Il est beau, Mamoudou
Gassama, notre héros du jour. C’est un superbe athlète, champion de
« muscu », sans aucun doute. Un magnifique jeune homme comme en filmait
Leni Riefenstahl, cette amoureuse des corps athlétiques. Rappelons, au
passage, que le travail artistique de cette femme fut très largement
reconnu et apprécié jusqu’au seuil des années 1980, avant d’être marqué
par le sceau infamant du nazisme, les beaux esprits lui reprochant
d’avoir filmé les Jeux olympiques de 1936. Elle est morte à 101 ans,
après un dernier voyage chez les Noubas du Soudan qu’elle avait tant
aimés… mais cela est une autre histoire.
Mamoudou Gassama, donc. Beau comme un dieu du stade. Qui, par son agilité et sa bravoure, a sauvé d’une mort affreuse un petit bonhomme de 4 ans que son père avait « enfermé dehors » (sic), sur le balcon, le temps d’aller faire les courses. Scène filmée en direct par les chalands ébahis et qui, en ce lundi matin, a déjà fait cent fois le tour du monde des réseaux sociaux.
Cette histoire magnifique comme un moderne conte pour enfants est pleine d’enseignements – ce qui est le propre des contes chargés de véhiculer les grands enseignements.
Voyons, par où commencer ?
Par le père de l’enfant, peut-être… Un brave ou pauvre homme, on ne sait comment le qualifier. Le voilà donc en garde à vue et son gamin placé en foyer d’accueil à la demande du parquet. Pourtant, il croyait sans doute bien faire, ce père, ce qui prouve au moins une chose : quoi qu’en disent les partisans de l’indifférenciation, ceux qui affirment qu’un homme et une femme, c’est du pareil au même et réciproquement, eh bien, non ! Quand il s’agit d’éducation, pourquoi pas, mais pour l’élevage – qu’on appelle en général maternage –, il faudrait leur donner des cours de bon sens. Je le redis, le papa a sûrement cru bien faire : en parquant le gamin dehors, il lui évitait les tentations domestiques, gazinière et détergent. Il n’a pas pensé que le petit prendrait la voie des airs…
Penchons-nous, maintenant, sur la situation de Mamoudou Gassama, notre héros.
Malien sans papiers, ce beau jeune homme est garanti, 24 heures après son héroïque sauvetage, d’obtenir sa carte de séjour. Madame Hidalgo va le faire citoyen d’honneur de la ville de Paris et le Président Macron l’a reçu pour lui certifier que sa situation serait régularisée dans les plus brefs délais.
Puisqu’il faut à tout « régularisé » un travail, le chef de l’État a proposé à Mamoudou Gassama d’intégrer le service civique des sapeurs-pompiers de Paris. On comprend, notez bien, car ce garçon est à l’évidence plus agile que les monte-en-l’air de la Belle Époque. Pas besoin de grande échelle, il voltige comme personne d’un balcon à l’autre.
Et, je ne vous le cache pas, pour un mauvais esprit comme le mien, je vois là un détail qui « pose question », comme on dit. Car si Mamadou Gassama a utilisé ses talents de culturiste-équilibriste pour sauver un enfant, il en est qui s’en servent pour d’autres desseins… Et je vous le dis, car c’est arrivé à mes voisins des Buttes-Chaumont : si votre appartement est visité par des monte-en-l’air alors que vous aviez naïvement laissé vos fenêtres ouvertes sur la nuit chaude, l’assurance vous fera un joli pied de nez.
Enfin, dernier enseignement de cette histoire : on ne peut filmer et téléphoner en même temps. La preuve ? Les badauds qui poussaient des oh ! et des ah ! en regardant l’enfant suspendu à la rambarde ont songé à filmer l’ascension fulgurante de Mamoudou Gassama sur leur portable. Mais pas un n’a songé à utiliser son smartphone pour appeler les pompiers ! C’est bête, hein ?
Marie Delarue
Source
Mamoudou Gassama, donc. Beau comme un dieu du stade. Qui, par son agilité et sa bravoure, a sauvé d’une mort affreuse un petit bonhomme de 4 ans que son père avait « enfermé dehors » (sic), sur le balcon, le temps d’aller faire les courses. Scène filmée en direct par les chalands ébahis et qui, en ce lundi matin, a déjà fait cent fois le tour du monde des réseaux sociaux.
Cette histoire magnifique comme un moderne conte pour enfants est pleine d’enseignements – ce qui est le propre des contes chargés de véhiculer les grands enseignements.
Voyons, par où commencer ?
Par le père de l’enfant, peut-être… Un brave ou pauvre homme, on ne sait comment le qualifier. Le voilà donc en garde à vue et son gamin placé en foyer d’accueil à la demande du parquet. Pourtant, il croyait sans doute bien faire, ce père, ce qui prouve au moins une chose : quoi qu’en disent les partisans de l’indifférenciation, ceux qui affirment qu’un homme et une femme, c’est du pareil au même et réciproquement, eh bien, non ! Quand il s’agit d’éducation, pourquoi pas, mais pour l’élevage – qu’on appelle en général maternage –, il faudrait leur donner des cours de bon sens. Je le redis, le papa a sûrement cru bien faire : en parquant le gamin dehors, il lui évitait les tentations domestiques, gazinière et détergent. Il n’a pas pensé que le petit prendrait la voie des airs…
Penchons-nous, maintenant, sur la situation de Mamoudou Gassama, notre héros.
Malien sans papiers, ce beau jeune homme est garanti, 24 heures après son héroïque sauvetage, d’obtenir sa carte de séjour. Madame Hidalgo va le faire citoyen d’honneur de la ville de Paris et le Président Macron l’a reçu pour lui certifier que sa situation serait régularisée dans les plus brefs délais.
Puisqu’il faut à tout « régularisé » un travail, le chef de l’État a proposé à Mamoudou Gassama d’intégrer le service civique des sapeurs-pompiers de Paris. On comprend, notez bien, car ce garçon est à l’évidence plus agile que les monte-en-l’air de la Belle Époque. Pas besoin de grande échelle, il voltige comme personne d’un balcon à l’autre.
Et, je ne vous le cache pas, pour un mauvais esprit comme le mien, je vois là un détail qui « pose question », comme on dit. Car si Mamadou Gassama a utilisé ses talents de culturiste-équilibriste pour sauver un enfant, il en est qui s’en servent pour d’autres desseins… Et je vous le dis, car c’est arrivé à mes voisins des Buttes-Chaumont : si votre appartement est visité par des monte-en-l’air alors que vous aviez naïvement laissé vos fenêtres ouvertes sur la nuit chaude, l’assurance vous fera un joli pied de nez.
Enfin, dernier enseignement de cette histoire : on ne peut filmer et téléphoner en même temps. La preuve ? Les badauds qui poussaient des oh ! et des ah ! en regardant l’enfant suspendu à la rambarde ont songé à filmer l’ascension fulgurante de Mamoudou Gassama sur leur portable. Mais pas un n’a songé à utiliser son smartphone pour appeler les pompiers ! C’est bête, hein ?
Marie Delarue
Source