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samedi 2 juin 2018

Comment devenir un soldat politique ?



En 1984, le catholique nationaliste anglo-irlandais Derek Holland publiait un petit ouvrage d’une trentaine de pages intitulé « Le Soldat Politique », qui fit beaucoup parler de lui.


Membre du « National Front », petit parti politique anglais fondé en 1967 par A.K. Chesterton (1899-1973), le cousin du grand auteur catholique G.K. Chesterton, et dont le « British National Party » de John Tyndall et Nick Griffin est une émanation, Holland y faisait le constat de l’échec des partis nationaux traditionnels et appelait à une nouvelle forme de militantisme fondé sur le don total de soi pour la cause du salut de la nation, à l’émergence d’un nouveau type d’homme, révolutionnaire et « inaccessible au découragement » (José Antonio), qui se réformerait d’abord lui-même avant de réformer le monde.
33 ans plus tard, ce livre-guide est enfin traduit en français chez Reconquista Press (5,5 €) avec une nouvelle préface de Holland. Inspiré par le fasciste chrétien roumain Codreanu, Holland y définit les grandes étapes et les principes de vie nécessaires à ses yeux pour devenir un soldat politique :

ÉTAPE 1. ÉPROUVER UNE SAINTE COLÈRE CONTRE LE SYSTÈME
Celui qui ne ressent pas au fond de lui un dégoût profond pour le monde dans lequel il vit n’a strictement aucune chance de devenir un soldat politique.
L’étape initiale du processus de transformation intérieure est de prendre progressivement conscience de la corruption intrinsèque du système démocratique, libéral et ploutocratique, et de son corollaire le socialo-communisme athée.
Il faut d’abord parvenir à en saisir son délabrement complet, ses mensonges et ses trahisons, colportées chaque jour sans relâche par les vils médias, caisse de résonance de la propagande éhontée de ce système dégénéré. Sans cela, on reste « un esclave maintenu dans l’illusion de la liberté », un cynique, un indifférent.
Les « élites » qui tiennent nos pays guerroient contre leur propre peuple. Le chômage et la misère poussent au divorce, à l’avortement, à l’alcoolisme ou au jeu. L’endettement atteint des niveaux prodigieux. Les sectes « religieuses » pullulent. La destruction de la nature et la pollution sont généralisées. L’individualisme exacerbé, le culte de l’argent, la facilité de vie, l’immigration massive sont encouragés au détriment du bien commun national, européen et occidental.
L’Homme, pauvre créature, veut de manière insensée se faire Dieu…
Ce système nous entraîne vers l’abîme, vers l’enfer sur Terre, avant-goût de l’enfer éternel pour quantité d’âmes, à tel point que nous subodorons tous plus ou moins confusément que cela finira à terme dans un gigantesque bain de sang universel.
Le soldat politique ne peut accepter cet état de fait. L’injustice et la laideur de ce monde lui font horreur et le révoltent. Il a besoin de se raccrocher à des valeurs éternelles : la Vérité, la Foi, la Justice, la Charité, la Force, la Culture.
C’est ce sentiment intime d’opposition radicale entre Bien et Mal, ce sentiment de devoir lutter coûte que coûte pour le Bien et contre le Mal gangrénant la société, qui l’anime à chaque instant de sa vie. Un feu intérieur le dévore. Il est en guerre pour le salut de sa propre Civilisation menacée d’extinction pure et simple, tout en ayant conscience que la tâche est immense, ardue et terriblement ingrate.
Quiconque ne porte pas sa croix et ne me suis pas, ne peut être mon disciple. (Luc 14, 27)

ÉTAPE 2. ACQUÉRIR UN ESPRIT COMBATTANT INDESTRUCTIBLE
Tout en rappelant leur rôle d’avant-garde dans le redressement de la nation, Holland dresse un constat d’échec des différents partis nationalistes européens, qui ont commis des erreurs de stratégie majeure en se focalisant sur les manifestations, les élections ou le paraître.
L’expérience aidant, il remarque que la cause nationaliste a davantage besoin d’un nouveau type d’homme, dévoué, exemplaire, qui serve de phare pour ses congénères dans les ténèbres du monde : le soldat politique.
Ce rôle n’est pas nouveau dans l’Histoire : les Spartiates, les Centurions romains, les Croisés, la Garde de fer roumaine des années 1920 jusqu’à la SS des années 30, ont donné de magnifiques exemples de ce que peuvent entreprendre une minorité d’hommes déterminés pour changer le monde.
Ce type d’homme se retrouve aussi dans d’autres civilisations : Gardiens de la révolution iraniens, membres du Hezbollah, samouraïs et kamikazes japonais…
Le soldat politique est souvent un militaire, mais l’essentiel est son idéal spirituel et politique, sa flamme, qui domine entièrement son existence.
Il doit par conséquent réformer sa vie : revenir à Dieu, être honnête dans ses affaires et dans sa vie de famille, se dégager des addictions diverses qui l’attachent encore au monde (alcool, tabac, mais aussi jeux vidéo, télévision, drogue, pornographie,…).
Il doit se demander à chaque instant : « Que puis-je faire pour être utile ? Que puis-faire pour servir ? ». (‘Serviam’ / ‘Je servirai’ étant la devise de notre mouvement)
Il doit inspirer les autres, être un véritable modèle, faisant preuve d’enthousiasme, de compassion et d’un amour désintéressé. Il doit être fanatique.
Bien qu’ayant conscience de faire partie d’une minorité d’élite – véritable celle-là – disposant de peu de moyens face aux ennemis innombrables, le soldat politique doit devenir indestructible, inaccessible au découragement comme le rappellent ces quelques citations qui suivent, car une situation n’est jamais figée et peut évoluer ou se retourner très vite :
Lorsqu’une nation se dresse avec ardeur afin de lutter pour sa liberté et son honneur, c’est toujours une minorité qui enflamme la multitude.  (Oswald Spengler)
Nous sommes les 300 Spartiates, eux sont les 100 000 Perses.  (Derek Holland)
Tout désespoir en politique est une sottise absolue. (Charles Maurras)
Nous n’avons que 3 choix :
A) Soit vivre en schizophrène en se persuadant que la vie sociale est au mieux l’instrument de la vie des familles (au point de se retrancher de plus en plus dans la sphère du privé) ;
B) Soit abandonner les lois morales en cédant aux sirènes de la société de consommation ;
C) Soit adopter l’attitude courageuse et révolutionnaire de l’insurrection contre l’État dépravé. Parce que les deux premières solutions sont irrecevables pour un catholique, il ne reste que la troisième. (Jean-Jacques Stormay – Nous et Civitas – 2010)
Quand Dieu reviendra sur Terre pour juger les vivants et les morts, c’est en tant que combattants qu’il voudra nous trouver. (Joseph Merel, Présentation de l’Institut Charlemagne, 2017, p. 189)

ÉTAPE 3. AGIR AVEC RAISON ET DÉTERMINATION
Pour le soldat politique nationaliste, si la fin justifie les moyens (justes et vertueux), elle ne doit pas entrer en contradiction avec ses principes.
Le terrorisme tourné vers le peuple est par exemple inacceptable puisque nous proclamons aimer notre peuple et voulons le défendre.
Nous devons prêcher par l’exemple, « appliquer nos principes dans chacune de nos actions quotidiennes, si petites qu’elles soient. »
Nous devons nous faire connaître, par exemple sur la base des nouvelles formes d’activisme offertes par les nouvelles technologies sans négliger les traditionnelles.
Nous devons également recruter et former. Or nous ne sommes plus dans des temps normaux où une élite guerrière droite et juste était entraînée naturellement par la société.
Il faut tout reconstruire, avec des volontaires venus de tous les horizons. Et si vous lisez ces lignes, c’est sans aucun doute que Dieu vous a choisi pour vous engager dans les rangs de la révolution nationaliste. Le devoir vous appelle, nous appelle.
Pourra-t-on encore se regarder dans le miroir si l’on reste les bras croisés face à la décadence universelle ?
Nous n’attendons pas d’ « homme providentiel » ni d’un quelconque « prétendant ».
Nous n’attendons pas non plus que Dieu se charge du travail à notre place.

Nous devons prendre notre part d’efforts et de sacrifices vers l’excellence, dans tous les domaines : spirituel, physique, moral, intellectuel, psychologique, stratégique.
Nous pouvons commencer par des objectifs modestes qui, une fois atteints, nous donneront du courage pour aller plus loin.
Soyons honnêtes avec nous-mêmes : dressons un bilan de nos qualités et de nos défauts, puis sélectionnons un point fort à développer, ainsi qu’un point faible à corriger. Poursuivons ensuite dans cette voie avec persévérance et générosité.
Cultivons-nous intellectuellement. Lisons en abondance sur des sujets qui nous plaisent. Soyons également curieux, car tous les thèmes de la vie se tiennent entre eux et forment un tout.
Faisons du sport. Regroupons-nous. Maintenons un contact régulier entre nous.
Militons. Entraînons les autres.
Plus que jamais, développons ces attitudes : autodiscipline, patience, calme, mais aussi sens de l’humour.
Mettons en place de solides moyens de résilience et assurons la survie et la transmission de nos idéaux.
Nous ferons honneur à notre Notre Seigneur Jésus Christ et à nos ancêtres.
Nous sommes des guerriers révolutionnaires. Pas des lâches ! Deus Vult !

Pour aller plus loin sur le sujet :
-> Tout chrétien est aujourd’hui un soldat
-> Devenir un soldat du Christ : la Confirmation
-> Le sort de l’homme sur terre est celui d’un soldat
-> Soldat du Christ
-> « Combattez »
-> Il est temps de s’engager
-> Le combat est fait de prière et d’action
-> Le combat est politique et surnaturel