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samedi 30 juin 2018

L’avis partagé des jeunes sur le service national universel

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le service national universel a récemment agité les tabloïds. Si l’avis général semble pencher du côté du rejet, ce n’est pas ce que semble montrer le sondage réalisé par Diplomeo qui met en lumière l’avis des principaux intéressés, les jeunes.

Des jeunes plutôt intéressés 

Âgées de 15 à 25 ans, les personnes ayant répondu au sondage semblent en premier lieu informées. 80 % des quelques 1058 jeunes sondés début juin ont répondu être au courant du service national universel, et contre toute attente, ce sont 63 % d’entre eux qui sont d’accord avec le projet. L’aspect contraignant du service de par l’obligation de l’effectuer dès 15 ans ne semble pas freiner leur enthousiasme puisqu’une majorité d’entre eux (55 %) déclare adhérer avec ce point précis. 
  
Un enthousiasme qui n’est pas à prendre à la légère, car, si l’on peut être tenté de reprocher aux jeunes qu’ils ne s’informent pas, ils n’étaient que 20 % à ne pas être au courant de cette nouveauté gouvernementale.
L’idée, qui va dans le sens d’une cohésion nationale et d’un renforcement de l’appartenance à l’état français, séduit. Si ce sont seulement 19 % des 15-25 ans qui trouvent le service attractif, 42 % le trouvent nécessaire.
Un sens civique que l’on a rarement l’occasion d’observer chez les jeunes et qui étonne autant qu’il peut faire plaisir.

Des réticences à prendre en compte

Pourtant, tout le monde n’est pas emballé à l’idée de consacrer un mois à l’apprentissage de valeurs civiques et à « l’expérience de la vie militaire » pour citer les mots du président de la République.   
Dans le journal du dimanche, une quinzaine d’associations de jeunes de tous les horizons avaient cosigné une tribune contre le projet du service national universel jugé « rigide » et « contraignant ». Des qualificatifs repris par les jeunes interrogés par Diplomeo, en effet 30 % d’entre eux trouvent le projet contraignant, allant même jusqu’à le définir comme inutile et dépassé pour respectivement 20 % et 21 % d’entre eux.
Il est vrai que dans la première présentation du projet dirigé par le général Daniel Ménaouine, le service d’une durée d’un mois puis de trois à six mois pour les volontaires se ferait en internat et n’est donc, pour le moment, pas adapté à des jeunes qui sont pour la plupart en pleine période d’étude. D’autant plus que pour définir les prémisses du service, aucun jeune n’a été consulté.   
Si l’on ne sait pas si c’est un oubli ou une volonté d’écarter les jeunes de la prise de décision, il est sûr que cela fait perdre de la crédibilité au projet concernant directement la jeunesse.