Sylvain Henry |
Mardi 16 septembre, à l’occasion de sa
deuxième déclaration de politique générale en moins de cinq mois, le
Premier ministre devrait préciser le calendrier des élections cantonales
et régionales de 2015. Les scrutins pourraient être découplés : les
cantonales en mars, les régionales en décembre.
Manuel Valls le promet : le discours de politique générale qu’il prononcera mardi 16 septembre devant l’Assemblée nationale – à 15 heures, en direct sur Acteurs publics TV – aura “du sens”. “J’insisterai sur la gravité du moment”, a-t-il indiqué au Journal du dimanche avant le délicat vote de confiance des députés. L’Hémicycle devrait être majoritaire pour le soutenir, deux jours avant la très attendue conférence de presse de rentrée de François Hollande.
Probablement le Premier ministre rappellera-t-il la nécessité de maintenir le cap pour lutter contre les déficits publics et confirmera-t-il la réduction de 21 milliards d’euros sur la dépense publique, objectif fixé pour l’année 2015.
Vraisemblablement saluera-t-il les fonctionnaires au détour d’une phrase sur les efforts que tous doivent consentir et, qui sait, glissera-t-il que le point d’indice n’a pas forcément vocation à rester frigorifié jusqu’à la fin de la mandature. Certainement martèlera-t-il que la clarification politique au sein du gouvernement opérée avec l’éviction d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti n’est pas une étape supplémentaire sur le chemin de l’austérité.
Deux élections en 2015 = deux risques de claque électorale
Mais ce n’est pas tout. Manuel Valls est aussi attendu sur la réforme territoriale, lui qui promettait un véritable “big bang territorial” au printemps dernier lors de son premier grand oral à l’Assemblée nationale juste après son arrivée à Matignon. Fini les départements, moins de régions, des intercommunalités renforcées : le chemin était tracé, les députés avaient applaudi. Depuis, le chemin est devenu tellement sinueux que la sortie de route menace. Les départements ruraux devraient subsister à la réforme, à en croire certaines sources gouvernementales. Qui ne précisent pas la frontière entre “département urbain” et “département rural”.
Surtout, Manuel Valls doit préciser le calendrier des élections locales. Élections départementales – ex-cantonales – et régionales devaient initialement se dérouler en mars. Un calendrier injouable pour l’exécutif, puisqu’il faut au préalable valider la recomposition de la carte régionale et la réduction à 13 régions métropolitaines – si la carte votée par les députés en juillet est bien retenue. Alors, les scrutins ont été reportés à décembre 2015. Seulement voilà : un tel report ferait se prolonger de manière excessive les mandats des conseillers généraux. Et risquerait de ce fait d’être retoqué par le Conseil constitutionnel. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas besoin d’une censure des sages.
Alors, deux hypothèses se dessinent. Soit organiser simultanément les élections en juin 2015. Soit un délai de report raisonnable, mais peut-être insuffisant pour expliquer et promouvoir les nouvelles régions auprès de la population. Soit un découplage des scrutins : les départementales en mars et les régionales en décembre 2015. Au risque de prendre une claque électorale au printemps et une deuxième en hiver. Après celle, probable, des sénatoriales cet automne, le choix est risqué. À Manuel Valls de trancher.
Manuel Valls le promet : le discours de politique générale qu’il prononcera mardi 16 septembre devant l’Assemblée nationale – à 15 heures, en direct sur Acteurs publics TV – aura “du sens”. “J’insisterai sur la gravité du moment”, a-t-il indiqué au Journal du dimanche avant le délicat vote de confiance des députés. L’Hémicycle devrait être majoritaire pour le soutenir, deux jours avant la très attendue conférence de presse de rentrée de François Hollande.
Probablement le Premier ministre rappellera-t-il la nécessité de maintenir le cap pour lutter contre les déficits publics et confirmera-t-il la réduction de 21 milliards d’euros sur la dépense publique, objectif fixé pour l’année 2015.
Vraisemblablement saluera-t-il les fonctionnaires au détour d’une phrase sur les efforts que tous doivent consentir et, qui sait, glissera-t-il que le point d’indice n’a pas forcément vocation à rester frigorifié jusqu’à la fin de la mandature. Certainement martèlera-t-il que la clarification politique au sein du gouvernement opérée avec l’éviction d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti n’est pas une étape supplémentaire sur le chemin de l’austérité.
Deux élections en 2015 = deux risques de claque électorale
Mais ce n’est pas tout. Manuel Valls est aussi attendu sur la réforme territoriale, lui qui promettait un véritable “big bang territorial” au printemps dernier lors de son premier grand oral à l’Assemblée nationale juste après son arrivée à Matignon. Fini les départements, moins de régions, des intercommunalités renforcées : le chemin était tracé, les députés avaient applaudi. Depuis, le chemin est devenu tellement sinueux que la sortie de route menace. Les départements ruraux devraient subsister à la réforme, à en croire certaines sources gouvernementales. Qui ne précisent pas la frontière entre “département urbain” et “département rural”.
Surtout, Manuel Valls doit préciser le calendrier des élections locales. Élections départementales – ex-cantonales – et régionales devaient initialement se dérouler en mars. Un calendrier injouable pour l’exécutif, puisqu’il faut au préalable valider la recomposition de la carte régionale et la réduction à 13 régions métropolitaines – si la carte votée par les députés en juillet est bien retenue. Alors, les scrutins ont été reportés à décembre 2015. Seulement voilà : un tel report ferait se prolonger de manière excessive les mandats des conseillers généraux. Et risquerait de ce fait d’être retoqué par le Conseil constitutionnel. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas besoin d’une censure des sages.
Alors, deux hypothèses se dessinent. Soit organiser simultanément les élections en juin 2015. Soit un délai de report raisonnable, mais peut-être insuffisant pour expliquer et promouvoir les nouvelles régions auprès de la population. Soit un découplage des scrutins : les départementales en mars et les régionales en décembre 2015. Au risque de prendre une claque électorale au printemps et une deuxième en hiver. Après celle, probable, des sénatoriales cet automne, le choix est risqué. À Manuel Valls de trancher.
Notes: |
Manuel Valls : “Ce sera foutu”… “Ce sera foutu” pour le gouvernement si la situation de la France ne s’inverse pas “d’ici trois à six mois”, avertit le Premier ministre, Manuel Valls, cité dans Le Monde publié lundi 15 septembre. Manuel Valls, dont la popularité a nettement chuté ces dernières semaines du fait de mauvais indicateurs économiques et de la désastreuse rentrée politique qu’a dû affronter le gouvernement, s’était publiquement refusé jusqu’à présent à donner un calendrier sur les résultats de la politique de l’exécutif. Quant à son avenir à Matignon, “je ne resterai pas pour rester, mais pour agir”, assure le Premier ministre au quotidien, alors que Le Monde évoque déjà les scénarios d’un troisième Premier ministre avant la fin du quinquennat. |
Source: |
Acteurs publics