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dimanche 14 septembre 2014

Fête de l'Huma : ils rêvent d'une autre politique



Verts, "frondeurs" ou encore "mélenchonistes", les membres d'une gauche désenchantée par l'exécutif sont réunis à la Fête de l'Huma.
Chateau


Alors que le Parti socialiste fait face à une crise sans précédent, les écologistes, frondeurs, "mélenchonistes" pourraient proposer une alternative au Parti socialiste. Réunis à la Fête de l'Huma, ils discutent ce week-end d'un éventuel avenir en commun. Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, n'a cessé de le répéter dans les allées du Parc de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) : il veut "remettre dans le dialogue l'ensemble des forces de gauche qui ne se reconnaissent pas dans la politique gouvernementale". Pour cela, le patron des communistes avait organisé une belle affiche samedi midi en invitant à sa table les représentants du Front de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, des frondeurs socialistes ainsi que des membres de la direction d'Europe Écologie-Les Verts (EELV).

Une présence un peu inattendue - et très médiatique - dans les allées : celle de l'ex-trader Jérôme Kerviel, invité de Jean-Luc Mélenchon, qui n'a fait qu'un bref tour de piste, l'occasion de saluer en M. Mélenchon "l'homme qui lui a tendu la main". La reprise du dialogue à gauche "est un long travail", selon Pierre Laurent pour qui "la Fête de l'Huma est une belle occasion".

"Il pleut sur Hollande, mais ici il fait beau"

"Dans la période actuelle, c'est utile qu'à gauche on se parle", assure aussi Jérôme Guedj, président PS du conseil général de l'Essonne. "On rend publiques des choses qui se passent tout au long de l'année", s'amuse-t-il. "Ce qui est anormal, c'est que la gauche ne se parle pas (...), qu'il n'y ait pas d'autre politique possible que de se soumettre ou de se démettre", allusion claire au fracassant départ du gouvernement d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti pour cause de désaccord avec la ligne politique de Manuel Valls.

Autour de la table également, les écologistes représentés par le sénateur Jean-Vincent Placé et David Cormand, responsable des élections. "Il fait beau, c'est un signe. Il pleut sur Hollande, mais ici il fait beau", souligne en souriant David Cormand. Sauf qu'après la photo, "il va falloir passer aux travaux pratiques" et "concrétiser" le rassemblement sur des points de convergence.

"Mousse médiatique"

En effet, malgré la cohésion de façade, toutes ces composantes de la gauche sont encore loin d'être prêtes à agir ensemble. Exemple éclatant : le vote de confiance, mardi à l'Assemblée nationale, qui doit donner lieu à des votes contre (PCF), des votes pour (certains frondeurs, peut-être certains écologistes) et des abstentions (d'autres frondeurs PS et d'autres écologistes).

"On est dans le temps de la conviction. Il faut montrer qu'il y a une dynamique possible", veut croire la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, qui fustige "un petit quarteron de gauche qui s'approprie une dérive politique qui n'est pas de gauche". "Bienvenue à la maison... C'est Pomponette, elle est revenue", s'est amusé Jean-Luc Mélenchon en accueillant sur le stand du Parti de gauche cette ancienne camarade du Parti socialiste.

Le leader du PG a encouragé les frondeurs à voter contre la confiance et à ne pas "avoir peur" du "monarque républicain" qui agite la menace d'une dissolution de l'Assemblée. "Ces députés n'ont aucune excuse. Ils sont libres dans un pays libre et ils ont été élus. Par conséquent, ils doivent aller au bout de leur logique (...), il ne suffit pas de faire de la mousse médiatique", a déclaré à la presse M. Mélenchon, pour qui "ça n'a pas de sens de s'abstenir à propos de la confiance que l'on fait ou non à un gouvernement".

Le vote de confiance : "une épreuve de vérité"

Pierre Laurent qui appelle aussi au vote contre la confiance estime que ce "sera une épreuve de vérité, mais pas la seule".

"Après le vote de confiance, après la conférence de presse de François Hollande (jeudi), on doit fixer un calendrier de travail", souligne Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV. "Il faut travailler, pas simplement sur des interrogations théoriques. Il faut sortir du sentiment que rien n'est possible et que tout est joué d'avance, sentiment qui pousse les gens vers le FN", ajoute-t-elle.

"Il faut maintenant arrêter les préliminaires", insiste David Cormand, "si on veut des résultats pour 2017, il faut des travaux pratiques avant".
 
Source:

Afp via le Point