Si, pendant près d’un an, Emmanuel Macron
a pu laisser croire, de loin en loin, qu’il serait un Président
« autrement », l’affaire du jeune Mamoudou Gassama, vient probablement
d’éteindre les dernières espérances. Il vient de montrer qu’il était un
Président de gauche terriblement normal. En tout cas au moins autant que
celui qui en revendiquait officiellement le titre, son calamiteux
prédécesseur.
Car Emmanuel Macron est un homme intelligent. Il a fait de brillantes et exigeantes études. Et quelle qu’en soit la matière – philosophique, juridique, scientifique, historique, littéraire -, les études tendent à développer les mêmes capacités : déduction logique, raisonnement, abstraction, analogie transverse…
Donc, si certains Français fonctionnent à l’émotion immédiate, à la réaction épidermique et en sont excusables, Emmanuel Macron, eu égard à son parcours, n’est pas de ceux-là.
Emmanuel Macron sait. Il sait, bien sûr, que si sauver un enfant sur le point de tomber en grimpant aux étages d’un immeuble est admirable, parallélisme des formes oblige, cette belle action doit être autant admirée, ni plus ni moins, que tout autre geste similaire dans des circonstances comparables.
Le geste d’Arnaud Beltrame était exceptionnel. Tant par son contexte que par sa nature. Et méritait donc un hommage exceptionnel. Dans le cas du jeune Mamoudou Gassama, ce n’est pas déprécier son acte que de rappeler d’autres actes héroïques similaires récents, dont les auteurs sont restés anonymes, ou dont la notoriété n’a pas dépassé celle de la PQR, et la récompense une poignée de main de l’édile local.
Le Courrier picard relate, à Ramburelles, le 25 novembre 2016, le sauvetage du petit Yanis, 4 ans, piégé à l’étage de sa maison en feu et descendu du toit par « deux voisins qui souhaitent garder l’anonymat ».
Le Parisien raconte que, le 21 novembre 2017, à Châtenay-Malabry, une femme a été sauvée d’un incendie par deux jeunes ayant escaladé la façade de son immeuble pour l’aider à quitter son appartement en flammes par le balcon.
Le 17 août 2017, francetvinfo évoque « quatre garçons d’une vingtaine d’années qui, n’écoutant que leur courage, ont évacué en pleine nuit une dame de 93 ans, prisonnière de sa maison en flammes. Des héros très discrets qui sont repartis dans l’anonymat. »
Le 24 janvier 2018, Centre Presse Aveyron rapporte les exploits d’Arnaud Attinetti, maçon aveyronnais, qui n’a pas hésité une seconde à se jeter dans le Lot en crue pour sauver un bébé de 7 mois emporté avec sa poussette.
Plus près encore de nous, le 24 avril dernier, RTL se fait l’écho du « geste héroïque » d’Alexandre, gardien de la paix, qui s’est jeté à l’eau dans le noir, à Croissy-sur-Seine, pour porter secours à une femme de 92 ans, prise au piège des branchages.
La liste n’est pas exhaustive. Je pense à l’instant à cet homme, le soir des attentats du Bataclan, qui a porté secours à une femme enceinte, pendue par les bras à la fenêtre et dont la vidéo a fait le tour de la Toile.
L’équité la plus élémentaire commande donc l’Élysée pour tous, ou l’Élysée pour personne.
Emmanuel Macron sait aussi que les légionnaires ayant risqué leur vie sous le feu de la mitraille patientent – sauf s’ils sont blessé au combat – trois ans pour obtenir la nationalité française. Et que la justice exige, a minima, de traiter sur un même pied tous les étrangers valeureux.
Emmanuel Macron sait, enfin, que des soldats français au Mali, tous les jours, risquent leur vie pour débarrasser ce pays de l’engeance islamiste et y offrir aux enfants un avenir digne de ce nom. Vingt d’entre eux y ont même perdu la vie. Seront-ils dotés aussi sec de la nationalité malienne ? Non, bien sûr.
Oui, Emmanuel Macron sait tout cela, et a pourtant orchestré la « surréaction », puisqu’il en était l’acteur principal, au mépris de toute rigueur et rationalité. Un coup de com’ voyant au service d’une idéologie, indigne de qui prétend être « en même temps » le Président (intelligent) de tous les Français.
Gabrielle Cluzel
Source
Car Emmanuel Macron est un homme intelligent. Il a fait de brillantes et exigeantes études. Et quelle qu’en soit la matière – philosophique, juridique, scientifique, historique, littéraire -, les études tendent à développer les mêmes capacités : déduction logique, raisonnement, abstraction, analogie transverse…
Donc, si certains Français fonctionnent à l’émotion immédiate, à la réaction épidermique et en sont excusables, Emmanuel Macron, eu égard à son parcours, n’est pas de ceux-là.
Emmanuel Macron sait. Il sait, bien sûr, que si sauver un enfant sur le point de tomber en grimpant aux étages d’un immeuble est admirable, parallélisme des formes oblige, cette belle action doit être autant admirée, ni plus ni moins, que tout autre geste similaire dans des circonstances comparables.
Le geste d’Arnaud Beltrame était exceptionnel. Tant par son contexte que par sa nature. Et méritait donc un hommage exceptionnel. Dans le cas du jeune Mamoudou Gassama, ce n’est pas déprécier son acte que de rappeler d’autres actes héroïques similaires récents, dont les auteurs sont restés anonymes, ou dont la notoriété n’a pas dépassé celle de la PQR, et la récompense une poignée de main de l’édile local.
Le Courrier picard relate, à Ramburelles, le 25 novembre 2016, le sauvetage du petit Yanis, 4 ans, piégé à l’étage de sa maison en feu et descendu du toit par « deux voisins qui souhaitent garder l’anonymat ».
Le Parisien raconte que, le 21 novembre 2017, à Châtenay-Malabry, une femme a été sauvée d’un incendie par deux jeunes ayant escaladé la façade de son immeuble pour l’aider à quitter son appartement en flammes par le balcon.
Le 17 août 2017, francetvinfo évoque « quatre garçons d’une vingtaine d’années qui, n’écoutant que leur courage, ont évacué en pleine nuit une dame de 93 ans, prisonnière de sa maison en flammes. Des héros très discrets qui sont repartis dans l’anonymat. »
Le 24 janvier 2018, Centre Presse Aveyron rapporte les exploits d’Arnaud Attinetti, maçon aveyronnais, qui n’a pas hésité une seconde à se jeter dans le Lot en crue pour sauver un bébé de 7 mois emporté avec sa poussette.
Plus près encore de nous, le 24 avril dernier, RTL se fait l’écho du « geste héroïque » d’Alexandre, gardien de la paix, qui s’est jeté à l’eau dans le noir, à Croissy-sur-Seine, pour porter secours à une femme de 92 ans, prise au piège des branchages.
La liste n’est pas exhaustive. Je pense à l’instant à cet homme, le soir des attentats du Bataclan, qui a porté secours à une femme enceinte, pendue par les bras à la fenêtre et dont la vidéo a fait le tour de la Toile.
L’équité la plus élémentaire commande donc l’Élysée pour tous, ou l’Élysée pour personne.
Emmanuel Macron sait aussi que les légionnaires ayant risqué leur vie sous le feu de la mitraille patientent – sauf s’ils sont blessé au combat – trois ans pour obtenir la nationalité française. Et que la justice exige, a minima, de traiter sur un même pied tous les étrangers valeureux.
Emmanuel Macron sait, enfin, que des soldats français au Mali, tous les jours, risquent leur vie pour débarrasser ce pays de l’engeance islamiste et y offrir aux enfants un avenir digne de ce nom. Vingt d’entre eux y ont même perdu la vie. Seront-ils dotés aussi sec de la nationalité malienne ? Non, bien sûr.
Oui, Emmanuel Macron sait tout cela, et a pourtant orchestré la « surréaction », puisqu’il en était l’acteur principal, au mépris de toute rigueur et rationalité. Un coup de com’ voyant au service d’une idéologie, indigne de qui prétend être « en même temps » le Président (intelligent) de tous les Français.
Gabrielle Cluzel
Source