« L'Evangile
de la vie se trouve au cœur du message de Jésus. Reçu chaque jour par
l'Eglise avec amour, il doit être annoncé avec courage et fidélité comme
une bonne nouvelle pour les hommes de toute époque et de toute culture.
A l'aube du salut, il y a la naissance
d'un enfant, proclamée comme une joyeuse nouvelle: « Je vous annonce une
grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourd'hui vous est né
un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la cité de David » (Lc 2,
10-11). Assurément, la naissance du Sauveur a libéré cette « grande joie
», mais, à Noël, le sens plénier de toute naissance humaine se trouve
également révélé, et la joie messianique apparaît ainsi comme le
fondement et l'accomplissement de la joie qui accompagne la naissance de
tout enfant (cf. Jn 16, 21).
Exprimant ce qui est au cœur de sa
mission rédemptrice, Jésus dit: « Je suis venu pour qu'ils aient la vie
et qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10, 10). En vérité, il veut parler
de la vie « nouvelle » et « éternelle » qui est la communion avec le
Père, à laquelle tout homme est appelé par grâce dans le Fils, par
l'action de l'Esprit sanctificateur. C'est précisément dans cette « vie »
que les aspects et les moments de la vie de l'homme acquièrent tous
leur pleine signification.
L'homme est appelé à une plénitude de
vie qui va bien au-delà des dimensions de son existence sur terre,
puisqu'elle est la participation à la vie même de Dieu.
La profondeur de cette vocation
surnaturelle révèle la grandeur et le prix de la vie humaine, même dans
sa phase temporelle. En effet, la vie dans le temps est une condition
fondamentale, un moment initial et une partie intégrante du
développement entier et unitaire de l'existence humaine. Ce
développement de la vie, de manière inattendue et imméritée, est éclairé
par la promesse de la vie divine et renouvelé par le don de cette vie
divine; il atteindra son plein accomplissement dans l'éternité (cf. 1
Jn 3, 1-2). En même temps, cette vocation surnaturelle souligne
le caractère relatif de la vie terrestre de l'homme et de la femme. En
vérité, celle-ci est une réalité qui n'est pas « dernière », mais «
avant-dernière »; c'est de toute façon une réalité sacrée qui nous est
confiée pour que nous la gardions de manière responsable et que nous la
portions à sa perfection dans l'amour et dans le don de nous-mêmes à
Dieu et à nos frères. » § 1 et 2)