Le nouveau parti anti-euro (AfD) a confirmé
dimanche qu'il s'installait dans le paysage politique allemand en
faisant son entrée dans les parlements régionaux du Brandebourg et de
Thuringe, deux semaines après avoir réalisé cette performance pour la
première fois en Saxe.
"Il y a de la colère dans l'air", a commenté la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour qui l'engouement pour l'AfD bouscule "tous les partis" et notamment les conservateurs de la chancelière Angela Merkel (CDU), pourtant en hausse dans ces deux États-régions d'ex-Allemagne de l'Est.
Créée au printemps 2013, l'AfD est créditée de 10,6% des suffrages en Thuringe et de 12,2% dans le Brandebourg, dépassant largement la barre de 5% requise pour entrer au parlement, d'après des résultats officiels provisoires.
"Je me réjouis de cette énorme preuve de confiance", a réagi Bernd Lucke, le patron d'Alternative für Deutschland (AfD, Alternative pour l'Allemagne), estimant que son parti "renouvelait" l'offre politique. Le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber, y voyait "un défi pour tous les partis" en excluant toute alliance avec l'AfD.
De l'autre côté de l'échiquier politique, la gauche radicale Die Linke pourrait décrocher un résultat inédit en ravissant la présidence de la Thuringe aux conservateurs, si elle parvient à constituer une majorité avec les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts. Ces trois partis ont effet la possibilité de constituer ensemble une majorité.
L'AfD, qui prône la sortie de l'euro et défend des positions très conservatrices sur l'immigration, l'insécurité et les valeurs familiales, a fait dimanche encore mieux que dans la Saxe (autre État régional d'ex-RDA), où elle avait séduit il y a deux semaines 9,7% des électeurs.
C'est encore insuffisant pour que cette jeune formation, qui creuse un sillon populiste en plein essor en Europe mais jusqu'ici absent d'Allemagne, se mêle aux tractations pour diriger le Brandebourg ou la Thuringe.
Forte de trois percées consécutives, l'AfD s'affirme néanmoins comme un possible rival sur l'aile droite de la CDU, d'autant que cette dernière s'est "social-démocratisée" sous l'influence de son alliance fédérale avec le SPD, relève Werner Patzelt, politologue à l'Université technique de Dresde.
Son irruption sur la scène politique a déjà poussé Angela Merkel à durcir son discours sur les thèmes chers à l'AfD, comme les demandeurs d'asile.
- Suspense en Thuringe -
L'installation sur la durée de ce parti "en pleine puberté", selon Werner Patzelt, nécessitera des succès électoraux répétés et dépendra de l'action de ses représentants encore inexpérimentés dans les parlements régionaux, l'AfD ayant échoué de peu à entrer au Bundestag à l'automne 2013.
En Allemagne et au Parlement européen, où le parti avait obtenu sept sièges le 25 mai, mènera-t-il "une politique raisonnable" ou se laissera-t-il "happer par la droite populiste et radicale?", s'interroge le politologue.
Autre enjeu du scrutin de dimanche, la percée de la gauche radicale, qui pourrait décrocher en Thuringe la présidence d'un État-région pour la première fois de son histoire. Avec 28,2% des voix (en légère hausse), Die Linke peut espérer détrôner la CDU (33,5%) en propulsant son leader, le syndicaliste Bodo Ramelow, à la tête d'une coalition avec le SPD (12,4%) et les Verts (5,7%).
Le SPD, pourtant en pleine déconfiture (-6 points), peut aussi poursuivre son alliance régionale avec la CDU --leur partenaire au niveau fédéral--, et se retrouve donc en position de "faiseur de rois". La coalition gagnante sera connue au terme de négociations qui pourraient durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Les tractations s'annoncent plus simples dans le Brandebourg où les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis la Réunification, sont de nouveau en tête avec 31,9% des suffrages. Ils peuvent indifféremment maintenir leur coalition avec Die Linke ou diriger avec l'appui de la CDU.
Alors que les Verts préservent une représentation dans chaque État-région, les libéraux du FDP, déjà éjectés du Bundestag à l'automne, poursuivent leur déclin. Ces alliés traditionnels des conservateurs ne sont plus représentés que dans 6 États-régions sur 16. Un casse-tête pour la CDU qui ne dispose souvent plus d'autre choix que le SPD pour former des majorités.
"Il y a de la colère dans l'air", a commenté la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour qui l'engouement pour l'AfD bouscule "tous les partis" et notamment les conservateurs de la chancelière Angela Merkel (CDU), pourtant en hausse dans ces deux États-régions d'ex-Allemagne de l'Est.
Créée au printemps 2013, l'AfD est créditée de 10,6% des suffrages en Thuringe et de 12,2% dans le Brandebourg, dépassant largement la barre de 5% requise pour entrer au parlement, d'après des résultats officiels provisoires.
"Je me réjouis de cette énorme preuve de confiance", a réagi Bernd Lucke, le patron d'Alternative für Deutschland (AfD, Alternative pour l'Allemagne), estimant que son parti "renouvelait" l'offre politique. Le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber, y voyait "un défi pour tous les partis" en excluant toute alliance avec l'AfD.
De l'autre côté de l'échiquier politique, la gauche radicale Die Linke pourrait décrocher un résultat inédit en ravissant la présidence de la Thuringe aux conservateurs, si elle parvient à constituer une majorité avec les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts. Ces trois partis ont effet la possibilité de constituer ensemble une majorité.
L'AfD, qui prône la sortie de l'euro et défend des positions très conservatrices sur l'immigration, l'insécurité et les valeurs familiales, a fait dimanche encore mieux que dans la Saxe (autre État régional d'ex-RDA), où elle avait séduit il y a deux semaines 9,7% des électeurs.
C'est encore insuffisant pour que cette jeune formation, qui creuse un sillon populiste en plein essor en Europe mais jusqu'ici absent d'Allemagne, se mêle aux tractations pour diriger le Brandebourg ou la Thuringe.
Forte de trois percées consécutives, l'AfD s'affirme néanmoins comme un possible rival sur l'aile droite de la CDU, d'autant que cette dernière s'est "social-démocratisée" sous l'influence de son alliance fédérale avec le SPD, relève Werner Patzelt, politologue à l'Université technique de Dresde.
Son irruption sur la scène politique a déjà poussé Angela Merkel à durcir son discours sur les thèmes chers à l'AfD, comme les demandeurs d'asile.
- Suspense en Thuringe -
L'installation sur la durée de ce parti "en pleine puberté", selon Werner Patzelt, nécessitera des succès électoraux répétés et dépendra de l'action de ses représentants encore inexpérimentés dans les parlements régionaux, l'AfD ayant échoué de peu à entrer au Bundestag à l'automne 2013.
En Allemagne et au Parlement européen, où le parti avait obtenu sept sièges le 25 mai, mènera-t-il "une politique raisonnable" ou se laissera-t-il "happer par la droite populiste et radicale?", s'interroge le politologue.
Autre enjeu du scrutin de dimanche, la percée de la gauche radicale, qui pourrait décrocher en Thuringe la présidence d'un État-région pour la première fois de son histoire. Avec 28,2% des voix (en légère hausse), Die Linke peut espérer détrôner la CDU (33,5%) en propulsant son leader, le syndicaliste Bodo Ramelow, à la tête d'une coalition avec le SPD (12,4%) et les Verts (5,7%).
Le SPD, pourtant en pleine déconfiture (-6 points), peut aussi poursuivre son alliance régionale avec la CDU --leur partenaire au niveau fédéral--, et se retrouve donc en position de "faiseur de rois". La coalition gagnante sera connue au terme de négociations qui pourraient durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Les tractations s'annoncent plus simples dans le Brandebourg où les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis la Réunification, sont de nouveau en tête avec 31,9% des suffrages. Ils peuvent indifféremment maintenir leur coalition avec Die Linke ou diriger avec l'appui de la CDU.
Alors que les Verts préservent une représentation dans chaque État-région, les libéraux du FDP, déjà éjectés du Bundestag à l'automne, poursuivent leur déclin. Ces alliés traditionnels des conservateurs ne sont plus représentés que dans 6 États-régions sur 16. Un casse-tête pour la CDU qui ne dispose souvent plus d'autre choix que le SPD pour former des majorités.
Source: |
Afp via nouvel obs