusieurs reprises un portefeuille ministériel mais déclinera toutes les sollicitations.
Pendant les événements de mai 68, il obtient du patronat que le SMIC soit porté à 3 francs alors que la CGT et Jacques Chirac, mandaté par le Premier ministre de l'époque Georges Pompidou, s'étaient entendus sur 2,70 francs.
Durant toute cette période, André Bergeron, qui se retire en 1989, incarnera un syndicalisme résolument réformiste tourné vers le compromis.
Source: |
Afp via nouvel obs
Nous serons 11 milliards d'habitants à la fin du 21e siècle
C'est deux milliards de plus que prévu
jusqu'ici. Les démographes relèvent une poursuite de la croissance
démographique principalement en Afrique.
La Terre comptera probablement 11 milliards d'habitants à la fin du siècle, deux milliards de plus que prévu jusqu'alors, selon une nouvelle projection de démographes et des Nations unies qui montre la poursuite de la croissance démographique principalement en Afrique.
"Le consensus au cours des 20 dernières années était que la population mondiale, estimée actuellement à environ sept milliards, continuerait à croître pour atteindre neuf milliards à la fin du 21e siècle avant de plafonner et probablement de décliner", relève Adrian Raftery, professeur de statistiques et de sociologie à l'Université de Washington à Seattle (nord-ouest).
Il est l'un des principaux co-auteurs de cette recherche publiée jeudi 18 septembre dans la version en ligne de la revue américaine "Sciences".
"Nous avons conclu qu'il y avait 70% de probabilité que la population mondiale ne se stabilisera pas durant ce siècle", précise-t-il, ce qui montre selon lui que "l'évolution démographique demeure une question très importante".
Forte croissance en Afrique
Un accroissement de la population peut exacerber d'autres problèmes planétaires comme le changement climatique, la propagation de maladies infectieuses et la pauvreté, observe-t-il.
La plus grande partie de la croissance démographique attendue sera le fait de l'Afrique, où la population devrait quadrupler pour passer d'un milliard environ actuellement à quatre milliards d'ici la fin du siècle. Cela s'explique surtout par le fait que le taux de natalité en Afrique subsaharienne ne diminuera pas aussi vite que prévu. Ainsi, selon ces dernières projections il y a 80% de chances que la population sur le continent africain à la fin du 21Ie siècle se situe entre 3,5 et 5,1 milliards.
Ces chercheurs relèvent que l'accès à des moyens de contraception et à l'éducation sont déterminants pour faire baisser le taux de natalité.
79 millions d'habitants en France
Les autres grandes régions de la planète connaîtront beaucoup moins de changements que l'Afrique. L'Asie, avec aujourd'hui 4,4 milliards d'habitants, verra ce nombre plafonner autour de cinq milliards en 2050 avant de commencer à diminuer, selon ces experts.
En Amérique du Nord, en Europe et en Amérique latine (y compris les Caraïbes), la population devrait se maintenir chaque fois sous le milliard d'habitants.
La France devrait être le pays le plus peuplé du continent européen en 2100 avec 79 millions d'habitants, contre 66 millions actuellement. Au contraire, l'Allemagne verra sa population nettement se réduire pour passer de 80 millions aujourd'hui à 56 millions, a précisé le professeur Raftery.
Celui-ci pointe le fait que l'Allemagne comme la France connaîtront un vieillissement de leur population avec un ratio d'actifs par rapport aux retraités inférieur à celui du Japon aujourd'hui, qui est de 1,9.
Ce rapport sur la démographie mondiale de l'ONU est "le premier qui s'appuie sur un outil statistique moderne combinant toutes les informations et données disponibles permettant de produire de meilleures prévisions", font valoir ces experts.
La Terre comptera probablement 11 milliards d'habitants à la fin du siècle, deux milliards de plus que prévu jusqu'alors, selon une nouvelle projection de démographes et des Nations unies qui montre la poursuite de la croissance démographique principalement en Afrique.
"Le consensus au cours des 20 dernières années était que la population mondiale, estimée actuellement à environ sept milliards, continuerait à croître pour atteindre neuf milliards à la fin du 21e siècle avant de plafonner et probablement de décliner", relève Adrian Raftery, professeur de statistiques et de sociologie à l'Université de Washington à Seattle (nord-ouest).
Il est l'un des principaux co-auteurs de cette recherche publiée jeudi 18 septembre dans la version en ligne de la revue américaine "Sciences".
"Nous avons conclu qu'il y avait 70% de probabilité que la population mondiale ne se stabilisera pas durant ce siècle", précise-t-il, ce qui montre selon lui que "l'évolution démographique demeure une question très importante".
Forte croissance en Afrique
Un accroissement de la population peut exacerber d'autres problèmes planétaires comme le changement climatique, la propagation de maladies infectieuses et la pauvreté, observe-t-il.
La plus grande partie de la croissance démographique attendue sera le fait de l'Afrique, où la population devrait quadrupler pour passer d'un milliard environ actuellement à quatre milliards d'ici la fin du siècle. Cela s'explique surtout par le fait que le taux de natalité en Afrique subsaharienne ne diminuera pas aussi vite que prévu. Ainsi, selon ces dernières projections il y a 80% de chances que la population sur le continent africain à la fin du 21Ie siècle se situe entre 3,5 et 5,1 milliards.
Ces chercheurs relèvent que l'accès à des moyens de contraception et à l'éducation sont déterminants pour faire baisser le taux de natalité.
79 millions d'habitants en France
Les autres grandes régions de la planète connaîtront beaucoup moins de changements que l'Afrique. L'Asie, avec aujourd'hui 4,4 milliards d'habitants, verra ce nombre plafonner autour de cinq milliards en 2050 avant de commencer à diminuer, selon ces experts.
En Amérique du Nord, en Europe et en Amérique latine (y compris les Caraïbes), la population devrait se maintenir chaque fois sous le milliard d'habitants.
La France devrait être le pays le plus peuplé du continent européen en 2100 avec 79 millions d'habitants, contre 66 millions actuellement. Au contraire, l'Allemagne verra sa population nettement se réduire pour passer de 80 millions aujourd'hui à 56 millions, a précisé le professeur Raftery.
Celui-ci pointe le fait que l'Allemagne comme la France connaîtront un vieillissement de leur population avec un ratio d'actifs par rapport aux retraités inférieur à celui du Japon aujourd'hui, qui est de 1,9.
Ce rapport sur la démographie mondiale de l'ONU est "le premier qui s'appuie sur un outil statistique moderne combinant toutes les informations et données disponibles permettant de produire de meilleures prévisions", font valoir ces experts.
Source: |
À l'UMP, les rivaux de Sarkozy continuent le combat malgré le «tsunami»
Judith Waintraub
Un député filloniste évalue à «une dizaine
de jours» la période durant laquelle la voix de l'ex-chef de l'État sera
«la seule audible» dans l'opposition.
La lettre de Nicolas Sarkozy à peine postée sur Facebook, ses fidèles, historiques ou de plus fraîche date, ont investi médias et réseaux sociaux pour saluer son retour. «Je l'avais dit, nous avons besoin de son expérience, de son énergie, c'est le jour J!», a exulté Nadine Morano sur i-Télé. «Après deux ans de cacophonie à droite, j'appelle au rassemblement le plus large autour de Nicolas Sarkozy pour porter un nouvel élan», a tweeté Laurent Wauquiez.
Dès vendredi matin, François Fillon avait conseillé à quelques-uns de ses proches de ne pas tenter de se faire entendre dans le tumulte politico-médiatique qui s'annonçait. «Il pense qu'on ne lutte pas contre un tsunami, et il a raison», explique un député filloniste, qui évalue à «une dizaine de jours» la période durant laquelle la voix de l'ex-chef de l'État sera «la seule audible» dans l'opposition. François Fillon a confirmé sa participation au «barbecue politique» organisé dimanche par son lieutenant Jérôme Chartier à Domont, dans la circonscription du député du Val-d'Oise, mais il a l'intention de «consacrer le moins de temps possible au sujet Sarkozy».
En guise de message de bienvenue, une vingtaine de parlementaires et de soutiens de Fillon ont publié dans Le Figaro de vendredi une «lettre ouverte aux candidats à la présidence de l'UMP» où ils énumèrent les conditions de leur soutien au futur chef du parti. Ils préviennent que si une «totale transparence sur la situation et la gestion financière du parti» n'était pas rétablie, ils n'hésiteraient pas à en «tirer les conséquences».
Alain Juppé, lui, pense pouvoir se faire entendre. «Je vais faire attention à deux choses, a-t-il déjà prévenu: l'esprit de rassemblement de la droite et du centre, et l'engagement d'organiser des primaires ouvertes.» «Pour le reste, chacun a ses idées et ses propositions», a-t-il ajouté, assurant que le retour de l'ex-président «ne peut qu'enrichir le débat qui va se dérouler maintenant au sein de l'UMP». Dimanche, le maire de Bordeaux sera sur Europe 1. L'un de ses proches assure que «tout le monde veut voir le match Juppé-Sarkozy». Les juppéistes ne croient pas que le vaincu de 2012 ait tiré les enseignements de sa défaite: «Le couteau de mon oncle, j'en change deux fois la lame et trois fois le manche, mais c'est toujours le couteau de mon oncle…» a tweeté Gilles Boyer, conseiller d'Alain Juppé.
Hervé Mariton et Bruno Le Maire aspirent eux aussi à une confrontation rapide avec l'ancien chef de l'État. Après tout, c'est la présidence de l'UMP qu'il brigue, tout comme eux… «Candidat plus que jamais», le député de la Drôme trouve que la déclaration de Nicolas Sarkozy est un «joli texte», mais, ajoute-t-il, «quelle curieuse idée d'être candidat à la présidence de l'UMP sans jamais citer le nom de l'UMP». Quant à ses chances de l'emporter cet automne, Hervé Mariton est lucide, mais pas désespéré: «Je sais que Nicolas Sarkozy est infiniment plus puissant que je ne le suis, admet-il en souriant. C'est le combat de David et de Goliath. Mais parfois, David a gagné.»
Bruno Le Maire, de son côté, a répété sur France 2 que son objectif restait de «gagner». «Je vois beaucoup de députés, de sénateurs qui me rejoignent, qui soutiennent ma candidature, a affirmé l'ex-ministre de l'Agriculture. C'est pas les têtes d'affiche, c'est vrai, c'est pas les cadors de l'UMP qui me rejoignent. Mais ils estiment qu'il y a besoin d'un renouveau à la tête de l'UMP, besoin de tourner la page du passé, des scandales financiers, de la guerre des chefs que nous avons connus.»
Comme Hervé Mariton, Bruno Le Maire réclame un «débat» avec Nicolas Sarkozy. Pas sûr qu'ils soient exaucés.
La lettre de Nicolas Sarkozy à peine postée sur Facebook, ses fidèles, historiques ou de plus fraîche date, ont investi médias et réseaux sociaux pour saluer son retour. «Je l'avais dit, nous avons besoin de son expérience, de son énergie, c'est le jour J!», a exulté Nadine Morano sur i-Télé. «Après deux ans de cacophonie à droite, j'appelle au rassemblement le plus large autour de Nicolas Sarkozy pour porter un nouvel élan», a tweeté Laurent Wauquiez.
Dès vendredi matin, François Fillon avait conseillé à quelques-uns de ses proches de ne pas tenter de se faire entendre dans le tumulte politico-médiatique qui s'annonçait. «Il pense qu'on ne lutte pas contre un tsunami, et il a raison», explique un député filloniste, qui évalue à «une dizaine de jours» la période durant laquelle la voix de l'ex-chef de l'État sera «la seule audible» dans l'opposition. François Fillon a confirmé sa participation au «barbecue politique» organisé dimanche par son lieutenant Jérôme Chartier à Domont, dans la circonscription du député du Val-d'Oise, mais il a l'intention de «consacrer le moins de temps possible au sujet Sarkozy».
En guise de message de bienvenue, une vingtaine de parlementaires et de soutiens de Fillon ont publié dans Le Figaro de vendredi une «lettre ouverte aux candidats à la présidence de l'UMP» où ils énumèrent les conditions de leur soutien au futur chef du parti. Ils préviennent que si une «totale transparence sur la situation et la gestion financière du parti» n'était pas rétablie, ils n'hésiteraient pas à en «tirer les conséquences».
Alain Juppé, lui, pense pouvoir se faire entendre. «Je vais faire attention à deux choses, a-t-il déjà prévenu: l'esprit de rassemblement de la droite et du centre, et l'engagement d'organiser des primaires ouvertes.» «Pour le reste, chacun a ses idées et ses propositions», a-t-il ajouté, assurant que le retour de l'ex-président «ne peut qu'enrichir le débat qui va se dérouler maintenant au sein de l'UMP». Dimanche, le maire de Bordeaux sera sur Europe 1. L'un de ses proches assure que «tout le monde veut voir le match Juppé-Sarkozy». Les juppéistes ne croient pas que le vaincu de 2012 ait tiré les enseignements de sa défaite: «Le couteau de mon oncle, j'en change deux fois la lame et trois fois le manche, mais c'est toujours le couteau de mon oncle…» a tweeté Gilles Boyer, conseiller d'Alain Juppé.
Hervé Mariton et Bruno Le Maire aspirent eux aussi à une confrontation rapide avec l'ancien chef de l'État. Après tout, c'est la présidence de l'UMP qu'il brigue, tout comme eux… «Candidat plus que jamais», le député de la Drôme trouve que la déclaration de Nicolas Sarkozy est un «joli texte», mais, ajoute-t-il, «quelle curieuse idée d'être candidat à la présidence de l'UMP sans jamais citer le nom de l'UMP». Quant à ses chances de l'emporter cet automne, Hervé Mariton est lucide, mais pas désespéré: «Je sais que Nicolas Sarkozy est infiniment plus puissant que je ne le suis, admet-il en souriant. C'est le combat de David et de Goliath. Mais parfois, David a gagné.»
Bruno Le Maire, de son côté, a répété sur France 2 que son objectif restait de «gagner». «Je vois beaucoup de députés, de sénateurs qui me rejoignent, qui soutiennent ma candidature, a affirmé l'ex-ministre de l'Agriculture. C'est pas les têtes d'affiche, c'est vrai, c'est pas les cadors de l'UMP qui me rejoignent. Mais ils estiment qu'il y a besoin d'un renouveau à la tête de l'UMP, besoin de tourner la page du passé, des scandales financiers, de la guerre des chefs que nous avons connus.»
Comme Hervé Mariton, Bruno Le Maire réclame un «débat» avec Nicolas Sarkozy. Pas sûr qu'ils soient exaucés.
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Seuils sociaux : les chiffres de l’intox
Sandrine Foulon
Le ministre du Travail persiste et signe :
une réforme des seuils sociaux créerait des emplois. Quels que soient
les modes de calculs, les impacts apparaissent pourtant très limités
« Aujourd’hui encore, François Rebsamen reste persuadé que le seuil des 50 salariés demeure une barrière à l’embauche », affirme Le Point dans son édition du 11 septembre 2014. Et l’hebdomadaire de citer la démonstration du ministre du Travail : « Sur 3 millions d’entreprises, on en compte 1 100 de 46 ou 47 salariés, 1 400 à 48 salariés, 1 500 à 49 salariés. Dès qu’on passe les 50 ou 51 salariés, on tombe à 550 entreprises. » Formulé ainsi, on pourrait hâtivement en déduire que seules quelques centaines d’entreprises dépassent les 50 salariés, le seuil fatidique qui oblige les directions à mettre en place un comité d’entreprise. Il n’en est évidemment rien. Sur les 3 600 000 entreprises recensées par l’Insee en 2012, 35 000 dépassent les 50 salariés, l’immense majorité (3 400 000) employant moins de 10 salariés.
Bien entendu, le ministre du Travail voulait souligner le décrochage entre le nombre d'entreprises de 49 salariés et celui d'entreprises de 50 salariés. Les seuils empêcheraient donc les sociétés françaises de devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI) sur le modèle des voisines allemandes – l’Hexagone ne compte que 170 000 entreprises de 10 à 49 salariés – et de créer des emplois. Pour étayer son raisonnement, François Rebsamen s’appuie sur une étude de l’Insee de décembre 2011 portant sur des chiffres de 2006. Il oublie juste de rappeler le titre de cette enquête : « Les seuils de 10, 20 et 50 salariés : un impact limité sur la taille des entreprises ». « En l’absence de seuils dans la législation, la proportion d'entreprises entre 0 et 9 salariés diminuerait de 0,4 point, tandis qu’elle augmenterait de 0,2 point dans chacune des tranches de 10-19 salariés et 20-249 salariés. »
Côté emploi, ce n’est guère mieux. Dans les Echos (11/09), Nicolas Roys, professeur à l’université du Wisconsin, estime « qu’une réforme des seuils sociaux (suppression ou élévation des seuils) n’aura que peu d’effet sur l’emploi ». Quelles que soient les méthodes de calcul, et en tenant des comptes des coûts induits par de nouvelles obligations légales, comme reverser 0,2 % de la masse salariale redistribué par le comité d’entreprise, les créations se situeraient entre 10 000 et 30 000 emplois si l’on supprimait le seuil de 50 salariés.
Pas de miracle à attendre du côté de l'emploi. En revanche, la négociation sur la modernisation du dialogue social qui s’ouvre en octobre pourrait être l’occasion de revenir sur la complexité des seuils et, surtout, sur les façons d'améliorer la représentation des salariés dans les petites entreprises. Sur ce dernier sujet, pas sûr que les partenaires sociaux soient tous sur la même longueur d’onde.
« Aujourd’hui encore, François Rebsamen reste persuadé que le seuil des 50 salariés demeure une barrière à l’embauche », affirme Le Point dans son édition du 11 septembre 2014. Et l’hebdomadaire de citer la démonstration du ministre du Travail : « Sur 3 millions d’entreprises, on en compte 1 100 de 46 ou 47 salariés, 1 400 à 48 salariés, 1 500 à 49 salariés. Dès qu’on passe les 50 ou 51 salariés, on tombe à 550 entreprises. » Formulé ainsi, on pourrait hâtivement en déduire que seules quelques centaines d’entreprises dépassent les 50 salariés, le seuil fatidique qui oblige les directions à mettre en place un comité d’entreprise. Il n’en est évidemment rien. Sur les 3 600 000 entreprises recensées par l’Insee en 2012, 35 000 dépassent les 50 salariés, l’immense majorité (3 400 000) employant moins de 10 salariés.
Bien entendu, le ministre du Travail voulait souligner le décrochage entre le nombre d'entreprises de 49 salariés et celui d'entreprises de 50 salariés. Les seuils empêcheraient donc les sociétés françaises de devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI) sur le modèle des voisines allemandes – l’Hexagone ne compte que 170 000 entreprises de 10 à 49 salariés – et de créer des emplois. Pour étayer son raisonnement, François Rebsamen s’appuie sur une étude de l’Insee de décembre 2011 portant sur des chiffres de 2006. Il oublie juste de rappeler le titre de cette enquête : « Les seuils de 10, 20 et 50 salariés : un impact limité sur la taille des entreprises ». « En l’absence de seuils dans la législation, la proportion d'entreprises entre 0 et 9 salariés diminuerait de 0,4 point, tandis qu’elle augmenterait de 0,2 point dans chacune des tranches de 10-19 salariés et 20-249 salariés. »
Côté emploi, ce n’est guère mieux. Dans les Echos (11/09), Nicolas Roys, professeur à l’université du Wisconsin, estime « qu’une réforme des seuils sociaux (suppression ou élévation des seuils) n’aura que peu d’effet sur l’emploi ». Quelles que soient les méthodes de calcul, et en tenant des comptes des coûts induits par de nouvelles obligations légales, comme reverser 0,2 % de la masse salariale redistribué par le comité d’entreprise, les créations se situeraient entre 10 000 et 30 000 emplois si l’on supprimait le seuil de 50 salariés.
Pas de miracle à attendre du côté de l'emploi. En revanche, la négociation sur la modernisation du dialogue social qui s’ouvre en octobre pourrait être l’occasion de revenir sur la complexité des seuils et, surtout, sur les façons d'améliorer la représentation des salariés dans les petites entreprises. Sur ce dernier sujet, pas sûr que les partenaires sociaux soient tous sur la même longueur d’onde.
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Alternatives économiques
Un drone israélien d’espionnage descendu au Liban-sud
Un drone israélien s'est écrasé au Liban
samedi, non loin de la ligne de démarcation avec l'entité sioniste , ont
indiqué une source militaire libanaise et l'armée israélienne .
"Le drone s'est écrasé à la frontière libanaise, à l'intérieur du territoire libanais. Les troupes libanaises se trouvent dans le secteur", a affirmé la source militaire libanaise.
L'agence nationale d'information a ajouté que l'armée libanaise avait transporté le drone vers une caserne à Marjayoun, une ville du sud du Liban.
L'ennemi israélien a affirmé qu'il a descendu le ballon d'espionnage qu'il avait lancé dans l'air pour surveiller la région de Wazzani suite à l'écrasement de ce drone.
L'armée israélienne a ensuite confirmé qu'"un avion sans pilote qui effectuait une opération d'espionnage à la frontière libanaise s'(était) écrasé en territoire libanais à la suite d'un incident technique".
"Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de cet incident", a précisé à l'AFP la porte-parole de l'armée sans donner d'autres détails.
Cet incident n'est pas le premier de ce type. En février, un drone israélien s'était écrasé sur la "ligne bleue", la ligne de démarcation. Des soldats israéliens s'étaient alors rendus dans le secteur pour récupérer les pièces de l'appareil.
L'aviation israélienne viole régulièrement l'espace aérien libanais et Beyrouth a porté plainte auprès de l'ONU à plusieurs reprises.
La ligne "bleue" a été tracée le 7 juin 2000 par l'ONU, après le retrait israélien du sud du Liban le 25 mai 2000 mettant fin à 22 ans d'occupation.
"Le drone s'est écrasé à la frontière libanaise, à l'intérieur du territoire libanais. Les troupes libanaises se trouvent dans le secteur", a affirmé la source militaire libanaise.
L'agence nationale d'information a ajouté que l'armée libanaise avait transporté le drone vers une caserne à Marjayoun, une ville du sud du Liban.
L'ennemi israélien a affirmé qu'il a descendu le ballon d'espionnage qu'il avait lancé dans l'air pour surveiller la région de Wazzani suite à l'écrasement de ce drone.
L'armée israélienne a ensuite confirmé qu'"un avion sans pilote qui effectuait une opération d'espionnage à la frontière libanaise s'(était) écrasé en territoire libanais à la suite d'un incident technique".
"Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de cet incident", a précisé à l'AFP la porte-parole de l'armée sans donner d'autres détails.
Cet incident n'est pas le premier de ce type. En février, un drone israélien s'était écrasé sur la "ligne bleue", la ligne de démarcation. Des soldats israéliens s'étaient alors rendus dans le secteur pour récupérer les pièces de l'appareil.
L'aviation israélienne viole régulièrement l'espace aérien libanais et Beyrouth a porté plainte auprès de l'ONU à plusieurs reprises.
La ligne "bleue" a été tracée le 7 juin 2000 par l'ONU, après le retrait israélien du sud du Liban le 25 mai 2000 mettant fin à 22 ans d'occupation.
Source: |
Al manar
La citation du jour (Heidegger)
« L’angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant. »
Martin Heidegger
Martin Heidegger
"On ne fourrait pas tout le monde dans les chambres à gaz", nouvelle polémique pour Jean-Marie Le Pen
Les propos du président d'honneur du Front
national sont rapportés par le réalisateur et auteur Serge Moati, dans
son livre "Le Pen, vous et moi", publié mercredi.
Jean-Marie Le Pen est un habitué des polémiques. La dernière d'entre elles a été rapportée par le réalisateur Serge Moati. Dans son livre, paru mercredi 17 septembre, Le Pen, vous et moi, il rapporte une anecdote dans laquelle Jean-Marie Le Pen minimise le recours aux chambres à gaz par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, relaie Le Lab d'Europe 1.
Dans son livre, écrit à l'occasion de son documentaire, Serge Moati retranscrit un échange qu'il a eu avec Jean-Marie Le Pen. "Pardon, mais vous m'avez bien dit que votre père avait été en camp de concentration ?", demande ce dernier au documentariste. "Oui, en Allemagne", répond alors le réalisateur. "Il est mort ?", poursuit le frontiste. Apprenant que le père de Serge Moati a survécu, il lance : "Alors, vous voyez. Il en est sorti, ça prouve qu'on ne fourrait pas tout le monde dans les chambres à gaz. Vous en êtes la preuve vivante, si j'ose dire..." Et de se reprendre : "Bon, attention à la loi Gayssot", en référence au texte voté en 1990 qui sanctionne notamment l'incitation à la haine ou l'apologie de crimes contre l'humanité.
L'affaire de "la fournée" d'artistes
Une nouvelle sortie médiatique embarrassante pour le FN, après l'affaire de "la fournée" d'artistes, en juin. Déjà condamné en 1997 pour avoir qualifié les chambres à gaz de "détail de l'histoire", Jean-Marie Le Pen a suggéré, début juin au cours d'une émission réalisée pour son site internet, de faire "une fournée" avec les artistes qui se positionnent contre le Front national, à savoir Patrick Bruel, Guy Bedos ou Yannick Noah.
C'est justement sur cette polémique que Serge Moati a choisi de clôturer son livre. Tout en défendant un Jean-Marie Le Pen "sympathique dans la vie", le réalisateur concède "une fatigue du truc", au moment d'évoquer avec Rue 89 les propos considérés comme antisémites tenus par le frontiste. "Après la 'fournée' de Bruel, ça m’est arrivé. C’est pour ça que le bouquin se termine là-dessus. Je me suis senti las. Tout était au même point que quand j’avais commencé à le filmer, 25 ans plus tôt", explique-t-il.
Commentaire de Philippe Delbauvre (Voxnr) : "On ne fourrait pas tout le monde dans les chambres à gaz" : Les universitaires et autres instruits savent le fait depuis longtemps : Pour information : http://www.amazon.fr/La-Tragédie-soldats-Juifs-dHitler/dp/2877064697
Jean-Marie Le Pen est un habitué des polémiques. La dernière d'entre elles a été rapportée par le réalisateur Serge Moati. Dans son livre, paru mercredi 17 septembre, Le Pen, vous et moi, il rapporte une anecdote dans laquelle Jean-Marie Le Pen minimise le recours aux chambres à gaz par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, relaie Le Lab d'Europe 1.
Dans son livre, écrit à l'occasion de son documentaire, Serge Moati retranscrit un échange qu'il a eu avec Jean-Marie Le Pen. "Pardon, mais vous m'avez bien dit que votre père avait été en camp de concentration ?", demande ce dernier au documentariste. "Oui, en Allemagne", répond alors le réalisateur. "Il est mort ?", poursuit le frontiste. Apprenant que le père de Serge Moati a survécu, il lance : "Alors, vous voyez. Il en est sorti, ça prouve qu'on ne fourrait pas tout le monde dans les chambres à gaz. Vous en êtes la preuve vivante, si j'ose dire..." Et de se reprendre : "Bon, attention à la loi Gayssot", en référence au texte voté en 1990 qui sanctionne notamment l'incitation à la haine ou l'apologie de crimes contre l'humanité.
L'affaire de "la fournée" d'artistes
Une nouvelle sortie médiatique embarrassante pour le FN, après l'affaire de "la fournée" d'artistes, en juin. Déjà condamné en 1997 pour avoir qualifié les chambres à gaz de "détail de l'histoire", Jean-Marie Le Pen a suggéré, début juin au cours d'une émission réalisée pour son site internet, de faire "une fournée" avec les artistes qui se positionnent contre le Front national, à savoir Patrick Bruel, Guy Bedos ou Yannick Noah.
C'est justement sur cette polémique que Serge Moati a choisi de clôturer son livre. Tout en défendant un Jean-Marie Le Pen "sympathique dans la vie", le réalisateur concède "une fatigue du truc", au moment d'évoquer avec Rue 89 les propos considérés comme antisémites tenus par le frontiste. "Après la 'fournée' de Bruel, ça m’est arrivé. C’est pour ça que le bouquin se termine là-dessus. Je me suis senti las. Tout était au même point que quand j’avais commencé à le filmer, 25 ans plus tôt", explique-t-il.
Commentaire de Philippe Delbauvre (Voxnr) : "On ne fourrait pas tout le monde dans les chambres à gaz" : Les universitaires et autres instruits savent le fait depuis longtemps : Pour information : http://www.amazon.fr/La-Tragédie-soldats-Juifs-dHitler/dp/2877064697
Source: |
Francetvinfo
Accusé d'être un ex-gudard, Jean-Marie Le Guen porte plainte contre Mediapart
Le secrétaire d'Etat chargé des Relations
avec le Parlement annonce qu'il poursuit le site d'informations et un de
ses journalistes, Laurent Mauduit. Lesquels l'accusent d'avoir fait
partie du Gud dans sa jeunesse, un groupe d'extrême-droite.
Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, un ancien d'extrême-droite? C'est ce qu'affirme un journaliste de Mediapart dans un livré publié jeudi, A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient. Le site d'informations en a publié les bonnes feuilles. On y apprend ainsi que Jean-Marie Le Guen aurait fait partie du gud, un groupuscule d'extrême-droite connu pour ses méthodes musclées.
"M. Le Guen porte plainte en diffamation contre l'auteur du livre et contre Mediapart", a affirmé vendredi son entourage à l'AFP, confirmant une information du site Metronews (1).
"Il aime raconter, en privé, que jeune, il avait eu alors l'idée d'organiser une opération coup de poing contre François Mitterrand, l'allié des communistes!", écrit Laurent Mauduit. Le ministre "dément catégoriquement et fermement cette information, qu'il juge délirante", a affirmé son cabinet.
Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, un ancien d'extrême-droite? C'est ce qu'affirme un journaliste de Mediapart dans un livré publié jeudi, A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient. Le site d'informations en a publié les bonnes feuilles. On y apprend ainsi que Jean-Marie Le Guen aurait fait partie du gud, un groupuscule d'extrême-droite connu pour ses méthodes musclées.
"M. Le Guen porte plainte en diffamation contre l'auteur du livre et contre Mediapart", a affirmé vendredi son entourage à l'AFP, confirmant une information du site Metronews (1).
"Il aime raconter, en privé, que jeune, il avait eu alors l'idée d'organiser une opération coup de poing contre François Mitterrand, l'allié des communistes!", écrit Laurent Mauduit. Le ministre "dément catégoriquement et fermement cette information, qu'il juge délirante", a affirmé son cabinet.
Notes: |
(1) Jean-Marie Le Guen, ancien du GUD ? ll attaque en diffamation : http://www.metronews.fr/info/jean-marie-le-guen-un-ancien-du-gud-ll-attaque-en-diffamation/mnir!yZbpri8ktd3M/ |
Source: |
L'Express avec Afp
Le FN regarde « avec amusement » le retour de Nicolas Sarkozy
Abel Mestre
Même pas peur ! C'est en substance l'état
d'esprit de l'état-major du Front national après l'officialisation du
retour de Nicolas Sarkozy dans l'arène politique. « Nous regardons cela
avec beaucoup d'intérêt mais aussi beaucoup d'amusement », sourit-on
dans l'entourage de Marine Le Pen. « Ses premiers pas montrent que tout
ça est daté : aussi bien sur le plan de la communication que sur les
mots utilisés... C'est la même technique qu'avant. Je ne vois pas ce
qu'il peut apporter. Il va beaucoup décevoir », veut croire un très
proche collaborateur de Mme Le Pen.
La fin du faux suspense sarkozyste ne changera en rien la stratégie de Mme Le Pen. « On continuera à marteler notre discours. De toute façons, nous sommes dans le dur, c'est très différent de 2007. Soit on continue la politique ultra-libérale de Bruxelles, soit on l'arrête. C'est ça la vraie question », estime-t-on dans l'entourage de la présidente du parti d'extrême droite.
Reste le grand risque pour le FN: voir Nicolas Sarkozy rééditer l'édition de 2007 et « siphonner » son électorat. Encore une fois, le FN écarte cette possibilité : « Il ne peut pas refaire ce coup-là. Il n'est plus crédible. Il ne peut faire qu'une chose : revenir par le centre et faire de l'anti-Le Pen... Quelle originalité ! Tout le monde le fait ! », s'amuse un autre proche.
La fin du faux suspense sarkozyste ne changera en rien la stratégie de Mme Le Pen. « On continuera à marteler notre discours. De toute façons, nous sommes dans le dur, c'est très différent de 2007. Soit on continue la politique ultra-libérale de Bruxelles, soit on l'arrête. C'est ça la vraie question », estime-t-on dans l'entourage de la présidente du parti d'extrême droite.
Reste le grand risque pour le FN: voir Nicolas Sarkozy rééditer l'édition de 2007 et « siphonner » son électorat. Encore une fois, le FN écarte cette possibilité : « Il ne peut pas refaire ce coup-là. Il n'est plus crédible. Il ne peut faire qu'une chose : revenir par le centre et faire de l'anti-Le Pen... Quelle originalité ! Tout le monde le fait ! », s'amuse un autre proche.
Source: |
Le Monde
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