Estelle Gross
Juppé, Sarkozy, Fillon, Le Maire,
Bertrand... Chacun des candidats potentiels aborde la rentrée avec des
objectifs différents mais la même ambition : préparer au mieux la
primaire de novembre 2016.
Un an pour convaincre. L'espace de quelques jours, au coeur de l'été, ils ont déserté les estrades, les micros et leurs bureaux parisiens. Mais Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire ou encore Xavier Bertrand ont tous bien en tête le calendrier : novembre 2016 et sa primaire approchent à grand pas. L’année qui vient sera cruciale. Les candidats ont 15 mois devant eux pour confirmer leur avance, rattraper leur retard ou faire leurs preuves.
La rentrée politique qui débute traditionnellement fin août lancera les hostilités. Chacun aura son moment médiatique, son objectif. Sa feuille de route.
Alain Juppé
Sa mission : se maintenir
Jusqu’ici tout va bien. L’ancien Premier ministre vogue en tête. Au fil des mois, il est même parvenu à devancer Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants de droite. Seulement, 15 mois, c’est long, en politique. Le plus difficile est de durer. Alors Alain Juppé prend son temps sans pour autant sortir des radars. Le candidat a prévu la parution d’un ouvrage en trois tomes. Le premier sortira le 26 août et sera accompagné d’une séquence médiatique chargée. Le maire de Bordeaux sera quelques jours plus tôt en une du "Parisien", sur le plateau de TF1 le 25 août et enfin le 26 sur France Inter. Alain Juppé sera également reçu par le Crif le 8 septembre. Enfin, il pourrait faire une apparition au campus (rassemblement des jeunes LR qui tient lieu d'université de rentrée) du Touquet le dimanche 13 septembre au risque d'y recroiser les sifflets sarkozystes comme lors du lancement des Républicains.
Nicolas Sarkozy
Sa mission : se renouveler
Ce n’est pas la meilleure période pour Nicolas Sarkozy. La transformation de l'UMP en "Les Républicains" n’a pas fait trembler le sol politique, les affaires judiciaires n’appartiennent toujours pas au passé, et Alain Juppé le devance. "Contrairement à ce qui avait été annoncé avant son retour, ça n’a pas été un rouleau compresseur", note un député.
Alors, pas question d’abandonner le terrain durant l’été. L'ex président s’est fendu d’une "confession" à "Valeurs Actuelles" dans laquelle il donne le ton : il veut séduire les électeurs du FN. Nicolas Sarkozy considère que la primaire se gagnera à droite, à droite toute.
"Aujourd'hui, tout le monde se précipite sur les centristes ! Tout le monde, comme un troupeau de moutons. Alors que cela ressemble beaucoup à une poutre fixée sur rien. Et si c'était les électeurs qui nous avaient quittés pour le FN qui feront la primaire ? Il y en a plus, beaucoup plus sur ce segment-là que sur un autre", a-t-il d'ailleurs confié au "Figaro" le lendemain. Il faut donc s’attendre à un discours musclé comme il a pu en tenir ces derniers mois.
L’ancien président devrait prendre des forces au Touquet, les 12 et 13 septembre, lords du désormais traditionnel campus des jeunes qui l’attendent depuis déjà deux éditions. D’ici décembre, il devrait multiplier les soutiens aux candidats aux régionales, de façon à pouvoir ensuite revendiquer les victoires en tant que chef de parti.
François Fillon
Sa mission : revenir dans le jeu
François Fillon a beau travailler dur, multiplier les propositions, il peine à se faire entendre. Son image reste considérablement écornée par les deux années qui ont suivi l’élection présidentielle et il ne parvient pas pour l’instant à se faire une place dans le duel qui oppose les deux favoris Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Il est même devancé par son ancien ministre Bruno Le Maire.
Fillon mise sur le fond. Il sortira courant septembre un livre aux éditions Albin Michel dans lequel il évoquera son expérience à Matignon, sa relation avec Nicolas Sarkozy et son programme. Avant ça, lui qui se targuait il y a un an de compter dans ses rangs près de 80 parlementaires, fera le point sur le nombre de ses soutiens dans l’abbaye de Rouez, en Champagne, le 26 août prochain.
Bruno Le Maire
Sa mission : conforter son statut d'outsider
L’ancien ministre a réussi un beau tour de force : il s’est peu à peu imposé comme le troisième homme de la primaire. Par un travail minutieux de terrain, une capitalisation de son score lors de la campagne pour la présidence de l’UMP face à Nicolas Sarkozy et par des prises de positions opportunes, notamment lors de la crise des éleveurs. Il a ainsi relégué derrière lui les autres "quadras" Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand ou encore Valérie Pecresse.
"2015 est placée sous le signe de la consolidation", explique son entourage. Alors à la rentrée il ne change rien : il poursuivra aussi son exploration du territoire, en se rendant en Nouvelle Calédonie du 13 au 26 août, puis il réunira 250 référents pour un week-end studieux à Soustons, sans la presse, les 12 et 13 septembre. Manière de montrer qu’il a étoffé son maillage territorial. Bruno Le Maire préfacera également dans "Philosophie Magazine" le livre de Pierre Rosanvallon consacré à la gouvernance.
Xavier Bertrand
Sa mission : battre Marine Le Pen
C’est quitte ou double. Si Xavier Bertrand remporte la bataille face à Marine Le Pen lors des élections régionales en Nord-Pas de Calais-Picardie, il pourra profiter de cette victoire comme un tremplin et s’inviter dans la course à la primaire.
Il aura battu l’ennemie numéro 1, la plus grand menace de la présidentielle. Alors pourquoi s’arrêter là ? "Il y a les diseux et les faiseux. Tout le monde sait bien parler. Moi à la région j’aurai fait et j’aurai fait beaucoup", veut-il croire. Le maire de Saint-Quentin reprendra sa campagne le 13 août, après une courte pause estivale. "Il ne faut pas le sous-estimer, c’est l’un des plus bosseurs, il a ça dans le sang", estime un sarkozyste.
Un an pour convaincre. L'espace de quelques jours, au coeur de l'été, ils ont déserté les estrades, les micros et leurs bureaux parisiens. Mais Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire ou encore Xavier Bertrand ont tous bien en tête le calendrier : novembre 2016 et sa primaire approchent à grand pas. L’année qui vient sera cruciale. Les candidats ont 15 mois devant eux pour confirmer leur avance, rattraper leur retard ou faire leurs preuves.
La rentrée politique qui débute traditionnellement fin août lancera les hostilités. Chacun aura son moment médiatique, son objectif. Sa feuille de route.
Alain Juppé
Sa mission : se maintenir
Jusqu’ici tout va bien. L’ancien Premier ministre vogue en tête. Au fil des mois, il est même parvenu à devancer Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants de droite. Seulement, 15 mois, c’est long, en politique. Le plus difficile est de durer. Alors Alain Juppé prend son temps sans pour autant sortir des radars. Le candidat a prévu la parution d’un ouvrage en trois tomes. Le premier sortira le 26 août et sera accompagné d’une séquence médiatique chargée. Le maire de Bordeaux sera quelques jours plus tôt en une du "Parisien", sur le plateau de TF1 le 25 août et enfin le 26 sur France Inter. Alain Juppé sera également reçu par le Crif le 8 septembre. Enfin, il pourrait faire une apparition au campus (rassemblement des jeunes LR qui tient lieu d'université de rentrée) du Touquet le dimanche 13 septembre au risque d'y recroiser les sifflets sarkozystes comme lors du lancement des Républicains.
Nicolas Sarkozy
Sa mission : se renouveler
Ce n’est pas la meilleure période pour Nicolas Sarkozy. La transformation de l'UMP en "Les Républicains" n’a pas fait trembler le sol politique, les affaires judiciaires n’appartiennent toujours pas au passé, et Alain Juppé le devance. "Contrairement à ce qui avait été annoncé avant son retour, ça n’a pas été un rouleau compresseur", note un député.
Alors, pas question d’abandonner le terrain durant l’été. L'ex président s’est fendu d’une "confession" à "Valeurs Actuelles" dans laquelle il donne le ton : il veut séduire les électeurs du FN. Nicolas Sarkozy considère que la primaire se gagnera à droite, à droite toute.
"Aujourd'hui, tout le monde se précipite sur les centristes ! Tout le monde, comme un troupeau de moutons. Alors que cela ressemble beaucoup à une poutre fixée sur rien. Et si c'était les électeurs qui nous avaient quittés pour le FN qui feront la primaire ? Il y en a plus, beaucoup plus sur ce segment-là que sur un autre", a-t-il d'ailleurs confié au "Figaro" le lendemain. Il faut donc s’attendre à un discours musclé comme il a pu en tenir ces derniers mois.
L’ancien président devrait prendre des forces au Touquet, les 12 et 13 septembre, lords du désormais traditionnel campus des jeunes qui l’attendent depuis déjà deux éditions. D’ici décembre, il devrait multiplier les soutiens aux candidats aux régionales, de façon à pouvoir ensuite revendiquer les victoires en tant que chef de parti.
François Fillon
Sa mission : revenir dans le jeu
François Fillon a beau travailler dur, multiplier les propositions, il peine à se faire entendre. Son image reste considérablement écornée par les deux années qui ont suivi l’élection présidentielle et il ne parvient pas pour l’instant à se faire une place dans le duel qui oppose les deux favoris Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Il est même devancé par son ancien ministre Bruno Le Maire.
Fillon mise sur le fond. Il sortira courant septembre un livre aux éditions Albin Michel dans lequel il évoquera son expérience à Matignon, sa relation avec Nicolas Sarkozy et son programme. Avant ça, lui qui se targuait il y a un an de compter dans ses rangs près de 80 parlementaires, fera le point sur le nombre de ses soutiens dans l’abbaye de Rouez, en Champagne, le 26 août prochain.
Bruno Le Maire
Sa mission : conforter son statut d'outsider
L’ancien ministre a réussi un beau tour de force : il s’est peu à peu imposé comme le troisième homme de la primaire. Par un travail minutieux de terrain, une capitalisation de son score lors de la campagne pour la présidence de l’UMP face à Nicolas Sarkozy et par des prises de positions opportunes, notamment lors de la crise des éleveurs. Il a ainsi relégué derrière lui les autres "quadras" Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand ou encore Valérie Pecresse.
"2015 est placée sous le signe de la consolidation", explique son entourage. Alors à la rentrée il ne change rien : il poursuivra aussi son exploration du territoire, en se rendant en Nouvelle Calédonie du 13 au 26 août, puis il réunira 250 référents pour un week-end studieux à Soustons, sans la presse, les 12 et 13 septembre. Manière de montrer qu’il a étoffé son maillage territorial. Bruno Le Maire préfacera également dans "Philosophie Magazine" le livre de Pierre Rosanvallon consacré à la gouvernance.
Xavier Bertrand
Sa mission : battre Marine Le Pen
C’est quitte ou double. Si Xavier Bertrand remporte la bataille face à Marine Le Pen lors des élections régionales en Nord-Pas de Calais-Picardie, il pourra profiter de cette victoire comme un tremplin et s’inviter dans la course à la primaire.
Il aura battu l’ennemie numéro 1, la plus grand menace de la présidentielle. Alors pourquoi s’arrêter là ? "Il y a les diseux et les faiseux. Tout le monde sait bien parler. Moi à la région j’aurai fait et j’aurai fait beaucoup", veut-il croire. Le maire de Saint-Quentin reprendra sa campagne le 13 août, après une courte pause estivale. "Il ne faut pas le sous-estimer, c’est l’un des plus bosseurs, il a ça dans le sang", estime un sarkozyste.
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