Par Dominique GARRAUD
Marine Le Pen avait promis un grand congrès de la "refondation".
Il s’est résumé à un changement de nom, certes historique, effaçant le
"Front" au profit d’un "Rassemblement national" plus en phase avec son
ambition de "parti de gouvernement".
Mais
aussi à un refus humiliant de son ancien allié au second tour de
l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, de faire liste commune
aux européennes de l’an prochain. Le tout sous l’ombre portée du
vrai-faux retour en politique de sa nièce Marion Maréchal qui s’est
délestée du patronyme encombrant Le Pen afin, prétend-elle, d’acter son
abandon de la politique active...
Principale cible de ces rectifications, Jean-Marie Le Pen juge "indigne et débile" de
faire disparaître le FN en tant que tel, mais le patriarche exclu est
bien moins sévère à l’égard de Marion Maréchal dont il regrette le
retrait. Car, si sa fille a visiblement raté son congrès de relance, sa
petite-nièce occupe avec maestria l’espace politico-médiatique.
Comme l’hologramme de Mélenchon, présent tout en étant ailleurs, Marion Maréchal est revenue de fait dans le débat politique, comme un des éléments principaux de la recomposition de la droite et de l’extrême droite. Avec un profil libéral et conservateur bien moins éloigné du FN historique que les élans populistes de sa tante. à peine trentenaire, la jeune "retraitée" de la vie politique fait fantasmer à droite, bien au-delà de l’extrême droite.
Menace latente pour sa tante Marine, Marion Maréchal ne l’est pas moins pour les ténors de la droite dite républicaine, à l’image de Laurent Wauquiez, dont les argumentaires rejoignent parfois jusqu’au copier-coller ceux de l’ex-FN.
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