La Belgique est sur le point d’éclater. Les
Flamands sont fatigués de vivre côte à côte avec les Wallons. Pendant de
longues années, la Flandre, où la population parle flamand et la
Wallonie francophone étaient unies par la monarchie belge. Cependant, la
situation économique des deux régions leur a fait oublier leurs
contradictions ethniques et culturelles.
Tournai :
Du point de vue géopolitique, la Belgique représente un ensemble plutôt artificiel, composé de deux parties complètement différentes qui n’ont rien en commun : ni la langue, ni la culture, ni l’économie. Pendant plus d’un siècle, les néerlandophones et les francophones ont essayé de cohabiter ensemble. Mais ils avaient du mal à y parvenir. La Flandre, qui jouait pendant longtemps le rôle du parent pauvre, était une région agricole en retard économique. Elle survivait en grande partie grâce aux subventions wallonnes. La région flamande était une sorte de jardin potager, d’appendice agricole de la Wallonie pendant cette période. Au 19e siècle, la Wallonie a connu la révolution industrielle. Le charbon y était extrait, des aciéries ont ouvert et la construction des chemins de fer a commencé. La région francophone ressentait aussi sa suprématie dans la vie culturelle et politique.
Cette situation a perduré jusqu’aux années 1960, lorsque la Flandre, a fait un grand bond en avant sur le plan économique. Désormais la Wallonie est en retard par rapport à la Flandre, souligne Iouri Roubinski, directeur du Centre des recherches sur la France à l’Institut de l’Europe sous l’égide de l’Académie des sciences de Russie.
« Après la Seconde Guerre mondiale, le développement de la Flandre a abouti à l’enrichissement de cette région, et elle a dépassé par son niveau de développement la Wallonie. Désormais, ce ne sont plus les Wallons qui considèrent les Flamands d’assistés. La situation s’est inversée. Les Flamands disent que leur région est le coeur économique et l’avenir de la Belgique. Résultat, la scission entre les Flamands et les Wallons est telle que des partis flamands et wallons ont été créés. De ce point de vue Bruxelles, reste un problème complexe, car dans la région bruxelloise certaines régions appartiennent à la Flandre, et d’autres - à la Wallonie. Il est donc difficile de gérer cette ville ».
Ieper :
En attendant, un seul monarque dirige les deux régions. Il n’est pas exclu que la couronne est le seul élément qui retient le pays de l’éclatement. Un rôle remarquable dans ce domaine a été joué par le roi Albert II, qui pendant de nombreuses années, et ce jusqu’à son abdication, jouait un rôle d’arbitre. Mais lorsque la situation économique a changé, réaliser l’arbitrage fut de plus en plus difficile. La Wallonie continue à être le leader sur le plan politique et culturel, alors qu’elle n’en a plus les droits de l’être, selon les Flamands. Cette situation a fait remonter à la surface des vielles controverses. Des mouvements nationalistes radicaux de droite sont devenus extrêmement populaires en Flandre, notamment grâce au programme politique séparatiste et orienté contre l’émigration que ces partis proposent.
Cependant, si la Flandre attend son indépendance et le début d’une vie nouvelle du point de vue politique et économique, il est peu probable que la Wallonie puisse survivre en tant qu’un Etat distinct, estime le professeur du département de l\'intégration européenne à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO) Alexandre Tevdoï-Bourmouli.
« Si la Flandre devient indépendante, elle voudra le rester. On ne sait ce qui va arriver alors à la Wallonie, qui n’a jamais été une entité autonome. Si les mouvements nationalistes sont très actifs en Flandre, ce genre de mouvement est presque inexistant en Wallonie. Donc en cas de l’éclatement de la Belgique, on peut supposer que la Wallonie pourrait être rattachée à un autre pays. Par exemple à la France ».
L'indépendance d'une seule région de la Belgique pourrait entraîner une véritable reconfiguration de l'espace européen. Mais il est peu probable qu’en Europe, quelqu’un voudrait de tels changements, à l’exception de la Flandre. C’est pourquoi il est fort probable que tous les acteurs, qui en sont capables, puissent user de leur de toute leur influence pour éviter l’éclatement de la Belgique. En abdiquant, Albert II a appelé les citoyens à s'unir. Son fils Philippe, le nouveau roi des Belges, a promis de poursuivre la tâche qui a été commencée par son père. Va-t-il y arriver ? On le verra avec le temps.
Tournai :
Du point de vue géopolitique, la Belgique représente un ensemble plutôt artificiel, composé de deux parties complètement différentes qui n’ont rien en commun : ni la langue, ni la culture, ni l’économie. Pendant plus d’un siècle, les néerlandophones et les francophones ont essayé de cohabiter ensemble. Mais ils avaient du mal à y parvenir. La Flandre, qui jouait pendant longtemps le rôle du parent pauvre, était une région agricole en retard économique. Elle survivait en grande partie grâce aux subventions wallonnes. La région flamande était une sorte de jardin potager, d’appendice agricole de la Wallonie pendant cette période. Au 19e siècle, la Wallonie a connu la révolution industrielle. Le charbon y était extrait, des aciéries ont ouvert et la construction des chemins de fer a commencé. La région francophone ressentait aussi sa suprématie dans la vie culturelle et politique.
Cette situation a perduré jusqu’aux années 1960, lorsque la Flandre, a fait un grand bond en avant sur le plan économique. Désormais la Wallonie est en retard par rapport à la Flandre, souligne Iouri Roubinski, directeur du Centre des recherches sur la France à l’Institut de l’Europe sous l’égide de l’Académie des sciences de Russie.
« Après la Seconde Guerre mondiale, le développement de la Flandre a abouti à l’enrichissement de cette région, et elle a dépassé par son niveau de développement la Wallonie. Désormais, ce ne sont plus les Wallons qui considèrent les Flamands d’assistés. La situation s’est inversée. Les Flamands disent que leur région est le coeur économique et l’avenir de la Belgique. Résultat, la scission entre les Flamands et les Wallons est telle que des partis flamands et wallons ont été créés. De ce point de vue Bruxelles, reste un problème complexe, car dans la région bruxelloise certaines régions appartiennent à la Flandre, et d’autres - à la Wallonie. Il est donc difficile de gérer cette ville ».
Ieper :
En attendant, un seul monarque dirige les deux régions. Il n’est pas exclu que la couronne est le seul élément qui retient le pays de l’éclatement. Un rôle remarquable dans ce domaine a été joué par le roi Albert II, qui pendant de nombreuses années, et ce jusqu’à son abdication, jouait un rôle d’arbitre. Mais lorsque la situation économique a changé, réaliser l’arbitrage fut de plus en plus difficile. La Wallonie continue à être le leader sur le plan politique et culturel, alors qu’elle n’en a plus les droits de l’être, selon les Flamands. Cette situation a fait remonter à la surface des vielles controverses. Des mouvements nationalistes radicaux de droite sont devenus extrêmement populaires en Flandre, notamment grâce au programme politique séparatiste et orienté contre l’émigration que ces partis proposent.
Cependant, si la Flandre attend son indépendance et le début d’une vie nouvelle du point de vue politique et économique, il est peu probable que la Wallonie puisse survivre en tant qu’un Etat distinct, estime le professeur du département de l\'intégration européenne à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO) Alexandre Tevdoï-Bourmouli.
« Si la Flandre devient indépendante, elle voudra le rester. On ne sait ce qui va arriver alors à la Wallonie, qui n’a jamais été une entité autonome. Si les mouvements nationalistes sont très actifs en Flandre, ce genre de mouvement est presque inexistant en Wallonie. Donc en cas de l’éclatement de la Belgique, on peut supposer que la Wallonie pourrait être rattachée à un autre pays. Par exemple à la France ».
L'indépendance d'une seule région de la Belgique pourrait entraîner une véritable reconfiguration de l'espace européen. Mais il est peu probable qu’en Europe, quelqu’un voudrait de tels changements, à l’exception de la Flandre. C’est pourquoi il est fort probable que tous les acteurs, qui en sont capables, puissent user de leur de toute leur influence pour éviter l’éclatement de la Belgique. En abdiquant, Albert II a appelé les citoyens à s'unir. Son fils Philippe, le nouveau roi des Belges, a promis de poursuivre la tâche qui a été commencée par son père. Va-t-il y arriver ? On le verra avec le temps.
Source: |
Al manar