Me Olivier Arnaubec
Le 25 octobre 1972, nos députés avaient voté
une loi, toujours en vigueur, selon laquelle toute personne acquérant
la nationalité française pouvait demander la francisation de son nom
et/ou de son prénom lorsque son caractère étranger pouvait gêner son
intégration dans la communauté française.
Nos élus considéraient alors que le prénom était un moyen de s’intégrer à la terre des Lumières.
Il est vrai que la plupart des Italiens, Espagnols ou Portugais, s’ils n’avaient pas forcément fait franciser leurs propres prénoms ou leurs noms, avaient appelé leurs enfants Michel, Florence, Gilles, François, Olivier, Julie, Isabelle… et leurs enfants avaient fait de même.
Ils ne rompaient pour autant pas avec leurs origines mais épousaient celles du pays d’accueil qui devenait le leur alors que l’autre restait celui de la saga familiale.
Cette pratique n’a jamais été reprise par la plupart des impétrants arabo-musulmans, lesquels ont toujours quasi systématiquement donné à leurs enfants des prénoms arabes.
Est ce parce qu’ils considèrent qu’il ne faut pas se fondre dans les couleurs de la nation qu’ils ont choisie pour y mener leur vie ?
À ce titre, en dépit d’une marge d’erreur minime, force est de constater qu’ils donnent raison à l’approche qui consiste à identifier les enfants musulmans d’après leur prénom.
Vous connaissez beaucoup de parents arabo-musulmans qui appellent leur fils François et leur fille Florence ?
Peut-on analyser le refus du prénom français comme une des manifestations du désir de ne pas s’occidentaliser, à l’instar de cette volonté forcenée de se parer du foulard islamique ou d’exiger de la viande halal ?
Pourquoi ce rejet de l’identité culturelle française ? Pourquoi mépriser ce pays d’accueil qui leur a tout offert alors que celui de leurs ancêtres, qu’ils glorifient en permanence, ne leur a rien donné ou tellement peu qu’ils persistent à le fuir ?
N’ont-ils pas compris qu’il existe un lien entre la prospérité économique qu’ils viennent chercher et l’évolution socio-culturelle qu’ils rejettent ?
Donner des prénoms français à ses enfants, c’est en faire des Français à part entière, c’est, quelque part, replacer les origines dans l’histoire et inscrire son existence dans le présent. C’est faire le choix de l’appartenance pleine et entière à une nation, un peuple, un territoire, des valeurs, un art de vivre.
Mais il est vrai que, depuis le 25 octobre 1972, nos responsables politiques ne sont plus de cet avis, à commencer par ceux qui revendiquent fièrement un prénom étranger alors qu’ils occupent de hautes fonctions étatiques, sans oublier les autres qui s’évertuent à donner à leurs enfants nés en France des prénoms issus de pays qui ne leur donneront rien, si ce n’est de l’amertume et le goût de la revanche.
S’intégrer dans l’identité du pays c’est indigne et humiliant, il faut se juxtaposer et revendiquer sa différence culturelle.
C’est comme chanter « La Marseillaise » : c’est la honte.
J’ai récemment demandé, à un confrère franco-algérien exerçant en France et ayant fui son pays lors de la vague de terrorisme des années 90, quels prénoms il donnerait à ses enfants s’il en avait.
Il a longuement réfléchi et m’a répondu « des prénoms arabes ».
« Pourquoi des prénoms arabes puisqu’ils naîtraient français ? » ai-je répliqué. « Parce que s’ils devaient un jour s’établir en Algérie, ils auraient trop de mal à s’intégrer avec des prénoms français. » « Mais s’ils restent en France avec des prénoms arabes, ça signifie a contrario pour toi qu’ils ne s’intégreront jamais véritablement en tant que Français ? »
Il a quitté la table sans me répondre.
Nos élus considéraient alors que le prénom était un moyen de s’intégrer à la terre des Lumières.
Il est vrai que la plupart des Italiens, Espagnols ou Portugais, s’ils n’avaient pas forcément fait franciser leurs propres prénoms ou leurs noms, avaient appelé leurs enfants Michel, Florence, Gilles, François, Olivier, Julie, Isabelle… et leurs enfants avaient fait de même.
Ils ne rompaient pour autant pas avec leurs origines mais épousaient celles du pays d’accueil qui devenait le leur alors que l’autre restait celui de la saga familiale.
Cette pratique n’a jamais été reprise par la plupart des impétrants arabo-musulmans, lesquels ont toujours quasi systématiquement donné à leurs enfants des prénoms arabes.
Est ce parce qu’ils considèrent qu’il ne faut pas se fondre dans les couleurs de la nation qu’ils ont choisie pour y mener leur vie ?
À ce titre, en dépit d’une marge d’erreur minime, force est de constater qu’ils donnent raison à l’approche qui consiste à identifier les enfants musulmans d’après leur prénom.
Vous connaissez beaucoup de parents arabo-musulmans qui appellent leur fils François et leur fille Florence ?
Peut-on analyser le refus du prénom français comme une des manifestations du désir de ne pas s’occidentaliser, à l’instar de cette volonté forcenée de se parer du foulard islamique ou d’exiger de la viande halal ?
Pourquoi ce rejet de l’identité culturelle française ? Pourquoi mépriser ce pays d’accueil qui leur a tout offert alors que celui de leurs ancêtres, qu’ils glorifient en permanence, ne leur a rien donné ou tellement peu qu’ils persistent à le fuir ?
N’ont-ils pas compris qu’il existe un lien entre la prospérité économique qu’ils viennent chercher et l’évolution socio-culturelle qu’ils rejettent ?
Donner des prénoms français à ses enfants, c’est en faire des Français à part entière, c’est, quelque part, replacer les origines dans l’histoire et inscrire son existence dans le présent. C’est faire le choix de l’appartenance pleine et entière à une nation, un peuple, un territoire, des valeurs, un art de vivre.
Mais il est vrai que, depuis le 25 octobre 1972, nos responsables politiques ne sont plus de cet avis, à commencer par ceux qui revendiquent fièrement un prénom étranger alors qu’ils occupent de hautes fonctions étatiques, sans oublier les autres qui s’évertuent à donner à leurs enfants nés en France des prénoms issus de pays qui ne leur donneront rien, si ce n’est de l’amertume et le goût de la revanche.
S’intégrer dans l’identité du pays c’est indigne et humiliant, il faut se juxtaposer et revendiquer sa différence culturelle.
C’est comme chanter « La Marseillaise » : c’est la honte.
J’ai récemment demandé, à un confrère franco-algérien exerçant en France et ayant fui son pays lors de la vague de terrorisme des années 90, quels prénoms il donnerait à ses enfants s’il en avait.
Il a longuement réfléchi et m’a répondu « des prénoms arabes ».
« Pourquoi des prénoms arabes puisqu’ils naîtraient français ? » ai-je répliqué. « Parce que s’ils devaient un jour s’établir en Algérie, ils auraient trop de mal à s’intégrer avec des prénoms français. » « Mais s’ils restent en France avec des prénoms arabes, ça signifie a contrario pour toi qu’ils ne s’intégreront jamais véritablement en tant que Français ? »
Il a quitté la table sans me répondre.