Frédéric Schaeffer
La dette publique de la France approchera
98 % de PIB en 2015 avant de refluer très légèrement en 2016. La charge
de la dette est limitée par les taux bas et l’inflation.
C’est un dérapage que s’est bien gardé d’évoquer Michel Sapin dans son « discours de vérité » sur les finances publiques la semaine dernière. Et, pourtant, il s’annonce spectaculaire. Il s’agit de celui de la dette publique. Selon nos informations, le projet de loi de Finances pour 2015, qui sera présenté le 1er octobre en Conseil des ministres, devrait inscrire une dette publique tutoyant les 98 % de PIB l’an prochain. Elle atteindrait alors un pic, avant de baisser très légèrement en 2016 et 2017. A en croire Bercy, c’est donc de très peu que la France éviterait de rejoindre le club peu envié des pays où la dette dépasse 100 % du PIB.
Ces nouvelles prévisions sont la conséquence logique des révisions à la hausse des déficits, mais aussi à la baisse de la croissance et de l’inflation. Des poisons mortels pour enrayer la spirale infernale de la dette. Pour cette année, Bercy anticipe un déficit public situé à 4,4 % de PIB tandis que la croissance sera moitié moindre que prévu au printemps (à 0,4 %). Du coup, la dette publique devrait encore fortement progresser pour tourner autour de 95 % du PIB en 2014, contre 91,8 % en 2013. Mais Bercy ne tablant quasiment pas sur une réduction du déficit en 2015 (– 4,3 %), la dette resterait encore très dynamique, augmentant encore de près de 3 points de PIB l’an prochain ! Elle approcherait alors les 98 % du PIB contre… 80 % il y a cinq ans et 65 % il y a dix ans !
Pari audacieux pour 2016
Le projet de budget actera donc l’enterrement de l’objectif de stabilisation de la dette en 2015 inscrit dans son programme de stabilité au printemps. Mais Paris croit tout de même possible d’anticiper un reflux de la dette à partir de 2016. Pour cela, le gouvernement table sur une baisse du déficit (il serait ramené à 3,7 % en 2016) dans un contexte de nette reprise de la croissance (+ 1,7 %) et de regain d’inflation. Le pari est audacieux, mais le gouvernement s’y accroche plus que jamais et entend tout faire pour éviter d’atteindre les 100 % de dette (lire ci-dessous). Il en va du maintien de la qualité de la signature de la France.
Pour l’heure, les récentes annonces du gouvernement ne font pas bouger les marchés. Le taux d’emprunt de la France n’a jamais été aussi bas : l’Etat s’endette même à des taux négatifs sur des échéances de court terme, comme cela a encore été le cas lundi dernier lors d’une levée de près de 8 milliards d’euros.
Du coup, la situation de la France reste paradoxale avec une dette qui s’envole cette année mais une charge de la dette qui, elle, bénéficie des taux bas et de la très faible inflation. Cette dernière sera donc à nouveau plus faible qu’attendu (elle a déjà été abaissée de 1,8 milliard dans le collectif budgétaire), permettant donc de contenir le poids de la dette dans le budget de l’Etat à moins de 45 milliards, contre 46,3 milliards en 2012. « Les marchés considèrent que, même si la France réduit lentement ses déficits, elle maintient un effort structurel important, écrivent les économistes du Crédit Agricole. De plus, le marché des titres d’Etat français est jugé attractif car large, liquide et bénéficiant comme celui des autres grands pays européens d’un effet valeur refuge. » Pourvu que cela dure…
C’est un dérapage que s’est bien gardé d’évoquer Michel Sapin dans son « discours de vérité » sur les finances publiques la semaine dernière. Et, pourtant, il s’annonce spectaculaire. Il s’agit de celui de la dette publique. Selon nos informations, le projet de loi de Finances pour 2015, qui sera présenté le 1er octobre en Conseil des ministres, devrait inscrire une dette publique tutoyant les 98 % de PIB l’an prochain. Elle atteindrait alors un pic, avant de baisser très légèrement en 2016 et 2017. A en croire Bercy, c’est donc de très peu que la France éviterait de rejoindre le club peu envié des pays où la dette dépasse 100 % du PIB.
Ces nouvelles prévisions sont la conséquence logique des révisions à la hausse des déficits, mais aussi à la baisse de la croissance et de l’inflation. Des poisons mortels pour enrayer la spirale infernale de la dette. Pour cette année, Bercy anticipe un déficit public situé à 4,4 % de PIB tandis que la croissance sera moitié moindre que prévu au printemps (à 0,4 %). Du coup, la dette publique devrait encore fortement progresser pour tourner autour de 95 % du PIB en 2014, contre 91,8 % en 2013. Mais Bercy ne tablant quasiment pas sur une réduction du déficit en 2015 (– 4,3 %), la dette resterait encore très dynamique, augmentant encore de près de 3 points de PIB l’an prochain ! Elle approcherait alors les 98 % du PIB contre… 80 % il y a cinq ans et 65 % il y a dix ans !
Pari audacieux pour 2016
Le projet de budget actera donc l’enterrement de l’objectif de stabilisation de la dette en 2015 inscrit dans son programme de stabilité au printemps. Mais Paris croit tout de même possible d’anticiper un reflux de la dette à partir de 2016. Pour cela, le gouvernement table sur une baisse du déficit (il serait ramené à 3,7 % en 2016) dans un contexte de nette reprise de la croissance (+ 1,7 %) et de regain d’inflation. Le pari est audacieux, mais le gouvernement s’y accroche plus que jamais et entend tout faire pour éviter d’atteindre les 100 % de dette (lire ci-dessous). Il en va du maintien de la qualité de la signature de la France.
Pour l’heure, les récentes annonces du gouvernement ne font pas bouger les marchés. Le taux d’emprunt de la France n’a jamais été aussi bas : l’Etat s’endette même à des taux négatifs sur des échéances de court terme, comme cela a encore été le cas lundi dernier lors d’une levée de près de 8 milliards d’euros.
Du coup, la situation de la France reste paradoxale avec une dette qui s’envole cette année mais une charge de la dette qui, elle, bénéficie des taux bas et de la très faible inflation. Cette dernière sera donc à nouveau plus faible qu’attendu (elle a déjà été abaissée de 1,8 milliard dans le collectif budgétaire), permettant donc de contenir le poids de la dette dans le budget de l’Etat à moins de 45 milliards, contre 46,3 milliards en 2012. « Les marchés considèrent que, même si la France réduit lentement ses déficits, elle maintient un effort structurel important, écrivent les économistes du Crédit Agricole. De plus, le marché des titres d’Etat français est jugé attractif car large, liquide et bénéficiant comme celui des autres grands pays européens d’un effet valeur refuge. » Pourvu que cela dure…
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