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samedi 20 septembre 2014

La France somnanbule en Irak Bachar El-Assad : la future cible ?



 Michel Lhomme
 
Le lundi 15 septembre, des premiers vols de reconnaissance militaire français ont commencé en Irak alors que Washington et ses alliés se mobilisaient à fond contre l’État islamique (EI), conférence internationale et formation d'une coalition. Ces vols ont eu lieu avec l’accord des autorités irakiennes et des autorités émiraties. Ce vendredi 19 septembre, les premières frappes ont eu lieu en Irak et seulement en Irak, comme l'a bien précisé François Hollande lors de sa conférence de presse.
doc :
Chateau


On le sait peu mais quelque 750 militaires français sont déjà déployés aux Émirats arabes unis depuis la création d'une base à Abu Dhabi par Nicolas Sarkozy, à la demande discrète des Etats-Unis et des Emirats. Il s'agit d'une base interarmées, à la fois navale, terrestre et aérienne. La coopération stratégique militaire avec les Emirats Arabes Unis est au beau fixe et d'ailleurs, Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense l'avait fait remarquer sur place lundi : « Que ce soit au Kosovo, en Jordanie, en Libye, en soutien à nos opérations en Afghanistan, au Mali, et plus récemment dans le cadre de notre appui aux populations irakiennes, les Émirats arabes unis se sont toujours montrés un solide et fidèle allié, conscient de sa contribution à la stabilité de la région et à la résolution des crises ». En lisant bien, on apprend que les Emirats arabes unis auraient financé l'armée française au Kosovo. C'est un scoop !... Quant à la Jordanie ?!... Nos services secrets y sont en effet installés dans les grands hôtels. On semble maintenant avoir compris qui règle la facture mais pour quelle politique, pour quels intérêts ?... Ceci étant si l'interventionnisme français à tout crin a forcément un coût, on sait aussi que les réservoirs des avions sont remplis gracieusement par les princes-sultans !

Chateau


La mission des Rafale cette semaine en Irak était surtout une mission d'ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance), les Rafales étaient d'ailleurs équipés chacun d’un pod RECO NG. Situé sous l’appareil, cet instrument fabriqué par Thales permet le recueil d’images numériques à haute et basse altitudes, la prise de vue à grande vitesse de jour comme de nuit et la surveillance vidéo. Réalisée sous le contrôle tactique du contre-amiral Beaussant, amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN), cette mission a été effectuée en étroite coordination avec les autorités irakiennes et nos alliés présents dans la région. Le 13 septembre, un renfort en capacités de renseignement avait été acheminé aux Emirats par un avion A400M sur décision du général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées. Une quarantaine de militaires et du matériel de renseignement ont ainsi été projetés depuis la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy à Abu Dhabi et le lendemain, dimanche 14 septembre, un avion ravitailleur C135 ralliait la base française d’Al Dhafra depuis la base aérienne 125 d’Istres.

Chateau


On voit donc que dans le cadre de son action internationale contre « l’état islamique », la France s’engage dans une coalition avec des moyens déjà prépositionnés dans le golfe persique. De fait, lors de sa conférence de presse jeudi, le président français a déclaré qu’un conseil de Défense avait entériné une aide aérienne à l’Irak. François Hollande a déclaré avoir réuni dans la matinée le Conseil de défense et décidé de répondre à la demande des autorités irakiennes pour accorder le soutien aérien. Le président français a cependant tenu à réaffirmer que "nous n'irons pas au-delà'', qu' ''il n'y aura pas de troupes au sol et nous n'interviendrons qu'en Irak", à l'heure où Washington envisage de mener des frappes contre les positions de l'EI en Syrie. La France ne devrait donc pas intervenir dans le pays voisin, dans lequel est également implanté l'Etat islamique. Du moins c'est ce qui est officiellement dit pour l'instant mais si on le dit, c'est qu'on en parle ! Comme nous l'avons toujours dit, l'EI n'est qu'une création étatsunienne qui aurait certes beaucoup dérapé mais dont l'objectif a toujours été de prendre à revers la Syrie, de l'attaquer sur un second front, après l'échec du front Nord. De même, on sait que de nombreux djihadistes français sont présents en Syrie et dans l'EI. Ils inquiètent parce qu'ils constituent les plus gros effectifs étrangers, témoignant de la force réelle de l'Islam de France. Mais qui les encadre ? Des agents britanniques, français, américains ? Ces djihadistes ne sont-ils donc pas plutôt bien encadrés, mieux que s'ils étaient restés sur les bancs de la déséducation française ?
Conformément à la Constitution, François Hollande a déclaré qu'il informerait le Parlement dès les premières opérations. On avait bien senti que depuis plusieurs semaines, le chef de l'Etat français ouvrait largement la voie à une énième intervention militaire française, cette fois-ci contre l'Irak, contre les Islamistes. John Kerry, le chef de la diplomatie américaine a immédiatement salué le feu vert français aux frappes aériennes. L'Amérique sait bien sur qui elle peut compter ! Les Français ''illettrés'' et sidérés aux fausses vidéos de décapitations acquiescent sans rien comprendre au chemin où on les emmène. Ils le paieront cher à l'intérieur par les conséquences sur les consciences arabes de leur immigration. La France a donc rejoint une coalition . C'est ce qu'il faut dire : une coalition nouvelle est formée pour abattre la Syrie, assassiner Bachar El-Assad qui est le vrai but et l'objectif ultime. Mais Assad n'a-t-il pas aussi des alliés ? Ne faudra-t-il pas alors aussi bombarder Moscou ?
 
Source:

Metamag