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vendredi 21 août 2015

Paris-la-crasse, caricature du mal français



Paris-la-crasse, caricature du mal français
 Marie Delarue
 
Le 15 juin dernier, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, réunissait la presse au Quai d’Orsay pour rendre compte des travaux du « Conseil de promotion du tourisme » dont le rapport venait de lui être remis. Si l’on y confirmait que la France, avec ses 84 millions de touristes annuels, demeure le pays « le plus visité au monde » depuis les années 80, on y lisait aussi que « les taux de satisfaction sont 30 % en dessous de la moyenne européenne en termes de rapport qualité-prix ».

Commentaire de nos voisins dans le Daily Telegraph : « La France est paralysée par les Français. » On y trouve « les habitants les moins sympathiques, les chauffeurs de taxi les plus désagréables et les serveurs les plus agressifs ». Je me garderai de répondre au sujet des habitants, mais en ce qui concerne les chauffeurs de taxi et les serveurs, je confirme. Je ne manque, d’ailleurs, jamais de dire aux étrangers qui se plaignent que ces comportements, hélas, ne leur sont pas réservés…

Bref, deux mois tout juste après le cri d’alarme de notre ministre, décrétant qu’« améliorer l’accueil des visiteurs étrangers doit devenir notre priorité nationale », voilà que tombe le classement annuel des villes qui « comptent » par qualité de vie. Et devinez quoi ? Paris a régressé, passant de la 20e à la 29e place.

D’accord, on est encore très loin devant Damas et Tombouctou, mais bon… Et loin aussi devant New York (55e) et Londres (53e)… Ah Ah ! Mais loin derrière les premiers : Melbourne, Vienne et Vancouver.

Dans ce classement sont pris en compte les critères concernant « la stabilité sociale et politique, la criminalité, l’accès aux soins, la vie culturelle, l’environnement, la scolarité et les infrastructures », nous dit Le Parisien. Il paraît que ce qui nous a fait reculer, ce sont les attentats de janvier. Vous y croyez ? Moi non plus. Ou alors par un autre bout de la lorgnette.

En vieille Parisienne, je vais vous dire ce qui, chaque jour, pourrit un peu plus la qualité de vie. Pour commencer, « l’ethnicisation » forcenée des quartiers, le communautarisme entretenu par la municipalité et qui découpe aujourd’hui la capitale en Chinatown à Belleville, Jérusalem-sur-Seine aux Buttes-Chaumont, Little India à la gare du Nord, l’Afrique noire dans le Xe et le XVIIIe, le Maghreb ici, les bobos là… La mixité sociale ? Foutaise. Derrière un plaisant exotisme de façade, il ne reste dans Paris que les classes moyennes très supérieures et les logements sociaux.

Derrière, ou devant pour les touristes qui en sont les premières victimes, il y a la délinquance de rue, celle qui explose aux abords des grands magasins et des monuments. Puis il y a le métro sale et les rues itou dès qu’on s’écarte des zones huppées. La police qui ne passe plus. Les tags. Les crachats. Quant aux attentats, oubliés quoi qu’on prétende, il n’en reste que le souvenir crasseux : la statue de la République. Rutilante au milieu de la place restaurée voilà un an, aujourd’hui transformée en dépotoir, couverte de graffitis, d’affichettes, de slogans débiles, de cire fondue et de fleurs pourries. Quand la mairie de Paris se décidera-t-elle à la nettoyer ?

Laurent Fabius a annoncé le lancement d’une grande campagne sur « l’hospitalité des Français et des professionnels » : on devra apprendre à dire bonjour, au revoir et merci. Nos voisins ricanent. Et rappellent qu’en 2013, déjà, un « manuel de politesse » avait été distribué aux commerçants par la mairie de Paris. Et en 2010, « la municipalité avait même embauché des « ambassadeurs du sourire » pour propager la bonne humeur autour des grands monuments de la capitale ». Et depuis, c’est fou ce qu’on rigole !