Judith Waintraub
Un député filloniste évalue à «une dizaine
de jours» la période durant laquelle la voix de l'ex-chef de l'État sera
«la seule audible» dans l'opposition.
La lettre de Nicolas Sarkozy à peine postée sur Facebook, ses fidèles, historiques ou de plus fraîche date, ont investi médias et réseaux sociaux pour saluer son retour. «Je l'avais dit, nous avons besoin de son expérience, de son énergie, c'est le jour J!», a exulté Nadine Morano sur i-Télé. «Après deux ans de cacophonie à droite, j'appelle au rassemblement le plus large autour de Nicolas Sarkozy pour porter un nouvel élan», a tweeté Laurent Wauquiez.
Dès vendredi matin, François Fillon avait conseillé à quelques-uns de ses proches de ne pas tenter de se faire entendre dans le tumulte politico-médiatique qui s'annonçait. «Il pense qu'on ne lutte pas contre un tsunami, et il a raison», explique un député filloniste, qui évalue à «une dizaine de jours» la période durant laquelle la voix de l'ex-chef de l'État sera «la seule audible» dans l'opposition. François Fillon a confirmé sa participation au «barbecue politique» organisé dimanche par son lieutenant Jérôme Chartier à Domont, dans la circonscription du député du Val-d'Oise, mais il a l'intention de «consacrer le moins de temps possible au sujet Sarkozy».
En guise de message de bienvenue, une vingtaine de parlementaires et de soutiens de Fillon ont publié dans Le Figaro de vendredi une «lettre ouverte aux candidats à la présidence de l'UMP» où ils énumèrent les conditions de leur soutien au futur chef du parti. Ils préviennent que si une «totale transparence sur la situation et la gestion financière du parti» n'était pas rétablie, ils n'hésiteraient pas à en «tirer les conséquences».
Alain Juppé, lui, pense pouvoir se faire entendre. «Je vais faire attention à deux choses, a-t-il déjà prévenu: l'esprit de rassemblement de la droite et du centre, et l'engagement d'organiser des primaires ouvertes.» «Pour le reste, chacun a ses idées et ses propositions», a-t-il ajouté, assurant que le retour de l'ex-président «ne peut qu'enrichir le débat qui va se dérouler maintenant au sein de l'UMP». Dimanche, le maire de Bordeaux sera sur Europe 1. L'un de ses proches assure que «tout le monde veut voir le match Juppé-Sarkozy». Les juppéistes ne croient pas que le vaincu de 2012 ait tiré les enseignements de sa défaite: «Le couteau de mon oncle, j'en change deux fois la lame et trois fois le manche, mais c'est toujours le couteau de mon oncle…» a tweeté Gilles Boyer, conseiller d'Alain Juppé.
Hervé Mariton et Bruno Le Maire aspirent eux aussi à une confrontation rapide avec l'ancien chef de l'État. Après tout, c'est la présidence de l'UMP qu'il brigue, tout comme eux… «Candidat plus que jamais», le député de la Drôme trouve que la déclaration de Nicolas Sarkozy est un «joli texte», mais, ajoute-t-il, «quelle curieuse idée d'être candidat à la présidence de l'UMP sans jamais citer le nom de l'UMP». Quant à ses chances de l'emporter cet automne, Hervé Mariton est lucide, mais pas désespéré: «Je sais que Nicolas Sarkozy est infiniment plus puissant que je ne le suis, admet-il en souriant. C'est le combat de David et de Goliath. Mais parfois, David a gagné.»
Bruno Le Maire, de son côté, a répété sur France 2 que son objectif restait de «gagner». «Je vois beaucoup de députés, de sénateurs qui me rejoignent, qui soutiennent ma candidature, a affirmé l'ex-ministre de l'Agriculture. C'est pas les têtes d'affiche, c'est vrai, c'est pas les cadors de l'UMP qui me rejoignent. Mais ils estiment qu'il y a besoin d'un renouveau à la tête de l'UMP, besoin de tourner la page du passé, des scandales financiers, de la guerre des chefs que nous avons connus.»
Comme Hervé Mariton, Bruno Le Maire réclame un «débat» avec Nicolas Sarkozy. Pas sûr qu'ils soient exaucés.
La lettre de Nicolas Sarkozy à peine postée sur Facebook, ses fidèles, historiques ou de plus fraîche date, ont investi médias et réseaux sociaux pour saluer son retour. «Je l'avais dit, nous avons besoin de son expérience, de son énergie, c'est le jour J!», a exulté Nadine Morano sur i-Télé. «Après deux ans de cacophonie à droite, j'appelle au rassemblement le plus large autour de Nicolas Sarkozy pour porter un nouvel élan», a tweeté Laurent Wauquiez.
Dès vendredi matin, François Fillon avait conseillé à quelques-uns de ses proches de ne pas tenter de se faire entendre dans le tumulte politico-médiatique qui s'annonçait. «Il pense qu'on ne lutte pas contre un tsunami, et il a raison», explique un député filloniste, qui évalue à «une dizaine de jours» la période durant laquelle la voix de l'ex-chef de l'État sera «la seule audible» dans l'opposition. François Fillon a confirmé sa participation au «barbecue politique» organisé dimanche par son lieutenant Jérôme Chartier à Domont, dans la circonscription du député du Val-d'Oise, mais il a l'intention de «consacrer le moins de temps possible au sujet Sarkozy».
En guise de message de bienvenue, une vingtaine de parlementaires et de soutiens de Fillon ont publié dans Le Figaro de vendredi une «lettre ouverte aux candidats à la présidence de l'UMP» où ils énumèrent les conditions de leur soutien au futur chef du parti. Ils préviennent que si une «totale transparence sur la situation et la gestion financière du parti» n'était pas rétablie, ils n'hésiteraient pas à en «tirer les conséquences».
Alain Juppé, lui, pense pouvoir se faire entendre. «Je vais faire attention à deux choses, a-t-il déjà prévenu: l'esprit de rassemblement de la droite et du centre, et l'engagement d'organiser des primaires ouvertes.» «Pour le reste, chacun a ses idées et ses propositions», a-t-il ajouté, assurant que le retour de l'ex-président «ne peut qu'enrichir le débat qui va se dérouler maintenant au sein de l'UMP». Dimanche, le maire de Bordeaux sera sur Europe 1. L'un de ses proches assure que «tout le monde veut voir le match Juppé-Sarkozy». Les juppéistes ne croient pas que le vaincu de 2012 ait tiré les enseignements de sa défaite: «Le couteau de mon oncle, j'en change deux fois la lame et trois fois le manche, mais c'est toujours le couteau de mon oncle…» a tweeté Gilles Boyer, conseiller d'Alain Juppé.
Hervé Mariton et Bruno Le Maire aspirent eux aussi à une confrontation rapide avec l'ancien chef de l'État. Après tout, c'est la présidence de l'UMP qu'il brigue, tout comme eux… «Candidat plus que jamais», le député de la Drôme trouve que la déclaration de Nicolas Sarkozy est un «joli texte», mais, ajoute-t-il, «quelle curieuse idée d'être candidat à la présidence de l'UMP sans jamais citer le nom de l'UMP». Quant à ses chances de l'emporter cet automne, Hervé Mariton est lucide, mais pas désespéré: «Je sais que Nicolas Sarkozy est infiniment plus puissant que je ne le suis, admet-il en souriant. C'est le combat de David et de Goliath. Mais parfois, David a gagné.»
Bruno Le Maire, de son côté, a répété sur France 2 que son objectif restait de «gagner». «Je vois beaucoup de députés, de sénateurs qui me rejoignent, qui soutiennent ma candidature, a affirmé l'ex-ministre de l'Agriculture. C'est pas les têtes d'affiche, c'est vrai, c'est pas les cadors de l'UMP qui me rejoignent. Mais ils estiment qu'il y a besoin d'un renouveau à la tête de l'UMP, besoin de tourner la page du passé, des scandales financiers, de la guerre des chefs que nous avons connus.»
Comme Hervé Mariton, Bruno Le Maire réclame un «débat» avec Nicolas Sarkozy. Pas sûr qu'ils soient exaucés.
Source: |