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vendredi 19 septembre 2014

Ce que François Hollande va dire


   
 Jean-Christophe Chanut
 
Ce jeudi 18 septembre, François Hollande tient la quatrième conférence de presse du quinquennat. Situation internationale, politique économique, Europe, popularité, etc. Revue de détail de ce que va dire le Président.
Chateau


François Hollande va tenir la quatrième conférence de presse de son quinquennat, ce Jeudi 18 septembre, Un exercice où il est d'habitude assez à l'aise. Il va devoir redoubler d'efforts pour ne pas se montrer dépité par la situation actuelle. François Hollande, qui n'est même pas à la moitié de son quinquennat, enregistre désillusions sur désillusions.

Jamais un président de la République n'a été aussi bas dans les sondages avec 13% d'opinions positives. La croissance n'est pas là et s'éloigne encore. Lui qui la voyait poindre... en 2013. La courbe du chômage continue de rester au plus haut, les déficits publics ne régressent pas. Sans parler de l'affaire Thévenoud qui est venue plomber davantage encore l'ambiance. Et on jettera un voile pudique sur les déconvenues du président avec son ancienne compagne...

Avec tout cela, François Hollande traîne un véritable boulet. Mais l'homme est tenace, l'histoire récente en témoigne. Lui qui fin 2010 n'était qu'à 3% des intentions de vote à l'élection présidentielle... On a vu.

Une longue séquence internationale

Lors de cette conférence de presse, François Hollande va d'abord surjouer son rôle de président d'une France très impliquée sur les points chauds du globe : Irak, Syrie, Lybie, Tchad. Les sujets, hélas, ne manquent pas. La séquence internationale devrait donc durer. Comme la séquence sociétale d'ailleurs. Le président ne devrait pas manquer d'afficher sa détermination à combattre la montée de intolérance, du racisme en général et de l'antisémitisme en particulier

François Hollande va aussi se positionner en gardien des institutions. Pas question de se laisser imposer un calendrier par ses opposants: s'il doit y avoir, un jour, dissolution, il est le seul à pouvoir en décider. Il n'est donc nécessaire pour certain de s'époumoner à la réclamer. François Hollande expliquera qu'il tient la barre, qu'il est un roc et qu'il reste insensible à sa courbe de popularité, s'intéressant davantage aux inévitables réformes que doit mener la France... La réforme territoriale notamment.

Une politique économique loin de l'austérité

Face aux états d'âme des frondeurs du PS, on connait déjà sa réponse puisqu'elle a été rodée par Manuel Valls le 16 septembre lors de son discours de politique générale. La France ne pratique pas l'austérité: les catégories sociales les plus démunies sont globalement épargnées par les nécessaires mesures d'économies; la pression fiscale va baisser en 2015 pour 9 millions de ménages, etc. En revanche, va-t-il marteler, il est nécessaire de rétablir la compétitivité des entreprises, clé de tous les futurs succès. Le président défendra donc une fois encore sa politique de l'offre et sa traduction concrète : le pacte de responsabilité et les 41 milliards d'allègements des prélèvements pesant sur les entreprises.

Il donnera aussi des gages à la Commission européenne - et à Angela Merkel - sur la volonté de la France de tenir sa trajectoire de maitrise des déficits publics, même si des circonstances conduisent le pays à retarder de deux ans cet objectif. Bien entendu, François Hollande se félicitera des nouvelles orientations du président de la banque centrale européenne, Mario Draghi, qui a annoncé une série de mesures pour lutter contre la déflation qui guette. Tout comme il insistera sur son combat pour que la nouvelle commission européenne facilite une politique de croissance.

Puis viendra la séquence émotion !

Puis viendra la séquence émotion, vraisemblablement à la suite d'une question d'un journaliste. François Hollande expliquera à quel point il a été blessé par les propos de son ex-compagne sur son soi-disant mépris envers les pauvres. Il se défendra de n'avoir jamais été méprisant durant toute sa carrière politique, lui l'ancien élu de la Corrèze profonde. Pour le reste, il en appellera - à juste titre - au respect de sa vie privée.

Pas ou peu d'annonces à attendre donc, d'abord parce que ce n'est pas le lieu mais aussi parce qu'il n'y en a aucune à faire... La stratégie économique est tracée et il n'y pas d'inflexions à attendre. En revanche, François Hollande va tout faire pour démontrer qu'il tient fermement les commandes malgré la tempête.

Source:

La Tribune