Bernard Mitjavile
Après chaque attentat terroriste, on a droit
à des émissions sur le service public comme « C dans l’air », avec des
experts patentés qui nous disent que la coopération entre services de
renseignement est bonne mais doit être améliorée, qu’il ne faut pas
sortir de Schengen mais essayer d’améliorer ce traité, et font d’autres
propositions techniques avant de rentrer chez eux pour se retrouver au
prochain attentat et sortir les mêmes platitudes. Le téléspectateur, à
la fin de l’émission, ne voit pas vraiment le bout du tunnel. En fait,
comme pour les prévisions économiques, on a peut-être tort de se fier
aux experts pour une question qui relève plus du bon sens commun.
Nos djihadistes n’ont pas grand-chose en commun avec des James Bond du terrorisme. L’un ne sait pas se servir de sa kalach’, un autre se tire une balle dans le pied et appelle les secours, un troisième veut faire sauter une usine classée Seveso mais échoue de la façon la plus abominable qui soit.
En fait, ils présentent beaucoup plus de similitudes avec les délinquants de nos cités. Ils sont, en général, passés par les cases trafic de drogue ou d’armes et prison. Ils sont décrits par leurs proches, habitants des quartiers sensibles ou cités, comme de bons gars aimant le sport et fréquentant occasionnellement la mosquée.
Pour comprendre ce qui se passe, mieux vaut se tourner vers le gardien d’un HLM proche de ces quartiers en respectant son anonymat ou Michel Houellebecq, en d’autres termes des observateurs qui ne sont pas coupés des réalités de la France d’aujourd’hui. Ainsi, Houellebecq explique dans une interview à L’Express à propos du terrorisme « qu’une action violente quelconque peut effectivement être vue comme un moyen de sortir de l’anomie désespérante ». Ces jeunes ont tout essayé – le trafic de drogue, les diverses formes de violence – et ont eu comme réponse de l’État de petits séjours en prison et des admonestations sans conséquence. Cela les a encouragés à aller plus loin et, voulant sortir d’un certain nihilisme, avec quelques conseils d’islamistes, à passer de la délinquance au terrorisme. Le problème de fond se trouve dans l’anomie, l’absence de normes communes entre ces jeunes et le reste de la société, qui fait qu’ils trouvent sans gravité le fait de caillasser les voitures de la police ou du SAMU, ou de détruire le mobilier urbain.
Et là, la réponse adéquate ne va pas se trouver dans des émissions du service public où l’on discute sans fin sur les réseaux islamistes et les lois sur le renseignement, mais dans un travail de terrain pour réaffirmer l’autorité de l’État et les valeurs de base de la société française dans ces « territoires perdus de la République ». Autant dire que, dans le contexte actuel, ce n’est pas gagné d’avance.
Nos djihadistes n’ont pas grand-chose en commun avec des James Bond du terrorisme. L’un ne sait pas se servir de sa kalach’, un autre se tire une balle dans le pied et appelle les secours, un troisième veut faire sauter une usine classée Seveso mais échoue de la façon la plus abominable qui soit.
En fait, ils présentent beaucoup plus de similitudes avec les délinquants de nos cités. Ils sont, en général, passés par les cases trafic de drogue ou d’armes et prison. Ils sont décrits par leurs proches, habitants des quartiers sensibles ou cités, comme de bons gars aimant le sport et fréquentant occasionnellement la mosquée.
Pour comprendre ce qui se passe, mieux vaut se tourner vers le gardien d’un HLM proche de ces quartiers en respectant son anonymat ou Michel Houellebecq, en d’autres termes des observateurs qui ne sont pas coupés des réalités de la France d’aujourd’hui. Ainsi, Houellebecq explique dans une interview à L’Express à propos du terrorisme « qu’une action violente quelconque peut effectivement être vue comme un moyen de sortir de l’anomie désespérante ». Ces jeunes ont tout essayé – le trafic de drogue, les diverses formes de violence – et ont eu comme réponse de l’État de petits séjours en prison et des admonestations sans conséquence. Cela les a encouragés à aller plus loin et, voulant sortir d’un certain nihilisme, avec quelques conseils d’islamistes, à passer de la délinquance au terrorisme. Le problème de fond se trouve dans l’anomie, l’absence de normes communes entre ces jeunes et le reste de la société, qui fait qu’ils trouvent sans gravité le fait de caillasser les voitures de la police ou du SAMU, ou de détruire le mobilier urbain.
Et là, la réponse adéquate ne va pas se trouver dans des émissions du service public où l’on discute sans fin sur les réseaux islamistes et les lois sur le renseignement, mais dans un travail de terrain pour réaffirmer l’autorité de l’État et les valeurs de base de la société française dans ces « territoires perdus de la République ». Autant dire que, dans le contexte actuel, ce n’est pas gagné d’avance.