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samedi 30 juin 2018

Lettre ouverte d'un "Lépreux" au président Macron


De gauche, de droite ou d’ailleurs, si vous êtes lépreux comme moi, faites circuler cette lettre !

Monsieur le Président,

Le 21 juin dernier, lors d’un discours à Quimper, vous avez dénoncé le développement de la « lèpre » populiste en Europe. Vous faisiez sans doute allusion aux derniers scrutins qui ont marqué la montée des eurosceptiques.
Vous visiez clairement les partis souverainistes qui ne sauraient dans votre esprit être autrement qualifiés que par l’adjectif péjoratif de « populistes ».

Monsieur le Président, je ne suis fanatique ni des ismes, ni des istes ; ils sont cause de bien des illusions, de bien des violences, de bien des malheurs. Mais, si penser qu’il revient à la majorité des citoyens de décider des orientations de leur nation c’est être populiste, alors je suis populiste ! Si refuser un fédéralisme européen technocratique incompatible avec une démocratie vivante, c’est être souverainiste, alors je suis souverainiste ! Je suis lépreux !

Partisans et fondateurs de l’Union Européenne qui était censée apporter la paix et la prospérité, les Italiens ont vu ces dernières années leur industrie se déliter, leur système bancaire s’effondrer, et même leur démocratie être bafouée lorsque l’Allemagne et la France se sont permis de leur imposer un premier ministre, Monsieur Mario Monti. Ils ont été submergés par la marée montante d’une immigration massive. Comment ne pas comprendre leur choix ? Fallait-il continuer ? Si avoir pris le risque de voter pour la coalition, certes improbable mais clairement anti-européiste, de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles c’est être un « populiste » marqué par la lèpre, alors, comme les Italiens, je suis lépreux !

Les Hongrois sont également visés. Mais comment ne pas comprendre qu’un peuple, qu’une nation qui a subi successivement le joug des Ottomans, des Autrichiens, des Allemands puis de l’URSS chérisse comme le bien le plus précieux sa liberté, sa souveraineté enfin retrouvée. Et quelle arrogance de notre part de les juger. S’ils sont atteints de la lèpre, alors avec eux, je suis lépreux !

Les Anglais ont choisi démocratiquement le Brexit. Aussitôt le microcosme a tenté de disqualifier l’élection, résultat du vote des plus pauvres, des vieux, des moins « éduqués » et des ruraux. Depuis, on nous parle de faiblesse en termes de croissance, de cours de Bourse, d’investissements, bref, de « fric ». On oublie de mentionner le plus important, l’humain : ainsi le chômage à 4.3% est-il au plus bas depuis 40 ans et ne cesse de baisser. Si ces stupides Anglais sont atteints de la lèpre populiste, alors avec eux, je suis lépreux !

La lèpre comme on sait est une maladie terriblement contagieuse. On l’a constaté en Grèce, en Pologne mais aussi en Espagne, au Portugal et même en Allemagne. Les Français étaient-ils contaminés quand ils ont rejeté en 2005 le traité constitutionnel européen ? Sans doute puisqu’on a mis leur vote en quarantaine. Avec tous, je suis lépreux !

Monsieur le Président, à Quimper vous en avez appelé à la « responsabilité des élites » pour sauver le populo de la lèpre. Mais qui n’a cessé de diriger la France depuis les années 70 sinon les élites eurolâtres ? Qui est responsable de nos échecs sinon ces élites ? Alors Monsieur le Président, permettez-moi de préférer le bon sens des ruraux, des vieux, des sans grade. Avec eux je suis lépreux !

Lépreusement vôtre.

Eric Raoul-Duval, Membre du bureau de  l’UNC pour gaullisme.fr