Il va se nommer « l’axe de la volonté »
selon le chancelier Kurz. Les ministres de l’Intérieur de l’Allemagne,
de l’Autriche et de l’Italie comptent former une alliance pour protéger
les frontières de l’Europe. En faisant fi d’Angela Merkel. Perturbations
à venir !
À l’initiative de Kurz
Le premier à avoir évoqué
cette entente politique est le chancelier autrichien Sebastian Kurz,
mercredi 13 juin. Une nouvelle donne qui prend des allures de petite
révolution au sein de l’Union européenne. Ainsi, les ministres de
l’Intérieur de l’Allemagne, de l’Autriche et de l’Italie veulent
coordonner leurs efforts afin de lutter contre l’immigration illégale
extra-européenne.
Baptisé « axe de la volonté » par le young leader
de l’Autriche, le projet a été rendu public par ce dernier suite à son
entretien avec le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer. Pour
le moment, les conditions précises de cette coopération à venir entre
les trois États ne sont pas encore définies mais concerneront assurément
les « questions de sécurité et de terrorisme » selon Horst Seehofer.
Mur de Berlin
Bien que fracassante, cette annonce
n’est que le résultat d’une situation politique allemande de plus en
plus compliquée. À Berlin, l’exécutif est effectivement divisé en deux
parties autour de la question migratoire. Tandis que les manifestations
organisées par l’AfD se multiplient dans certaines régions, c’est
l’affaire du viol puis du meurtre de Susanna Feldman (que nous avons évoquée il y a quelques jours) qui a littéralement mis le feu aux poudres.
De son côté, Angela Merkel tente
actuellement de parvenir à un accord de coopération européenne sur le
placement des demandeurs d’asile. Mais elle trouve désormais sur sa
route son ministre de l’Intérieur. De quoi fragiliser encore davantage
le gouvernement de coalition allemand.
Merkel à contretemps
La fondation de cet « axe de la
volonté » arrive alors que la chancelière Merkel a appelé une nouvelle
fois à la tolérance en ce qui concerne l’accueil des migrants. Elle
s’inquiète par ailleurs de la montée en puissance des partis
anti-immigration à travers l’Europe. Selon elle, la politique migratoire
actuelle de l’UE est un « test décisif » pour l’avenir du continent. Voilà peut-être bien le seul point d’accord désormais entre Angela Merkel et Horst Seehofer.
C’est pourquoi ce dernier part
ouvertement en guerre contre la chancelière. D’autant plus que la
patronne de l’Allemagne a fermement rejeté un plan proposé par son
ministre de l’Intérieur et visant à renvoyer aux frontières allemandes
tout demandeur d’asile déjà enregistré dans un autre pays de l’UE.
Interrogée sur la mise en place de ce nouvel « axe », Angela Merkel a seulement répondu qu’elle soutenait « une réponse européenne commune aux questions de l’immigration clandestine mais aussi des formes d’immigration légale ».
Bonne ambiance
Quant à l’Autriche, ce sera au ministre
de l’Intérieur Herbert Kickl d’assurer la mise en œuvre des moyens avec
Horst Seehofer et Matteo Salvini. Par ailleurs, son pays assumera la présidence tournante de l’UE à partir du 1er juillet.