L’ex-président de la République a annoncé
sur sa page Facebook son retour sur la scène politique. Evitant de
mentionner le nom de l’UMP, il s’y dit candidat à la présidence de « sa
famille politique ».
C'est finalement sur sa page Facebook (lire l’encadré ci-dessous) et son compte Twitter que Nicolas Sarkozy a officialisé son retour sur la scène politique française. L’ex- chef de l’Etat y déclare : « C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique. Car, au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de la situation dans laquelle se trouve la France, devant le délitement du débat politique, et la persistance de divisions si dérisoires au sein de l’opposition. »
Et d’ajouter : « Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité ».
Nicolas Sarkozy affirme avoir « pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de (son) mandat, en tirer les leçons ». Il ajoute « écarter tout esprit de revanche ou d’affrontement ».
Dans ce texte d’un peu moins de 700 mots, dans lequel il ne mentionne pas le nom de l’UMP - qu’il appelle sa « famille politique » - il assure qu’au cours de ses « échanges » avec les Français depuis qu’il n’est plus président, il a « vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche de près ou de loin à la politique ». « J’ai senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni en personne, comme si tout se valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait quoi que ce soit. Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous oblige à nous réinventer profondément », écrit-il.
Affirmant s’être « interrogé sans concession sur l’opportunité d’un retour à la vie politique », il propose aujourd’hui « aux Français un nouveau choix politique ». Le « vaste rassemblement » qu’il souhaite sera doté « d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique ». « Je connais les difficultés qui nous attendent », ajoute-t-il.
Frédéric Péchenard, directeur de campagne
Pour sa campagne, Nicolas Sarkozy va s’entourer d’une équipe resserrée. Son directeur de campagne sera Frédéric Péchenard, ami de jeunesse et ancien patron de la police nationale. Frédéric Péchenard a trouvé des locaux pour la campagne, près du 77 rue de Miromesnil, où sont situés les bureaux de l’ancien président.
« Cartes postales aux Français »
Adulé par les uns, détesté par les autres, Nicolas Sarkozy, 59 ans, depuis son départ de l'Elysée a démontré qu'il était resté « accro » à la vie publique. A plusieurs reprises, avant sa défaite à la présidentielle, il avait pourtant envisagé l'échec et sa vie d'après. « Vous n'entendrez plus jamais parler de moi », avait-il même confié à la presse début 2012. La plupart de ses proches n'y croyaient déjà pas...
Depuis il reçoit beaucoup, entretient la flamme chez ses supporters, fait des incursions régulières dans l'arène politique (sur la Syrie à l'été 2012, la grave crise de l'UMP fin 2012, après l'invalidation de ses comptes de campagne en 2013, l'Europe en mai dernier...).
Il y a aussi ses fameuses « cartes postales aux Français », lors de déplacements (pour décorer un maire et ami en Charente-Maritime, ou accompagner son épouse et chanteuse Carla Bruni-Sarkozy en tournée...). Sans compter les confidences distillées à la presse. « Mon moteur, c'est le devoir », lâche-t-il au coeur de l'été, alors que le pouvoir socialiste tangue.
Même ses ennuis judiciaires n'ont pas entamé une volonté apparemment à toute épreuve. En mars, il réagi à sa mise sur écoutes pour des faits supposés de corruption en évoquant la « Stasi », ex-police politique est-allemande. Après sa triple mise en examen début juillet, il dénonce une « instrumentalisation politique de la justice ».
L'ancien président multiplie les conférences grassement rémunérées à New York, Londres, Rio de Janeiro, Doha, Amman, où il croise dirigeants politiques et économiques.
Le texte de Nicolas Sarkozy
« Mes chers Amis,
Le 6 mai 2012, au soir de l’élection présidentielle, j’ai remercié les Français de l’honneur qu’ils m’avaient accordé en me permettant de conduire les destinées de notre pays durant cinq années. Je leur ai dit ma volonté de me retirer de toute activité publique.
Depuis, j’ai pris le temps de la réflexion après toutes ces années d’activités intenses. J’ai pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de mon mandat, en tirer les leçons, revenir sur ce que fut notre histoire commune, mesurer la vanité de certains sentiments, écarter tout esprit de revanche ou d’affrontement.
J’ai pu échanger avec les Français, sans le poids du pouvoir qui déforme les rapports humains. Ils m’ont dit leurs espoirs, leurs incompréhensions et parfois aussi leurs déceptions.
J’ai vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche de près ou de loin à la politique.
J’ai senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni en personne, comme si tout se valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait quoi que ce soit.
Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous oblige à nous réinventer profondément.
Je me suis interrogé sans concession sur l’opportunité d’un retour à la vie politique que j’avais arrêtée sans amertume et sans regret.
C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique.
Car, au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de la situation dans laquelle se trouve la France, devant le délitement du débat politique, et la persistance de divisions si dérisoires au sein de l’opposition.
Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité.
Ce vaste rassemblement se dotera d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique.
J’aime trop la France; je suis trop passionné par le débat public et l’avenir de mes compatriotes pour les voir condamnés à choisir entre le spectacle désespérant d’aujourd’hui et la perspective d’un isolement sans issue. Je ne peux me résoudre à voir s’installer dans le monde l’idée que la France pourrait n’avoir qu’une voix secondaire.
Nous devons faire émerger de nouvelles réponses face aux inquiétudes des Français, à leur interrogation sur la pérennité de la France, à la nécessité d’affirmer sa personnalité singulière, à la promotion de son message culturel qui est sans doute la plus belle part de notre héritage.
On ne fait rien de grand sans l’unité de la nation. On ne fait rien de grand sans espérance, sans perspective.
Pour construire une alternative crédible, il nous faut donc bâtir la formation politique du XXIe siècle. Je le ferai avec le souci du plus large rassemblement, la volonté d’apaiser les tensions, et en même temps de susciter l’intérêt passionné de tous ceux qui ne peuvent se résoudre à l’abaissement de la France. Nous aurons besoin de toutes les intelligences,de toutes les énergies, de toutes les bonnes volontés. Il nous faut tourner la page des divisions et des rancunes afin que chacun puisse s’inscrire dans un projet, par nature, collectif.
Je connais les difficultés qui nous attendent. Mais l’enjeu nous dépasse tellement, les perspectives sont si exaltantes, le redressement si nécessaire qu’à mes yeux les obstacles paraissent dérisoires.
Ensemble, par la force de notre engagement, par notre conscience commune de la gravité des enjeux, nous rendrons possible le sursaut dont nul ne peut douter de la nécessité et de l’urgence.
Que chacun soit convaincu de la force et de la sincérité de mon engagement au service de la France. »
C'est finalement sur sa page Facebook (lire l’encadré ci-dessous) et son compte Twitter que Nicolas Sarkozy a officialisé son retour sur la scène politique française. L’ex- chef de l’Etat y déclare : « C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique. Car, au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de la situation dans laquelle se trouve la France, devant le délitement du débat politique, et la persistance de divisions si dérisoires au sein de l’opposition. »
Et d’ajouter : « Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité ».
Nicolas Sarkozy affirme avoir « pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de (son) mandat, en tirer les leçons ». Il ajoute « écarter tout esprit de revanche ou d’affrontement ».
Dans ce texte d’un peu moins de 700 mots, dans lequel il ne mentionne pas le nom de l’UMP - qu’il appelle sa « famille politique » - il assure qu’au cours de ses « échanges » avec les Français depuis qu’il n’est plus président, il a « vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche de près ou de loin à la politique ». « J’ai senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni en personne, comme si tout se valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait quoi que ce soit. Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous oblige à nous réinventer profondément », écrit-il.
Affirmant s’être « interrogé sans concession sur l’opportunité d’un retour à la vie politique », il propose aujourd’hui « aux Français un nouveau choix politique ». Le « vaste rassemblement » qu’il souhaite sera doté « d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique ». « Je connais les difficultés qui nous attendent », ajoute-t-il.
Frédéric Péchenard, directeur de campagne
Pour sa campagne, Nicolas Sarkozy va s’entourer d’une équipe resserrée. Son directeur de campagne sera Frédéric Péchenard, ami de jeunesse et ancien patron de la police nationale. Frédéric Péchenard a trouvé des locaux pour la campagne, près du 77 rue de Miromesnil, où sont situés les bureaux de l’ancien président.
« Cartes postales aux Français »
Adulé par les uns, détesté par les autres, Nicolas Sarkozy, 59 ans, depuis son départ de l'Elysée a démontré qu'il était resté « accro » à la vie publique. A plusieurs reprises, avant sa défaite à la présidentielle, il avait pourtant envisagé l'échec et sa vie d'après. « Vous n'entendrez plus jamais parler de moi », avait-il même confié à la presse début 2012. La plupart de ses proches n'y croyaient déjà pas...
Depuis il reçoit beaucoup, entretient la flamme chez ses supporters, fait des incursions régulières dans l'arène politique (sur la Syrie à l'été 2012, la grave crise de l'UMP fin 2012, après l'invalidation de ses comptes de campagne en 2013, l'Europe en mai dernier...).
Il y a aussi ses fameuses « cartes postales aux Français », lors de déplacements (pour décorer un maire et ami en Charente-Maritime, ou accompagner son épouse et chanteuse Carla Bruni-Sarkozy en tournée...). Sans compter les confidences distillées à la presse. « Mon moteur, c'est le devoir », lâche-t-il au coeur de l'été, alors que le pouvoir socialiste tangue.
Même ses ennuis judiciaires n'ont pas entamé une volonté apparemment à toute épreuve. En mars, il réagi à sa mise sur écoutes pour des faits supposés de corruption en évoquant la « Stasi », ex-police politique est-allemande. Après sa triple mise en examen début juillet, il dénonce une « instrumentalisation politique de la justice ».
L'ancien président multiplie les conférences grassement rémunérées à New York, Londres, Rio de Janeiro, Doha, Amman, où il croise dirigeants politiques et économiques.
Le texte de Nicolas Sarkozy
« Mes chers Amis,
Le 6 mai 2012, au soir de l’élection présidentielle, j’ai remercié les Français de l’honneur qu’ils m’avaient accordé en me permettant de conduire les destinées de notre pays durant cinq années. Je leur ai dit ma volonté de me retirer de toute activité publique.
Depuis, j’ai pris le temps de la réflexion après toutes ces années d’activités intenses. J’ai pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de mon mandat, en tirer les leçons, revenir sur ce que fut notre histoire commune, mesurer la vanité de certains sentiments, écarter tout esprit de revanche ou d’affrontement.
J’ai pu échanger avec les Français, sans le poids du pouvoir qui déforme les rapports humains. Ils m’ont dit leurs espoirs, leurs incompréhensions et parfois aussi leurs déceptions.
J’ai vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche de près ou de loin à la politique.
J’ai senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni en personne, comme si tout se valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait quoi que ce soit.
Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous oblige à nous réinventer profondément.
Je me suis interrogé sans concession sur l’opportunité d’un retour à la vie politique que j’avais arrêtée sans amertume et sans regret.
C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique.
Car, au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de la situation dans laquelle se trouve la France, devant le délitement du débat politique, et la persistance de divisions si dérisoires au sein de l’opposition.
Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité.
Ce vaste rassemblement se dotera d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique.
J’aime trop la France; je suis trop passionné par le débat public et l’avenir de mes compatriotes pour les voir condamnés à choisir entre le spectacle désespérant d’aujourd’hui et la perspective d’un isolement sans issue. Je ne peux me résoudre à voir s’installer dans le monde l’idée que la France pourrait n’avoir qu’une voix secondaire.
Nous devons faire émerger de nouvelles réponses face aux inquiétudes des Français, à leur interrogation sur la pérennité de la France, à la nécessité d’affirmer sa personnalité singulière, à la promotion de son message culturel qui est sans doute la plus belle part de notre héritage.
On ne fait rien de grand sans l’unité de la nation. On ne fait rien de grand sans espérance, sans perspective.
Pour construire une alternative crédible, il nous faut donc bâtir la formation politique du XXIe siècle. Je le ferai avec le souci du plus large rassemblement, la volonté d’apaiser les tensions, et en même temps de susciter l’intérêt passionné de tous ceux qui ne peuvent se résoudre à l’abaissement de la France. Nous aurons besoin de toutes les intelligences,de toutes les énergies, de toutes les bonnes volontés. Il nous faut tourner la page des divisions et des rancunes afin que chacun puisse s’inscrire dans un projet, par nature, collectif.
Je connais les difficultés qui nous attendent. Mais l’enjeu nous dépasse tellement, les perspectives sont si exaltantes, le redressement si nécessaire qu’à mes yeux les obstacles paraissent dérisoires.
Ensemble, par la force de notre engagement, par notre conscience commune de la gravité des enjeux, nous rendrons possible le sursaut dont nul ne peut douter de la nécessité et de l’urgence.
Que chacun soit convaincu de la force et de la sincérité de mon engagement au service de la France. »
Source: |
Les Echos