Nicole Cheverney |
Le mot russe « rodina » est intraduisible. Il évoque à la fois la terre natale, la Patrie.
Fiodor Dostoïevski :
Le Français Chateaubriand disait, lui, que le pays où l'on naît attache les hommes comme d'un aimant invincible.
Mais les Russes eux, accordent au mot « rodina » une charge symbolique encore plus forte et évocatrice. Car il s'agit bien de l'amour inconditionnel que le peuple russe voue à son pays.
Ce qui dépasse, ce qui étonne, ce qui surprend, ce qui agace et rend furieux les Occidentaux, les Atlantistes de préférence, qui n'ont rien compris à « l'âme russe » loin d'être une simple vue de l'esprit. Aveuglés qu'ils sont par la propagande acharnée anti-russe caricaturale à l'extrême.
Dans les années soixante, le journaliste américain Hedrick Smith, en reportage pour le New York Times, a parcouru en long, en large, la Russie soviétique.
Il fut littéralement « ébranlé » par ce qu'il avait découvert de la mentalité russe, au cours de ses reportages. Et particulièrement cet attachement viscéral et sans bornes, que voue à la patrie, chaque Russe.
Aussi écrivait-il « Les Russes sont peut-être les patriotes les plus passionnés du monde »... « Un amour tenace et profond... la force unifiante ».
Mais cette ardeur patriotique chez le Russe est bien plus ancienne et ne date pas d'hier. Déjà, aux temps les plus reculés des invasions tartares, où les populations russes, fort nombreuses au demeurant, vivaient en « principautés » dans leurs frontières. Elles auraient dû, selon toute logique, refouler les Tartares, bien moins nombreux que les Russes. Mais les Tartares les écrasèrent et les soumirent. De là, la naissance chez le Russe de cette impérieuse nécessité de se, désormais rassembler.
Ainsi naissait le sentiment d'être un peuple, d'être aussi une Nation, d'être ce que les Russes appellent le « kollectiv » et de se « serrer les coudes » dans cette désormais « Patrie ». La terre russe, ses 11 fuseaux horaires, ses immenses territoires, ses fleuves, ses rivières, ses taïgas, ses ressources, et une terre généreuse, tout ce qu'il fallait pour y plonger le cœur de ses racines.
« Poust Kougé, da naché » (bonne ou mauvaise, mais c'est ma patrie), disait un général russe devant l'avancée napoléonienne. Chez le russe, elle est LEUR.
Mais comme tout ce qui vient de l'âme russe est infiniment « compliqué » à nos yeux cillés d'occidentaux », il faut pousser encore plus loin le symbole de cet attachement viscéral qui est le liant même de l'âme russe.
« Kvasnoï Patriotism » (le patriotisme du Kvas ).
Le Kvas est une boisson d'origine rurale que Heidrick Smith nous décrit comme « de mauvaise qualité » et de « couleur d'eau boueuse ». Mais qu'importe ! De cette boisson, les Russes en raffolent. Chaque famille russe a sa propre recette de fabrication-maison. Boire du Kvas, c'est se relier indubitablement à sa terre, à sa maison, à son foyer, à son pays, à ses racines, par le truchement de cette boisson forte, typique et ancestrale.
Si pour nous, les européens de l'ouest buvons du vin, ou du Schnaps, ou de la bière et si nous offrons à la gloire de Dionysos nos tintements de bouteilles et de verres, le Russe, lui se lie par le Kvas, à sa terre qu'il dit éternelle, car boire du kvas revêt une fois de plus l'ardente symbolique de son amour typiquement russe de la Russie.
Qu'elle fut URSS hier, qu'elle soit Fédération Russe aujourd'hui, rien n'a changé vraiment. Tout se joue autour de l'épicentre que constitue l’âme russe, au cœur même de sa passion patriotique où depuis des siècles courent de steppes en steppes, de village en village, de ville en ville, les mêmes incantations au lyrisme profond, à la gloire du pays.
Un Russe est capable de rester des heures assis à écouter ces complaintes langoureuses, aux sons déchirants des violons, aux langueurs acoustiques des balalaïka, tous à la gloire de leur pays souverain. Le Russe est avant tout un sentimental. Et lorsqu'il déclare « Oh ! Mon pays, je donne pour toi ma vie », il ne fait pas là un effet style, ou de rime riche, ou une quelconque acrostiche poétique, il le pense sincèrement. C'est la marque vraie de la profondeur de ses sentiments. Et ce sentiment d’appartenance, cette fidélité, cet engouement pour sa terre est ancré profondément chez le Russe. Tout autant qu'en Occident s'impriment plus fort encore l'aveuglement et la perception erronée que nous avons hérité de la propagande anti-russe.
Après la chute du mur de Berlin et la tentative de l'Occident de dépiauter l'Ex URSS, les dirigeants américains se sont illusionnés de leur capacité à soumettre définitivement la Russie comme ils avaient pu la faire avec une Europe vassalisée. Même s'ils se sont essayé au petit jeu des marchés avec les oligarques corrompus et avec Boris Eltsine miné par l'alcool, et la « cinquième colonne Atlantiste » au cœur même du Kremlin, ils ont essuyé un retentissant échec avec la venue de Poutine.
Allait-il au nom d'une hypothétique ouverture aux marchés occidentaux, « vendre » son pays ?
La réponse qu'il oppose aux Atlantiste est cinglante. Car plus Russe est Poutine, plus encore chrétien orthodoxe il est. Et avec lui, le peuple russe. Car l'église orthodoxe est aussi le ciment de l'âme russe.
Poutine, l'homme que l'Occident abhorre exprime à sa façon à travers son orthodoxie russifiante, sa vision quasi-mystique d'une grande Russie remise à l'honneur, un vieux rêve retrouvé, celui de Pierre le Grand, se tournant délibérément non pas vers un Occident décadent, mais vers une nouvelle vision géopolitique : l'EURASIE. Il ne répond en rien aux archétypes schématiques que les occidentaux, les US en tête drainent à propos du bonhomme et de son peuple. Contrairement à ce que nous avons appris dans notre jeunesse, à propos de l'URSS et qui continue à être « martelé » par les médias mainsteam, la Russie n'a pas été soumise aux « chocs de l'histoire », mais elle bénéficie, d'une continuité frappante, d'une unité et homogénéité de peuple, de langue, de « coutumes », de religion : c'est une Nation, au sens stricto-sensu.
Même si des périodes plus ou moins longues de souffrances communes au peuple russe ont émaillé l’histoire dense de ce peuple.
Par deux fois, la Russie s'est vue directement envahie, martyrisée, ses populations soumises à l'écrasement des envahisseurs.
D'abord, par les Français avec la Grande Armée de Napoléon : ses exactions, ses crimes, ses prédations... Armée vaincue et refoulée, réduite à néant, non seulement par le courage et la vaillance de l'armée impériale russe, avec dans ses rangs les redoutables bataillons cosaques particulièrement aguerris, mais également par l'Hiver russe, le « Général Hiver » !
Ensuite, la Russie envahie par les NAZIS, foulant aux pieds les populations, écrasant par le crime, les meurtres de masse et l'épouvantable rouleau compresseur de l'armée allemande suréquipée, et de ses tanks. Eh bien, c'est tout un peuple, des millions de Russes qui au prix de leur vie, ont su résister et réduire à nouveau à néant, l’armée dite « invincible » d'Hitler. Défaire une des armée les plus puissantes du monde, dans une des batailles des plus effroyables de l'histoire : Stalingrad !
Alors venons-en au projet démoniaque qui anime les dirigeants occidentaux atlantistes et qui rêvent d'un nouveau « Stalingrad » à l'envers, avec la victoire de l'OTAN sur la Russie et Poutine.
Nous avons là, par deux fois eu la preuve que vaincre la Russie, vaincre un peuple aussi soudé qui a pour principe de ne jamais se soumettre à l'envahisseur, est impossible. Ce que le peuple russe n'a jamais accepté hier, pourquoi l'accepterait-il aujourd'hui ? Ce que nous acceptons, nous Européens, d'être vendus pièce après pièce, sur l'autel des banques et des lois du marché, et du dollar, les Russes nous disent d'ores et déjà un NIET magistral.
Un jeune russe que Hedrick Smith avait interviewé déclarait :
« Ce n'est pas parce que nous aimons Jimmy Hendrix, que nous ne sommes pas prêts à verser notre sang pour notre pays.
Léonid Brejnev, en 1972 déclarait : « Nous ne bâtissons pas une nation d'oisifs où les rivières ruissellent de lait et de miel, mais la société la plus organisée et la plus industrieuse de l'histoire humaine. Et le peuple formant cette société sera le plus industrieux, le plus organisé, le plus politiquement conscient de l'Histoire ».
C'est cela qu'il faut retenir, à l'aube du troisième millénaire, le peuple russe parfaitement derrière Poutine, parfaitement conscient de la pérennité de la Russie, prêt à se lever. Un peuple conscient de son Histoire passée, présente et à venir dans ses débordements fusionnels avec la "Grande Russie".
Fiodor Dostoïevski :
Le Français Chateaubriand disait, lui, que le pays où l'on naît attache les hommes comme d'un aimant invincible.
Mais les Russes eux, accordent au mot « rodina » une charge symbolique encore plus forte et évocatrice. Car il s'agit bien de l'amour inconditionnel que le peuple russe voue à son pays.
Ce qui dépasse, ce qui étonne, ce qui surprend, ce qui agace et rend furieux les Occidentaux, les Atlantistes de préférence, qui n'ont rien compris à « l'âme russe » loin d'être une simple vue de l'esprit. Aveuglés qu'ils sont par la propagande acharnée anti-russe caricaturale à l'extrême.
Dans les années soixante, le journaliste américain Hedrick Smith, en reportage pour le New York Times, a parcouru en long, en large, la Russie soviétique.
Il fut littéralement « ébranlé » par ce qu'il avait découvert de la mentalité russe, au cours de ses reportages. Et particulièrement cet attachement viscéral et sans bornes, que voue à la patrie, chaque Russe.
Aussi écrivait-il « Les Russes sont peut-être les patriotes les plus passionnés du monde »... « Un amour tenace et profond... la force unifiante ».
Mais cette ardeur patriotique chez le Russe est bien plus ancienne et ne date pas d'hier. Déjà, aux temps les plus reculés des invasions tartares, où les populations russes, fort nombreuses au demeurant, vivaient en « principautés » dans leurs frontières. Elles auraient dû, selon toute logique, refouler les Tartares, bien moins nombreux que les Russes. Mais les Tartares les écrasèrent et les soumirent. De là, la naissance chez le Russe de cette impérieuse nécessité de se, désormais rassembler.
Ainsi naissait le sentiment d'être un peuple, d'être aussi une Nation, d'être ce que les Russes appellent le « kollectiv » et de se « serrer les coudes » dans cette désormais « Patrie ». La terre russe, ses 11 fuseaux horaires, ses immenses territoires, ses fleuves, ses rivières, ses taïgas, ses ressources, et une terre généreuse, tout ce qu'il fallait pour y plonger le cœur de ses racines.
« Poust Kougé, da naché » (bonne ou mauvaise, mais c'est ma patrie), disait un général russe devant l'avancée napoléonienne. Chez le russe, elle est LEUR.
Mais comme tout ce qui vient de l'âme russe est infiniment « compliqué » à nos yeux cillés d'occidentaux », il faut pousser encore plus loin le symbole de cet attachement viscéral qui est le liant même de l'âme russe.
« Kvasnoï Patriotism » (le patriotisme du Kvas ).
Le Kvas est une boisson d'origine rurale que Heidrick Smith nous décrit comme « de mauvaise qualité » et de « couleur d'eau boueuse ». Mais qu'importe ! De cette boisson, les Russes en raffolent. Chaque famille russe a sa propre recette de fabrication-maison. Boire du Kvas, c'est se relier indubitablement à sa terre, à sa maison, à son foyer, à son pays, à ses racines, par le truchement de cette boisson forte, typique et ancestrale.
Si pour nous, les européens de l'ouest buvons du vin, ou du Schnaps, ou de la bière et si nous offrons à la gloire de Dionysos nos tintements de bouteilles et de verres, le Russe, lui se lie par le Kvas, à sa terre qu'il dit éternelle, car boire du kvas revêt une fois de plus l'ardente symbolique de son amour typiquement russe de la Russie.
Qu'elle fut URSS hier, qu'elle soit Fédération Russe aujourd'hui, rien n'a changé vraiment. Tout se joue autour de l'épicentre que constitue l’âme russe, au cœur même de sa passion patriotique où depuis des siècles courent de steppes en steppes, de village en village, de ville en ville, les mêmes incantations au lyrisme profond, à la gloire du pays.
Un Russe est capable de rester des heures assis à écouter ces complaintes langoureuses, aux sons déchirants des violons, aux langueurs acoustiques des balalaïka, tous à la gloire de leur pays souverain. Le Russe est avant tout un sentimental. Et lorsqu'il déclare « Oh ! Mon pays, je donne pour toi ma vie », il ne fait pas là un effet style, ou de rime riche, ou une quelconque acrostiche poétique, il le pense sincèrement. C'est la marque vraie de la profondeur de ses sentiments. Et ce sentiment d’appartenance, cette fidélité, cet engouement pour sa terre est ancré profondément chez le Russe. Tout autant qu'en Occident s'impriment plus fort encore l'aveuglement et la perception erronée que nous avons hérité de la propagande anti-russe.
Après la chute du mur de Berlin et la tentative de l'Occident de dépiauter l'Ex URSS, les dirigeants américains se sont illusionnés de leur capacité à soumettre définitivement la Russie comme ils avaient pu la faire avec une Europe vassalisée. Même s'ils se sont essayé au petit jeu des marchés avec les oligarques corrompus et avec Boris Eltsine miné par l'alcool, et la « cinquième colonne Atlantiste » au cœur même du Kremlin, ils ont essuyé un retentissant échec avec la venue de Poutine.
Allait-il au nom d'une hypothétique ouverture aux marchés occidentaux, « vendre » son pays ?
La réponse qu'il oppose aux Atlantiste est cinglante. Car plus Russe est Poutine, plus encore chrétien orthodoxe il est. Et avec lui, le peuple russe. Car l'église orthodoxe est aussi le ciment de l'âme russe.
Poutine, l'homme que l'Occident abhorre exprime à sa façon à travers son orthodoxie russifiante, sa vision quasi-mystique d'une grande Russie remise à l'honneur, un vieux rêve retrouvé, celui de Pierre le Grand, se tournant délibérément non pas vers un Occident décadent, mais vers une nouvelle vision géopolitique : l'EURASIE. Il ne répond en rien aux archétypes schématiques que les occidentaux, les US en tête drainent à propos du bonhomme et de son peuple. Contrairement à ce que nous avons appris dans notre jeunesse, à propos de l'URSS et qui continue à être « martelé » par les médias mainsteam, la Russie n'a pas été soumise aux « chocs de l'histoire », mais elle bénéficie, d'une continuité frappante, d'une unité et homogénéité de peuple, de langue, de « coutumes », de religion : c'est une Nation, au sens stricto-sensu.
Même si des périodes plus ou moins longues de souffrances communes au peuple russe ont émaillé l’histoire dense de ce peuple.
Par deux fois, la Russie s'est vue directement envahie, martyrisée, ses populations soumises à l'écrasement des envahisseurs.
D'abord, par les Français avec la Grande Armée de Napoléon : ses exactions, ses crimes, ses prédations... Armée vaincue et refoulée, réduite à néant, non seulement par le courage et la vaillance de l'armée impériale russe, avec dans ses rangs les redoutables bataillons cosaques particulièrement aguerris, mais également par l'Hiver russe, le « Général Hiver » !
Ensuite, la Russie envahie par les NAZIS, foulant aux pieds les populations, écrasant par le crime, les meurtres de masse et l'épouvantable rouleau compresseur de l'armée allemande suréquipée, et de ses tanks. Eh bien, c'est tout un peuple, des millions de Russes qui au prix de leur vie, ont su résister et réduire à nouveau à néant, l’armée dite « invincible » d'Hitler. Défaire une des armée les plus puissantes du monde, dans une des batailles des plus effroyables de l'histoire : Stalingrad !
Alors venons-en au projet démoniaque qui anime les dirigeants occidentaux atlantistes et qui rêvent d'un nouveau « Stalingrad » à l'envers, avec la victoire de l'OTAN sur la Russie et Poutine.
Nous avons là, par deux fois eu la preuve que vaincre la Russie, vaincre un peuple aussi soudé qui a pour principe de ne jamais se soumettre à l'envahisseur, est impossible. Ce que le peuple russe n'a jamais accepté hier, pourquoi l'accepterait-il aujourd'hui ? Ce que nous acceptons, nous Européens, d'être vendus pièce après pièce, sur l'autel des banques et des lois du marché, et du dollar, les Russes nous disent d'ores et déjà un NIET magistral.
Un jeune russe que Hedrick Smith avait interviewé déclarait :
« Ce n'est pas parce que nous aimons Jimmy Hendrix, que nous ne sommes pas prêts à verser notre sang pour notre pays.
Léonid Brejnev, en 1972 déclarait : « Nous ne bâtissons pas une nation d'oisifs où les rivières ruissellent de lait et de miel, mais la société la plus organisée et la plus industrieuse de l'histoire humaine. Et le peuple formant cette société sera le plus industrieux, le plus organisé, le plus politiquement conscient de l'Histoire ».
C'est cela qu'il faut retenir, à l'aube du troisième millénaire, le peuple russe parfaitement derrière Poutine, parfaitement conscient de la pérennité de la Russie, prêt à se lever. Un peuple conscient de son Histoire passée, présente et à venir dans ses débordements fusionnels avec la "Grande Russie".
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