Gaël Vaillant
Près de 140 eurodéputés, se revendiquant de
la droite radicale, devraient rejoindre Bruxelles. Mais ils ne forment
pas un bloc uni : entre europhobes, xénophobes assumés et anti-monnaie
unique, l'extrême droite européenne apparaît très divisée.
Depuis lundi matin, la Française Marine Le Pen et le Britannique Nigel Farage ont entamé des négociations. Chacun de leur côté espère former un groupe au Parlement européen. Durant la précédente législature, il existait déjà un groupe souverainiste (l'EFD) ainsi qu'un groupe anti-fédéraliste (le CRE). Si une partie de ces élus restent attachés à la droite traditionnelle, plusieurs membres revendiquent clairement leurs idées europhobes. Tous unis, les eurosceptiques pourraient peser lourd au Parlement, avec, environ, 140 sièges. Mais ce ne sera pas le cas, tant leurs différences sont nombreuses.
Carte sur les résultats des partis d'extrême-droite en Europe.
Les anti-euro
L'opposition à la monnaie unique cimente les différentes formations d'extrême droite. Quasiment toutes font le constat du dysfonctionnement de la zone Euro. Mais l'Ukip britannique ou le Parti du peuple danois sont peu concernés par le sujet : les pays de ces deux formations, qui sont arrivés en tête du scrutin et envoient 27 élus au Parlement, ont conservé leur monnaie.
Par ailleurs, certains partis "anti-euro" ne sont pas "anti-Europe" pour autant. C'est le cas de l'Alternative für Deutschland (AFD, littéralement "Alternative pour l’Allemagne"), qui a obtenu 7% des suffrages outre-Rhin (soit 7 sièges) : réclamant une dissolution progressive de la zone euro, elle estime nécessaire la reconstruction d'une zone économique européenne recentrée autour de Berlin.
Les anti-Commission
Parmi les eurosceptiques, certains ne sont donc pas opposés à l'idée d'une union économique européenne. Ces élus, souvent souverainistes, veulent toutefois une refonte du système. Par exemple, l'Alliance nationale lettone (14%, soit 1 élu) se définit comme une coalition antifédéraliste. Mais elle a refusé de s'associer à l'Union des Russes de Lettonie, favorable à un rapprochement avec la puissance voisine. Pour l'Alliance nationale, le salut de leur pays ne peut venir que d'une Europe des nations, mais "le diktat de la Commission européenne nuit", selon elle, aux petits pays de l'Union. Si ce parti est "anti-système", il est donc davantage "anti-Bruxelles" qu'"anti-Europe". Le FN français, qui souhaite une Europe des nations, concentre aussi ses attaques sur la Commission européenne.
Les anti-Union européenne
Quelques formations réclament en revanche l'éclatement de l'Union européenne. Nationalistes, elles veulent un démantèlement complet du système et la dissolution du Parlement européen… au sein duquel plusieurs de leurs élus vont faire leur entrée. Ainsi, pour le FPO autrichien (19,5%, 4 sièges), "l'Union européenne est un obstacle à la liberté" de son Etat. Cette tendance reste toutefois minoritaire. Par exemple, le Parti de la Grande Roumanie, qui souhaite la fusion de son pays, de la Moldavie et d'une partie de l'Ukraine, n'a pas suscité l'intérêt des électeurs (2,71%).
Les anti-immigration
L'Ukip britannique s'est très vite démarquée des autres formations eurosceptiques : pendant la campagne européenne, elle a refusé toute alliance avec "des partis antisémites", citant le FN de Marine Le Pen. Mais de nombreuses formations ont tenu des discours plus radicaux que le parti français. Les Vrais Finlandais (12,9%, deux sièges) en ont même fait leur principal argument de campagne, souhaitant un durcissement du droit d'asile et une modification de l'espace Schengen.
Le discours est encore plus virulent ailleurs. En Hongrie, le Jobbik (14,68%, 3 sièges), décrit par ses détracteurs comme "antisémite", s'oppose à l'immigration des Roms et milite pour le retour des valeurs chrétiennes. Tout aussi inquiétant, le parti néo-nazi Aube dorée (9,38%, 3 sièges) s'est installé durablement dans le paysage politique grec. En Allemagne, un petit parti néo-nazi, le NPD, a également créé la surprise en obtenant 1% des suffrages, envoyant ainsi un élu à Bruxelles. Ni Marine Le Pen ni Nigel Farage ne veulent s'associer à ces formations trop radicales.
Depuis lundi matin, la Française Marine Le Pen et le Britannique Nigel Farage ont entamé des négociations. Chacun de leur côté espère former un groupe au Parlement européen. Durant la précédente législature, il existait déjà un groupe souverainiste (l'EFD) ainsi qu'un groupe anti-fédéraliste (le CRE). Si une partie de ces élus restent attachés à la droite traditionnelle, plusieurs membres revendiquent clairement leurs idées europhobes. Tous unis, les eurosceptiques pourraient peser lourd au Parlement, avec, environ, 140 sièges. Mais ce ne sera pas le cas, tant leurs différences sont nombreuses.
Carte sur les résultats des partis d'extrême-droite en Europe.
Les anti-euro
L'opposition à la monnaie unique cimente les différentes formations d'extrême droite. Quasiment toutes font le constat du dysfonctionnement de la zone Euro. Mais l'Ukip britannique ou le Parti du peuple danois sont peu concernés par le sujet : les pays de ces deux formations, qui sont arrivés en tête du scrutin et envoient 27 élus au Parlement, ont conservé leur monnaie.
Par ailleurs, certains partis "anti-euro" ne sont pas "anti-Europe" pour autant. C'est le cas de l'Alternative für Deutschland (AFD, littéralement "Alternative pour l’Allemagne"), qui a obtenu 7% des suffrages outre-Rhin (soit 7 sièges) : réclamant une dissolution progressive de la zone euro, elle estime nécessaire la reconstruction d'une zone économique européenne recentrée autour de Berlin.
Les anti-Commission
Parmi les eurosceptiques, certains ne sont donc pas opposés à l'idée d'une union économique européenne. Ces élus, souvent souverainistes, veulent toutefois une refonte du système. Par exemple, l'Alliance nationale lettone (14%, soit 1 élu) se définit comme une coalition antifédéraliste. Mais elle a refusé de s'associer à l'Union des Russes de Lettonie, favorable à un rapprochement avec la puissance voisine. Pour l'Alliance nationale, le salut de leur pays ne peut venir que d'une Europe des nations, mais "le diktat de la Commission européenne nuit", selon elle, aux petits pays de l'Union. Si ce parti est "anti-système", il est donc davantage "anti-Bruxelles" qu'"anti-Europe". Le FN français, qui souhaite une Europe des nations, concentre aussi ses attaques sur la Commission européenne.
Les anti-Union européenne
Quelques formations réclament en revanche l'éclatement de l'Union européenne. Nationalistes, elles veulent un démantèlement complet du système et la dissolution du Parlement européen… au sein duquel plusieurs de leurs élus vont faire leur entrée. Ainsi, pour le FPO autrichien (19,5%, 4 sièges), "l'Union européenne est un obstacle à la liberté" de son Etat. Cette tendance reste toutefois minoritaire. Par exemple, le Parti de la Grande Roumanie, qui souhaite la fusion de son pays, de la Moldavie et d'une partie de l'Ukraine, n'a pas suscité l'intérêt des électeurs (2,71%).
Les anti-immigration
L'Ukip britannique s'est très vite démarquée des autres formations eurosceptiques : pendant la campagne européenne, elle a refusé toute alliance avec "des partis antisémites", citant le FN de Marine Le Pen. Mais de nombreuses formations ont tenu des discours plus radicaux que le parti français. Les Vrais Finlandais (12,9%, deux sièges) en ont même fait leur principal argument de campagne, souhaitant un durcissement du droit d'asile et une modification de l'espace Schengen.
Le discours est encore plus virulent ailleurs. En Hongrie, le Jobbik (14,68%, 3 sièges), décrit par ses détracteurs comme "antisémite", s'oppose à l'immigration des Roms et milite pour le retour des valeurs chrétiennes. Tout aussi inquiétant, le parti néo-nazi Aube dorée (9,38%, 3 sièges) s'est installé durablement dans le paysage politique grec. En Allemagne, un petit parti néo-nazi, le NPD, a également créé la surprise en obtenant 1% des suffrages, envoyant ainsi un élu à Bruxelles. Ni Marine Le Pen ni Nigel Farage ne veulent s'associer à ces formations trop radicales.
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Le Jdd